cHAPITRE IV
Write by Tiya_Mfoukama
Chapitre IV :
« —Bonjour.
—Bonjour.
—Bien dormi ?il me demande avec le sourire.
—Hum-hum »
J’acquiesce tout en me dirigeant vers la grande table à manger où il est installé. Je prends place en face de lui, et le regarde plier en deux son journal puis refermer le parapheur se trouvant sous ses yeux avant de tout pousser d’un revers de la main et ramener à lui sa tasse et son assiette. Il s’empare de la théière et me propose silencieusement de me servir. Je souris en signe d’acceptation puis m’enfonce un peu plus sur ma chaise.
Je suis littéralement explosée de fatigue, j’ai passé la soirée avec Emeraude, sa cousine Clarisse que je ne supporte pas et des amis à elle. Après un repas assez copieux, ils nous ont fait visiter la ville, un « Brazza by night » en bonne et due forme. Nous sommes rentrées ce matin vers cinq heures mais je me suis levée à sept heures. J’ai même mis mon réveil pour être certaine de me réveiller.
Pourquoi ?
Pour prendre mon petit déjeuner avec lui, mon père. J’éprouve le besoin de le connaitre, le décrypter, l’analyser et pour ça, il faut que je le côtoyer. Plus je passerai de temps avec lui, mieux je pourrai le cerner et obtenir des réponses aux questions que je me pose.
Je ne suis pas venue ici, seulement pour tenir compagnie à Emeraude, c’est également l’occasion de le rencontrer, après temps d’année, de mettre carte sur table. Tout ne se dit pas avec les mots, le corps, les gestes, les regards parlent et je me dis qu’en le côtoyant, je serai, avec le temps en mesure d’entendre ses soupires, ses tics, ses silences, sa raideur, parler. Pour le moment, ce n’est pas gagné. Ça fait une semaine que je suis là et je n’arrive pas à le voir plus d’une demi-heure. Il n’est quasiment jamais là. Je passe la plupart de mes journées ici, avec Emeraude, à végéter devant la télé ou dehors, autour d’un verre servi dans un des nombreux restaurants de la place. . Je me suis rendue compte que si je voulais le voir, je devais le faire le matin, au petit déjeuner, seul moment où il est présent et où il se montre disponible et à l’écoute.
« —Que comptes-tu faire de ta journée. il me demande en reposant sa tasse de café.
—Je ne sais pas encore. je réponds en haussant les épaules. »
Je vais probablement passer la journée avec Emeraude à siroter des cocktails au bord d’une piscine. Laquelle ? On trouvera bien.
« —Tu as besoin de quelque chose en particulier ?
—Non.
—D’accord. De toute façon, tu as mon numéro de téléphone. Si jamais tu avais le moindre besoin, n’hésite surtout pas à m’appeler. il dit en se levant.
—Okay. »
Il contourne la table, passe à côté de moi et me tapote l’épaule en me souriant avant de poursuivre son chemin.
Ça c’est le moment « affection » auquel j’ai droit tous les matins. C’est le geste le plus affectif que j’ai pu avoir de lui à ce jour, et tout me dit que je devrais me contenter de ça.
Je contemple ma tasse encore rempli de thé et la repousse avant de me lever, pour rejoindre ma chambre un peu irritée qu’il ne se souvienne pas….
« —Me dis pas que t’es encore en train de dormir. J’entends au loin. »
Je remue légèrement sous mon drap et pivote ma tête vers la porte d’entrée pour voir mon interlocuteur. Sans surprise, il s’agit d’Emeraude, toute rayonnante dans une robe à motifs fleuries. Elle avait raison de vouloir venir au pays pour se ressourcer. Ça lui réussit plutôt bien. Elle semble vraiment plus sereine et moins préoccupée par sa relation avec Héritier. Elle ne s’est pas encore expliquée avec lui mais d’après ce que j’ai cru comprendre, elle se laisse encore quelques jours avant de l’appeler pour discuter.
