chapitre trente-trois

Write by Pegglinsay

Chapitre trente-trois


Kara 

Je sors du bureau de Mirane ; endroit qui se transforme, pendant dix minutes, en lieu de prière chaque midi. On se rencontre chaque jour pour faire une courte prière et surtout pour prier pour Djamal. Depuis que j’ai fait part à Man Louis de ce que j’avais découvert sous le lit de Djamal, elle a compris que le combat de son fils n’était que d’ordre surnaturelle. Mais ce qui était incompréhensible c’est qu’on ne pouvait pas comprendre pourquoi tant de haine à l’encontre de Djamal. On a tout de suite penser à Denise, mais on s’est dit qu’elle n’avait rien à gagner en ayant Djamal malade ou mort.

- Moi je crois qu’elle a marabouté votre fils pour être avec lui, lançai-je.

- Idem pour moi. Mon fils t’a laissée sans avoir une raison valable. De plus Djamal t’aimait et cela beaucoup. Cela faisait si longtemps que je ne le voyais faire des plan à long terme en incluant une femme dedans. Les hommes sont si méchants que je mettrais ma main au feu que cette fille à quelque chose à avoir dans la maladie de mon fils. (Man Louis soupire) Kara, ma fille, tu ne dois pas nous laisser tomber. Je prie certes mais je me sens plus forte quand je sais qu’il y a d’autres personnes qui m’aide à mener cette bataille. 

- Je serai toujours là Man Louis, on ne va pas reculer quand on est si près du but. Ne perdons pas la foi.

- Merci ma fille. Je vais devoir te laisser ma chérie. 

- Que Dieu te fortifie !

- Amen ! A plus Kara.

- Bonne journée Man Louis.

Je sais que la mère de Denise est trempée dans ce genre de truc mais que Denise se laisse influencer par tout ça m’écœure. Et tout ceci serait pour forcer quelqu’un à être avec elle !!! Franchement je voudrais entendre de sa bouche la raison de sa haine, de son égoïste envers moi. 

[ping]

Je prends mon tel, regarde l’écran et souris. Je réponds immédiatement au message et dépose mon tel près de mon bol de riz aux écrevisses. [ping] je regarde encore une fois et réponds. Cela fait une semaine que Djamal m’écrit pour avoir de mes nouvelles. Ce ne sont que des messages courtois mais rien d’autres. Cependant à chaque fois que je vois son numéro apparaitre sur l’écran de mon tel je souris bêtement. [ping]

- « tu es au boulot en ce moment? » me demande-t-il.

- « oui mais il n’y a pas grand-chose à faire en ce moment puisque dans une semaine je serai en vacance »

- « ah d’accord. J’allais me  demander comment ça se fait que tu sois entrain d'envoyer des SMS tout en travaillant. »

- (Je lui envoie un emoji qui rit) 

- Ben… Bonne journée et n’oublie pas de saluer les filles de ma part»

- « merci. Bonne journée à toi aussi »

Je sais que c’est anodin mais cette échange m’a mise de bonne humeur. Je sais que je devrais être en colère contre lui mais comment l’être quand tu sais que la personne que tu aimes a été manipulée, transformée en catin par une personne égoïste et abjecte. La seule chose que je peux faire en ce moment c’est prier pour qu’il se rétablisse. 

quatre jours plus tard…

- Djamal veut rentrer !

- Comment ça ? 

- Comme tu l’entends ma fille ! Denise est sortie du coma, alors il veut rentrer pour être auprès d’elle , dit Man Louis en soupirant. 

- Hmmmmmm, le lien qui les unit semble très fort dis donc… je suis sur d’une seule chose ; si tout cela a un rapport avec des trucs de fechitichisme, rien ne va durer.

- Je suis de ton avis ma fille. C’est pour cela je ne veux pas qu’il rentre en contact avec cette…cette femme !! Malheureusement Djamal n’est pas un enfant, je ne peux pas le forcer à rester aux States.

- Je comprends Man Louis. Il faut être plus vigilante et redoubler d’ardeur.

Cela faisait cinq semaines depuis que Djamal et ses Parents étaient aux States et sa mère me disait que Djamal allait bien, qu’il n’avait plus besoin d’une personne pour se déplacer, qu’il utilisait une cane. Je ne sais pas pourquoi mais cette nouvelle ne me plaisait pas du tout ; Djamal revenir pour Denise. Et là je me suis mise à douter ; et si entre Djamal et Denise il y avait quelque chose de sérieux, qui n’avait rien avoir avec la sorcellerie ? certes j’ai brisé une bouteille et depuis Djamal va mieux mais il  pourrait qu’il aime toujours Denise. Peut être que pour moins souffrir de notre séparation j’imagine de trucs farfelus qui me permettront de ne pas être trop critique envers moi-même. Et si je découvrais que réellement Djamal aime cette fille. Suis-je prête à entendre une autre vérité ? Je me le demande !!!!!

