CHAPITRE XVI

Write by Bicht

Je rentrai chez moi sonnée. Elle avait accouché d’un garçon. Sa mère est arrivée quelques heures plus tard ; je me suis éclipsée à cet instant. Je ne me sentais pas bien, la nausée de la veille n’était pas passée, je me sentais toute épuisée tout d’un coup. Je me suis faites porter malade pour le travail. J’ai retrouvé MJ pour qu’il voit ce qui n’allait pas. Le verdict est tombé : palu + fatigue. 

-          Tu n’as pas pris de congés depuis combien de temps ??

-          Depuis… Je ne sais pas, je ne sais plus.

-          Va falloir te reposer un peu. 1 semaine de repos, ça t’irais ??

-          Oui, J’ai un séminaire dans 2 semaines. Au moins je pourrai faire le vide et être d’attaque. la maison d’assinie est toujours là ??

-          Ton paradis ??

-          Oui, jaimerais y aller avec Kestsia, me reposer, et me soigner.

-          Tu n’auras qu’à faire les courses et y aller. Vas y seule. Je dirai à maman que tu y es, elle ira te rejoindre.

-          Mj..

-          Je n’admettrai aucun refus de ta part. C’est ça ou je ne te donne pas les clés.

-          Ok

-          Tu acceptes ??

-          Ouiiiii

-          Ne t’inquiète pas pour le ménage. Tout sera fait pour te recevoir correctement.

-          Owww la belle attention.

-          Tu te mettras en route quand ??

-          Demain matin.

-          Ok. Rentre chez toi, repose toi.

-          Je t’aime MJ ; Il me toucha le front avant de me dire :

-          L’efferalgan* a fait son boulot, tu ne fais plus de fièvre ; il me sourit et me dis qu’il m’aimait aussi.

 

J’ai toujours aimé Assinie*. La plage au sable blanc et fin, l’eau qui paraît translucide à certains endroits, bleu, voir même vert à d’autre.

La maison que mes parents y ont construite était une belle affaire. Elle était située dans une citée ; mon père et ces amis qui rêvaient d’une résidence alliant paradis et sécurité l’ont développé.  Quand j’y pénétrai, je fus replongée dans mes souvenirs. Je jouais beaucoup avec MJ, je trainais toujours dans ces pâtes ; quand il allait jouer au basket avec les autres garçons, j’étais sa supportrice number one ; et ma petite voix fluette l’a bien aidée, parce qu’elle distrayait plus ces adversaires qu’autre chose.  Nini m’a frappé une fois parce que j’ai eu l’audace de pénétrer dans sa chambre et de prendre sa jolie poupée et jouer avec. Quand j’étais adolescente, je venais ici avec ma mère quand tout allait mal. On s’asseyait sur le sable et on observait l’horizon à perte de vue. Ça nous détendait, et j’avais l’impression de pouvoir tout lui dire à elle. Alors je m’épanchais sur tout : mes craintes, mon avenir, l’éducation trop stricte de son mari que je ne supportais plus. Sur tout. Elle avait toujours le bon conseil. Après on mangeait du chocolat devant un film qu’on a choisi toutes les deux avant le départ. Je vérifierai tout à l’heure si cette vertu thérapeutique a toujours des effets positifs.

On mangeait toujours bien quand on venait ici. Le poisson était frais, les fruits de mer également.

Je me suis retrouvée dans ma chambre. Elle n’avait pas changé. Toujours aussi froide et singulière les chambres dans cette famille. Juste le climatiseur avait changé. J’ai déposé mes affaires, et rangé les courses. J’avais prévu un alloco* poulet frit pour ce soir. Demain je verrai dans quelle mesure me procurer du poisson, et n’en manger que ça jusqu’à la fin de la semaine.

J’étais en plein dans le découpage de la banane quand mon téléphone sonna. Numéro de France.

-          Allô ??

-          Amour c’est moi, Ahmed.

-          Ow, ok. Comment vas-tu ??

-          Je vais super bien. Asta m’a dit tout ce que tu as fait durant l’accouchement pour elle. Je tiens à te remercier. Je me chargerai de le faire en personne dès mon retour.

-          Ne t’inquiète pas c’est j….

-          Tu es malade ??

-          Oui je ne me sens pas très bien.

-          Ow, je pourrai dire à mon homonyme de passer te voir ; tu sais, il est médecin.

-          J’ai déjà vu mon frère ne t’inquiète pas. Et je ne suis pas à Abidjan. Je suis à Assinie. Ecoute, je rappelle tout à l’heure, il faut que j’y aille. Bye.

-          Mais….

J’ai raccroché. Sa voix me donne la migraine.

-          Tu n’as jamais su y faire avec la subtilité. Me dis une voix. Malgré toutes ces années, je ne l’avais pas oublié. Je me retournai pour tomber sur ces grands yeux noirs qui était mon héritage. Elle avait perdu du poids. Elle était toujours aussi élégante. Une robe en pagne cintrée à la taille, des chaussures à talons discrets, et ces trolleys posés derrière elle. Je ne l’ai pas entendu rentrée. Toujours aussi silencieuse.

-          MJ m’a dit que tu étais malade. Laisse tout ça je vais le faire. Elle joignit le geste à la parole : elle me retira le couteau et la tranche de banane que j’avais des mains. Elle me demanda de m’assoir. C’était comme ça enfant ; je la regardais cuisiner pour moi quand j’étais malade. Et elle me donnait mes médicaments en les incorporant directement à la nourriture, sinon je ne les prenais pas. Je déteste les médicaments. En grandissant, mon comportement quand j’étais malade n’a pas changé, et quand je suis partie, j’avais toujours mal de me rendre compte que je devais prendre soin de moi moi-même, toute seule. Ahmed était là, et essayait de faire « comme maman », mais il manquait quelque chose, elle. Elle n’était nulle part, pas là. Mes larmes commencèrent à monter petit à petit. Je me couchai sur la table de la cuisine pour ne pas qu’elle voit mes larmes couler.

 

Je me suis réveillé dans ma chambre ; j’ai cherché mon téléphone à tâtons et avisai l’heure : 22 h. Je devais vraiment être épuisée pour m’être endormie sur une table de cuisine et m’être faite trimballée jusqu’à la chambre sans que je ne m’en rende compte.

Elle était assise au salon en robe de chambre et mangeait tout en regardant la télé.

-          Ça va ?? Tu as pu te reposer un peu ??

-          Oui

-          Viens là assieds-toi. Je t’apporte ton plat.

Elle a écrasé mon coartem* dans la tomate. Ça avait un goût infecte. Je tombais encore de fatigue.

-          On parlera demain ma puce, va te recoucher.

 

Il était midi lorsque j’ouvrai les yeux. J’allais mieux, je n’avais plus de fièvre, je voulais me promener un peu. Une odeur de soupe de poisson m’accueilli quand je franchis le seuil de la cuisine.

-          Viens assied toi. Mange.

-          Je ne crois pas que tu sois là pour prendre soin d’une malade.

-          Tu es mon enfant, je crois que je peux faire un effort.

-          Voyez-vous ça ?? C’est maintenant que des efforts veulent être faits.

-          On parlera après manger. On pourrait aller se promener sur la plage, comme avant et discuter ainsi.

-          Si tu veux.

 

15h-------

 

-          Je suis vraiment heureuse de te voir.

-          Ouhm

-

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ANELIA