C’est dans ses moments là que je remercie le ciel de ne pas être en couple. Devoir penser pour deux, agir pour deux, communiquer, expliquer, pardonner, ça représente un trop gros investissement que je refuse d’accorder à un personne susceptible de me la faire à l’envers un jour.
« —Tiya ! elle lance en tirant sur le drap qui me couvre. »
Tout en faisant mine de ne pas l’entendre, je remonte mon drap jusqu’à mon visage, et lui tourne le dos.
« —Il est 15h. elle souffle en tirant de nouveau sur mon drap.
—Et alors ? Je suis en vacances. je marmonne en enfouissant un peu plus ma tête dans mon oreiller.
—Même si Tiya, ce ne sont pas des heures pour se réveiller.
—Euh….Chez moi si ! je réponds calmement. Surtout quand je rentre de soirée vers 5h du mat’.
—Je te rappelle que j’étais avec toi. elle lance en me lorgnant.
—Allez, lève-toi.»
Je n’ai plus envie de discuter avec elle, d’ailleurs je ne vois même pas pourquoi je discute avec elle. Mon sommeil est en train de partir et si je ne ferme pas les yeux dans les dix secondes qui suivent, je ne pourrais plus me rendormir.
« —Tiya ! Bouge, toi ! Je dois aller faire quelques achats à la boutique Serenity. »
Je pousse un long soupir, puis m’apprête à lui dire que je n’ai pas spécialement envie de sortir quand je me rappelle que je devais également faire un tour à la boutique Serenity. En faisant ma valise, je n’ai pas emporté ma trousse de maquillage, résultat, je dois dealer avec le make-up d’Emeraude, qui ne me correspond pas forcément à ma tête et aux tons que j’utilise. Ce n’est pas que je fasse peur sans maquillage, mais je me trouve beaucoup plus belle avec, alors pourquoi ne pas en mettre.
Je finis par me lever et passe devant elle pour rejoindre la salle de bains en la laissant envoyer des messages et passer des appels dans ma chambre. Je prends une douche assez rapide, puis enfile un top noir et blanc, sur un jean noir et une paire de claquettes. Je ne ressemble absolument à rien, mais ça n’a aucune espèce d’importance pour moi.
« —On y va. je lance à Emeraude en attrapant mon sac à main. »
Nous sortons de ma chambre et nous rendons dans la cour où se trouve Gildas le gardien et Samy le chauffeur assis autour d’une petite table en plastique. A la manière des militaires, ils dressent promptement et me demandent ms besoins. Je souriant en leur expliquant que j’ai simplement besoin que Samy nous dépose à Serenity, avant de le répéter pour la énième fois qu’ils doivent m’appeler par mon prénom et me tutoyer. J’imagine que mon père à du instaurer un règlement digne des centres militaires de la ville, mais moi je marche à l’informelle, et au tutoiement. « les madames » à foison, et les formules protocolaires… très peu pour moi.
« —Qu’est-ce que tu comptes prendre ? je demande à Emeraude alors que nous roulons vers la boutique.
—Une commande que j’ai passée. Elle me répond vaguement.
—Une commande ? Mais encore ?
—Tu verras. elle ajoute sur un ton énigmatique. »
Je n’insiste pas, et porte mon attention sur la vitre jusqu’à notre arrivée devant la boutique. Nous passons quasiment la fin de l’après-midi, puis reprenons le chemin de la maison avec nos emplettes.
« —Et bah, tu t’es fait quand même plaisir pour une personne qui ne voulait pas sortir. Me taquine Emeraude alors que nous investissons la cuisine. »
Je ne réponds pas, parce qu’elle connaît mon addiction pour le maquillage, et les folies que je peux faire pour en avoir. J’ignore les petits piques qu’elle m’envoie et consulte mon journal d’appels. Dans la boutique, je ne voulais pas être dérangée alors j’ai mis mon téléphone en mode « avion » et viens de le sortir à l’instant. Je suis surprise par la liste composée de 35 appels manqués émanant tous du même numéro de téléphone.
« —Mais c’est qui ça ? je me questionne à haute voix.
