chapitre six

Write by Pegglinsay


Chapitre six 

Eva-Kara

Cela fait deux semaines que je passe déposer des CV ça et là mais je n’ai encore aucun rendez-vous. Je ne décourage pas, je sais que mon Dieu ne me laissera jamais et si j’ai pas encore de boulot c’est qu’Il ne veut pas encore m’en donner un.  Je ne perd pas espoir et prends ma peine avec patience. Il est midi quand je décide de passer faire des courses au marché du centre-ville. Ce matin, Djamal m’a donnée de quoi en faire. Pour être franche, ce n’est pas facile de prendre de l’argent entre les mains d’un inconnu pour se nourrir et nourrir ses enfants surtout pour la femme indépendante que je suis.   Mais que faire quand on est fauché jusqu’à l’os ? On ravale sa fierté et on se laisse aider. 

J’ai appelé ma cousine pour qu’on  fasse les courses ensemble et aussi pour qu’elle puisse me tenir compagnie. Je traverse la rue pour aller la rencontrer.

- Cocotte ! 

- Bonjour ma chérie ! comment tu vas ?

- On est pas malade, donc je peux dire que je vais bien grâce à Dieu. Et toi ? 

- A part Lucien qui me fait des misères, moi ça va ? 

- Vous êtes toujours ensemble !? demandai-je étonnée.

- Et oui ! Je l’aime Kara !

- Mais, toi, tu penses qu’il t’aime également ? 

- Même si on se sépare, il revient me demander pardon à chaque fois. 

- Hmmmmm, je ferme ma bouche sur ce sujet, j’ai trop donné.

- Arrête de dire cela ma chérie ! 

- L’amour t’aveugle au point où tu ne vois même pas que tu es dans une relation toxique et que vous n’avancez pas.  Il ne peux pas te tromper à chaque fois, te manquer de respect à chaque fois Denise !!!!

- Que veux-tu que je fasse ! Moi également je ne suis pas trop net dans cette histoire, Il avait pardonné mon infidélité, tu t’en souviens ? Tout le monde n’a pas la chance de trouver un homme parfait comme toi tu l’as eu. 

- Je sais, murmurai-je en étant nostalgique.  Bon allons faire les courses mademoiselle avant que les marchandes aient tous vendus.

- Tu ne m’as pas encore donné tous les détails de ton déménagement ma chère !!!

- Je vais te raconter comment mon Dieu a permis à sa servante de trouver un endroit où se loger.

Puis pendant notre achat je lui ai tout dit dans les moindres détails. C’était un samedi donc, le marché était rempli, ce fut après deux heures qu’on a eues la chance de faire le tour de ce qu’on avait besoin.  Avec les mains trop chargées, on décide de louer un taxi ; une course qui nous coûta une petite fortune. J’avais honte d’appeler Djamal pour lui dire de venir nous chercher alors j’ai dépensé l’argent restant. 

Le taxi se gare devant la maison, trente minutes plus tard. Moi et Denise se mirent à sortir du coffre les courses. Entendant des mouvement devant sa maison, Djamal est sorti nous aider.

- Tu aurais du m’appeler Kara !

- Je ne voulais pas te déranger !

- Tu me considères toujours comme un étranger ? dit-il avec une voix peinée. 

- Non c’est pas ça !!

-  Alors c’est quoi !?

- C’est juste que… Je ne savais pas que tu étais à la maison, voila !

- Hmmmmm je vois, me répond-il en faisant semblant de me croire. 

Voyant quoi dire d’autre, je m’active à prendre quelques courses et de les rentrer. Quand tous furent dans la cuisine je fis la présentation entre Denise et Djamal.

- C’est un cousine par alliance, précisai-je.

- Content de vous rencontrer, dit-il en faisant son plus beau sourire. 

- Moi de même ! Et je comptais vous remercier pour votre grande générosité envers ma cousine et les jumelles.

- Je vous en prie (il se tourne vers moi et me dit) je vais sortir un moment, je dois passer prendre un dossier au travail que j’ai oublié hier…

- Ah d’accord. Moi je vais aller prendre les jumelles à l’église. Leur classe d’étude biblique prendra fin dans vingt minutes. J’étais trop chargée c’est pour cela que je ne suis pas passée les prendre.

- Je te dépose à l’église alors ! 

- Bonne idée ! répondis-je.

- Je pourrais aller les prendre comme ça tu pourrais commencer à préparer le repas ? me propose Denise. 

- Bien sur ! Cela m’éviterait de faire le détour ! lançai-je.

- Donc… si tu ne vois aucun inconvénient…(il se tourne vers Denise) Je vais me changer.

- Ah d’accord, je vous attends.

Il s’en va et Denise me tire vers le de la cuisine pour me parler.

- Joli Garçon !!!!

- C’est un homme Denise !

- Et ? Il est marié ?

- Non il ne l’est pas !

- Aucune petite amie en vue ? il n’a pas d’enfants ?

- quoi ? il n’a pas d’enfant !!! Ne me dit pas que tu es intéressée !!? 

- Et si je l’étais ??

- Tu viens a peine de me dire que tu aimes ton gars !