Ce soir quand je me suis agenouillée pour prier je n’ai pas pu, mes larmes, mes souvenirs m’en ont empêchée de dire un mot. J’étais là, en silence, entrain de baigner dans mes larmes. Je me couche enfin et eu un sommeil tourmenté de cauchemars. Je voyais Djamal me courir après pour me mettre dehors dans sa maison. Il était énervé et me chassait de chez lui en utilisant un gros bâton. Puis je le vois assis sur une petite chaise basse, prés de la petite cours qui était à l’arriéré de la maison. J’ai voulu qu’il se lève de la chaise mais il était comme  collé dessus. J’ai essayé de le tirer mais en vain. 

***

Cela fait une semaine depuis que Djamal est rentré et j’ai été au courant grâce à sa mère par ce que monsieur ne m’écris plus. Aujourd’hui j’ai décidé de rentrer à Port-au-Prince pour aller voir l’homme que j’aime. Cette comédie a assez duré, je n’en peux plus. Je suis montée avec la ferme conviction que je devrais être sur place quand cette mascarade prendra fin. J’étais plus motivée que jamais à voir Djamal redevenir l’homme que j’ai rencontré il y a environ deux ans. Vous savez quand vous êtes sûr que votre Dieu est avec vous et que vous n’avez peur de rien, que vous êtes convaincu que vous aurez la victoire sur toute force maléfique ; c’est ainsi que je me sentais, forte et déterminée.

J’avais un mois de vacances  donc j’ai décidé de les passer chez Monsieur Djamal malgré celui-ci a hébergé madame Denise chez lui malgré les supplications de sa mère. Il ne sais pas que je viens et je m’en moque. Sa mère m’a donné sa bénédiction donc... me voila cher Djamal !!!


Karim

je rentre à peine d’une semaine de voyage avec les filles et leur mère. Une semaine dans une petite ville de France connue sous le nom de Lille. Les filles, surtout les deux plus grandes étaient excitées de prendre l’avion pour la première fois et on a passé une semaine à faire la découverte de la ville, de son musée d’histoire naturelle et on est même allé dans le marché à puces où Valencia a profité pour acheter quelques babioles. Cela fait deux semaines qu’on est divorcé mais on s’entend bien surtout quand il s’agit du bien-être des enfants.  

Je m’apprêtais  à aller au gym, endroit que je n’ai pas mis les pieds depuis deux mois, quand j’ai reçu un message de Val me disant qu’elle avait besoin de me parler et que c’était urgent.  Je l’appelle :

- Valencia ?

- On pourrait se voir maintenant ? 

- Oui, qu’est-ce-qu’il y a ? demandai-je inquiet. Les filles….

- Les filles vont bien. Tu peux passer à la maison ?

- Ben… j’arrive.  

Trente minutes plus tard je suis dans le salon de madame et attends qu’elle me dise pourquoi elle m’a fait venir ici.

- Karim (elle marque une pause et se torde les mains comme s’il avait peur de ce que j’allais faire ou dire)

- Val arrête de tourner autour du pot et…

- Je suis enceinte ! lâche-t-elle tout de go.

- Que…quoi ?

-

- Tu sais cela depuis quand ?

- Hier après-midi, j’ai eu un malaise au bureau et je suis allée dans une clinique et là …j’ai su que j’étais enceinte de trois mois…

- Et qui est le père ?

- (elle semble blessée en entendant ma question) tu te souviens de notre égarement il y a trois mois ?

- Tu m’avais dit que tu allais prendre une pilule !!!

- Oui j’en ai pris !!!!!! mais apparemment cela n’a servi à grand-chose. 

- Tu es sûr qu’il est de moi ??

- (elle me regarde et je vois des larmes coulées sur ces joues)  si tu fais allusion à la relation que j’avais avec…(elle essuie les larmes) cela fait  plus d’un an que tout s’est arrêté entre nous et tu es le seul avec qui j’ai eu des rapport sexuels durant cette année.

- … essaie de me comprendre je…

- Je comprends que tu puisses avoir des doutes mais je suis incapable de te faire endosser la paternité d’un enfant qui n’est pas le tien. 

-  Je sais que tu n’as pas les règles régulières mais… (je me lève et tourne sur moi-même) comment as-tu passé trois mois sans rien remarquer ???

- J’ai eu mes règles pendant deux fois alors je ne pouvais pas savoir que j’étais enceinte.

-

- Je sais que cette grossesse tombe très mal puisqu’on est plus ensemble mais… il est là alors…

- Je prendrai soin de mon enfant.  

Elle ne dit rien mais continue à verser des larmes et je sais pourquoi.

- Je dois partir (elle me tend une échographie). On se parle !

Puis je laisse l’immeuble pour me refugier dans ma voiture où j’ai passé dix minutes assis à essayer de faire croire à moi-même, a bien insérer dans la tête que je vais avoir un cinquième enfant de Valencia, mon ex- femme. 


L'incessant combat