CHAPITRE 10: SOUS PRESSION
Write by L'UNIVERS DE JOLA
***CHAPITRE 10: SOUS PRESSION ***
**LINDA NDOMBI**
Nous sommes descendus et avons marché vers la maison, moi devant et lui légèrement en retrait derrière moi. Pendant que je montais la petite rampe qui menait à la porte, j'ai fait un faux mouvement qui m'a fait perdre l'équilibre. J'ai donc reculé et j'allais sans aucun doute me retrouver par terre mais il m'a saisi par les hanches et serré contre lui. Je me suis retrouvée dans ses bras, dos à lui, avec mon corps plaqué contre le sien et lui avec sa main autour de ma taille. J'ai légèrement tourné ma tête vers lui en levant les yeux, il a baissé les siens pour me regarder et nos visages étaient très proches. Je pouvais sentir son souffle sur moi. Ses yeux se sont rétrécis et sont devenus tout noir. Un frisson m'a parcouru le corps et mon cœur s'est mis à battre à un rythme effréné. Seigneur, qu'est-ce qui se passe exactement ? J'ai vu son visage se rapprocher lentement du mien et je ne savais pas quoi faire. Je voulais bouger mais j'avais l'impression d'être bloquée dans mon corps qui refusait d'obéir à mon cerveau lui intimant de quitter dans cette position inconfortable. Nos bouches allaient se toucher quand la porte de la maison s'est ouverte brusquement sur Ali Jr, le fils aîné de monsieur Ali. Nous avons sensiblement le même âge et il y a quelques années, il disait qu'il ferait de moi sa femme, la mère de ses enfants. Je n'ai jamais donné suite à aucune de ses avances à mon égard. Nous sommes sortis de cette sorte de bulle dans laquelle nous étions plongés monsieur NGUEMA et moi et nous nous sommes éloignés l'un de l'autre.
Ali Jr: (Nous regardant à tour de rôle en fronçant les sourcils) Qu'est-ce qui se passe ici?
Moi: Il ne se passe rien. J'ai glissé et j'ai failli tomber, monsieur NGUEMA m'a rattrapé et empêché de le faire. Bonsoir.
Ali Jr: (Après nous avoir regardé) Bonsoir. Je suppose que c'est inutile de te demander si je peux te faire un câlin.
Moi: (Le regardant) Tu connais la réponse Ali Jr, ne me fatigue pas l'esprit pour rien et gagnons en temps.
Ali Jr: Hum.
Moi: Où est ton père ?
Ali Jr : À l'intérieur, maman aussi y est.
Moi: Ok. (Regardant monsieur NGUEMA qui était silencieux jusqu'alors et regardait notre conversation) Vous venez?
Benjamin : Je vous suis.
Nous avons dépassé Ali Jr et sommes rentrés dans la maison où nous avons tout de suite été repérés par le couple qui est venu nous accueillir.
Tantine Claudine : (Me prenant dans ses bras un large sourire sur les lèvres) Ma petite Linda, tu grandis et deviens de plus en plus belle. Ali Jr n'a qu'à se dépêcher oh s'il ne veut pas que quelqu'un d'autre lui arrache sa femme.
J'ai esquissé un faible sourire. Depuis le temps que cette femme veut me caser avec son fils. Comme on peut le constater, ma famille et celle de monsieur Ali se connaissent depuis des années du coup je connais leurs trois enfants, Ali Jr et deux filles. L'une est à l'étranger pour les études et l'autre est à Libreville. On s'est vu au COGE car c'est elle qui a accompagné son père. Tantine Claudine a également salué monsieur NGUEMA et on nous a proposé à boire. Nous sommes restés à la fameuse fête pendant 1h de temps avant de partir. Dans le véhicule, c'était silencieux. Je repensais à ce qui s'était passé en début de soirée, si Ali Jr n'avait pas ouvert cette porte, on se serait… Je préfère ne pas imaginer la bêtise que j'aurais faite, heureusement pour moi. Il faut que les choses soient claires, ce n'est qu'un partenaire, cette relation n'a pas vocation à devenir autre chose.
