Chapitre quatorze

Write by Pegglinsay


Djamal

Cela fait plus de trente minutes qu’on est en chemin. Elle est assise près de moi mais je la vois très distante, elle ne parle presque pas et regarde tout le temps l’écran de son téléphone.

- Il y a un problème Léa ?

- Non…

- Je te vois tenir ton tel…

- Ah j’attends un appel c’est tout.

- Ça doit être important.

- Oui ça l’est, me répond-elle


Puis elle tourne la tête et regarde la route. Elle semble gênée ou intimidée. Est-ce moi ou je sens qu’entre moi et elle s’est un peu tendu. Hmmmmm. Un son indique qu’elle a reçu un message, je la vois lire le sms et sourire de toute ses dents et commence à taper sur son portable. 

À chaque message reçu elle sourit, cela m’agace et j’aimerais bien lui demander ce qui la fait sourire autant. 

- N’est-ce pas Léa ? lui demande Larissa.

- Quoi ? désolée je ne vous écoutais pas.

- Léa est sur son petit nuage rose et nous écoute même pas, leur fais-je remarquer. 

- Il y a qu’une personne au monde qui fait perdre la tête à Léa de cette façon, lance Larissa avec un sourire moqueur. 

- Oh l’amour ! C’est beau de voir une jeune femme si amoureuse de son mari. Elle rayonne de bonheur, pas vrai Djamal ? dit Éric en me tapotant l’épaule.

- Bien sur, elle rayonne de partout, dis-je malgré moi. 

- Arrêtez !!!! Je vais me sentir gênée si vous continuez. 

- Ne le sois pas, on te taquine juste un peu, dis-je en lui jetant un coup d’œil.


Les quinze minutes qui suivirent, elle restait scotcher à son tel jusqu’à ce que je m’arrête dans un fast-food pour prendre de quoi grignoter et boire durant le trajet. 

- Je vous apporte quoi les filles ? lançai-je

- Un mystic carotte et une bouteille d’eau, me répond Larissa en descendant de la voiture. Je vais faire un tour aux toilettes, je reviens. 

- Tu ne veux rien Léa, dis-je en m’adossant près de sa porte.

- De l’eau ça m’ira, merci.

- Éric on y va, je me retourne vers Léa et lui demande, et toi madame tu comptes rester dans la voiture ?

- Euh…oui. J’ai un appel à  passer.

- Ah d’accord, je vais laisser la clim ouverte et on vous revient dans quelques minutes. 

- Ok merci.


Moi et Éric nous nous dirigeons vers le resto. On rentre et passe notre commande.

- Tout se passe bien de ton coté Djamal ? , dit Éric d’un ton moqueur.

- Éric ne commence pas, d’accord. C’est pas comme si j’allais tout savoir d’elle pendant le trajet. 

- Elle ne te voit même pas mec. Elle est amoureuse de son homme…

- Et les cinq secondes que tu as passé avec elle te permet de le dire?, dis-je agacé.

- Ses sourires niais en regardant les messages que lui envoie son mari !!! Seule une personne amoureuse à cette tête là. 

- Quoi? Est-ce que j’ai dit que j’allais chercher à avoir une relation avec elle ???

- Ne me fait pas passer pour un con mec ! Je sais que tu attends qu’un signe de sa part pour que tu puisses t’immiscer dans sa vie. 

- A t’entendre parler on dirait que je suis un monstre.  C’est pas comme ci j’avais le choix. Je n’ai pas demandé à être attiré par elle bon sang !!!

- Je te comprends mec, mais je ne voudrais pas que tu te retrouves dans une situation qui ne t’apportera rien de bon, voila! Je ne veux que ton bien mon pote. 

- Je sais, je sais, murmurai-je. 

- On ne devrait pas tarder.

- Ouais, on y va, dis-je en prenant les boissons. 


Je n’ai pas demandé à être attiré par elle jusqu’à avoir le désir d’être avec elle. Je n’ai pas demandé que mon cœur se batte à la chamade à chaque fois qu’elle se tient près de moi et me souris. Je n’ai pas demandé que mon cœur et mon corps la désir a un point, a en avoir mal et de devenir égoïste. A un point de souhaiter que son mari la quitte pour avoir une chance d’être à ses cotes. JE N’AI RIEN DEMANDE !!!!


Léa


- Arrête David…, dis-je faussement gênée. 

- Quoi ? J’ai pas le droit de demander à ma femme une photo de son joli et sexy  postérieure !!! 

- Je ne sais même pas si je vais me baigner donc…

- Même si tu décides de ne pas aller te baigner. Fais-moi plaisir bb, arrivée dans ta chambre d’hôtel tu mets le bikini sexy que j’ai vu en photo. Je veux te voir la dedans.

- D’accord cher monsieur ! Comment te dire non.

- Tu ne peux pas me dire non, je suis irrésistible comme mec.

J’éclate de rire en lisant l’sms. 

- C’est ça monsieur l’irrésistible !!!!

- J’adore ce que tu portes en ce moment. Tu es tellement jolie!

