CHAPITRE III
Write by Samensa
SAFI
Je regarde l'homme qui prétend être mon avocat. Il est très grand, en tout cas plus grand que Mike. Et, il a un petit air supérieur collé au visage. Il me fixe de manière si intense que je ne peux soutenir son regard. Le fait qu'il insinue que je couche avec Mike me met mal à l'aise. Bizarrement, je n'ai pas envie qu'il croit que Mike et moi avons une liaison. Mais avec les événements de ces derniers temps, je n'ai confiance qu'en Mike. Il a su être là pour moi et avec lui, je me sens bien. Quoi de plus normal que de le prendre dans mes bras.
Je regarde les deux hommes s'affronter du regard. Aïe ! Qu'est ce qui se passe entre eux ? Je me racle la gorge pour prendre la parole et surtout baisser les tensions parce qu'à cette allure, rien de bon n'arrivera.
- Alors, qu'est ce qui va se passer maintenant ?
- Tu seras placée sous protection - réponds Mike en prenant la main - Je veillerai à ce que rien ne t'arrive. J'ai déjà contacté des personnes bien placées avec qui sont prêtes à te recevoir. Avec elles, tu seras en sécurité... Rien ne t'arrivera.
- Merci Mike - Je lui souris - Merci.
Mon avocat pouffe de rire. Mike et moi le dévisageons étonnés.
- Excusez moi mais je n'ai pas pu me retenir. - Il s'arrête, les pieds légèrement écartés, la main gauche dans poche et se prend le menton dans la main droite. Il reprend son air sérieux. - Vous êtes sérieux là ? Tous les deux ? ... Ecoutez, on n'est pas en train de jouer dans un film.
Il pointe Mike du doigt.
- Vous le policier, vous n'avez même pas été capable d'empêcher que quelque chose lui arrive alors qu'elle était là - il se met le doigt sur le nez - sous votre nez. Et c'est quand vous allez l'envoyer au bout du monde que tout va bien se passer ? Et vous Mademoiselle - Il se tourne vers moi - Je sais que vous aimez votre sauveur mais ce n'est pas l'amour qui va vous sauver.
Je tique un moment et cherche à me justifier lorsqu'il m'arrête d'un geste de la main.
- Je pense que je suis mieux placé pour vous protéger.
- Non! Hors de question! Je veux rester avec Mike.
- Je suis votre avocat. Vous devez faire selon ma volonté si vous voulez vous en sortir.
- Non. - Je croise les bras - Je suis catégorique. Je me sens en sécurité avec lui.
- D'accord.
Il se rapproche et s'arrête juste devant le lit.
- Vous êtes mariée à l'officier Mike ?
- Non.
- Vous avez un avocat qui vous défend d'habitude ?
- Non.
- Vous avez les moyens de vous prendre un autre avocat ?
- Euh ... En fait, je...
- Mademoiselle - Il m'arrête dans mon élan toujours avec son petit air hautain - Vous devez répondre seulement par oui ou non. Alors, avez-vous les moyens de vous prendre un autre avocat ?
- Non.
- Parfait ! J'ai donc le droit de prendre des décisions vous concernant et comme ce monsieur n'est pas votre époux, il n'y peut rien.
Je tourne le regard vers Mike que je sens en colère. Je lui touche le bras pour essayer de le calmer. Mon avocat a peut-être raison, je dois lui faire confiance. Çà me fait vraiment mal de ne plus être avec Mike, il m'a été d'un très grand soutien. Mais je pourrai toujours garder le contact avec lui et de toute façon, on se verra tout au long de l'enquête.
KARIM
Ça m'énerve la manière dont ces deux là se comportent. On essaie de gérer des histoires sérieuses et eux, ils font des amourettes. J'aime pas la manière qu'il a de la regarder et de la toucher. Elle non plus, sa manière de se comporter ne me plait pas. Elle est quasiment nue sous ces draps et trouve le moyen pour toucher cet homme. Après tout, ce n'est qu'une fille de bars. Je m'attendais à quoi avec une fille de ce genre? Et en plus, elle veut le suivre je ne sais où ! Non, ça ne se passera pas comme ça. Oui, je sais que je fais preuve d'un trop grand zèle. Mais, j'ai décidé de prendre cette affaire donc j'y mettrai toute la rigueur qu'il faut.
Je les regarde encore une fois et ils sont encore en train de se toucher. Bordel! C'est quoi ça?
- Désolé de vous interrompre dans vos effusions d'amour mais mademoiselle DUPRE, j'ai besoin que vous vous habilliez. On part ensemble tout de suite.
Et je sors de la chambre pour aller remplir les formalités, si formalités il y a. Dans les escaliers que je prends pour me rendre à la réception, j'appelle mon homme de main. Je lui demande de préparer mon appartement, le plus petit, situé dans un quartier huppé de la ville. Oui, oui, j'ai plusieurs appartements, 4 exactement : 3 à Abidjan et 1 à Grand-Bassam, une ville balnéaire de mon pays, la Côte d'Ivoire. Et, j'ai une grande résidence privée à Abidjan que j'utilise rarement parce que je suis toujours en deux avions et je n'ai pas encore trouvé le temps de me poser. Donc, pour l'instant, je l’emmènerai dans mon petit appartement, celui où je reçois mes conquêtes. Ce n'est pas une conquête mais cet appartement est le mieux placé pour sa sécurité. Il est équipé d'alarmes, de vidéos surveillances et l'immeuble est surveillé par des vigiles hautement qualifiés. Je précise par la même occasion à Ali, mon homme de main, d'effacer toutes les traces de mon passage avec Vicky tout à l'heure. J'appelle ensuite un traiteur pour que de la nourriture soit livrée à l'appartement.
