Chapitre vingt-quatre

Write by Pegglinsay

Chapitre vingt-quatre

Karim 

Après neuf heures de travail, je rentre chez moi éreinté comme pas possible.  Je suis tellement épuisé que je n’ai même pas pu passer acheter un truc à manger. Je traine mon corps jusqu'à la salle de bain et prends une douche. Quinze minutes plus tard, je commande une pizza et ouvre une bière et regardant un play-off à la télé. Il est 21 heures donc les enfants sont déjà au lit, pas la peine de passer l’appel. Mon téléphone sonne, je regarde l’écran et vois le numéro de Sam. Je la zappe depuis un moment.

Cela fait  trois mois que je vis de cette manière dans mon petit studio froid et désolant, trois mois que j’ai su que ma vie ne sera plus la même.

Flash-back 

Cinq mois avant...

En ce moment je ne trouve pas de mots pour m’exprimer sur ce que je vie. Et oui je suis heureux, je suis à l’extase. Je suis dans une béatitude sans nom et ma femme contribue énormément à mon bonheur. On vient de rentrer d’un voyage en amoureux qu’on a fait à Hawaï. Une semaine à se la couler douce.  J’ai claqué mes économies d’une année pour que cette semaine soit la plus magique qui soit et cela je ne l’ai pas regretté. On s’est parlé à cœur ouvert ; je lui ai même dit que j’ai été attiré par une autre femme (j’ai omis le nom de Sam) et j’ai même failli la tromper un jour. 

Elle m’a demandé pardon et m’a parlé en tout franchise de ses peurs, de ses rêves, de ses aspirations professionnelles et de ses désirs. On a beaucoup parlé et on a décidé de reconstruire notre foyer.

Concernant Sam, on s’était rencontré pour parler, une semaine avant mes vacances avec ma femme :

- Sam, t’es une femme exceptionnelle appart le fait que tu essais de séduire un homme marié (dis-je d’un ton taquin)

-

- (Je reprends mon sérieux et continue) quand on s’est revu, je traversais une crise pas possible dans mon foyer. Je commençais même à penser au divorce. Pour être franc, te revoir a été un bouffé d’air frais et je peux même dire que tu ne me laisses pas indifférent…  

- Mais…

- Mais j’aime ma femme et… depuis deux mois on essaie de recoller les morceaux. Donc... tu comprendras si je décide de mettre de la distance entre nous ?

- (elle me regarde tristement) Je sais que j’ai été égoïste et ne pensais qu’à nous deux et le fait que tu étais en froid avec ta femme m’avantageait énormément.  Je commençais à me faire des films dans lesquels on formait une famille recomposée (elle prend une pause) Je t’aime Karim, je ne vais pas te le cacher et j’étais prête à tout pour t’avoir… mais je ne peux forcer le destin. Je pense que si on était fait pour être ensemble on l’aurait été…

- Ne dit pas ça Sam. Parfois je pense que si on s’était connu avant…disons si je t’avais connu avant ma femme…

- (elle sourit et efface rapidement une larme ) hmmmmm peut être.

On ne s’est jamais reparlé depuis, appart quelques sms banals mais on ne s’est jamais revu.

Deux semaines après notre voyage d’amour, tout allait très bien  entre moi et Val jusqu’à ce que je tombe par mégarde sur un message de son assistant.  

Val était entrain de chercher son tel qui malheureusement était sur silence. Je prends mon tel et sonne le sien. Je laisse la chambre et entends le tel vibrer près du sofa.

- Je l’ai trouvé chérie ! criai-je.

Le téléphone vibre à l’arrivée d’un message. Val a mis une clé sur le téléphone donc je ne peux voir que le début du message. « ton silence me tue à petit feu et… ». Je regarde le numéro, il n’est pas enregistré. 

- (la voyant venir vers moi) t’as reçu  un message.

- Merci amour (elle prend le téléphone de mes mains et jette rapidement un œil à l’écran mais ne fit rien) je vais le charger. Tu viens ? Le diner est prêt. 

Ce soir je n’ai pas été tranquille, j’avais l’impression que Val me cachait quelque chose. Cela a été plus fort que moi ; pendant qu’elle dormait j’ai pris son tel. Comme pour le déverrouiller j’avais besoin que son emprunt, cela a été facile.  J’ai pris son pouce doucement et je l’ai déposé sur l’écran de son tel ; bingo, le tour est joué. Je me suis dit «  arrête, ce que tu fais n’est pas correcte » mais je ne pouvais pas étouffer cette envie de savoir si elle me cachait un truc.

Je suis allé direct sur la boite messagerie. J’ai regardé mais je n’ai rien trouvé. Et si la personne s’était trompée de numéro. J’ai regardé sur son WhatsApp et là j’ai vu le numéro. J’ai fait dérouler la conversation ; il n’y avait que sept messages qui avaient un rapport avec son boulot et l’un l’adresse d’un restaurant de la place. Dix minutes plus tard je dépose le téléphone et essaie de me convaincre que tout va bien.

Un mois s’était écoulé depuis et j’avais laissé tomber toutes doutes pour me concentrer sur la réussite de mon mariage.  Puis un jour, j’ai accompagné une délégation visiter un hôtel. On comptait faire une formation d’une semaine pour les cadres de l’entreprise et les responsables voulaient se rendre dans quelques hôtels de la place pour pouvoir choisir. 

On était dans le hall de l’hôtel quand j’ai vu ma femme portant des lunettes noires qui lui barraient presque la moitié du visage y rentrer. Je l’ai suivie des yeux ; elle est allée vers la réceptionniste. Là où j’ étais je ne pouvais pas entendre ce qu’elles se disaient et c’était assez difficile qu’elle puisse me voir. 

