CHAPITRE XVI

Write by Samensa

MAYA

- Maman, elle est enceinte.

Au bout du fil, ma mère pousse un cri de rage. Oui, je l'ai su lorsque cette idiote de Bintou a descendu le plateau de nourriture de la chambre de Karim. Tous mes plans sont en train de tomber à l'eau. Quel avantage aurai-je si jamais elle venait à mettre cet enfant au monde ?

- Elle ne peut pas garder cette grossesse. J'espère que tu en as conscience!

- Je le sais très bien maman. Sinon, je ne t'aurai pas appelé.

- C'est toi qui est là-bas et qui peut agir. Je ne peux rien d'ici, moi.

- J'ai besoin de conseil maman. J'ai une bonne dose d'abortif ici que je veux utiliser.

- Non surtout pas. Ce Karim est très parano... Tu sais, dans cette maison avec tous ces escaliers et ces carreaux glissants, un accident est vite arrivé.

Waouh! Maman, tu es géniale! J'ai déjà ma petite idée en tête.

- Bien sûr maman, bien sûr. 

Nous peaufinons ensemble notre plan pendant de longues minutes. Cet embryon sera de l'histoire ancienne d'ici demain soir.

Je consulte mon téléphone pour relire le message que j'ai reçu ce matin de Marc via un numéro inconnu.

" Quand toute cette histoire sera terminée, on aura à discuter. Je sais que tu es enceinte et que cet enfant est le mien! Et je ne sais pas ce que tu fous dans la maison de cet imbécile."

Avoir un père comme Marc est loin d'être une bénédiction pour mon enfant. Je me suis attachée à cet être et je ne veux pour lui que le meilleur, en l'occurrence Karim et son argent propre.


La nuit tombe rapidement sur Grand-Bassam. La maison est plus calme avec les ouvriers partis. Dehors un ronflement de voiture que je reconnais me signale le retour de Karim. Juste pour embêter Safi, je vais me jeter dans les bras de Karim quand il rentre dans la maison.

- Mon amour, est ce que tu sais que tu as manqué à notre bébé ?

Karim ne dit rien se contentant de me regarder étrangement. Safi, elle, se met dans tous ses états et vient l'arracher de mes bras.

- Ôte tes mains de lui ! Pétasse !

Je crois que ses hormones lui jouent des tours et je compte bien en profiter.

- Oh doucement. Pourquoi tu te fâches ? Ne me dis pas que c'est juste parce que je l'ai touché sinon crois moi qu'on a fait pire pour concevoir ce bébé. Dit-je en riant.

Ma tenue se déchire lorsqu'elle me saute dessus. Karim est obligé de la soulever pour la porter dans la chambre tellement elle est déchaînée. Intérieurement, je jubile.


KARIM

- Safi, calme toi bon sang! Dis - je en la jetant dans le lit. Tu aurais pu faire du mal au bébé, je te rappelle qu'elle est enceinte!

- Alors tu la défends ?

Elle se met alors à pleurer à chaudes larmes. Interloqué, je la regarde. Mais pourquoi elle se met dans cet état ?

- Princesse arrête de pleurer. Tu sais bien que tu comptes plus que tout  pour moi. Mais j'aimerais seulement que tu te calmes avec elle du moment où elle est sur ce toit.

- Mais pourquoi tu l'as laissé te prendre dans ses bras ? Devant moi? Karim, tu ne respectes rien! Cache moi au moins que tu as couché avec elle.

- Non, je n'ai pas couché avec elle.

Et oui, j'en suis sûr depuis cet après-midi. Rien ne s'est passé avec elle cette nuit à l'hôtel.

- Bien sûr! L'enfant tombe du ciel !

Je la prends dans mes bras alors qu'elle se débat comme un diable. Ce n'est pas le moment d'aborder le sujet de l'origine de la grossesse de Maya. De toute façon, elle le saura bien assez tôt. Actuellement, j'essaie juste de la calmer. Je ne sais pas pourquoi elle fait une telle crise qui frise plutôt celle d'une enfant gâtée. Je m'abstiens de le lui signifier pour ne pas aggraver la situation. 

Toujours habillé et chaussé, je reste couché avec elle dans le lit. Elle marmonne je ne sais quoi pendant environ une demi heure et s'endort. Allez savoir, les femmes et leurs humeurs. Je la laisse pour téléphoner à un de mes amis, agent spécial. Demain sera une grande étape dans la course contre Marc.