- Merci mon chéri ! Tu es le premier à me le dire…

- J’espère être le seul à te le dire et que tous les autres hommes soient aveugles en te voyant ! 

- Lolll ! T’es pas croyable toi-même !  

- Enjoy your weekend ma chérie ! Je vais sortir pour le moment , je dois voir mon cousin avant le déménagement. 

- D’accord b !

- Je peux faire un appel vidéo b ? J’ai encore envie de te voir.

- Loll, ok cher époux.

Maintenant on  passe à l’appel vidéo.

- T’es assise ? me demande-t-il pendant que je mettais le tel en face de moi.

- Oui , dis-je en me dressant sur la chaise.

- T’es dans le bus ?

- Non, la personne qui devrait nous déposer avait un contretemps. Et on a raté le bus. Mais puisqu’il y va également on n’a pas eu de problème. 

- Ah ok. 

- Pour le moment on est passé dans un bistro pour prendre des boissons.

- Good n’oublie pas bb de m’envoyer de tonnes de photos…

- Je le ferai cheriiiiiiii.

- Love you !

- Love you too.

Je raccroche et deux minutes plus tard je vois Djamal et son ami sortir du resto.  Larissa n’est toujours pas là et je sais qu’elle est entrain de se disputer avec son chéri. Monsieur n’était pas d’accord pour que mademoiselle sorte. Je l’enmerde ce type !! Je prends un dernier selfie et l’envoie à David. Il me manque tellement. 

 

- Désolé d’avoir tardé, s’excuse Djamal.

- Ça ne fait rien.

- Où est Larissa ? me demande Éric en montant dans la voiture.

- Je vais la chercher. 

Je descends et m’achemine vers les toilettes et comme je l’avais deviné, je trouve Larissa entrain de crier sur quelqu’un au téléphone. Cette relation va finir par la tuer. Je crois qu’elle supporte tout cela non par amour (je ne suis pas sur qu’elle soit amoureuse de lui) mais par confort. Même si Larissa travaille, son salaire ne lui permettra pas de payer l’école dans laquelle se trouve son fils et l’appartement qu’elle paie par mois. Elle a toujours mis la barre très haute et n’est sortie qu’avec des hommes qui sont friqués. Mais cela fait deux ans qu’elle s’est posée avec ce Karl, relation que je vois d’un mauvais œil. Connaissant et respectant mon point de vue sur sa relation, elle évite de me donner des détails de sa vie amoureuse. 

- Larissa on doit partir.

- J’arrive, lance-t-elle. 

Je me déplace et je l’entends dire : < Je ne suis pas ta propriété Karl donc je vis ma vie comme je le veux. Alors si tu ne peux pas l’accepter  je me tire. Parce que je commence à en avoir ras le bol !!!!> Elle raccroche et éteint son tel.

 Elle passe devant moi et se dirige vers la voiture. On s’installe et Djamal démarre.

- Ça va Larissa ? lui demande Éric. 

Larissa le regarde, ne répond même pas et tourne la tête. Éric se sent gêné, se vautre dans sa chaise et met ses écouteurs. Je crois que ce tordu de Karl vient de gâcher la bonne humeur de mon amie. 

 

Le reste du trajet se passa sans incident. Pendant que Larissa et Éric était dans leurs mondes respectifs, moi et Djamal avons beaucoup conversé ou plutôt plaisanté. Je ne le savais pas si blagueur et fluide en parole. Il m’a un peu parlé de son enfance, de ses déboires d’ados et de tous les raclés que lui donnait sa mère a chaque bêtise qu’il faisait. Disons qu’on s’est un peu plus rapproché  et il semble être quelqu’un de bien. 


 Arrivés à l’hôtel , nous nous dirigeons vers la salle de réception. Quelqu’un était chargé de nous  accueillir et de nous attribuer nos chambres. On nous indiquait le numéro de nos chambres et on était dans le même étage. 

- Bon les filles, on se voit plus tard. Je comptes aller me reposer un peu puis passer quelques heures au bord de la mer, m’informe Djamal.

- Ah d’accord. On va se reposer également, à tout à l’heure, répondis-je.

- Notre chambre est au fond, s’il y a un problème vous me faite savoir.

- On n’y manquerait pas.


Quinze minutes plus tard, moi et Larissa étions dans notre chambre. Elle était couchée et vérifiait ses sms avec une mine morose. 

- Tu ne vas pas passer toute la journée avec cette tête là ma jolie ! Tu plombes l’ambiance tchuiiipssss, lançai-je.

- Désolé cocotte mais Karl m’a trop énervée. 

- J’ai vu ça, jusqu’à devenir désagréable et impolie avec Éric.

- Je sais. Je ferai mes excuses plus tard, me dit-elle.

- Tu sais quoi ! on laisse nos problèmes de coté pour ces deux jours et on s’amuse, dis-je pour essayer de remonter le moral de mon amie.

- T’as raison ma belle, j’encule Karl. Il ne va pas me gâcher ce week-end.

Elle se lève du lit, ouvre son sac et cherche son maillot.

- Au diable Karl. On va s’amuser comme des folles !!!!!!!


Ma vie; une scene de...