Moi: (Dans ma tête) Linda Maxime NDOMBI, reprends rapidement tes esprits et n'oublie surtout pas qui tu es, tu es une Cheffe d'entreprise et tu dois avoir un certain comportement. On ne va pas commencer la familiarité avec qui que ce soit. Que dirait ton père s'il voyait ton comportement ? Veux-tu encore le décevoir ?
À cette simple idée, je me crispe et me réajuste sur le siège . Comme mon état intérieur a changé, mon aura aussi. Je me suis complètement fermé et mon expression faciale est devenue neutre.
Moi: (Au chauffeur) Monsieur, ramenez-moi à l'hôtel .
Benjamin : (Se tournant vers moi) Y a t-il un souci ?
Moi: (Neutre) Non. J'ai changé d'avis. J'ai mieux à faire que de déambuler dans les rues telle une âme en peine.
Benjamin : (Me fixant) Vous avez quoi à faire ? Parler avec le fils de monsieur Ali vu que c'est lui qui est ici?
Moi: (Fronçant ma mine) Monsieur NGUEMA, attention à vos propos. Je ne crois pas être votre amie pour que vous puissiez vous permettre d'émettre des avis ou faire des commentaires sur quoi que ce soit me concernant. Vous et moi on ne se connait pas et on n'a pas vocation à le faire. Ma vie privée ne vous concerne pas donc tâchez de bien rester à votre place. J'espère que je me suis bien faite comprendre.
Il n'a pas répondu et est resté à me fixer dans les yeux en silence.
Chauffeur : (M'interpellant) Madame, nous y sommes.
Moi: (Détournant mon regard pour voir l'hôtel) Merci. Passez une bonne soirée.
J'ai ouvert la portière de mon côté et je suis descendue du véhicule avant de refermer la portière. Pendant que j'avançais, j'ai entendu le chauffeur démarrer et ils sont partis tous les deux. Je me suis dirigée vers le restaurant où j'ai dîné toute seule avant de monter dans ma chambre. Je me suis déshabillée et je suis allée à la douche où je me suis lavée et apprêtée pour me mettre au lit. J'ai pris mon ordinateur et je me suis mise à bosser pendant deux heures de temps avant de m'endormir…
Je suis assise en face de monsieur NGUEMA et nous prenons notre petit déjeuner dans un silence assez gênant. Depuis le premier jour, nous parlions de choses et d'autres pendant les temps de repas mais aujourd'hui ce ne fut pas le cas. D'ailleurs, nous ne sommes pas descendus ensemble, il l'a fait avant moi, ensuite après la salutations d'usage, nous nous sommes chacun murés dans un silence de plomb. Seuls nos couverts font du bruit actuellement. Nous avons mangé et à la fin, nous nous sommes levés et sommes venus dans le hall d'entrée.
Benjamin : J'ai l'intention d'aller déambuler telle une âme en peine, je suppose que vous avez mieux à faire là haut dans votre chambre.
Moi: En effet.
Benjamin : Bien. Ne m'attendez pas pour le déjeuner. (Mettant ses lunettes) Passez une bonne journée.
Il a tourné ses talons et est sorti, j'ai tourné les miens et je suis remontée dans ma chambre où je me suis mise à bosser sur mon ordinateur avant d'être interrompue par un message de Jennifer.
-Jennifer: Coucou chérie, j'espère que tu vas bien et que tu profites de ce jour de congé pour visiter la ville. Je suis sûre qu'il y a un tas de choses magnifiques à voir. J'attends des images et aussi que tu me rapportes quelque chose comme souvenir. Bisous, je t'aime fort.