Une sensation délicieuse me parcourt; je gémis. Je cligne des yeux en les ouvrant lorsque la lumière du jour m'aveugle. Sous les draps, ma petite sorcière se donne à cœur joie de me torturer. Elle a une de ses manières de me prendre dans sa bouche. Douloureusement tendu, je ne peux plus supporter ses provocations. Je l'attire dos à moi et n'ai qu'à soulever sa nuisette pour la pénétrer car elle ne porte pas de culotte. Cette fille va me tuer un de ces jours. Je m'agrippe à son sein droit et entame mes va et vient. Nous atteignons bientôt l'extase ensemble dans un concert de soupirs. Elle se tourne face à moi et fait glisser la couverture jusqu'à ses pieds.

- Tu me trouves comment ?

- Magnifique.

- Non Karim! Regarde moi de plus près. Il n' y a rien de ... euh... changé ?

- Tu es comme je l'ai dit... mieux plus belle qu'avant.

Son regard devient soudain mélancolique.

- Karim ?

- Oui ma chérie.

- Tu étais heureux d'apprendre que tu allais être papa ?

- Safi, s'il te plait, pourquoi tu veux revenir sur cette histoire ?

- C'est pas pour en faire des palabres mais je veux juste savoir si l'idée d'être père te plait. 

- Oui, je l'avoue. Je rêve de fonder une famille et donc d'avoir des enfants. Je serai l'homme le plus heureux si jamais tu venais à me donner un bout de nous deux.

- Alors, avoir un enfant avec moi serait un de tes vœux ?

- Oui Safi. Dis-je en lui caressant le visage. Je ne veux pas te mettre la pression. On aura un enfant quand on sera prêt, quand tu le voudras.

- Et si je te disais que je suis à mesure de réaliser ton vœu ? Elle me touche délicatement la main.

- Eh ben on va s'y mettre! Je te ferai l'amour tous les jours jusqu'à ce que tu portes un mini Karim.

Le sourire aux lèvres, elle pose ma main sur son ventre.

- Dans moins de neuf mois, Karim.

Mon cœur rate un battement lorsque toutes les pièces du puzzle se mettent en place dans ma tête : ses malaises récurrents, ses crises de larmes, son appétit fluctuant, sa pâleur... Mais quel idiot j'ai été de ne rien voir. J'ouvre la bouche mais aucun son ne sort. Seuls mes yeux embués sont témoins de la joie que je ressens.

- Oui mon bébé, je suis enceinte. Me dit-elle en riant.

Pour toute réponse, j'embrasse son ventre encore plat en lui disant merci.

- Eh bébé, faut pas pleurer! Karim?

Nous regardons tous les deux les larmes aux yeux. Jamais dans ma vie, un moment ne fut si intense. Apprendre qu'on sera bientôt père par la personne qu'on aime le plus au monde est la chose la plus magnifique. 

- Arrête de pleurer Karim! Dis moi quelque chose ! Dit elle en souriant entre ses larmes.

- Je t'aime Safi. 

C'est tout ce que je parviens à articuler. Elle me prend alors dans ses bras et me caresse doucement la tête en me disant qu'elle m'aime aussi.


MAYA

Avec le bonheur lisible sur le visage de Karim, c'est sûr qu'il sait maintenant que Safi est enceinte. Il lui a même préparé lui-même le petit déjeuner. Hum. Mais ça ne va pas durer longtemps. Qu'ils en profitent. Je m'installe confortablement dans le fauteuil pour pianoter mon clavier de téléphone. Je suis en pleine discussion avec Marc au sujet du bébé. Il faut qu'il se sorte de la tête que cet enfant est le sien.

Des personnes en civils entrent dans la salon, me faisant lever la tête. Ils sont accompagnés de Karim, Safi et Ali. Avec leur allure et surtout les armes qu'ils portent, je devine aisément qu'il s'agit d'hommes de loi. Aussi, suis-je surprise lorsque l'un d'entre eux s'adresse à moi.

- Mademoiselle, vous êtes en état d'arrestation pour complicité pour tentative de meurtre.

Je ne suis pas encore remis de ma surprise lorsque Karim me prend mon téléphone des mains. Je suis totalement anéantie lorsque je le vois défiler sur la conversation. Il affiche un petit sourire puis montre l'écran à Safi qui passe de la surprise à la joie en quelques secondes. Les hommes me passent les menottes aux poignets pendant que Karim donne mon téléphone à un des hommes qui doit être le chef.

Et merde !

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