CHAPITRE XI

Write by Samensa

KARIM

L’arrivée de ma mère est comme une bouffée d’air fraiche dans cette maison. Elle ne lésine sur aucun moyen pour me chouchouter. Même à cet âge ! Je la comprends puisque je suis son unique enfant ; enfant qu’elle a longtemps désiré puisqu’elle ne m’a eu que lorsqu’elle avait 32 ans. Imaginez une femme qu’on marie à 18 ans et qui met 18 ans à concevoir. C’est chose inacceptable chez nous. Heureusement que l’amour de mon père a transcendé tous les dires de la famille. Il a persisté à croire qu’ils auront un enfant et le miracle s’est produit : moi.

Depuis qu’elle est là, maman Djenebou prépare elle-même mes plats préférés. Avec Safi, j’ai l’impression de voir un élève et son maitre. Toujours en train de faire des messes basses. Je ne lui ai pas officiellement dit que je sortais avec elle mais comme toute mère, elle a dû le sentir. J’ai failli tomber à la renverse un jour lorsque de retour à la maison, Safi m’a lavé les pieds avec de l’eau tiède. J’en ris encore. Et mademoiselle a carrément changé de style vestimentaire : fini les petite culottes, robes ou mini t-shirt ! Place aux tuniques, longues robes et autres. En tout cas, que ce soit des mini ou des maxi t-shirts, je me fais un plaisir de les enlever.

Suite à la rencontre avec mon ami détective, j’ai eu des informations très précieuses et surtout incroyables. Tout autour de Safi, il n’y a que des rapaces. Sa tante est une sorcière de la pire espèce. Comment peut-on user et abuser de la sorte de biens d’autrui ? En tout cas, je compte bien mettre tout en œuvre pour que ma princesse récupère son héritage. Et sa cousine ? De la racaille, j’ai pu le constater moi-même. Malheureusement, il n’a pas pu avoir plus d’informations à son sujet alors je lui ai demandé de continuer à fouiller. L’apothéose, c’est Mike ! Ah celui-là, qui aurait cru ? Je me frotte déjà les mains en sachant ce que je pourrais lui faire avec ce que je sais à son sujet. Je tiens ma carte destructrice.

Aujourd’hui, je suis heureux car on tient le moyen d’arrêter Marc. Il croupira en prison jusqu’à ce que le procès ait lieu. Et je me chargerai de le rendre inoffensif.

 

SAFI

Maman Djenebou est un ange. Depuis 3 semaines maintenant, elle m’apprend tellement de choses utiles sur la vie. A présent, je sais cuisiner tous les plats de Karim. J’ai été tellement gênée lorsqu’elle m’a appris comment faire l’amour à un homme. Je l’assure : on n’apprend pas tout dans les livres. J’ai déjà testé l’une de ses astuces. Ce jour-là, Karim m’a promis un voyage sur la lune ! Le pauvre !

Toutefois, ce qui me désole, c’est qu’il ne m’a présenté à sa mère que comme sa protégée. Devant elle, aucune marque d’attention mais il me retrouve les soirs dans ma chambre. Mon mal, je le prends en patience car je me dis qu’il est trop tôt pour officialiser les choses. D’ailleurs, m’a-t-il promis quelque chose ? Alors, je n’ai pas le droit d’en attendre plus que ce qu’il veut me donner.

Dans un mois, c’est l’anniversaire de Karim. Et nous sommes en train de lui préparer une surprise. Maman Djenebou a décidé que l’anniversaire se fera à la maison avec la famille, les amis, les connaissances, les collègues. Ce sera quelque chose de grandiose car nous comptons inviter environ 300 personnes. Les invitations ont déjà été lancées aux personnes du pays et de la sous-région. 30 ans, ça doit se fêter convenablement.

 

MARC

Affalé dans ma chaise préférée, cigare à la main, je regarde les trois filles à moitié nue se déhancher autour de la barre pour moi sur une musique sensuelle. Je me lèche les lèvres en imaginant déjà ce que je ferai d’elles. Près de moi, mes deux gardes de corps observent la scène avec un sourire amusé. De mon siège, j’aperçois l’érection de l’un d’entre eux.

-Eh toi ! Arrête de bander comme un cheval là ! Dis-je en riant. Venez par-là mes bébés, papa a besoin de vous.

Les filles sont en train de descendre de l’estrade en venant vers moi lorsqu’un de mes hommes entre.

-Boss !

-Oui ?

-La police est là !

Qu’est ce qu’ils veulent encore ? Ils sont toujours en train de défiler chez moi sans apporter de preuve concrète pour ce dont ils m’accusent. C’est encore pour venir me rabattre les oreilles avec leurs éternels discours.

-Faites les entrer. Grogne-je.

Les trois hommes qui entrent dans la pièce ne me sont pas familiers, ce qui me fait tiquer. Car en plus du fait qu’ils me soient inconnus, leur apparence me fait dire qu’ils sont tout sauf de la police.