On lui a remis un truc ; je crois que c’est une clé. Mon sang ne fit qu’un tour, je voulais la suivre mais ma raison a eu le dessus. Je ne pouvais pas laisser mes collègues, de plus je voulais savoir ce qu’elle venait faire ici.  

Dix minutes plus tard, j’ai vu entré son assistant et c’est là que je me suis mis  à me faire des film. Je me suis excusé près des collègues puis je suis allé vers la réceptionniste. J’ai essayé de la soudoyer mais elle est rester professionnelle et m’a dit d’aller me foutre gentiment. 

J’ai essayé d’appeler Val une première fois, une deuxième fois ; le téléphone a sonné mais rien.   J’ai du laisser l’ hôtel avec mes collègues pour rentrer au boulot mais cœur n’y était pas. De milliers de scenarios se bousculaient dans mon esprit donc j’ai décidé de rentrer tôt à la maison.

J’ai attendu qu’on soit au lit pour lui parler :

- Je t’ai appelé ce midi, je voulais qu’on aille prendre notre déjeuner ensemble.

- Désolée bb. J’avais vu les appels manqués mais je ne pouvais pas répondre. J’étais  au resto avec un client dans un hôtel de la place.

- Ah je vois. Une bonne journée ?

- Bien. La tienne ?  

- Fatigante mais je gère.

Deux jours plus tard je suis allé voir un hacker avec le téléphone de femme. Comme elle a l’habitude de perdre son téléphone personnel à chaque fois, cela n’a pas été difficile. Je veux tout savoir sur elle et son assistant.

Trois heures plus tard j’étais dans un petit resto et buvais à petite gorgée ma bière. J’avais un document de 35 pages de dialogue entre ma femme et son assistant. J’avais une peur bleue de l’ouvrir mais j’avais déjà trop fait pour penser à reculer. Prend ton courage à deux mains Karim !!



Kara  

Huit mois avant…

- Kara dépêche-toi ! ne me dit pas que tu as besoin de te maquiller pour aller à la plage !!!! hmmmm les femmes !

- J’ai fini !! Je ne prends que de l’eau !!

- Mais on va en trouver sur toute la route !!

- On en a à la maison, alors je ne vois pas pourquoi on dépensera notre argent à en acheter d’autres bouteilles. De plus ils les vendent plus chères.

Il sourit et vient se mettre derrière moi et murmure :

- J’avais oublié que ma femme était une économiste (il passe une main à ma taille, je la retire rapidement). Quoi ? me demande-t-il après mon geste.

- Tu oublies une chose..

- Laquelle ?

- (je m’approche encore plus de lui et murmure à son oreille) tu n’es pas marié donc tu n’as pas de femme. 

- (il me retient par le bras) Continue à dire que je n’ai pas de femme et tu verras…

- Je verrai quoi ?

- Tu te verras dans un an, une bague en main et enceinte jusqu’au coup. 

- Loll ! t’es fou !

- Je le suis ! Je suis fou de toi (et il essaie de m’embrasser)

- Djammmmm, les filles sont là !!!

- Hmmmmm (il me lâche et boude) Allons-y !  

- Gros bébé de moi, cesse de bouder.

- Une seule chose me permettrait de ne plus bouder.

- Lol, quoi ?

- Tu me promets de ne pas faire un scandale.

- Je… bon d’accord.

Il se tourne et s’adresse aux filles qui étaient déjà installées sur la banquette arrière :

- Les filles, moi et votre mère revenons dans deux minutes, elle a oublié quelque chose à la maison. Ne touchez à rien… surtout les ceintures. D’accord ?

- D’accord, répond Laura.

- Maman prends aussi les pommes qui sont dans le réfrigérateur d’oncle Djamal, lance Laurie.

- Oui les pommes !

- D’accord je vais les prendre.

Moi et Djam se dirigent vers sa maison main dans la main. Il prend ses clés et ouvre la porte. Je vais dans la salle à manger et prends les pommes.

- Tu veux que je t'en prenne une ?

- Non ça va.

Il est prêt de l’ilot et me regarde les bras croisés sur sa poitrine.

- Quoi ?

- Je ne t’ai pas emmenée ici pour que tu  prennes des pommes, me lance-t-il.

- Alors tu l’as fait pourquoi ? (je lui souris et il fait de même) 

Il s’approche de moi et me prend dans ses bras.

- Tu t’imagines que cela fait cinq jours que je n’ai pas embrassé la femme que j’aime.

- Tu devrais t’habituer cher monsieur !

- (il me serre encore plus) je n’y arriverai pas à…

Je ne lui pas ai laissé le temps de finir sa phrase que j’ai déposée timidement mes lèvres sur les siens. Puis on s’est laissé emporter dans cette danse linguale qui commençait vraiment à m’exciter. Je mis fin à cette douce torture.

- Je n’ai qu’une image en tête en ce moment, marmonne-t-il.

- Quoi ?

- Non rien. On y va ?

- Allons-y !!

- Je t’aime !

- Je t’aime aussi Djamal !

Cinq minutes plus tard, on était dans la voiture. Djamal est allé fermer la porte puis s’installe derrière le volant. Mais avant il prend son téléphone et tape quelque chose sur son clavier. [Ping] je sors mon tel de mon sac et vois un message de lui. Je souris bêtement et l’ouvre et trouve une image d'une cunni de Raffaele Marinetti (artiste peintre erotique) qui me laisse sans voix. Je tourne la tête vers lui.

- Djamalllllllllllll ???????

Il sourit et ne regarde que la route.

***

Qui l’aurait cru, huit mois plus tard, je serai seule à me rappeler les instants de bonheur avec l’homme que je continue à aimer malgré tout.  Qui l’aurait cru!!!

   


L'incessant combat