Franchement, cette fille bouleverse mes habitudes.
SAFI
Tout s'est passé très vite. J'ai porté les vêtements que Mike m'a apporté. Le médecin m'a prescrit des médicaments pour lesquels le policier et l'avocat se sont presque battus pour savoir qui allait payer. Ah les hommes, toujours en train de se mettre en compétition. En tout cas, c'est l'avocat qui a payé pour tout. Il sait s'imposé. J'ai donc dit au-revoir à Mike et ai suivi Me Cissé, mon avocat.
.Je suis actuellement assise dans sa voiture sur la banquette arrière et il est là, à côté de moi. Il ne m'accorde aucun regard, occupé à faire quelque chose sur sa tablette. Cet homme m'intrigue, le l'avoue. J'essaie de le décrypter en le regardant.
C'est un homme qui dégage un sex-appeal terrible. Il est d'un teint très noir qui est carrément à l'opposé de ma couleur de peau métisse. Il est rasé de très près. En tout cas, de là où je suis, je ne vois aucun poil sur son menton. Mon regard descend jusqu'à sa poitrine. A travers son costume, je vois qu'il est musclé et j'ai envie de toucher pour voir. Oui oui, je suis très curieuse moi. Par moment, il se caresse les lèvres et fronce les sourcils. Ça le rend terriblement sexy. Cet homme a une beauté que je qualifierai de sauvage. J'ai envie qu'il me regarde pour que je puisse apprécier encore plus cette beauté. Je me mets donc à me frotter les bras pour montrer que j'ai froid. Et, sans un regard pour moi, il appuie un bouton qui fait grimper la température. Il ôte sa cravate, enlève les deux premiers de sa chemise et replonge dans sa tablette. Pff, cet homme là.
Je décide donc de regarder autour de moi puisque monsieur ne veut pas me faire l'honneur de m'accorder un regard. L'intérieur de la voiture est vraiment luxueuse. Je ne m'y connais pas vraiment en voiture mais j'ai vu que c'était une Range Rover avec vitres teintées. Je regarde dehors et remarque que nous sommes dans un quartier chic de la ville. Mes pensées s'envolent vers ma tante. Bien qu'elle soit informée de ce qui se passe, elle n'a même pas cherché à me parler. Je suis sûre qu'elle doit être en train de jubiler actuellement et de prier pour qu'on m'enferme. Plus vite j'aurai disparu, plus vite elle pourra dépenser mon argent comme elle l'entend. Je soupire et ferme les yeux. La fatigue et la faim ont raison de moi, je me mets à somnoler.
Quelques instants plus tard, nous nous garons quelque part. Je ne sais pas où puisque je garde les yeux fermés. Je sens qu'il y a du mouvement autour de moi. La portière de mon côté s'ouvre. J'entends la voix d'un homme que je crois être le chauffeur.
- Patron, elle dort. Vous voulez que je la réveille ?
- Non, non, pas besoin de la réveiller. Elle est assez épuisée comme ça.
- D'accord. Donc, je vais la porter pour monter.
A ces mots, je me crispe. Je ne veux pas me faire porter par lui. Je me résigne donc à ouvrir les yeux lorsque ...
- Non, je le ferai. Je vais la porter. Prends mes affaires.
- Patron, vous êtes sûr? Je peux la prendre, ça vous évitera d'endommager votre tenue.
Euh! Je ne comprends pas le problème de l'autre. S'il veut me porter et bien qu'il le fasse! Je déteste les personnes qui s'occupent de ce qui ne les regarde pas.
Je sens des bras me soulever du siège. Je me retrouve dans les bras de mon avocat, la tête contre sa poitrine. Son parfum me chatouille les narines et j'inspire profondément pour en prendre plus. Son parfum me tue. J'ai envie de rester éternellement dans ses bras tellement que je m'y sens bien. Je ne peux expliquer ce que je ressens actuellement car c'est au dessus de moi, je ne l'ai jamais ressenti avant et j'ai besoin de temps pour trouver les mots adéquats pour m'exprimer.
KARIM
J'ai décidé de porter Safi pour monter à mon appartement. Je n'ai pas confiance en la capacité de mon chauffeur. Malgré sa bonne volonté, il me parait un peu trop mince pour la prendre. Elle a assez souffert aujourd'hui pour se retrouver avec des membres brisés en plus.
Même si elle ne le sait pas, j'ai vu son petit manège dans la voiture. J'ai côtoyé beaucoup de femmes dans ma vie et je sais quand une femme veut attirer l'attention sur elle. Et, celle- là, celle que j'ai dans mes bras actuellement, attend quelque chose de moi que je ne pourrai lui donner. Je n'aime pas les filles de joie, j'en ai horreur. Et même s'il m'arrive pas erreur de sortir avec une, ce n'est que pour une nuit. Après, je mets une croix sur elle.
Avec Safi, je ne ferai rien car je la considère comme une affaire et je n'ai pas envie de me compliquer la vie avec une énième conquête.
Dans le couloir qui mène à l'appartement, mon chauffeur me fait signe que je reçois un appel de Ali. J'ai les bras chargés donc je ne peux répondre. Toutefois, mon chauffeur me montre un message sur Whatsapp que j'ai reçu d'Ali: "Boss, on a un problème" .
Je vois qu'il est toujours en train d'écrire lorsque j'entre dans l'appartement. Les lumières sont déjà allumées. Je me dirige donc vers la chambre d'amis lorsque je tombe sur ce que je suppose être le problème. Vicky, toute nue, dans l'embrasure de la porte de la chambre principale, un verre de vin à la main.
Je ne suis pas devin mais je sais que la nuit sera longue.