- Mais cela ne m’empêche pas de fantasmer sur un beau mec quand j’en vois un !! Et t’inquiète ! Ma mère m’a toujours dit que, quand tu vois un homme accompli et qui a un certain âge n’est ni marié, ni en couple et qui n’a même pas d’enfant c’est qu’il y a anguille sous roche !

- lolllll

- Je te jure, genre le mec prend soin de son apparence, qui est stable économique et qui n’a pas d’enfant ! hmmmmm ma sœur !!!

- Non !! Je ne crois pas qu’il est gay…

- S’il ne l’est pas alors il doit avoir tellement de défauts qu’aucune femme ne veut se risquer à entre dans sa vie !

- Lollll Tu vas finir pas me tuer… si tu continues (dis-je en tordant de rire).

- Weyyyyy, fais attention cocotte !

- T’inquiète Denise. Mon Dieu me protège !

- Je ne parle pas de ça ! 

- Quoi ? (elle me fait une tête bizarre) non !!!!! Denise je suis dans un impasse pas possible et tu penses que je m’intéresserais à une relation maintenant !? En plus il n’y aucune relation possible entre les ténèbres et la lumière !!! J’ai pas la tête à penser à tout ça, il n’est pas mon type d’homme mademoiselle. 

- Si tu le dis ! En tout cas…


(Djamal vient nous retrouver)

- Je suis prêt !

- J’arrive, répond Denise avec un rictus qui me fait sourire. (elle m’adresse la parole) Je reviens ma chérie !

- (Je sors de la cuisine et lance à Djamal) Sois prudent !

- Merci. On se voit plus tard.

- A plus !

Puis je les regarde s’acheminer vers la sortie. Je rentre dans la salle à manger, ouvre le frigo pour sortir la viande que j’avais déjà préparée pour le touffue de légumes que je compte préparer avec de manioc bouilli, un féculent que Djamal m’a dit qu’il affectionnait.  Tout en préparant mes épices, je repense au dire de Denise. Hmmmmm en ce moment, penser à une relation ce sera la pire des choses à faire. Je suis à un moment de ma vie ou  introduire un homme est très difficile pour ne pas dire impossible. 

- A moins que j’ai une révélation divine me disant que Dieu veut que je me remarie et qu’Il ait déjà choisi l’homme qui sera mon époux. Sinon je vais rester vielle fille, pensai-je tout haut.

Depuis la mort de mon Renaud, j’ai jamais posé les yeux sur homme. Je sais que je suis encore jeune, belle et tout mais je ne suis pas prête pour ça et il est assez difficile qu’un homme s’engage dans une relation ou la femme à plusieurs enfants.  De plus, je ne peux choisir n’importe qui pour l’immiscer dans ma vie et surtout dans la vie de mes filles. Parce qu’on a beaucoup entendu des histoires sur des beaux-pères. Que Dieu m’en préserve !    

Une heures s’écoulèrent avant l’arrivée des enfants et je fus surprise de voir également Djamal.  Il m’a dit qu’il n’a pas eu le temps d’arriver à son boulot mais qu’il a appelé quelqu’un  qui lui a remis les document à mi-chemin. J’avais presque fini et Djamal décida de m’aider en préparant du jus de pastèque.  Ma cousine, elle, est allée donner un bain aux filles dans mon studio avant de manger. 

- Je peux te poser une question ? me demande Djamal tout en prenant le mixeur. 

- Vas-y ?

- Ton mari est  mort depuis quand ? 

- Dans cinq mois il aura trois ans depuis qu’il est décédé.

- Et tu travaillais à cette époque ? (il me fit face).

- Euh… non. J’ai travaillé pendant deux ans avant que je sois enceinte. Ma grossesse était assez compliquée et je risquais de perdre les bébés. Donc j’ai du laisser tomber le travail pour pouvoir me reposer sous l’ordonnance du médecin. 

- Ah je comprends. Ben…et après la mort de ton mari, tu as fait comment pour subvenir à tes besoins et à ceux de tes filles ? (voyant que je tardais à répondre il me dit) désolé de t’importuner, je ne voulais pas…

- Non ça ne fait rien, au contraire ma vie a toujours été une  vie de lutte. Apres la mort de mon mari j’ai commencé à puiser dans nos maigres économies, puis à un moment mon église m’aidait tant bien que mal.  Et un jour j’ai eu une amie qui quittait le pays après que son mari fut tué par des bandits, elle m’a légué la maison dans laquelle j’étais pour deux ans puisqu’elle avait déjà payé. (il sourit) et oui… je n’aurais jamais pu payer le loyer dans ce quartier si cher. 

- Pour être franc, cette question m’avait traversé l’esprit.

- Comme tu peux le constater, j’ai toujours eu l’intervention divine dans ma vie. 

- T’es une femme chanceuse !

- Non! je ne crois pas à la chance ! Je dirais plutôt que je suis une femme bénie malgré les péripéties de la vie, Dieu est toujours là.

- (Il me fixe et m’adresse un large sourire que je trouverais charmant si je n’avais pas autant de soucis) J’admire ta foi !

- Je ne peux vivre sans cela , ma foi c'est celle qui me permet de rester en vie dans ce bas monde. A part mes filles, elle est tout ce que j’ai !


L'incessant combat