Les pompiers étaient arrivés dans ce bâtiment en feu, sans doute alertés par les voisins. Les soldats du feu s’étaient battus contre les flammes endiablées avant de découvrir trois corps à moitié asphyxiés à l’arrière du bâtiment. Ils les conduisirent dans la structure hospitalière la plus proche. Ces trois-là avaient eu beaucoup de chances, contrairement aux quatre corps calcinés qu’ils avaient découvert dans l’incendie.

L’origine de l’incendie avait été attribuée à un court-circuit et une fuite de gaz. Le bâtiment de trois étages étant à moitié en chantier, cela n’étonna pas les pompiers.

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*     *

Je me réveillai, sous une forte lumière blanche, en plein milieu de ce qui ressemblait à une chambre de d’hôpital. J’avais des maux de têtes. Et le halo aveuglant au-dessus de ma tête ne m’aida pas.

Au tour de moi, deux lits étaient disposé de part et d’autre du mien. Une perfusion était accrochée à mon bras gauche. Je me redressai avec beaucoup de peine et remarquai que ma tête était bandée. J’avais un énorme pansement tout autour de la tête. Il me fallut peu de temps pour remarquer que les deux personnes dans la chambre avec moi n’étaient pas Jessica et Samirah.

Mon Dieu qu’est-il arrivé aux pauvres filles.

Mon cœur s’affola comme il savait si bien le faire ce traitre. J’entrepris alors de me renseigner auprès de quelqu’un, un médecin ou une infirmière. J’entendais des voix au loin. Je sortis alors de ma chambre me servant de ma perfusion comme d’un déambulateur. Je priai au fond de moi qu’il ne leur soir rien arrivé. Il se fallut de peu pour que j’éclate en sanglot. J’avançais dans le long couloir en regardant dans chacune des chambres si l’une ou l’autre des filles s’y trouvaient. Au milieu du couloir, une infirmière sans doute de garde m’arrêta et me conseilla de me rendre dans ma chambre et de me reposer. Je n’en avais aucune envie. Alors, je l’interrogeai sur notre arrivée. Il y’aurait dû y avoir deux jeunes femmes avec moi. Où étaient-elles ?

Apres lui avoir promis que je retournerai dans ma chambre juste après ayant vu les filles, la jeune infirmière me conduisit deux couloirs plus loin et me entrer dans une chambre presqu’identique à la mienne. Là, j’aperçu Jessica allongée sur un lit. Ses vêtements étaient couverts de sang séché. Sur le lit à côté, Samirah semblait endormie.

Quand j’entrai dans la pièce frigorifiée, Jessica se redressa. Elle ne dormait pas. Je la pris dans mes bras. La vue de cette petite femme que j’aimais tant me fit sourire.

Dieu merci, elle va bien.

— Je suis désolé, Jess. On peut tout arrêter si tu veux. Les choses sont devenues trop dangereuse.

Soudain, la jeune avocate éclata en sanglot.

— Ils m’ont pris mon bébé Thierry. J’ai perdu notre bébé.

La nouvelle m’heurta de plein fouet et me traversa comme un choc. Jessica était enceinte mais depuis quand ?

— Je ne comprends pas.

— Je ne savais pas bébé. Les examens ont révélé que j’attendais notre bébé. Mais je l’ai perdu. Je suis désolé.

Elle s’exprimait en pleurant et j’avais une de ces douleurs dans le cœur. Mais je la savais incomparable à ce que ressentait Jess. Elle qui voulait tant avoir un enfant.

— Ne t’inquiète pas mon ange. Ce n’est rien. On en aura d’autres…

— Je leur ferai payer ce qu’ils m’ont fait Thierry. Je le jure devant Dieu qu’ils paieront tout ce qu’ils nous ont fait. Pour notre bébé et pour Rhianne. Je le leur ferai payer.

— Calme-toi s’il te plait !

L’infirmière était arrivée et nous demandait de nous séparer. Elle fit avaler un calmant à Jessica et qui s’allongea.

— bébé, m’appela-t-elle. Pourquoi Bella est-elle morte ? Je l’aurai étranglée moi-même, dit-elle les yeux noirs de colère, comme un nuage avant un orage. Il y’avait plus de haine que de chagrin dans ses yeux.

— Ne dis pas ça, tu n’es pas une meurtrière. Il faut te reposer.

— Je ne peux pas. Je n’arrête pas d’y penser. Je portais ton enfant.

— Je le sais mais calme toi. On en reparlera à la maison. Je t’aime.

— Je t’aime aussi.

Je quittai la pièce les yeux remplis de larmes, en pensant à la colère de ma petite amie, et à tout ce que cette aventure nous avait déjà apporté comme ennuis. Si jusqu’ici on avait eu un aperçu de la malédiction du papillon, je me demandais à quoi ressemblerait la vengeance de Jessica.