chapitre trente-cinq

Write by Pegglinsay

Deux mois plus tard…

 Karim

Je sors de mon appart en courant pour ne pas être en retard au rendez-vous que Val a pris avec son gynécologue.  J’ai voulu être là avec elle pour connaitre le sexe du bébé et si il va bien. On aurait du le faire il y a deux semaines mais nos horaires ne nous permettaient pas de passer à l’hosto ensemble. Dans vingt minutes j’étais à l’hôpital et Val y était déjà.

- Désolé pour le retard. 

- T’inquiète, le docteur est avec un patient en ce moment. Puis ce sera notre tour.

- Ah d’accord. Ça va toi ?

- Ben… ça peut aller. Appart mes malaises matinales et mes envies bizarres…

- Tu ne m’as pas parlé de tes malaises !!

- Parce qu’il n’y a rien d’inquiétant là-dedans !!! me dit-elle d’un ton posé.

- Hmmmmm, les filles vont bien ?

- Oui mais les jumelles ont passé tout l’après-midi d’hier à te réclamer.

- (je soupire) j’avais une réunion en dehors de la ville alors je suis rentré très tard hier soir. Ce soir, je passerai les voir dès ma sortie du bureau.

- D’accord.

Puis on est resté un moment silencieux comme si les mots n’avaient plus leur place parmi nous. Quinze minutes plus tard le docteur nous reçoit.

- Bonjour Valencia ! comment tu vas ?

- Ça peut aller. J’ai encore des malaises.

- (il se tourne vers moi) Ça fait longtemps Karim !

- Manque de temps docteur, répondis-je simplement.

- Ah le temps ! Il nous file entre les mains et le pire on ne peut rien y faire.  Bon ! Valencia, tu es prête !

- Oui je crois, murmure-t-elle.

- Vous connaissez la procédure alors, une infirmière va vous aider à vous installer. 

- D’accord. 

Dix minutes plus tard Val était allonger sur un lit et après avoir enduit son ventre de gel, le docteur passe sa sonde sur la surface de la peau. 

- On va enfin savoir si vous aurez une cinquième fille ou un premier garçon (me dit-il en me faisant un clin d’œil)

Les yeux rivés sur l’écran, le docteur commence son travail.

- Attendez ! lance le docteur en faisant une mine qui me fait retenir ma respiration. 

- Qu’est-ce qu’il y a docteur ? demande Val un peu inquiète.  

- Je crois que…(il marque une pause) non attendez (il se concentre  beaucoup plus sur l’écran) je crois que…je crois que j’entends deux cœurs qui battent.

Mon cœur rate un battement et remarque en même temps Val se crispé sur le lit. 

- Valencia je crois que vous portez de deux bébés. Maintenant voyons voir si ces petits nous laisseront voir leur sexes.

- Mais comment ???? Demande-t-elle.

- Le bébé se cachait à ce qu'il parait la première fois qu'on a fait l’échographie.

Je crois que j’ai été dans les vapes pendant les quelques minutes que le médecin essayaient de trouver le sexe des bébés. DEUX BEBES !!! Moi qui voulais des enfants et ben… Dieu m’en fournit !!! Je regarde Val et remarque que ses yeux sont embués qu’elles essaient de retenir tant bien que mal. 

- Félicitations !!! Vous êtes parents d’un paire de jumeaux !

- Jumeaux !??? criai-je.

- Oui Karim, votre femme… (voyant sa bourde puisqu’il est notre médecin depuis la naissance de notre première fille et qu’il est au courant qu’on s’est divorcé)  pardon ! Valencia attends des jumeaux et de plus en bonne santé.

Les minutes s’écroulèrent comme au ralenti, je ne savais comment décrire ce que je ressentais en ce moment. J’ai tellement voulu avoir un fils mais maintenant j’allais en avoir deux. Je devrais être aux anges mais quand je pense que je ne pourrai pas être là pour mes enfants comme avant. Le pire je ne sais pas comment va réagir Val. Etre mère de six enfants n’est pas une  mince affaire surtout qu’elle  ne voulait pas avoir d’enfants au départ. Franchement je ne sais comment réagir face à cette nouvelle sans froisser Val, hmmmmm.  


Val 

Je suis encore sur le choc. Deux bébés !!! vous vous imaginez, moi Val avec six enfants !!!! Je m’efforce de ne pas pleurer et de garder mes idées en place. Je me souviens de mes jumelles, j’étais enceinte mais Karim était là malgré je le malmenais. Mais… maintenant qu’on était séparé, j’allais faire comment ??et mon travail dans tout ça ? Six enfants Seigneur !!! Quand j’ai appris que j’étais enceinte, j’ai passé deux jours à pleurer et à réfléchir à si j’allais le garder ou pas. Et je me suis dit qu’un dernier enfant pourrait peut être ramené Karim à moi mais ce n’est pas le cas puisqu’il sait depuis deux mois que je suis enceinte et on se voit que rarement. Certes il prend de mes nouvelles mais cela ne me suffit pas. 

