Chapitre vingt-cinq
Write by Pegglinsay
Chapitre vingt-cinq
Djamal
Huit mois avant…
Je viens de retrouver mon ami Éric dans un p’tit bar dans lequel on a l’habitude de se rencontrer quand il est à la capitale.
- Salut bro ! (il se lève et on se donne un accolade)
- Je vois que t’es en forme ! Je dois remercier Kara en personne dis donc !
- Lol. Ben…elle prend soin de son homme, lançai-je avec fierté.
- Le mec est fier en plus !!!!
- Il y a de quoi ! Et toi ? ta famille ?
- Ça va. Les débuts sont généralement roses. Alors tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes !????
- Tout a fait d'accord avec toi (je commande deux bières)
- Comment se portent Kara et les filles?
- Elles vont bien. De jour en jour on apprend à nous connaître…
- C'est l’essentiel…(il prend une grande gorgée de bière) Est-ce que madame Kara a réussi à te faire oublier Léa ? me demande-t-il.
- Tu sais ? Personne ne pourra me faire oublier Léa. Mec ! Je l'aimais et cela beaucoup même si je savais qu'il y avait aucune chance qu'on se mette ensemble. J’étais prêt à tout pour elle.(je prends une pause) A un moment j’ai même souhaité qu’elle quitte son mari ; j’étais égoïste et ne pensais qu’à moi. (je pense à Kara et souris) C'est vrai qu'avec Kara c'est plus soft tu vois ? Je pense de moins en moins à Léa mais elle aura toujours une place dans mon cœur.
- Je comprends… et en passant Larissa est enceinte.
- Sérieux !? Mes félicitations bro !!!
- Merci mec ! Je suis si heureux en ce moment. On avait dit qu’on allait attendre quelques mois, minimum six mois, mais c’est arrivé… Et toi ? Quand est-ce-que je serai oncle Éric ?
- Attends que ta sœur décide de faire un enfant lol ! Mais sérieusement j’y pense. J’aimerais bien avoir un enfant avec Kara.
- Je vois que c’est sérieux entre vous si tu penses déjà à avoir des enfants avec elle.
- Ce n’est pas aussi simple.
- Rien n’est jamais facile dans la vie Djam !
- Hmmmm. Tu sais, depuis que je l’ai accueillie chez moi mon mode de vie a changé. On était pas encore ensemble que je voulais qu’elle ait une bonne impression de moi. Et je te dis pas ce que j’ai ressenti quand elle m’a surpris au salon avec Katia entrain de…. Tu vois ?
- Non (il éclate de rire) Tu ne m’avais pas raconté cette épisode. Sérieux mec !?
- Je lui ai donné une double des clés pour pouvoir venir dans la cuisine à sa guise. Un soir elle est entrée pendant Katia était là. Tu ne peux même pas imaginer comment la scène était gênante. Depuis j’ai jamais emmené qui que se soit chez moi.
- Lollllll
- Bref ! C’est pour te dire Kara n’est pas une femme avec qui on peut avoir une relation et ne pas penser au mariage et tout ce qui va avec.
- Tu l’aimes ?
- Je crois que oui. Non je ne crois pas, je l’aime Éric.
- Alors tu attends quoi ? Elle vit déjà chez toi, elle s’occupe de toi et de ta maison. Vous sortez ensemble. Qu’est-ce-que tu veux de plus ?
- …
- Ne me dit pas que tu veux durer le concubinage ?
- Quel concubinage ? on vit dans la même cours…
- Je connais déjà la chanson !!!!!
- J’aurais parlé de concubinage si on vivait sur le même toit et que j’avais les mêmes privilèges qu’un homme marié.
- Et ce n’est pas le cas ?
- Je ne peux même pas l’embrasser !!! Je dois à chaque fois quémander pour que madame puisse daigner m’embrasser. Ne parle même pas de sexe, je suis au jeune maintenant ! Je ne dois même pas y penser.
- (il éclate de rire et se tient le ventre)
- Arrêtes de te foutre de moi !
- Ahhhhhhhhhhh non…(il continue à se tordre de rire) ahhhhhhhhhh
- Ouais défoule toi, vas-y !!!!
- Ahhhhh (il essaie de prendre un ton sérieux mais n’y arrive pas)
- Continue et je rentre chez moi, lançai-je en laissant ma chaise.
- (il met une main sur mon épaule et essaie de reprendre son sérieux) désolé mec…lol franchement…franchement j’adore cette femme. Elle prend au sérieux sa foi chrétienne, c'est bien !
- Je te jure mec ! Et à chaque fois elle me fait une leçon sur la différence entre être chrétien et être un ami de l’église.
- Plus de fornication Djamal !!!!
- Hmmmmm, je te le dis pas. Mais sinon… je suis bien avec elle.
- Et c’est ce qui compte…
- Je t’ai pas dit. Cela fait plus de neuf mois qu’elle cherche du travail et j’en ai trouvé pour elle…(je commande une autre bière)
- Mais ?
- Le poste c’est à Léogane…
- Et merde !
- Hmmmmm !
