Chapitre trois
Write by Pegglinsay
Chapitre trois
Djamal
Je regarde le réveil et remarque qu’il est plus de huit heures. Hmmmmm j’ai dormi comme un loir ce soir. Je m’assois sur le lit pour pouvoir mettre mes idées en place et c’est à ce moment que je me souviens que j’ai des invitées à la maison. Je cours dans la salle de bain, me brosse les dents et prends une douche rapide. Je me dirige au salon et tombe sur les filles.
- Bonjour ! lançai-je.
- Bonjour ! me répond-elle. J’espère que les babillages des filles ne vous a pas réveillé !
- Non… ne vous inquiétez pas. Je reviens.
Je rentre dans la cuisine, regarde dans l’une des armoires et trouve un sachet de pain mi. Je le dépose sur la table et vérifie si je trouve de quoi faire un petit déjeuner. J’ouvre le frigo, prends le reste de fromage et une boite de lait. Et merde ! Je ne peux pas leur donner que ça !!!!!! J’entends quelqu’un tousser derrière moi. Je me tourne et la vois dans l’embrassure de la porte.
- Encore une fois, désolé de vous déranger mais on n’a pas… encore discuté sur le fait que je sois dans votre maison et…
- Donnez-moi trente minutes. Je cours acheter de quoi manger puis on en parlera.
- Ah…
- Je vis seul donc les courses…(je me gratte la nuque)
- Ça ne fait rien, me dit-elle en souriant. Vous avez de quoi manger (elle regarde les maigres retrouvailles que j’ai sur la table)
- Sinon on peut sortir pour aller manger un truc vite fait ?
- On ne veut pas s’imposer…
- J’insiste !
- (elle me regarde un moment) on va faire comme ça. Je vais donner du pain aux filles puis aller faire la course ainsi je ferai le déjeuner.
- (je me gratte la tête) c’est une bonne idée mais…
- Oui ?
- Je dois acheter quoi ? demandai-je gêné. Je ne veux pas acheter un truc que…
- (elle sourit puis me demande) donnez-moi un morceau de papier et un stylo.
- Je vous reviens (je cours dans la chambre prendre ce qu’elle a demandé ) tenez !
- Vous, vous mangez quoi ? me demande-t-elle.
- Tout ce que vous proposeriez, répondis-je.
Elle me fait une liste et je lui ai demandé s’il n’y avait pas autre chose qu’elle voulait acheter, je l’ai sentie réticente mais je l’ai rassurée puis elle rajoute d’autres choses à acheter.
- Je vais devoir vous laissez un moment, lui dis-je.
- Mais avant…pourriez-vous ouvrir la porte du studio où sont stockées mes affaires…
- Désolé… j’avais complétement oublié cela. (je sors la clé de ma poche et la lui donne) je vais donner la liste à quelqu’un ensuite je reviens.
- Je vous attends.
Je laisse la cuisine mais retourne sur mes pas pour lui demander.
- Une dernière chose ?
- Oui ?
- Votre nom c’est… ?
- Eva-Kara mais vous pouvez m’appeler Eva...
- Mon nom c’est…
- Djamal, je n’ai pas oublié !
- (je souris) On peut cesser de se vouvoyer ?
- Bien sur, répond-elle avec entrain.
- J’arrive.
Je sors de la maison et me dirige vers une autre maison pas loin de la mienne. Je frappe et attends. Quelqu’un vient m’ouvrir mais je ne rentre pas et demande si Willy est présent.
- Je suis là patron ! dit le jeune garçon de seize ans.
- J’ai une course…
- C’est comme si c’était fait…
(je lui donne la liste et assez d’argent pour qu’il puisse faire la course. Willy c’est un garçon que j’aide dans sa scolarité et, lui, il me rend des petits services en retour. Je retourne à la maison et je trouve Eva entrain de passer le balai dans le studio. Elle me voit et le dépose pour venir me rejoindre.
- On peut parler maintenant, rejoins-moi dans le salon, demandai-je.
- Allons-y (puis elle se tourne et appelle les filles) on rentre mes chéries.
On rentre et s’assoie sur le canapé.
- Tu ne sais pas ce que tu as fait pour moi et mes enfants hier soir, et je te serai éternellement reconnaissante mais je sais également que cette situation est provisoire…
- La seule chose que je peux te dire c’est que tu peux rester ici le temps que tu arranges ton problème de toit.
- J'aimerais te dire que…je te donnerai un frais mais…ce ne sera que mensonge parce qu’en ce moment…
- Je ne veux rien de toi, je veux juste t’aider.
- Disons que généralement c’est donnant-donnant. L’homme d’aujourd’hui ne fait rien sans attendre quelque chose en retour, dit-elle septique.
- Je te comprends parfaitement mais je t’assure que je n’ai aucune arrière pensée. Je te le jure !
- Tu as l’habitude d’aider les gens de cette façon ?
- Non, pas vraiment. Parfois je donne de l’argent mais dans ton cas(il se gratte la tête) l’argent n’aurait servi à grand-chose.
- Comme je l’ai dit hier, tu es un envoyé de DIEU.
