CHAPITRE XI: L'ENFER N'ATTEND QUE TOI...

Write by Chroniques Femmes Fatales

                                                     




Jane s’approcha de Richard.

- S’il te plaît pense à Poupina, elle ne serait pas d’accord sur ton comportement. S’il te plaît Richard, elle n’en vaut pas la peine, elle va juste t’attirer les ennuis et c’est son plan. On doit être là pour Poupina.

Aux mots de jane, Richard lâcha le cou de Marina, mais ne s’éloigna pas d’elle. Celle-ci, après avoir repris son souffle, leva la main pour lui donner une gifle, mais,  Christelle fut plus rapide et intercepta  sa main.

- Même pas en rêve! Si jamais tu essayes encore, je t’assure que tu vas regretter qu’il ne t’ait pas brisé le cou, parce que  je ne me gênerai pas de te donner une bonne correction, sorcière!

- Vous êtes dingues, cette fille vous rend complètement dingues !

- Marina, arrête cette comédie, lança Jack. Ne joue pas à la victime, on a vu ce que tu as fait à avec cette poupée qui a le visage de Poupina.

Un sourire ironique apparut sur le visage de Marina.

- Vous voulez dire que je suis démasquée ? fit-elle ironique. Vous dites que vous savez, mais je vous assure que vous ne savez rien du tout ! Sauvez-là si vous en êtes capables, mais laissez-moi vous dire que la bataille est gagnée d’avance. Elle va mourir demain. Et personne ne pourra rien pour elle. Même pas toi Richard.

Richard s’avança vers elle l’air menaçant, Marina recula.

- C’est toi qui es tombée sur les mauvaises personnes.

- Quoi que tu fasses Marina, tu ne réussiras pas, ajouta Christelle.

- J’ai des pouvoirs que vous n’avez pas, je peux d’un claquement de doigt, vous faire disparaître de la surface de la terre. Mais je ne ferai rien. J’attends voir avec plaisir la souffrance sur vos visages quand cette chère Poupina va mourir. Cela ne tardera pas…

Christelle regarda Marina avec effroi.

- Qui es-tu ? Tu n’es pas Marina.

-  Prouvez-le alors.

- Si quelque chose arrive à Poupina, crois-moi la terre ne sera plus un lieu sûr pour toi…menaça Richard, avant de s’en aller.

- Et ne compte toujours pas sur moi pour te sauver, je ne lèverai aucun petit doigt pour toi, dit Jack en suivant Richard.

   Ils trouvèrent la responsable devant leur camping-car.  À son air, il était clair qu’elle était en colère.

- Je vous ai entendu d’ici jeune homme, dit-elle en s’adressant à Richard. Vous avez la chance que tout le monde est à bout avec l’histoire qui arrive à cette jeune fille. Sinon, je vous renverrai immédiatement ! Peu importe vos raisons, rien ni personne ne vous autorise à lever la main sur l’un de vos camarades. Que cela ne se répète plus jamais.

Elle semblait si en colère que Christelle voulut intervenir. Mais, Richard l’arrêta d’un regard.

- Et Poupina ? demanda-t-il simplement.

- La pauvre, ses pieds ne sont plus enflés, mais elle a toujours mal.

- Nous pouvons la voir s’il vous plaît ? J’aimerai qu’elle sache que je suis là pour elle.

La responsable regarda tour à tour, les jeunes, puis sourit tristement.

- Vous pouvez la regarder, mais par pitié, ne la fatiguez pas. J’attends la sœur Faustine, peut-être que nous allons devoir l’évacuer à la capitale pour des soins nécessaires. Mais allez-y avant qu’ils n’arrivent, juste toi Richard.

    A peine dit ces mots que Richard se rua à l’intérieur, il trouva l’infirmier près du lit, et l’interrogea du regard.

- C’est la responsable qui m’a donné la permission de la voir, répondit Richard à sa question muette.

- Et bien, je vais vous laisser. Je suppose que les autres ne vont pas tarder à entrer aussi. Ne la réveillez pas, elle doit dormir, recommanda-t-il en sortant.

Richard s’accroupit près du lit, et d’une main douce, il la passa sur les cheveux de Poupina.   

- Tu es si courageuse mon amour. Je sais que tu as mal, mais je suis là. Je te sauverai.

Il inspira une bouffée d’air, comme s’il voulait se donner du courage.