J'ai regardé ce message encore et encore avant de soupirer. Jennifer aime toujours me mettre dans des situations inconfortables. Ce sont les images de quoi qu'elle veut avoir. Tchuip. Je me suis levée de mon fauteuil et je suis venue me placer à la fenêtre et je dois dire qu'il y avait un magnifique soleil dehors, il faisait très beau et ça donnait vraiment envie d'être dehors. J'ai troqué mon ensemble contre une longue robe ouverte sur les côtés et assez fluide. Elle a de fines bretelles et est fleurie. Une robe assez estivale. J'ai échangé mes escarpins contre une basket blanche et j'ai également changé d'accessoires. Comme j'avais encore ma coiffure de la veille, j'ai pris un grand chapeau que j'ai mis sur ma tête et ma paire de lunettes. Ce n'est pas pour rien que je me déplace toujours avec un grand trolley car j'y mets un peu de tout. J'ai horreur d'être coincée avec des vêtements, je suis une adepte de l'adage qui dit "il vaut mieux en faire trop que pas assez". Même un déplacement d'un jour, je prends au moins 4 tenues pour avoir du choix, alors quelque jours, c'est beaucoup plus. Là tout de suite, je suis très contente d'avoir mise cette tenue dans ma valise car elle fait l'affaire. J'ai tiré la sacoche que j'avais la veille, j'y ai mis quelques petites bricoles avant de venir me placer devant le miroir. J'ai souri en voyant mon reflet. J'ai pris mon téléphone et j'ai pris quelques photos pour les envoyer à Jennifer avec en légende "En route pour aller jouer à l'exploratrice".
-Jennifer : (Emojis en cœur)
-Jennifer : Belle comme toujours, j'adore.
-Jennifer : Ok ma Dora ( l'exploratrice) Enjoy your day. Tu me raconteras à ton retour.
Je suis descendue et je suis sortie de l'hôtel . Comme je connais un peu la ville, j'ai pu prendre le taxi et j'ai demandé ma destination. Il m'a conduit au mausolée de la famille présidentielle, j'ai payé et je suis descendue. Pendant que je me dirigeais vers l'entrée, j'ai croisé monsieur NGUEMA qui en sortait avec une jeune femme et un autre homme, ils se sont tous les trois arrêtés pour me regarder. Les deux autres à cause de l'effet que je fais aux gens et lui parce qu'il doit être surpris de me voir là.
Benjamin : Je pensais que vous aviez mieux à faire que de déambuler dans les rues.
Moi: Je crois encore être maîtresse de mon temps et d'en disposer comme bon me semble sans avoir à me justifier auprès de qui que ce soit.
Benjamin : Hum.
Moi: (Le dépassant) Bonne journée !
Je suis rentrée dans le bâtiment après avoir payé l'accès et j'ai exploré l'endroit tout en faisant des photos. J'ai passé une 20taine de minutes là avant de ressortir. J'étais en train de me diriger vers la voie principale pour prendre un taxi mais j'ai entendu le bruit d'un klaxon non loin et en levant la tête, j'ai reconnu la voiture de monsieur Ali.
Le chauffeur : Mlle Linda, venez, on vous attendait.
Moi: (Dans ma tête) On c'est qui?
Je me suis rapprochée, j'ai pu voir l'autre là avec ses deux amis assis à l'arrière. Je suis donc montée à l'avant avec le chauffeur.
L'homme : (À moi) Ça a été la visite ?
Moi: Oui.
L'homme : Je suis ravi. Vous comptez visiter la ville n'est-ce pas ?
Moi: Oui.
L'homme : (Souriant) Ok. Donc vous venez avec nous.
Moi: Venir avec vous où ?
L'homme : Bah visiter la ville. Nous sommes des gens du coin et nous comptons faire visiter la ville à votre ami Benjamin qui est un ami à moi.
Moi: Cet homme n'est pas mon ami, c'est une connaissance ( Benjamin a levé ses yeux pour me regarder) mais je veux bien venir visiter la ville avec vous.
L'homme : Ok. Au fait, je m'appelle Alphonse mais tout le monde m'appelle Al et la jeune femme à côté de moi c'est ma petite amie Priscillia , on l'appelle Prisci.
Moi: Enchanté Alphonse et Priscillia, je suis Linda et c'est ainsi que tout le monde m'appelle.
Eux: Enchantés.
Alphonse : (Touchant l'épaule du chauffeur) Type on y va, c'est comme on a dit hein.
Le chauffeur : (Souriant) D'accord.