Je sors de la clinique et Karim vient me retrouver au parking. Je baisse la tête et regarde mes chaussures pour ne pas croiser son regard.

- Val ?

- (la tête toujours baissée) hmmmmm….

- Val ! Regarde-moi !

- (je relève lentement la tête et le fixe) Je dois partir (je regarde ma montre) Je vais être en retard au boulot.

- Moi également mais… on doit parler alors…

- Tu comptes toujours passer à la maison plus tard ?

- Bien sur que oui…

- Alors on se verra ce soir !

- Je te dépose…

- Non merci,  je suis en voiture.

Puis on s’est dirigé vers le parking de l’immeuble. Je suis monté dans ma voiture puis il m’a laissée puisque sa voiture était un peu plus loin. Je suis restée un moment dans la voiture sans pouvoir démarrer et j’ai éclaté en sanglots.  Je ne savais pourquoi je pleurais ; est-ce parce que je vais avoir six enfants sur ma responsabilité et que je vois déjà que ma vie professionnelle va prendre un  grand coup ? Est-ce parce que je suis divorcée de l’homme que j’aime pas MA faute, mon égoïsme et tout? Est-ce parce que je me sens seule depuis un moment et que Karim me manque tant ? ou est-ce parce que ma nounou va me lâcher parce que elle aussi est enceinte mais devrait me laisser car sa grossesse est une grossesse à risque et que je vais devoir être seule avec les enfants pendant un moment ?  je devrais être en joie d’être enceinte de deux garçons… Karim voulait tellement en avoir mais je n’ai pas remarqué qu’il était si enthousiaste d’entendre la nouvelle.  Je continue à pleurer et je mets mes deux mains sur le volant puis ma tête. Je ne sais pas combien de minutes je suis restée ainsi à pleurer mais c’est quand j’ai entendu quelqu’un frapper le vitre coté chauffeur que j’ai relevé la tête pour voir Karim qui me faisait signe pour que je descende le vitre. 

Je prends un mouchoir en papier, me mouche bruyamment et prends deux autres pour m’essuyer le visage. Je descends le vitre et il me fixe avant de lui dire :

- Je pensais que tu étais déjà parti !?

- Oui mais j’avais remarqué que tu ne t’étais pas déplacée alors…

- Je vois…(je reste un moment les yeux rivés au plafond) 

- Descend de la voiture Valencia !

- Karim je…

- Descends je te dis ! (ordonne-t-il d’un ton ferme) Tu ne peux pas conduire dans cette état.

- Je vais bien et t’as pas besoin de…

- Je ne vais pas le redire !! Prends tes affaires et suis-moi. J’enverrai quelqu’un prendre la voiture et te la ramener chez toi. Tu n’es pas en état de faire quoique ce soit. On rentre !

-

Je sors du véhicule comme un automate , prends mon sac et ma boite à lunch qui était sur la banquette arrière puis le suis. Il déverrouille les portes et je rentre dans sa voiture. Je m’assoie à l’arrière et le regarde prendre place et démarre la voiture.  De temps en temps, il jette un coup d’œil dans le rétroviseur et me demande si ça va. Je ne le réponds pas puisque je ne sais que dire. 

- J’ai appelé ton bureau pour dire que tu as eu un malaise et que tu ne pourras pas venir travailler, me dit-il.

-

- On rentre tout droit à la maison.  

Je fais signe que j’approuve de la tête mais ne dis rien. On est arrivé à la maison après avoir passé plus de trente minutes dans les embouteillages. La maison est calme puisque les enfants sont à l’école et les jumelles à la garderie. Je rentre dans ma chambre et me débarrasse de mes habits, je me démaquille et me passe un boubou pour être plus à l’aise sur le lit. Karim se tient dans l’embrassure de la porte et me regarde. On se fixe un moment puis il vient s’assoir, sur le lit, près de moi.  Il prend ma main dans les siennes et me dit.

- Tu n’es pas seule Val.

-

- Je serai là pour toi quoi qu’il advienne.

- J'ai peur Karim, réussis-je.

- Eyyyy, regarde-moi (il prend mon visage en couple) je viens de te dire que je suis et serai là pour toi Val !!!

- Je n'ai jamais imaginé que je serai mère célibataire de six enfants !!! Comment je vais faire ???

- Val je te comprends …et (il marque une pause) je vais tout faire pour être présent …

- Alors revient vivre à la maison, lançai-je tout d'un go.


L'incessant combat