chapitre trente-quatre
Write by Pegglinsay
Daniel
Je descends des verres l’un après l’autre puisque je n’arrive pas à croire que ma femme soit vraiment entre les mains des kidnappeurs en ce moment. Non ! Je suis entrain de faire un cauchemar !! Le pire c’est que je ne peux même pas demander l’aide de ma famille.
Je suis assis par terre dans ma chambre et réfléchis à ma vie. Mais qu’est-ce-que j’ai fait bon sang !? Le pire je ne sais où je vais trouver autant d’argent au moins que je le prenne sur le compte des magasins mais je ne peux retirer autant d’argent sans avoir la signature d’au moins l’un de mes frères. Je passe une main sur ma nuque et essaie de réfléchir malgré mes idées ne sont pas cohérentes en ce moment. Il faut que je leur parle pour savoir si Melissa va bien et pour négocier. Je prends mon tel et vais dans l’historique d’appel. Mais c’est là que je me souviens que c’était un numéro masqué.
***
Je me réveille avec peine et j’ai une migraine pas possible. C’est à ce moment que je remarque que j’ai dormi par terre et qu’il y avait une verre, des bouteilles et même de l’alcool renversé par terre. Je me lève en titubant et rentre dans la salle de bain. Je retire mes habits tant bien que mal et rentre sous un jet d’eau glacé qui j’espère me permettra de mettre mes idées en place.
Je sors de la maison, il était plus de dix heures et me dirige vers ma banque pour savoir combien je peux en avoir. En descendant de la voiture, mon téléphone se mit à sonner et je remarque un numéro masqué.
- Allo, dis-je d’une voix tremblante.
- Demain dix-sept heures, vous allez déposer l’argent à…
- Je veux entendre la voix de ma femme !!! exigeai-je.
- Elle est toujours en vie et…
- JE VEUX ENTENDRE SA VOIX BORDEL !
- ARRETE D’ABOYER !!! TU VAS ENTENDRE TA CHIENNE !!!
Puis j’entendis l’interlocuteur appeler un autre « amène la fille ». Trente secondes plus tard j’entendis enfin la voix de Melissa :
- A…allo ?
- Ma chérie !!!!!!! c’est toi !
- Daniel (snif)…Daniel (snif)… ne me laisse pas mon cheriiiii, dit-elle en pleurant
- (mon cœur se déchira) bb, écoute-moi. Je vais tout faire pour te libérer. Je te promets de….
- Chéri… je n’en…je n’en peux plus et ils ont…
- Qu’est-ce qu’ils t’ont fait bb ?
- Vous avez assez parlé (entendis maintenant une voix d’homme) tu mets l’argent dans un grand paquet puis vas déposer l’argent dans une poubelle de la place principale de la ville à dix-sept heures demain…
- Je n’ai pas tout cet argent !!!!!!
- Sans rire ! (j’entends l’homme ricaner)
- Je vous en supplie !!! Je n’ai pas cette somme !
- Alors dit adieu à votre femme. Elle semble bon après tout, lol !!!
- S’il-vous-plait !!!!!
- … trente mille sinon je t’envoie ta femme en petit morceau après l’avoir bien baisé par tous les orifices.
- Je ….
Puis il raccroche me laissant comme un zombie devant la rentrée de la banque.
Kara
- Tant que cette sorcière sera dans cette maison, ma fille ne pourra rester ici, lance la mère de Denise.
- (je la regarde avec un air amusé) vous êtes sérieuse laaaaa !!?
- (debout près de la chaise roulante sur laquelle elle était assise) Mon fils, je ne peux pas comprendre que tu délaisse ta femme à ce point !
- Mon fils n’est pas encore marié à ce que je sache ! dit Man Louis en entrant dans le salon. On n’est pas des enfants alors Madame si vous voulez partir avec votre fille, c’est vous qui voyez !
- Denise n’est pas encore en forme alors je ne vois pas pourquoi vous voudriez l’emmener ! (Djamal se rapproche de Denise, lui prend une main et l’embrasse). Je veux qu’elle reste ici, dit-il d’un ton ferme.
- De ce fait cette femme (elle me désigne en pointant le doigt sur moi) doit partir d’ici !
- Et pourquoi ? demandai-je d’un ton posé. Denise est ma cousine alors pourquoi je ne pourrai pas rester ici (je croise mes mains sur la poitrine) et l’aider à se rétablir ?
- Parce tu es une sorcière !!!! proféra-t-elle.
- Seule une sorcière peut reconnaitre une autre sorcière ! Lancai-je en perdant mon sang froid.
- Assez dans MA MAISON !!!!! vociféra Djamal en colère. C’est moi qui décide qui reste ou qui sors cette demeure. (il se tourne vers la mère de Denise) J’aimerais beaucoup que Denise reste dans ma maison… je pense qu’elle se rétablira beaucoup si elle restait avec…moi.
- Djamal ! Je pense que ce sera mieux que sa mère s’occupe d’elle, suggère Man Louis. Tu n’es pas encore en forme donc deux personnes convalescentes dans une même maison…hmmmm ça peut devenir trop…encombrant !