Je regardais leur manière, la familiarité qu'il y avait et le fait qu'ils étaient très tactiles les uns envers les autres me laissait vraiment perplexe. Dans tous les cas, nous avons fait quasiment le tour de la ville et nous sommes rentrés en début de soirée. J'ai pris énormément de photos, j'ai acheté plein d'articles et j'ai aussi beaucoup ri avec notre couple, ils étaient vraiment très drôles.
Benjamin : À dans une heure et demie.
Moi: (Le regardant) À dans une heure et demie.
Nous sommes rentrés chacun dans sa chambre et j'ai ôté mes baskets juste à l'entrée de la porte. Oui j'ai beaucoup marché avec ces chaussures dehors et j'ai forcément piétiné des choses dans la rue. Je ne vais pas me mettre à marcher à l'intérieur de la maison où dans mon cas, de la chambre avec des chaussures qui sont certainement pleines de bactéries. Je ne comprends d'ailleurs pas les gens qui font des choses comme ça. Jennifer a même souffert avec moi par le passé et aujourd'hui, elle est la première à dire à tous ceux qui rentrent chez elle, quand vous ne le faites pas, d'enlever les chaussures et de les laisser dans le meuble près de la porte. On le fait pourtant presque mécaniquement les jours de pluie ou lorsque nos chaussures sont boueuses mais je ne sais pas pourquoi le reste de jours on ne le fait pas. Anyways, chacun sa vie, après on va encore m'emmener le nom pour me dire que je suis trop maniaque alors que je dis la vérité aux gens.
J'ai laissé mes chaussures dans le coin où sont toutes les chaussures que j'ai porté ces jours, ensuite je suis allée me poser sur le fauteuil. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai eu envie de danser, Oui-Oui, ne soyez pas étonnée, j'ai peut-être une vie stricte mais je danse et je chante aussi. D'ailleurs je les fais très bien, ce n'est pas tous les jours mais il y a des jours comme ça où ça me prend souvent. Je me suis donc levée et j'ai tiré mon ordinateur pour mettre de la musique, j'ai mis une playlist de Beyoncé et je me suis déhanchée toute seule dans ma chambre. Pendant que je le faisais, j'ai reçu un appel vidéo de Jen et comme elle aime les choses comme ça, elle est très vite rentrée dans le mood et a embarqué Sasha dans ça. C'est ainsi que sans m'en rendre compte j'ai passé près d'une heure à danser et chanter. Quand je me suis rendue compte qu'il me restait un peu plus de 30 minutes pour me préparer, j'ai filé à la douche.
<<Jennifer : (Riant) Miss ponctualité sera en retard aujourd'hui.>>
<<Moi: (lui lançant un regard noir) Tout ça c'est de ta faute.>>
<<Jennifer : Moi quoi dedans ? N'est-ce pas quand je t'ai appelé, tu dansais et chantais déjà ?>>
<<Moi: Tu aurais dû me décourager mais non, toi tu as fait le contraire.>>
<<Jennifer : (Riant) Et je le ferai encore et encore jusqu'à ce que tu oublies la notion du temps et des devoirs.>>
<<Moi: (Ôtant ma serviette pour me passer la crème sur le corps) Hum.>>
<<Jennifer : Regardez moi même le joli corps qu'elle gaspille Seigneur ! Un homme peut-il réfléchir correctement en voyant ça ? Seigneur il est où oh? Il est où l'homme qui appuiera bien les seins là et malaxera tes grosses fesses. Ah Dieu , tu ne peux pas écouter ma prière ? (Levant les deux mains au ciel) Seigneur, je veux un homme qui va bien m'appuyer la petite fille là, toi-même regarde un peu comment tu l'as créé, ce n'est pas pour qu'un de tes fils touche ça ? Toi-même regarde d'abord un peu les choses.>>
<<Moi: (Éclatant de rire) Quand je dis que tu dois te faire soigner, tu ne m'écoutes pas. Regarde un peu ton délire. Tu dois véritablement voir un médecin Jen c'est moi qui te le dis.>>
<<Jennifer : (Les mains toujours levées) Un homme, un vrai Seigneur, écoute moi. J'ai prié, Amen!>>
<<Moi: (Riant) Amen sœur Jennifer, le Seigneur va écouter ta grande prière.>>
<<Jennifer : Mais tu ris pour rien, tu verras.>>
Nous avons encore parlé pendant que je m'habillais. J'ai opté pour une longue robe sirène blanche, transparente au niveau des manches et du buste. J'ai mis des petites boucles d'oreilles et une bague. J'ai détaché mes cheveux et je me suis fait un chignon bas avant de faire un make-up. J'ai opté pour du rouge sur mes lèvres, c'est ma touche de couleur pour ce soir. J'ai pris ma pochette blanche avec des reflets dorés et j'ai enfilé des sandales à talons blanches.
