CHAPITRE II

Write by Samensa

KARIM 

J'entends mon téléphone sonné. J'ouvre les yeux et les referme aussitôt. Je n'ai pas envie de bouger. Je suis bien comme je suis, couché sur le dos, l'avant bras couvrant mes yeux. 

- Karim! Karim! Ton téléphone!

Comme je ne réponds pas, elle me donne une tape sur le torse m'ordonnant de décrocher mais mon téléphone arrête de sonner. Je la serre contre moi, me couche sur le côté puis la retourne dos à moi et me mets à lui caresser la poitrine.

- Tu as un appétit féroce dis donc! 

- Oui j'ai faim de toi. Dis-je en lui mordillant les oreilles.

Elle se lève et se dirige vers la douche. Je la suis et lui donne une tape sur les fesses. J'ai envie de la prendre sous la douche. Je suis en train de mettre mes plans à exécution lorsque mon téléphone se met encore à sonner. Bordel ! Je sors de la douche et prends mon téléphone. C'est un appel de la cour.

- Allô! ... Oui, M. le procureur... Bien sûr... D'accord, j'ai compris.... Et dans quel hôpital?... Je vois.... D'accord, j'y serai. Et je vous ferai le retour quand je finirai de m'enquérir de la situation... Je vous en prie... Bonne fin de soirée!

Je dépose le téléphone et me mets à m'habiller. Victoire sort de la douche et s'arrête au niveau du cadre de la porte, les mains sur les hanches.

- Tu pars déjà?

- Oui. Je dois aller travailler malheureusement. Mais je reviendrai. Et puis s'il te plait, retourne te doucher ou habille toi. Tu me fatigues là.

- C'est le but justement, te montrer ce que tu vas rater. 

Elle marche jusqu'à moi et passe ses bras autour de mon cou.

- Alors Me Cisse, quand est-ce qu'on se verra encore? 

- Huum... Je serai au pays pendant 3 semaines donc on a tout le temps devant nous Vicky.

Je l'embrasse, la soulève pour la déposer sur le lit et noue ma cravate. L'affaire pour laquelle le procureur m'a appelé a l'air urgente, il faut que je me dépêche de m'en occuper. J'appelle mon chauffeur pour qu'il soit prêt lorsque je descendrai. Je donne un dernier baiser à Victoire et sors de l'appartement.

Dans le véhicule, je prends le temps de lire le brief que j'ai reçu. Il s'agit d'une jeune femme qui a été témoin du meurtre d'un baron du cartel de drogue de la sous-région et qui est en danger de mort. Apparemment, elle a été victime d'un empoisonnement et se trouve actuellement au centre hospitalier. Le procureur désire que je prenne l'affaire en main mais je n'ai pas vraiment envie. Ma spécialité, ce sont les divorces. Je n'ai pas envie de me jouer les bons samaritains avec une affaire criminelle. Et, le procureur le sait bien, alors pourquoi il me met sur ce cas?

Mon chauffeur me fait signe que nous sommes arrivés. Je regarde ma montre, il est 19h. Je sors du véhicule et parcourt les alentours du regard. Nous sommes dans un hôpital public dont les murs sont couverts de carrelage blanc. Autour de moi, des hommes et femmes en blouses blanches , des malades et leurs familles, des bruits de sirènes, des bavardages... A vrai dire, je fais tache dans le décor avec mon costume de créateur, ma montre et mes chaussures de luxe. Mais bon, je n'y peux rien: il faut bien que je m'habille.

J'entre dans le bâtiment principal et me dirige vers la réception où une dame me donne les informations dont j'ai besoin. Je prends les escaliers pour me rendre à la chambre indiquée. Il  y a un ascenseur mais son état de vieillissement ne me rassure guère. Devant la chambre, je m'identifie à un policier, surement là pour sécuriser les lieux, et j'entre. 

Je suis étonné par ce que je vois. Une jeune fille, surement la victime est couchée sur le lit et dans une chaise posée près du lit est assis un homme en uniforme. Il a la tête posé sur le lit et tient la main de la jeune femme. Euh, quelqu'un peut m'expliquer ce qui se passe ici? 


MIKE

J'ai pu donner à Safi une mixture qui lui a permis de vomir ce qu'elle a avalé avant que les secours arrivent. Nous sommes à l'hôpital depuis un moment mais elle est toujours inconsciente. J'ai tenu à rester à son chevet car je ne peux me résoudre à la laisser seule. La dernière fois que je l'ai fait, elle a failli mourir. Je ne sais pas pourquoi mais je ressens le besoin de la protéger. Je commence à être fatigué, je m'assois dans la chaise près d'elle, lui prends la main, pose la tête sur le lit et ferme les yeux.