-Bonjour Messieurs ! dit celui du milieu. M. Marc Cyril N’Dan ?

-Oui c’est bien moi. Que puis-je faire pour vous ?

-Je suis l’agent spécial Djefrem. Nous avons un mandat d’arrêt contre vous.

Mandat d’arrêt ?

-Nous allons vous demander de bien vouloir nous suivre et de garder le silence. Car tout ce que vous direz pourrait être retenu contre vous !... Messieurs ? Menottez-le.

Moi en état d’arrestation ? Les deux autres s’approchent de moi lorsque mes hommes font sortir leurs armes et les pointent sur eux. Le Djefrem prend calmement la parole.

-Dites à vos hommes de baisser leurs armes sinon personne n’en sortira vivant.

Il n’a pas l’air de plaisanter. Je fais donc signe aux hommes de se calmer. Ce n’est pas la première fois que je me fais arrêter. Je serai libre dans quelques heures seulement. La seule chose qui m’intrigue, c’est que ce n’est pas la police qui soit venue.

Je décide donc de suivre les policiers, menotté. Une fois dans leurs locaux (qui ne sont pas un commissariat), je suis installé dans une salle. Près d’une heure après, un homme vient me fait le débriefing de la situation. Je suis abasourdi par ce que j’entends. L’avocat de cette petite salope aurait obtenu que je sois enfermé jusqu’au début du procès, soit environ 9 mois. 9 mois ! Moi en prison pendant 9 mois ! J’hallucine. Quand il sort de la pièce, je libère ma rage en cognant contre la table devant moi. C’est décidé, je vais la tuer de mes propres mains cette garce et son avocat. Ils ne le savent pas, j’ai des contacts partout, même en prison je peux toujours sévir.

Dans ma tête, j’organise tous les plans pour atteindre mon but lorsque la porte s’ouvre sur un homme que je reconnais, l’ayant vu sur des photos : le fameux avocat. Il tire la chaise en face de moi et s’y assoit avec un sourire satisfaisant collé au visage.

-Alors Marc, comment allez-vous ? J’espère que vous êtes prêts pour ce qui vous attend derrière les barreaux.

-Vous croyez pouvoir m’arrêter comme ça ? Je me mets à rire. C’est que vous vous mettez le doigt dans l’œil !

-Et si vous croyez que vous allez vous en sortir, c’est que vous ne savez pas ce qui vous attend. Dit-il toujours en souriant. Ecoutez-moi très bien !

Il déplace sa chaise qu’il vient placer tout près de moi.

-Cette fois-ci, tu n’iras pas à la prison habituelle. Non non mon petit gars. Il y a un coin spécial pour les gens comme toi. Pour neutraliser les gens comme toi. Et quand tu y seras, tu te rendras compte qu’il n’y a personne là-bas que tu connaisses. Je sais que c’est triste mais c’est la vie.

Il se lève et pose la main sur mon épaule.

-Ah j’oubliais. J’ai plein d’amis là-bas. Si tu intentes quoi que ce soit, je dis bien quoi que ce soit… Il resserre sa main sur mon épaule. Tu es un homme mort.

Il sort de la pièce sans un regard pour moi.

C’est quoi cette histoire ? Je n’ai pas l’habitude de perdre mon sang froid toutefois, je reste perplexe suite à cette conversation. Je ne sais pas même pas de quoi il parle.

Tard dans la nuit, je suis conduit dans un lieu que je ne reconnais pas, pas même l’itinéraire car j’étais cagoulé. Dans la cellule dans laquelle je suis enfermé, il n’y a même pas d’ouverture. Rien. Je suis comme une sardine dans sa boite. Franchement, ça craint. Et si ce que l’avocat a dit est vrai, alors je suis dans de beaux draps.

 

 

SAFI

-Safi, tu peux m’apporter les couverts s’il te plait ?

-D’accord maman, j’arrive.

J’ouvre les tiroirs pour faire sortir les fourchettes lorsque je sens des mains puissantes me soulever. Cette odeur : c’est Karim. Il me fait virevolter en l’air puis me pose pour le serrer dans ces bras.

-Que nous veut l’honneur de cette joie ? Demande maman Djenebou.

-Eh bien chers tous ! Déclare Karim. Marc a été arrêté ! Aujourd’hui même !

Maman Djenebou qui n’y comprend pas grande chose fronce les sourcils d’incompréhension tandis que je me mets à crier et sauter comme une petite fille.

-Vraiment ? Merci Seigneur ! Je suis tellement … Waouh.

Je sens un poids me quitter sur épaules. C’est comme si j’y avais porté le poids du monde.  Soudain, mes larmes se mettent à couler. Blottie contre Karim, je ne cesse de répéter « Enfin ! » pendant qu’il me caresse tendrement le dos en me parlant doucement.

-Chut princesse, faut pas se mettre dans cet état. J’aime pas te voir pleurer. Tu devrais être en train de rire actuellement.

-Je sais mais je ne peux pas t’expliquer comment ça me fait du bien de me libérer.