<<Jennifer : Seigneur Lili, on peut faire ça aux gens ? Je te demande toujours de doser un peu non. Quand tu mets le sucre, le sel et le piment comme ça, les gens vont-ils s'en sortir ? Je te le demande, s'en sortirons-je? >>
Nous avons toutes les deux éclaté de rire face à sa dernière réplique. Les inventions linguistiques des gens dehors ici sont terribles. J'ai tourné l'ordinateur vers le miroir et je suis allée me placer devant.
<<Sasha : (Qui vient de revenir de sa chambre) Tata Lili, tu es belle !>>
<<Moi: (Souriante) Merci ma princesse.>>
<<Jennifer : Tu as entendu non? Moi je vais encore ajouter quoi sur ça ? Sinon que tu es magnifique comme toujours.>>
<<Moi: Merci, chérie. Bon ce n'est pas tout mais il faut que je m'en aille car j'ai déjà (regardant l'heure sur mon téléphone, écarquillant les yeux) 20 minutes de retard. Ce n'est pas possible.>>
<<Jennifer : (Riant) C'est possible car tu es une femme et une femme ça se fait attendre.>>
<<Moi: Time is Money, tu connais ?>>
<<Jennifer : Nous ne sommes pas dans les affaires ici, donc il n'y a pas de temps qui est de l'argent. Allez, vas-y et amuses-toi bien. Je t'aime.>>
<<Moi: Je t'aime aussi, bye. >>
J'ai raccroché, tout rangé et je suis sortie. Monsieur NGUEMA était en bas. Donc je suis descendue. Je l'ai trouvé debout près de la voiture dans un ensemble veste vert sapin. Il me faisait dos et regardait sa montre sans doute déjà exaspéré par mon retard. Inutile de dire que j'ai attiré tous les regards sur mon passage avant d'arriver jusqu'à lui.
Moi: Je suis désolée pour le retard, j'ai eu un léger contretemps.
Benjamin : (Se retournant) Ce n'est vraiment pas
Sa phrase est morte dans sa bouche et il a écarquillé les yeux en me voyant. Il m'a regardé de la tête aux pieds et inversement comme à chaque fois que je me présente devant lui mais avec une pointe d'intensité ce soir.
Benjamin : (Me fixant dans les yeux) L'attente n'était pas vaine. Vous êtes magnifique.
Moi: Merci, vous n'êtes pas mal non plus.
Benjamin : Merci.
Nous sommes restés à nous fixer dans les yeux pendant un moment.
Moi: On peut y aller ?
Benjamin : Bien sûr.
Il a ouvert la portière et m'a aidé à monter, il l'a fait à son tour. J'ai salué le chauffeur et nous sommes partis à la soirée. Comme d'habitude, tantine Claudine n'a pas fait dans la dentelle, au point où il fallait se faire filmer à l'entrée. J'ai posé toute seule, lui aussi, ensuite nous avons fait des photos ensemble. Mon cœur s'est mis à battre très fort pendant que nous le faisions car nous avons pris une photo côte à côte sans se toucher mais le photographe, très zélé et inspiré, nous a soufflé des positions. C'est ainsi que nous avons posé en nous faisant face, lui ayant une main posée au bas de mon dos; lui derrière moi et mettant ses mains de part et d'autre de mes hanches ; et nous côte à côte bras dessus bras dessous en train de nous regarder.
Le photographe : Mon Dieu, un couple peut être photogénique comme ça ? Vous êtes tellement beaux ensemble que je n'ai pas envie d'arrêter de vous filmer. Svp, vous me permettez une toute dernière ?.