- Cela va te paraître dingue, mais je te connaissais avant de te rencontrer. Tu te souviens de la fois où tu m’avais demandé la raison de ma venue au Cameroun ? C’est vrai, j’avais une bonne raison de venir, et c’était toi la raison. Je savais qu’en venant, j’allais te rencontrer. Quand j’étais en Inde, cet indien qui m’avait prédit l’avenir, après un rêve que j’avais fait te concernant, m’avait dit que tu es mon destin. Que si je voulais être heureux, je devais te retrouver, et te sauver. Après plusieurs années à faire le même rêve où tu y étais toujours, j’ai fini par me faire à cette idée et de venir en Afrique, où je t’avais vue. Je ne voulais pas croire que la femme de mes rêves était bien là. C’est dingue, mais je sais que ma mission est de te sauver de ce qui t’arrive. Notre amour est si grand, qu’il te sauvera j’en suis sûr. Je ne te perdrais pas mon amour…

Il s’interrompit en voyant Christelle entrer.

- Comment elle va ? demanda-elle en se plaçant derrière lui.

Elle eut le temps de voir ses larmes, mais ne dit rien.

- Elle s’est endormie, chuchota Richard en se levant.

- Je crois que nous devrions aussi faire pareil, on a des têtes affreuses, et demain risque d’être une longue journée, conseilla Jack en se couchant sur son lit.

Tous suivirent le conseil de Jack et s'endormirent à l’immédiat.  Richard jeta une dernière fois un regard à Poupina, il se demandait si elle avait compris un seul mot sur ce qu’il lui avait dit. Toute la nuit se passa dans un calme incroyable. L’air était doux, la température de Poupina avait baissé, Jane pensa que c’était le calme avant la tempête. Dehors, les préparatifs de la messe et l’anniversaire de Poupina avaient commencé. Malgré sa santé, ils avaient décidé de fêter cela, car ils s’en allaient dans quelques jours. On avait décidé de les faire le même jour, pour une fête collective. Les villageois donnaient un coup de main, pour embellir la paroisse et accueillir l’évêque.

Le lendemain, la première à se réveiller fût Poupina. Elle se sentait si bien, qu’elle avait l’impression d’être entourée de volupté. Tout était calme et paisible, elle se sentait comme jamais auparavant.  Elle avait l’impression d’être légère. Elle voulait aller aux toilettes, alors, elle se leva d’un geste instinctif. Elle chancela et tomba sur le lit, puis, se leva une nouvelle fois. Elle sut que c’était encore un rêve.  

- Pour une fois, que je ne rêve pas de sorcière cherchant à me tuer, dit-elle à haute voix.

Elle regarda autour d’elle. Tout était pareil à la réalité. Son fauteuil se trouvait près de la porte. Elle alla aux toilettes et s’enferma à l’intérieur. Elle regarda ses jambes, elles étaient parfaites, rien à dire. Elle voulait profiter de son rêve, c’était la première fois qu’elle rêvait qu’elle marchait réellement. Cela lui procurait une sensation trop réelle, le froid, et la texture du sol, mais c’était impossible.

  La sonnerie du réveil se fit entendre, bientôt, l’heure de la prière, et il faudra se réveiller, pensa-t-elle avec regret.  Elle entendit Jack demander aux autres d’éteindre ce « foutu réveil », comme chaque matin,  mais comme d’habitude, personne ne se leva. Poupina savait qu’il allait descendre de son lit, heurter intentionnellement la tête de son frère pour le punir de ne pas avoir fait ce qu’il lui demandait alors que réveil était à portée de main, effectivement, elle entendit un  « pardon », qui n’était pas du tout sincère. John marmonna quelque chose que Poupina n’entendit pas en italien, mais elle savait que ce n’était pas gentil. Ce qui amena les gloussements des autres.

- Alors Poupina, tu as bien dormi ? Poupina ?

C’était la voix de Jane, comme chaque matin, elle aimait bien être la première à lui souhaiter un bonjour.

Sûrement, elle s’était rendue compte de son absence.

- Euh, vous avez vu Poupina par hasard ? continua la voix de Jane.

- Sûrement qu’elle va bien, et qu’elle est parti faire un tour, dit Jack.

- En laissant son fauteuil ?

A cette remarque de Jane, Poupina sentit tout le monde se lever d’un bond. C’était trop réel, pensa-t-elle en retenant un éclat de rire.

- De plus, la porte est fermée de l’intérieur, ajouta Jack.

Elle ne put retenir son rire longtemps, et ouvrit la porte.

- Je suis là, fit-elle avec un rire enjoué.