-D’accord. Mais ma petite madeleine, tu es en train de ruiner mon costume.

-Mes larmes valent bien plus que ton vilain costume. Dis-je dans un rire.

-Hum… Je sais.

Il me donne un baiser dans les cheveux puis me souffle à l’oreille « Laisse ta porte ouverte ». « Comme toujours » je lui réponds.

 

Dans la pénombre, je sens le côté droit de mon lit s’abaisser. Il est là. Je me retourne pour lui faire face.

-Retourne dans ta chambre Karim. Tu n’as pas honte ?

Il m’attire à lui et passe ses mains sous ma nuisette.

-Je t’ai dit que je n’aime pas que tu portes de soutiens gorges pour dormir. Grogne-t-il en me l’enlevant.

-Désolé chef.

Il m’embrasse fougueusement en caressant mon corps. Je réagis en prenant son membre dans ma main. La tête enfouie dans le creux de mon cou, il me mord tendrement.

-Tu ne peux pas savoir comme j’ai envie de toi aujourd’hui ma petite princesse !

-Non je ne peux pas. A toi de me le montrer.

Il me soulève pour me faire assoir à califourchon sur lui. Il déplace mon string sur le côté et me pénètre d’un seul coup. Mon souffle se fait court subitement puis je commence à bouger sur lui tantôt en décrivant des cercles, tantôt en le pilonnant. Je ne me reconnais plus quand nous faisons l’amour. Des bêtises, je raconte ; son nom je ne fais que crier. Mon corps tout entier me devient inconnu. Son emprise est trop forte sur moi.

A un certain moment, il immobilise mes hanches à l’aide de ses mains et se met à pénétrer rapidement et profondément. Je perds la tête et me mets à crier.

-Tais-toi… princesse… tu vas réveiller la maison.

Je me mords les lèvres jusqu’au sang pour empêcher mes cris de sortir. Il augmente l’intensité de ses coups. Un violent orgasme me surprend. Karim m’embrasse pour étouffer mon hurlement alors que je sens qu’il se libère en moi.

Je m’écoule sur lui pantelante, son sexe toujours en moi.

-Safi ?

-Hum…

-Est-ce que tu sais que tu m’appartiens ?

J’essaie de me déplacer pour m’étendre à ses côtés mais il m’en empêche.

-Ne bouge pas, j’aime être en toi… Maintenant réponds moi.

-Répondre à quoi ?

-Est-ce que tu sais que tu m’appartiens ?

-Oui Karim, je sais.

-Tu sais quoi Safi ?

-Je sais que je t’appartiens.

-Alors, ne l’oublie pas.

-Et maintenant, qu’est ce qui va se passer ? Marc est en prison. Je n’ai plus vraiment besoin de protection… Nous deux…

-Tu es à moi Safi… et je garde toujours ce qui est à moi avec moi.

Je le sens durcir à nouveau. Ah Karim, l’insatiable. La nuit risque d’être longue. Et bonjour les courbatures et les suçons !… Que j’adore.

 

1 mois plus tard

 

KARIM

Depuis ce matin, je ne fais que travailler. Il est presque 18 h et je n’ai rien avalé de la journée. Je m’affaisse dans mon fauteuil et laisse mes pensées s’envoler. Demain, c’est mon anniversaire. J’aurai 30 ans. A cet âge, le bilan de ma vie est mitigé. Côté financier, je n’ai rien à envier à personne, j’ai tout ce dont j’ai besoin et bien plus encore.

 Côté sentimental, c’est compliqué. Bien vrai que j’ai Safi que j’adore, je me fais toujours harceler par mes ex, surtout Vicky ! Une vraie plaie celle-là. Ma vie, j’ai décidé de la prendre en main. Fonder une famille fait maintenant partie de mes priorités et Safi est celle sur qui mon choix se porte pour le faire.

La sonnerie de mon téléphone me tire de mes pensées. Je décroche en reconnaissant le numéro de la maison.

-Allô Karim ? C’est Bintou.

-Oui Bintou. Je t’écoute.

-Tu peux rentrer maintenant à la maison s’il te plait ?

-Quoi ? Qu’est ce qui se passe ?

-C’est Safi.

-Safi ? Qu’est ce qu’elle a ?

-Elle est très souffrante. Elle veut te voir.

-D’accord, d’accord. Dis-je en me levant de mon siège. Vous avez appelé le médecin ?

-Oui, il est train de l’examiner actuellement.

-Ok, je suis déjà en route… Bintou ?

-Oui.

-Prends soin d’elle s’il te plait.

-Bien sûr. A tout à l’heure.

Mon cœur bat à rompre tout au long du chemin pour rentrer chez moi. Je peste contre tous les malheureux qui ont la malchance de me ralentir. Dans un crissement de pneus, je me gare devant la maison et court jusqu’à l’entrée.

Lorsque j’entre dans la maison, je suis ébloui par des lumières vives. Des personnes crient : « Surprise !! Joyeux anniversaire Karim !! »

 

 

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