Benjamin : (Après m'avoir rapidement regardé pour avoir mon accord) Allez-y.
Le photographe : On va faire la photo du baisé.
Benjamin/Moi: (Choqués) Pardon ?
Le photographe : Vous n'allez pas vous embrassez pour de vrai mais faire comme si. Je vous explique le concept. Vous vous mettez l'un face à l'autre, monsieur vous posez une main sur sa taille et l'autre vous attrapez son visage que vous ramenez vers vous comme si vous allez l'embrasser et madame posera une main sur votre poitrine et l'autre sur votre bras qui touchera son visage. Vous n'allez pas vous embrasser mais juste garder la position que je vais filmer.
C'est quel genre de photos comme ça ? Et il y a des gens qui acceptent ça ? On est où là ? Je m'apprêtais à décliner quand j'ai vu que tout le monde autour était emballé à l'idée de cette photo. J'ai tourné ma tête vers monsieur NGUEMA et j'ai vu une lueur dans ses yeux qui m'a fait penser qu'il le voulait aussi.
Moi: Vous voulez faire cette photo ?
Benjamin : (Me regardant) Si vous êtes d'accord, alors je la ferai.
Je suis restée en train de le regarder pendant un moment avant de donner mon accord. Nous nous sommes exécutés et avons suivi les directives du photographe. J'étais tellement perturbée que mon corps était parcouru de frissons. J'ai vu son visage se rapprocher encore et encore du mien en me fixant dans les yeux, nos lèvres étaient à ça de se toucher. J'étais tellement emportée que j'ai fini par fermer les yeux et légèrement ouvrir la bouche.
Le photographe : Parfait. C'est bon. J'ai filmé.
Benjamin s'est mis à reculer et m'a lâché. J'ai ouvert les yeux un peu étourdie. Nous nous sommes fixés dans les yeux un moment.
Le photographe : (Venant nous montrer les photos) Regardez vos clichés ?
Nous avons jeté un coup d'œil sur l'appareil et effectivement les photos étaient très belles. Il s'est proposé de nous les envoyer gratuitement et Benjamin les a prises. Nous sommes ensuite rentrés dans la maison et avons bien sûr attiré les regards avant de nous diriger vers le couple hôte qui nous a complimentés et nous a présenté à ceux qu'on ne connaissait pas. Au bout de deux heures, alors que je parlais et riais avec les autres, j'ai reçu un appel de mon père, je me suis éloignée pour répondre…
**BENJAMIN NGUEMA**
Je regarde Linda qui s'éloigne avec son téléphone à l'oreille, qui peut bien l'appeler ? En quoi est-ce que ça me regarde d'ailleurs ?
Moi: (Dans ma tête) Eh mon grand, il faut te reprendre, reprends toi très vite. Ce n'est pas une femme pour toi. Ce n'est pas ton genre et, et
Ma conscience : Et tu es en train de lutter pour ne pas te mettre en érection tellement elle t'a chauffé ce soir.
Putain c'est vrai. Je peux dire ce que je veux mais je ne peux pas nier qu'elle me fait de l'effet. À chaque fois qu'elle se présente devant moi, elle suscite toujours quelque chose de violent en moi. Je parie que même si on ne lui donnait qu'un sac poubelle comme vêtement et des bouteilles plastiques comme chaussures, elle trouverait le moyen de rendre ça magnifique, tout lui va. Ce qui me perturbe même le plus c'est sa personnalité, un mélange assez compliqué alliant douceur et pureté telle une petite fille qu'on a envie de prendre dans ses bras et lui faire plein de câlins pour la rassurer, confiance en soi et autorité avec cette impression que tout lui appartient et le pire de tout froideur et implacabilité. Tu as le sentiment d'avoir affaire à un robot qui te parle sans état d'âme. Comment une femme peut elle être aussi complexe? Vivement que je retourne à ma vie à Libreville parce que la femme là est en train de vouloir me mélanger le cerveau et il est hors de question que cela arrive.