Leurs stupéfactions semblaient trop réels, les yeux grands ouverts, ils n’en revenaient pas, comme s'ils avaient vu un fantôme.

- Comment as-tu pu…commença Christelle.

Mais les mots moururent dans sa bouche, elle porta une main sur sa bouche. Un doute s'immisça en Poupina.

- Je vous assure que dans la réalité, vous feriez les mêmes têtes que maintenant. A croire que c’est vrai, mais ce n’est qu’un rêve.

N’en pouvant plus, Jane poussa un cri un hurlement qui fut rejoint par celui de christelle. Toute d’abord surprise, Poupina fit deux bas vers eux, puis s’arrêta, elle n’était plus trop sûre que ce soit vraiment un rêve.

- Arrêtez de crier, c’est juste un rêve, murmura-t-elle en regardant Richard.

Elle avait les yeux suppliants, celui-ci secoua négativement la tête.

-  Non… Non… Ce n’est pas possible! Je… Je … Non! Je ne marche pas! Non!

Les urines qu’elle retenait depuis longtemps sortirent d’un coup et commencèrent à circuler sur ses jambes, mouillant le sol. Cela était trop réel, elle ne rêvait pas, elle était bel et bien debout!  L’air commença soudain à lui manquer, elle avait l’impression d’étouffer, elle porta la main sur son cou à la recherche d’air, elle ouvrit la bouche et se mit à crier.

Bientôt le camping-car fut rempli de cris des trois filles, et  avant que Richard ne l’atteigne, Poupina entra précipitamment dans les toilettes et ferma la porte. Les coups résonnèrent bientôt à la porte.

- Ouvrez ! cria la responsable en frappant de plus belle sur la porte. Que se passe-t-il encore ?

- Cessez de crier ! ordonna Richard à Jane et Christelle. Vous lui faites peur.

 Jane et Christelle arrêtèrent net.

- Oh mon Dieu, elle…

Oh putain! Oh putain!

-  Elle marche ! Je l’ai vue, elle marche! Poupina marche, cria Christelle en prenant place sur le lit.

Richard s’avança vers la porte des toilettes, et se mit à cogner dessus.

- Poupina, s'il te plaît, ouvre, supplia-t-il.

Mais, elle ne faisait que crier. C’était sûrement la goutte de trop. Tout lâcha en elle.

- J’en ai marre ! hurla-t-elle. J’en ai marre!!! J’en peux plus!!! Je suis fatiguée. J’ai l’impression qu’on se moque de moi, qu’on joue avec ma vie. Avant je marchais, puis j’ai eu mon accident, je ne marchais plus, et ce matin me voilà qui remarche ! Qu’ai-je fais pour mériter tout ce calvaire ?

- Je sais mon amour, je suis là, on est tous là pour toi, ne l’oubli pas. On t’aime tous, s’il te plaît ouvre.

John vint rejoindre Richard, tandis que Jack ouvrait la porte. La responsable entra, elle les trouva  une mine effroyable.

- Que se passe-t-il pour l’amour du ciel !

- Elle…Elle marche de ses jambes, fit Jane en montrant la porte des toilettes.

Tous frappaient en vint, Poupina n’ouvrait pas.

- Je veux qu’on me laisse seule, criait-elle. Hier j’ai tout entendu! Toi aussi tu m’as menti. J’en ai marre!! Est-ce trop demander de vouloir une vie normale pour une fois ?

Elle ouvrit brusquement la porte, profitant de la surprise, elle bouscula tout le monde, et sortit en courant en direction de la forêt, sous les yeux ahuris de la responsable. Elle courut de toutes ses forces, sans s’en rendre compte. Elle s’arrêta pour reprendre son souffle, c’était la première fois qu’elle courait depuis des années. Poupina regarda autour d’elle, il n’y avait que de la forêt. Devant elle entendit un bruit venant de devant, et Marina apparut, toute vêtue de rouge, près d’elle, tous ces camarades de son camping-car. Ils semblaient en transe.

- C’est toi que l’on attendait, lui dit Marina en s’approchant d’elle, pile à l’heure…

Un frisson glacé parcourut l’échine de Poupina, tandis que la peur paralysait ses membres. Elle ne pouvait plus bouger.

- L’enfer n’attend que toi… ajouta Marina en lui versant une poudre blanche dans les yeux.

Poupina sentit la terre, s’ouvrir, elle eut juste le temps de pousser un dernier cri, avant de sombrer dans les abîmes des enfers.







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