Je suis réveillé par la bruit de la porte qui s'ouvre. Je me retourne immédiatement et vois un homme entré. A son allure, il doit être vraiment aisé. Je ne suis pas vraiment riche mais je sais reconnaître les choses de valeur. Je me lève et lui tends la main qu'il serre aussitôt. 

- Bonsoir Monsieur, je suis l'officier Mike KOFFI. Je peux vous aider ?

- Je suis Maître Karim CISSE. Je suis en charge de l'affaire. Je viens aux nouvelles.

- D'accord. Asseyez-vous alors. On pourra discuter aisément.  

Il regarde autour de lui avec air que je qualifierai de dédaigneux et reporte son attention sur moi.

- Non, je préfère pas. Vous pouvez bien me faire un résumé de la situation, n'est ce pas?

- Bien sûr. Alors Mademoiselle DUPRE est arrivée ce matin dans nos locaux. Nous l'avons prise en charge, c'est-à-dire, nous avons procédé aux différentes formalités. Puis, j'ai tenu à la garder pour pouvoir garder un œil sur elle le temps de la mettre en lieu sûr. 

- Apparemment, vous n'avez pas réussi.

- Pardon ?

- Je disais qu'apparemment vous n'êtes pas doué pour garder quelqu'un en sécurité.

Mais il se prend pour qui celui-là pour me parler comme ça? Je suis assez fatigué pour qu'il vienne en rajouter. S'il ne se retient pas, je risque de devenir très désagréable. Je respire un bon coup avant de lui répondre.

- Ecoutez Maître, les gens à qui on a affaire sont très dangereux. Ils ont des taupes partout. Et, c'est parce que j'avais un œil sur elle qu'elle est toujours en vie. 

- Toujours est-il que si vous aviez bien fait votre travail, rien ne lui serait arrivé. 

Je sens mes nerfs s'échauffer. Je m'apprête à lui lancer une réponse sanglante lorsque j'entends mon nom derrière moi. Safi. Elle vient d'ouvrir les yeux. Elle essaie de se relever mais je l'en empêche. Elle est encore trop faible pour faire ces efforts. Je suis en train de lui demander comment elle se sent lorsqu'elle me serre dans ses bras et se met à pleurer. Je lui caresse doucement le dos pour la calmer. Et, j'entends la voix de cet avocat.

- Officier, vous avez aussi omis de préciser que vous êtes l'amant de Mademoiselle DUPRE.


KARIM

Je sais que je suis en train d'énerver le policier mais je n'en ai cure. S'il avait effectivement bien fait son travail, rien ne serait arrivé à la fille. J'ai l'impression que dans ce pays, personne ne veut faire son travail. Il s'attendait à un standing ovation pour ce qu'il a fait? Mais, c'est son travail, bordel! Et puis, au lieu de venir dormir dans les draps de la victime, il n'a rien de mieux à faire? 

Je vois la fille bouger dans ses draps, elle ouvre les yeux. Nos regards se croisent et restent accrochés,  je suis fasciné par ses yeux. Pendant un moment, j'ai l'impression que tout ce qui nous entoure n'existe plus, je ne vois qu'elle. Elle est vraiment belle, je dois le reconnaître malgré son teint pâle et ses lèvres sèches. Sa couverture glisse sur sa peau, dévoilant son sein gauche dans un soutien noir. Mon regard glisse vers le renflement de sein. Mais, pourquoi elle n'est pas habillée? Elle a du s'apercevoir que je relookais sa poitrine puisqu'elle remonte sa couverture vers elle et détourne son regard. Elle ouvre la bouche pour parler et je l'entends dire "Mike". Encore ce policier!

Il se retourne et essaie de l'empêcher de se redresser. Soudain, elle le serre dans ses bras et se met à pleurer. Il lui caresse le dos en retour et lui parle tout bas. Euh... J'ai raté un épisode?

Je ne sais pas pourquoi mais je sors ce qui me vient à l'esprit. 

- Officier, vous avez aussi omis de préciser que vous êtes l'amant de Mademoiselle DUPRE.

Je les sens se raidir immédiatement. Le policier se dégage d'elle et me lance un regard furieux. 

- Maître, je n'ai rien omis. Mademoiselle DUPRE et moi ne sommes pas amants.

- Ah bon? - Je croise les bras et le regarde droit dans les yeux - Et pourtant ça en a tout l'air.

La jeune femme me regarde puis tire le policier par la manche et lui demande: "c'est qui?" en me désignant du menton.

- Je suis Maître Karim CISSE. Et je suis votre avocat commis d'office.

De grâce, ne me demandez pas comment j'ai accepté de prendre l'affaire. Moi même je ne saurai vous répondre. 


Au passage, merci à ceux qui prennent la peine de "kiffer" et/ou commenter. C'est vraiment motivant

MON AVOCAT, MON PROT...