J'essaie tant bien que mal de me concentrer sur les personnes avec lesquelles j'étais en train de parler quand une dizaine de minutes plus tard, elle sort de l'endroit où elle était, le visage complètement fermé et se dirige vers le bar mis pour l'occasion. Elle se met à enchaîner les verres de façon déraisonnable.
Moi: (Dans ma tête) Qu'est-ce qui se passe ?
Je l'observe pendant un moment et je décide d'intervenir quand je me rends compte qu'elle est à son 10ième verre cul sec alors que ce sont des flûtes à champagne.
Moi: (Allant vers le couple Ali) C'est gentil à vous de nous avoir invité à cette fête mais je crois que Mlle NDOMBI et moi allons prendre congé de vous.
M. Ali: Oui, vous avez votre vol demain et il faudra vous reposer. Où est Linda?
Moi: Au comptoir, elle discute d'un sujet avec le barman, elle me charge de vous saluer.
M.Ali: D'accord.
Moi: Mme Ali, ce fut un plaisir.
Mme Ali : Pour moi aussi mon fils. Rentrez bien.
Je leur ai adressé un sourire avant de m'éloigner d'eux . Comme ils étaient avec d'autres gens, j'ai pu leur dire au revoir sans qu'ils puissent se déplacer , je ne voulais pas attirer l'attention sur Linda qui était dos à eux sans doute déjà ivre. Je me suis approché d'un des serveurs pour lui demander s'il n'y avait pas une porte de sortie par l'arrière et il me l'a montré. Je l'ai remercié avant de revenir vers le bar où elle s'apprêtait à prendre un verre que le jeune homme avait posé devant elle pour le boire.
Moi: (Lui arrachant le verre) Maintenant ça suffit, monsieur reprenez votre verre, elle ne le boira plus.
Linda: (Me regardant de travers) De quel droit vous permettez vous de vous mêler de mes affaires ? Je ne vous ai rien demandé, si j'ai décidé de boire je le fais et ça ne regarde que moi.
J'étais en train de réfléchir à comment j'allais la convaincre de sortir d'ici sans attirer l'attention des gens et Dieu merci, dame Seeg (société d'énergie et d'eau du Gabon) m'a donné un coup de main en coupant le courant. La pièce était plongée dans le noir.
M. Ali: Ne vous inquiétez pas, j'ai un groupe électrogène qui va démarrer d'une minute à l'autre.
Il ne fallait pas que celui-ci s'allume et nous trouve là. J'ai mis une main sur sa bouche pour l'empêcher de crier et je l'ai soulevée pour l'emmener dehors en passant par la porte du derrière tel un kidnappeur. Quand le courant est revenu, nous étions déjà devant la voiture.
Moi: (Au chauffeur qui me regardait avec les grands yeux) Ouvrez moi la portière vite.
Il s'est exécuté sans rien comprendre et je l'ai mise dans la voiture avant de rentrer et fermer la portière sur moi.
Linda: (Me frappant son sac sur le visage) Non mais ça ne va pas non? Espèce de malade, kidnappeur. Je n'irai nulle part avec vous, ouvrez-moi ce véhicule.
Moi: (attrapant ses mains) Verrouillez les portières et démarrez, nous rentrons à l'hôtel.
Linda: Lâchez moi, vous êtes sourd? J'ai dit que je n'irai nulle part avec vous. (Au chauffeur) Ne démarrez pas, je veux descendre.
Il a démarré et nous sommes partis. Elle n'a pas arrêté de se plaindre, de me frapper et de m'insulter durant le trajet. Elle était complètement ivre. Quand nous sommes arrivés à l'hôtel, j'ai demandé au chauffeur d'aller se renseigner s'il était possible qu'on rentre par l'arrière car je ne voulais pas attirer l'attention sur nous ou prendre le risque qu'on nous prenne en photo. On nous a dit que c'était possible et c'est donc par derrière que nous sommes rentrés. J'ai dû me taper 3 étages de marches d'escalier avec elle sur l'épaule parce qu'il n'y avait pas d'ascenseur par l'arrière, tout ça en me prenant des coups dans le dos. J'ai vraiment horreur des femmes qui boivent et se donnent en spectacle de cette façon. Je ne sais même pas pourquoi je me donne autant de mal pour la préserver du ridicule. Une fois à notre étage et devant sa chambre, elle a refusé de me donner sa clé et comme je n'ai pas l'habitude de fouiller dans le sac d'une femme, c'est donc dans la mienne que je l'ai conduit avant de la poser par terre avant de m'éloigner d'elle.