—De quoi tu parles ? me demande Emeraude en allant ouvrir le frigo.
—J’ai 35 appels en absences provenant du même numéro, mais je ne sais pas qui sait…. Tiens, la personne me rappelle. je dis en voyant le numéro apparaître sur mon téléphone. »
Je fais glisser mon doigt sur la touche appropriée pour répondre et lève les yeux en l’air quand je reconnais la voix de ma mère. Depuis que je suis là, je n’ai pas tenté de l’appeler et pour cause, je comptais le faire le jour de mon départ afin de lui prouver qu’elle n’avait rien à craindre et qu’elle s’était fait du souci pour rien. Mais il faut croire que « quelqu’un a parlé et lui a donné mon numéro ».
« —Bonsoir maman.
—Oh Tiya donc tu es vraiment au pays ?! elle gémit la voix enrouillée.
—Oui maman et comme tu peux le constater au son de ma voix, je vais…
—Mais qu’est-ce qui ne tourne pas rond dans ta tête ! elle hurle. Je vous ai expressément demandé de ne surtout pas y aller et toi qu’est-ce que tu fais, tu y vas et sans me prévenir !
—Maman…
—Maman rien du tout ! elle me coupe.Bon sang, mais qu’est-ce que j’ai fait pour avoir une enfant comme toi ? Tu es tellement inconsciente, que ça me dépasse ! Moi qui te croyais responsable, je te découvre plus stupide que je ne pouvais l’imaginer ! C’est pas possible… »
J’éloigne le téléphone de mon oreille, abasourdie par les propos qu’elle est en train de tenir. A qui pense-t-elle être en train de parler ? A une gamine de cinq ans ? Ça fait trois ans que j’ai quitté le foyer familial, que je gère ma vie seule et sans ingérence de sa part ! Je n’ai jamais eu à lui rendre des comptes et je ne comprends pas pourquoi aujourd’hui, ça devrait être différent. Et combien même je devrais le faire, ce n’est pas en me parlant de cette façon que je me montrerai encline à lui répondre.
Aller jusqu’à me traiter de stupide à cause d’un simple voyage, ça me tue à tel point que je me mets à trembler. C’est le signe chez moi qu’elle va loin et Emeraude le sens bien puisqu’elle vient frictionner mon épaule, en me murmurant de rester calme.
« —Je suis en route pour aller te faire un western union, rends-toi immédiatement dans un point de retrait. Avec un peu de chance tu pourras récupérer l’argent ce soir et réserver le prochain vol à destination de Paris. Peu importe la compagnie, tu prends le premier vol ! M’as-comprise Tiya ?
—Parfaitement, sauf… »
La suite de ma phrase ne trouve aucune oreille puisqu’elle vient de me raccrocher au nez.
Je pose calmement mon téléphone, et joins mes deux mains devant ma bouche avant de fixer un point dans la pièce…
« —Le prends pas pour toi. murmure Emeraude. Elle a parlé sous le coup de la colère, mais elle n’a pas pensé un mot de ce qu’elle a dit. »
Je garde le regard fixé sur un point, essayant de me canaliser. Ses propos ne font que tourner en rond dans ma tête. Inexplicable, incompréhensible, je n’arrive pas à comprendre comment elle a pu me sortir des mots pareils. Je voulais rencontrer mon père, c’est un crime ?
« —Tiya, te mets pas dans cet état.
—Je ne me mets dans aucun état, j’essaie simplement de comprendre. T’as entendu comment elle m’a parlé ?!
—Laisse tomber Tiya, tu ne l’as pas mise au courant et c’est ce qui l’a fait sortir de ses gonds. Dans quelques jours cette histoire ce sera tassée et vous pourrez discuter calmement. »
J’ai bien envie de voir avec qui elle va discuter, parce qu’une chose est certaine, ce ne sera pas avec moi…
« —Et tu discuteras avec elle. elle lance comme si elle avait lu dans mes pensées. Depuis le début je t’avais dit de l’appeler, ça aurait pu éviter tout ça.
—….