- C’est ma fille que vous traitez d’encombrante !? demandai-je la mère de Denise.
- Ce n’est pas dans ce sens que…
- Merci ! Je vais avec ma fille tant que (elle me regarde avec dédain) cette femme dans les parages. Tu auras de mes nouvelles, me lance-t-elle d’une voix menaçante.
Je ne dis rien et regarde la mère de Denise faire tout son cinéma pour que Djamal puisse me mettre dehors. Je suis chez lui depuis une semaine et je n’ai vu Denise qu’une fois puisqu’elle est tout le temps dans sa chambre. Elle est encore faible et évite de parler trop ou de faire de trop grands mouvements. Il y a une chose à laquelle je suis sur c’est que Djamal ne me montre plus d’animosité que la dernière fois. Certes on n’est pas comme avant mais on se parle beaucoup plus comme si la voile qui lui barrait les yeux s’effaçait petit à petit. C’est pour cela malgré l’insistance de la mère de Denise, il refuse que je laisse la maison.
Djamal appelle le gardien, qui joue parfois le rôle de chauffeur, pour qu’il puisse aider Denise et sa mère. Je les suis dans la cour et regarde le gardien prendre les bagages de mademoiselle puis ils montent dans la voiture et laisse la maison. Je reste là, perdue dans mes pensées à me dire qu’il était mieux qu’elle parte de la maison, tout en sachant ce qu’elle avait fait. Djamal passe devant moi et m’adresse un regard que je ne pourrais déchiffrer. J’entends qu’il rentre et décide de faire pareil dans mon studio pour m’allonger et penser à ma présence dans cette maison.
***
- « Mes chéries, maman va rentrer dans quatre jours si Dieu le veut alors…soyez patientes
- « Je veux que tu m’apportes une jolie robe avec des sandales argent et… »
- « Je ne suis pas allée travailler jeune fille… »
- « mais maman… »
- « à demain jeune fille… »
- « maman , hier Laura a mangé tous mes bonbons et…
Pendant que j’écoutais les jérémiades de mes filles, je vois un chien, dans la petite cour arrière, entrain de déterrer la terre près de fleurs. Je m’avance un peu et me demande comment il a pu rentrer. Il est entrain déterrer je ne sais quoi près des roses. J’essaie de l’effrayer mais il continue son sale besogne jusqu’à ce qu’il déterre un habit plein de terre. Je m’avance et remarque qu’il s’agit d’un caleçon. Le chien le déchire avec ses crocs. Je vais prendre un balai mais à mon retour, le chien avait disparu. Je balai le reste du sous-vêtement et le brule dans un coin tout en ayant un sentiment étrange.
***
Demain je compte partir de très tôt pour revoir mes amours qui me manquent trop. J’ai passé environ trois semaines à Port-au-Prince chez Djamal. Sa mère voudrait que je passe encore une semaine avec eux mais remarquant que Monsieur allait beaucoup mieux alors j’ai décidé de rentrer. J’aurais pu rester mais quand on a des enfants on ne peut penser qu’à soit même. Je fais ma prière nocturne puis je me mets au lit. Cinq minutes plus tard, j’entends quelqu’un cogner à la porte.
- « j’arrive !! criai-je depuis ma chambre pensant que c’est la mère de Djamal puisque celle-ci à l’habitude de venir me trouver presque chaque soir vers les vingt-deux heures pour faire la causette et prier.
Je me dirige vers la galerie pour retrouver, à mon grand étonnement, Djamal devant ma porte.
- Djamal ! m’exclamai-je
- Salut Kara ! Je peux…(il marque une pause) je te dérange ?
- Non ! Bien sur que non ! rentre !
Je lui ouvre la porte et le laisse entrer. Chose qu’ il fait lentement avec sa cane. Il avance vers moi, je lui fais signe de s’assoir.
- Non ça va. Je ne vais pas durer.
- Ah !
- Je voulais te remettre ceci.
Il me tend un paquet.
- Tiens. Juste un geste pour te remercier pour (il se gratte la nuque) avoir supporter ma mauvaise humeur, mes crises d’angoisses (il sourit timidement et je fonds littéralement). Je sais qu’il y a des choses qu’on ne pourra jamais effacer mais je ne voudrais pas que tu gardes que des mauvais souvenirs de moi…
- (je souris) ça n’arrivera jamais . merci !
- Je t’en prie et… une autre chose
- Oui ?
- (il prend son temps et me demande) les filles sont en vacances ?
- Bien sur !
- Elles pourront (il se passe une main encore une fois sur la nuque) venir passer quelques jours ici !?
- Ah !
- Cela fait un moment que je ne les ai pas vues alors je me suis dit que…
- Elles pourront venir la semaine prochaine ! dis-je sans réfléchir.
- (il sourit) ben...ok. il se peut que demain on ne se voit pas avant ton départ alors déjà je souhaite un bon voyage !
- Merci Djamal ! Bonne nuit !
- Bonne nuit à toi aussi Kara !
Je lui ouvre la porte puis il se dirige vers la sortie. Mais avant de sortir il se tourne et me dit :
- Merci beaucoup Kara !