Linda: (Me lançant son sac sur la poitrine) Espèce de malade. Qui vous a demandé de m'emmener ici? C'est ainsi que vous avez l'habitude de kidnapper des femmes ? Vous voulez faire quoi? Abuser de moi? Vous n'avez même pas honte, espèce de sous-homme.
Moi: (Retirant ma veste pour la jeter sur un fauteuil en même temps que mes chaussures) Faites très attention à ce que vous êtes en train de dire, je ne permettrai pas que vous me manquiez de respect, ivre ou non.
Linda: Sinon quoi? Je le dis et le redis, vous êtes un sous-homme.
Moi: (Proche d'elle) Je vous ai dit de
Paff! J'ai attrapé ma joue. Attendez une minute, je rêve ou cette femme vient de me gifler au visage ?
Moi: (La regardant) Vous venez de me
Paff! Elle n'a pas osé ? J'ai vu rouge. Je l'ai saisi par l'épaule et me suis mis à la secouer violemment.
Moi: Vous êtes malade ? Vous me giflez? Vous avez la chance que je ne frappe pas les femmes sinon je jure sur la mémoire de ma femme que je vous ferais très mal. (La relâchant) Espèce d'ivrogne. Vous n'avez même pas honte en tant que femme vous buvez comme un trou et ça se dit femme respectable et cheffe d'entreprise, vous êtes une véritable déception.
Linda: (Me regardant le regard trouble) Vous travaillez pour mon père c'est ça ? C'est lui qui vous a demandé de m'emmener ici de force pour que je ne lui fasse pas honte n'est-ce pas ? Mais bien-sûr.
Moi: Vous êtes en plein délire ma parole.
Linda: Que vous a t-il dit au juste ? Qu'il n'avait pas confiance en moi et que je ferai n'importe quoi alors il vous a envoyé pour me surveiller ? C'est quoi la suite que vous me séduisiez et couchiez avec moi? Oh non mais ne vous donnez pas toute cette peine, vous pouvez le faire, là tout de suite.
La bonne dame s'est mise à déchirer sa robe sous mes yeux éberlués. Elle a tout déchiré et s'est retrouvée en sous-vêtements blanc devant moi. Elle a ôté son soutien et est restée en string blanc tout son corps exposé à ma vue. Seigneur ! Ça c'est quelle histoire ? J'étais tellement choqué que je n'ai pas pu réagir pour l'empêcher de se dévêtir et malgré moi , mon corps a réagi à la vue du sien. On ne va pas se mentir, on ne peut pas rester indifférent à la vue d'une telle femme. Je l'ai vue se rapprocher de moi après avoir retiré ses talons.
Linda : Je suis là, faîtes moi l'amour.
Moi: (Dans ma tête) Eh Dieu !
Je n'ai pas arrêté de me dire que c'est une femme ivre, on ne touche pas une femme ivre car elle ne sait généralement pas ce qu'elle fait. Pourtant quand elle a posé sa main sur moi je ne l'ai pas repoussé, quand elle a pris ma main pour la mettre sur sa fesse, je ne l'ai pas fait non plus. Quand elle a légèrement soulevé ses pieds pour avoir la même taille que moi et m'embrasser, je n'ai pas été contre. Je suis un homme qui depuis qu'il a perdu sa femme n'a plus touché une autre, un homme qui se retrouve devant une belle femme, un homme face à une femme qui lui fait beaucoup d'effets et le trouble au plus haut point, un homme ayant une belle femme nue dans les bras. Que dois-je faire ? La chair est faible. J'ai fermé les yeux et ai approfondi son baisé avant d'empoigner fermement ses fesses que je presse en la serrant contre ma virilité. Elle a poussé un gémissement…