—Arrête de faire cette tête et va prendre une douche et enfiler ta plus belle robe, je te rappelle qu’on a un anniversaire à fêter. »
Je me détourne enfin du point que je fixais pour la voir me sourire. Elle au moins s’en souvient.
« —Tu n’as pas oublié. je marmonne dans un soupir.
—Oublier ton anniversaire ? S’il te plait ! C’est quand même moi ! Allez, va t’habiller, ce n’est pas tous les jours que l’on a 25 ans ! »
Elle est pleine d’enthousiasme et de bonne volonté pour me remonter le moral, mais cet appel m’a plombée. Ce matin j’ai eu droit à une petite tape à l’épaule de la part de mon père et là c’est un appel en « douceur » avec ma mère. En guise de cadeau, je crois qu’on peut faire mieux, surtout lorsqu’on veut marquer le coup…
Encouragée par Emeraude, je déride un peu mon visage et m’apprête sans grand entrain pour je ne sais quel destination. Je suis peut-être enragée en repensant aux propos qu’a tenues ma mère, mais je fais quand même l’effort de m’habiller pour l’occasion, après tout, c’est quand même mon anniversaire.
Je rejoins Emeraude installée dans le salon, son téléphone à l’oreille, en train de chuchoter avec je ne sais pas qui. Elle est en train de m’organiser quelque chose, c’est certain. La pauvre ne sait absolument pas mentir, les expressions de son visage et ses gestes, quand ce n’est pas son débit incontrôlé de parole sans queue ni tête, finissent toujours par la trahir. Comme actuellement.
Je fais semblant de ne rien voir de son manège, et m’installe en face d’elle. Pour patienter, je parcours mon mur Facebook, tout en aimant, et commentant les publications des personnes qui ont pensé, grâce à Facebook pour un bon nombre, à me souhaiter un joyeux anniversaire.
« —T’as fini ? je lui demande quand elle retire son téléphone de son oreille.
—Oui. elle répond l’air enjoué et satisfait. On peut y aller. »
Elle récupère le paquet contenant sa commande de chez Serenity, puis nous sortons de la maison, conduites par Samy et prenons la direction du « Jardin des saveurs ». Sur place, nous retrouvons Clarisse, Gabriella, une très bonne amie de Clarisse et deux amis à elle, dont son petit-ami à une table en extérieur.
Contrairement à ce que j’aurais cru, je m’entends assez bien avec Gabriella, elle est assez fun, sans prise de tête et le couple qu’elle forme avec son copain est sympa. Je me demande à plusieurs reprises comment elle a pu devenir amie avec Clarisse et je trouve jamais la réponse.
« —Bon, on continue le programme ? propose Hugo, le copain de Gabriella.
—Quel programme, je demande la balayant la tablée du regard.
—Bah, il parle du programme de ton ANNIVERSAIRE ! crie Emeraude en tapant des mains. »
Elle est imitée par toute la table qui entame une « joyeux anniversaire » cacophonique. C’est horrible de chanter aussi faux mais c’est émouvant de tous les voir faire l’effort de chanter. Même Clarisse, à contre cœur, le fait. Je remarque qu’un serveur transportant un gâteau s’avance vers notre table. C’était donc ça qu’elle préparait….
« —Souffle tes bougies. m’ordonne Emeraude ! »
Après un sourire à l’assemblée, je me fais pas prier et souffle sur les 25 bougies, allumées, avant de prendre le paquet provenant de chez Serenity, tendu par Emeraude, et qui s’avère être mon cadeau d’anniversaire.
Il contient une panoplie de maquillage en tout genre, fond de teint, palette, blush, accessoires et j’en passe. C’est en quelques mots, tout pour me faire rêver.
« —Merci Amour ! je lance en la prenant dans mes bras.
—J’ten prie.
—Les effusions c’est sympa, mais ce serait mieux si on pouvait rapidement manger et partir d’ici. intervient Hugo.