- J’en suis flatté. Comme je viens de le dire le studio… tu peux t’y installer à ta guise.
- Merci encore une fois, merci
Eva
Je rentre dans la pièce et affiche un sourire radieux et lève mes deux bras au ciel et dis : - Bénis soit l’Eternel mon rocher ! Le Dieu des malheureux, des abandonnés, des laisser pour contre. Je bénirai l’Eternel en tout temps et sa louange sera toujours dans ma bouche. Je chanterai toujours les bontés de l’Eternel ; ma bouche fera connaitre à jamais ta fidélité. Celui qui demeure sous l’abri du très haut Repose à l’ombre du Tout-Puissant »
Je me mis à faire des pas de danse avec le balai en main puis les filles viennent me trouver ainsi. Ne comprenant rien, elles se mettent à rire et à m’imiter. Il y avait une joie sans nom qui débordait dans mon cœur et Dieu en était la cause. Je savais qu’Il allait opérer un miracle pour sa servante. « Merci Seigneur !!!! »
Puis j’ai entendu frapper au portail, je dépose le balai et sors de la pièce pour aller trouver un jeune adolescent.
- Oui !?
- Monsieur Djamal est là ?
- (Voyant un sac de provision entre ses mains, je lui ouvre et le laisse passer) Il est dans la grande maison, dis-je en l’aidant.
Je frappe à la porte d’entrée et il vient ouvrir.
- Ah Willy ! Tu as fais vite ! lance-t-il en voyant le jeune garçon.
- J’ai pris un taxi-moto.
- Merci mon pote! Tu peux les déposer dans la cuisine.
Chose faite, le garçon me laisse seule dans cuisine et je commence à ranger les provisions quand les filles viennent me retrouver.
- Je veux de l’eau m’man.
- Moi aussi !
- Ouvre le frigo et prend une bouteille pour toi et ta sœur, et allez-vous assoir dans le salon. Maman va cuisiner.
Elles s’en vont en courant. Je les regarde pensive et remarque que la situation d’hier ne les a même pas affectées. Les enfants sont insouciants à cet âge là et ne se préoccupe de rien. Je décide de faire des plantains accompagnés d’omelette. Hmmmmm je souris en pensant a hier soir.
Flash back…
Eva
Je reste à genoux et continue à prier. Je refuse de me laisser vaincre par le doute, la peur ou l’angoisse. Je ne me laisse pas abattre puis continue ma prière en récitant des versets tirés du livre Psaumes : « Eternel écoute ma prière, et que mes cris parviennent jusqu’à toi ! Ne me cache pas ta face au jour de ma détresse ! Incline vers moi ton oreille quand je crie ! Car mes jours s’évanouissent en fumée, et mes os sont enflammés comme un tison. Je mange la poussière au lieu du pain, et je mêle des larmes à ma boisson»
Je me mets debout et commence à faire des cent pas tout en continuant à prier. Les filles viennent me tenir les jambes en se plaignant. Je refuse de paniquer et prends mon tel pour appeler encore une fois ma cousine. Je l’appelle et le téléphone sonne enfin. Mon cœur s’ouvre quand je remarque qu’elle a décroché.
- Ma chérie !
- Cocotte ! Cela fait un bon bout de temps que je t’appelle…
- Ma batterie était déchargée et j’étais sortie…
- Ah ok… j’ai un gros problème ….
- Qu’as-tu ma belle ?
- Je suis à ce moment…( je remarque une voiture qui vient de se garer près de mes affaires. – bonsoir entendis-je) cocotte je t’appelle dans un moment.
- D’accord, j’entends ton appel.
- Salut, répondis-je
- ben… je voudrais vous aider chère madame. Je sais qu’on ne se connaisse pas mais… ne vous inquiétez pas. Je ne veux que votre bien. Je peux vous…
- ( j’hésite un peu puis réponds) ben… comme vous pouvez le constater j’ai mes affaires dehors… je ne pourrai pas…
- Je vais les charger dans mon jeep. Ma maison n’est pas très loin d’ici…, me dit-il.
- Mais vous aurez besoin de quelqu’un pour vous aider (je lui montre mes affaires).
- Oui vous avez raison (il semble réfléchir un moment). On va faire comme ça ; on va mettre tout ce qu’on peut soulever puis le four, le réfrigérateur, la machine a laver et autres… on verra pour la suite.
- (J’hésite un moment puis me dis que c’est peut être celui que Dieu m’a envoyée) D’accord.
Puis vous connaissez la suite. Mais pendant le déroulement de toute cette scène, je n’arrêtais pas de prier silencieusement parce qu’on ne sait jamais avec les hommes. Certes je priais pour une délivrance mais quand la chose arrive subitement on reste patoise.
Me voila maintenant dans une jolie cuisine entrain de faire la cuisine pour un inconnu et nous. Dès demain, je vais actualiser mon CV pour passer les déposer n’importe où. Parce que être mère célibataire et sans emploi cela fait peur. Je remets tout entre les mains de mon Seigneur qui jusqu'ici ne m'a pas oubliée.