- Ben…tu vas devoir t’y faire. Les relations à distance ne sont pas faciles…. Regarde-moi et Larissa…
- Pour moi ce n’est pas la même chose. Tu t’imagines pendant dix mois je me suis habitué à avoir du monde dans ma maison, à ne plus être seul. À avoir les rires des enfants dans mon salon. Avoir quelqu’un qui m’attend à la maison avec des plats que je raffole…(je lève les bras en l’air) Je ne suis pas prêt pour ce sevrage mais je sais que je ne dois pas être égoïste. J’ai envoyé son CV sans qu’elle ne le sache et elle a été retenue.
- Demande-la en mariage si tu penses qu’elle soit la bonne.
- J’y pense mec… J’y pense
Mon téléphone sonne et remarque le nom de Denise. Hmmmmm pourquoi elle m’appelle à cette heure ? Je ne décoche pas ; je lui envoie un message lui disant que je ne pouvais pas répondre là où je suis mais je l’appellerai plus tard.
***
Kara
Sept mois avant…
Je ne sais pas pourquoi mais depuis avant-hier Djamal est irritable et pour lui parler je dois me servir de pincette. Il a même fait pleurer Laura tant il a crié sur la petite. J’ai mis tout cela sur le compte d’un problème personnel que peut être qu’il traverse en ce moment.
Je décide de faire l’un de ces plats préférés ; riz blanc, ragoût de bœuf et une salade verte (laitue, tomate, cresson, oignon et vinaigrette). D’habitude il rentre à dix-sept heures plus tard vingt heures, mais, ce soir, il est vingt-deux heures et il n’est toujours pas rentré. Je lui envoie plusieurs messages mais il ne répond pas. Je me décide à aller dans mon studio quand il rentre enfin. Il avait l’odeur de l’alcool et de cigarette. J’étais étonnée parce que j’étais sur à 100% que Djamal ne fumait pas. Il se laisse tomber sur le canapé et retire ses chaussures sans m’adresser la parole. Je m’approche de lui :
- Bonsoir Djamal !
- …
- Je commençais à m’inquiéter voyant que tu n’étais pas encore rentré. Ça va ?
- …
- Chéri je te parle !
- Je suis fatigué Kara !
- Je comprends mais je t’ai fait du ragoût et… il faudra que tu ailles prendre un bain.
- D’acorrrrrddddd (il se lève lentement). Je reviens (il me tient par la main) ne pars pas maintenant, attends que je revienne.
- Je reste ici, murmurai-je
Quinze minutes s’écoulèrent avant qu’il se mette enfin à table. Je lui sers et pendant que j’étais près de lui, il me tenait le poignée et m’ordonna gentiment de m’asseoir sur ses cuisses. Je le fais sans rechigner. Il pense une main dans mes cheveux et me regarde avec envie. Il m’embrasse et je répond à son baiser. A un moment il a commencé à me toucher les seins, je retire ses mains à chaque qu’il le fait. Il descend sa main gauche plus bas et me caresse les cuisses.
- Djammmmmmm
- Laisse-toi faire bb.
- Non chéri tu sais qu’on ne peut pas.
- Juste pour cette fois Kara… (il passe une main sous ma jupe et tend vers mon sexe)
- Non Djamal (je me lève de ses cuisses)
- Merde !!!!!
- … (je reste ébahie et ne peux prononcer un mot)
- (Il passe une main sur sa nuque et baisse la tête)
- Djamal ? murmurai-je faiblement.
- Tu sais quoi ! (il marque une pause) J’en ai marre (il se lève de la table). Franchement je ne pourrai pas… tu agis comme si t’étais une vierge effarouchée. Tu penses que je vais passer mon temps à te regarder dans les yeux alors que j’ai des envies qui ne peuvent pas être satisfaites !
- Djamal écoute-moi…
- Non toi écoute-moi, il serait mieux qu’on met un terme à cette mascarade…
- Tu qualifies notre relation de mascarade ? lançai-je en essayant tant bien que mal de cacher ma déception et mon envie de pleurer.
- Tu es une sainte nitouche et moi un mec qui a besoin de sexe pour vivre également. Tu vois ! On est pas sur la même longueur d’onde. Comme tu aimes tant le dire je suis un païen et tu n’es pas prête à me changer. Aller à l’église ne pourra pas changer la personne que je suis.
Je restais la à entendre Djamal me sortir des phrases sans queue ni tête sur notre relation. Je ne peux retenir mes larmes en entendant des arguments si blessants mais véridiques de sa part.
- (il continue) j’ai besoin d’être seul et comme tu vois j’ai eu une mauvaise journée alors bonne nuit !
- Je vais mettre tout cela sur le compte de la fatigue et de frustration. Demain on en reparlera.
- C’est ça !!!!
Je suis sortie de la maison en pleurant. Dans ma chambre, j’ai continué à pleurer et à prier en même temps. Je commençais à prier, à demander à Dieu si c’était de cette façon qu’il voulait me révéler que ma relation avec Djamal ne lui plaisait pas. J’étais anéantie ! Certains diraient que quatre mois de relation c’est peu pour aimer quelqu’un jusqu’à vouloir passer toute sa vie avec elle. Mais pour moi c’était le cas. On ne peut pas changer en si peu de temps.
Je me suis levé de très tôt mais il déjà parti, généralement il prenait les enfants et les déposaient a l’école. Ce jour-là. Il est parti et a laissé sa voiture à la maison. J’ai du me faire violence pour ne pas pleurer. C’est à ce moment que j’ai su que ma vie ne sera toujours qu’un combat incessant.