—Lui c’est toujours comme ça. annonce Gabriella. Dès qu’il y a un petit moment de tendresse, il devient nerveux et pressé comme la diarrhée. Change bébé. »
Tandis que toute la tablée se met à rire, je m’abstiens de lui dire que je suis dans le même cas que lui. Je ne me sens pas à l’aise avec les marques d’affections, surtout quand ça prend une allure nian-nian. Je n’arrive à faire des exceptions que pour ma mère, mes sœurs, Emeraude et Emeline. Pour le reste….
*
* *
« —Tiya, vas-y doucement sur la boisson. me demande Emeraude alors que je vide mon septième verre de vodka-citron cul-sec. »
Je grimace et penche ma tête sur le côté pour faire passer le goût âpre et la sensation de brulure que me procure la boisson.
Le temps d’un quelques secondes, j’ai l’impression que tout se passe au ralenti, de la musique, aux mouvements en passant par les voix, avant que le rythme normal des choses ne reprennent. Je suis détendue. Totalement détendue. Fini la colère, l’incompréhension, l’envie de crier après ma mère et mon père… Tout est fini. Il ne reste plus que cette sensation de lévitation apaisante, qui étire mes lèvres. Je suis vraiment bien là.
« —Ça va Tiya ? me questionne Hugo
—Hum-hum.
—Elle a atteint un autre level. il dit en ricanant. »
C’est vrai, c’est totalement vrai, je me dis en fermant les yeux, pour être totalement enveloppée par la douce sensation de flottement.
C’est le moment que choisit le Dj pour m’inviter à danser à travers la session qu’il programme. Je me lève de la banquette où j’étais assise pour aller me trémousser sur la piste de danse avec Gabriella. Comme j’aime à le dire, je n’ai pas la contrainte du « gardien » pour me retenir d’exécuter certains pas, comme c’est le cas de Gabriella. Je peux faire ce que je veux, c’est MA VIE, et c’est MON ANNIVERSAIRE !
« —Hey !
—….
—Salut ! »
Je me déhanche de droite à gauche en faisant mine de ne pas voir la personne qui m’appelle. En jetant un regard dans la direction où il était, j’ai pu voir qu’il ne correspondait pas du tout à mes critères. Il a l’air maigre et long, limite chétif et très peu sûr de lui. Même pour un plan cul, je ne pourrai pas. J’ai besoin d’un homme doté d’une carrure d’athlète, avec des épaules développées, et des mains puissantes pour empoigner fermement mes fesses et me soulever sans soupirer si l’idée de baiser debout me venait à l’esprit. Celui là, je pourrai le casser en deux.
« —Salut…. Salut…Je m’appelle Andrew, mais mes amis m’appelle Drew.
—…..
—Tu veux boire quelque chose ?
—…..
—Tu sais que tu dans….
—Laisse-tomber, passe ton chemin. je le coupe en mettant ma main devant son visage. Je ne suis pas intéressée. »
Je lui tourne le dos et me concentre de nouveau sur la musique en essayant de ne pas éclater de rire face à la mine qu’il affiche, mais ce n’est pas facile avec les pouffements de Gabriella.
« —T’es méchante ! elle balance une fois qu’il s’est éloigné de nous.
—J’aime pas perdre mon temps et je n’aime pas que les autres perdent également le leur. »
C’est plutôt sympa comme attitude ?
Après m’être autant lachée, mon corps me demande une pause que je lui concède volontiers. Je retourne m’asseoir auprès d’Emeraude qui m’informe que mon téléphone a sonné en mon absence.
« —C’était qui ? Maman ?
—Je ne sais pas, mais je ne crois pas que se soit elle. Ce n’était pas le même numéro de téléphone. En tout cas, c’était un numéro de France. »
Je fronce de sourcils, parce que personne n’est sensée avoir ce numéro, encore moins des personnes venant de France. C’est déjà assez étrange que ma mère ait pu l’avoir, alors qu’une autre personne l’est, ça l’est deux fois plus.
Poussée par la curiosité, je demande mon téléphone à Emeraude et sors de la boite pour appeler le fameux numéro.
« —Allô ?
—Joyeux anniversaire Sweety. »
Je souris. C’est lui, j’aurais dû m’en douter.