Chapitre XX " Sina mousso "
Write by Fawag
Malick
Mon vol vient d’atterrir à Paris. Je suis de retour, après une longue semaine passée à Johannesburg.
Je passe les contrôles de sécurité et je rejoins Tonio à l’extérieur.
Tonio : Bonjour Monsieur.
Moi : Bonjour Tonio.
Je prend place à l’arrière du véhicule et je consulte rapidement mon agenda.
Rien de spécial pour aujourd’hui, je vais donc pouvoir rentrer tôt ce soir, j’ai hâte de retrouver ma petite femme.
Moi : Alors Tonio, quels sont les nouvelles ?
Tonio : Oh, rien de nouveau ! Mais vous devez être épuisé, entre les Bahamas et l’Afrique du Sud, vous avez enchainé.
Moi : Je ne vous le fais pas dire ! Mais bon, les Bahamas c’était super, d’ailleurs j’ai apporté un cadeau pour votre femme, faites moi penser à vous le remettre demain.
Je reste à discuter de tout et de rien avec Tonio pendant tout le trajet jusqu’au boulot.
Dès que j’arrive, je demande à Madame Vodonou de convoquer une partie de la team. Certains iront en Afrique du Sud pendant un petit moment afin de diriger l’audit. Du coup, je dois les informer un peu de toutes les informations que j’ai recueillit en amont afin que nous puissions mettre en place notre stratégie etc…
Après cette mini réunion, je regagne mon bureau et constate que j’ai des appels en absence de ma mère et de mon père. Dis donc, ils se sont passés le mot !
Je rappel mon père. Il m’informe qu’avec ma mère, ils passeront ce soir. Il ne m’a toujours pas dit de quoi il veut me parler mais je commence à trouver ça suspect. Mes parents ne s’entendent pas spécialement, alors s’ils ont réussis à se mettre d’accord pour venir me parler, c’est que l’heure est grave !
Je rappel ma mère pour essayer de la sonder, mais je tombe sur sa boite vocale. Elle me rappellera !
J’appel maintenant Faby, il faut que je l’informe que ce soir nous avons des invités.
Faby : Hello mon amour, tu es de retour ?
Moi : Oui, mon coeur, tu va bien ?
Faby : Oui et je vais encore mieux maintenant que tu es revenu. On essaye de rentrer tôt tout les deux ce soir ?
Moi : Justement, je voulais te prévenir que mon père et ma mère doivent passer ce soir.
Faby : Wahouuu ! J’ai raté un épisode ? Les deux dans une même pièce, depuis quand ?
Moi : J’ai pensé comme toi ! Je pense que mon père va essayer de me convaincre de reprendre son entreprise et tu sais que maman a toujours été pour, malgré ses divergences avec mon père.
Faby : Ah oui, certainement ! Ok, je vais passer faire des courses en rentrant alors.
Moi : Oui, ne te prend pas trop la tête non plus hein, nous sommes en pleine semaine ils savent que tu bosse.
Faby : Hum pardon, pour que ta mère aille dire partout que je l’accueil mal quand elle vient à la maison, humm
Moi : Bon ok, comme tu voudra hein, je rentrerais plus tôt du coup.
Faby : Oui, à ce soir, bisous
Je raccroche et me remets au boulot.
On verra bien ce qu’ils ont de si important à me dire ce soir !
Faby
Je suis au super marché. Je vais cuisiner du yassa poulet pour ce soir, du coup je suis venu prendre tout ce qu’il me faut.
De retour à la maison, je me met directement aux fourneaux.
Je lave mon poulet, je l’assaisonne avec de la moutarde, du citron, du Kub or, du poivre, et mon petit secret, c’est d’y ajouter un cuillère à café de gingembre en poudre.
Ensuite, je découpe mes oignons en petits dés, ainsi qu’une carotte. Je les assaisonnent aussi et je met le tout, avec le poulet dans une marmite avec un demi verre d’eau et quelque feuilles de laurier. Quand le poulet aura blanchit je le ferais frire pour le doré, avant de le remettre dans ma sauce et d'y ajouter les olives.
Je ferais le riz blanc à la dernière minute pour qu’il reste tout chaud.
En attendant, je vais faire du jus de bissap. Ma mère m’envoi les feuilles de bissap séchés su Mali.
Je prend mes feuilles de bissap, je les rinces, puis je les mets dans une casserole avec de l’eau que je fais porter à ébullition.
Ensuite, je filtre le jus que je laisse refroidir avant d’y ajouter du sucre vanillé, et du sirop de fraise. Je met le tout en bouteille avec quelques feuilles de menthe, puis je le place au frigo.
Je vais aussi faire une salade de fruits pour le dessert. Je découpe un annanas, une mangue, un melon, des nectarines, et des kiwis. Je mets tout un saladier et je rajoute deux sachets de sucre vanillé, un peu de jus de citron et quelques feuilles de menthe, puis pareille je laisse reposer au frigo.
Maintenant je fais un peu le ménage. J’aère la maison pour faire sortir les odeurs de nourriture. Je débarrasse tout ce qui traine dans le séjour, je dresse la table, je balaie et je passe la serpillère.
Je nettoie également la cuisine de fond en comble.
Ma sauce est prête, j’éteins le feux et je vais me doucher.
J’ouvre mon dressing du côté ou sont rangées mes tenues africaines. Je vais porter un ensemble en wax ( tissus en pagne).
Je m’habille et je descend mettre du oussoulan ( encens) un peu partout dans la maison.
Il est 20h quand j’ai terminé. Je m’installe tranquillement pour regarder la TV, quand Malick arrive.
J’entend le bruit de sa clé dans la serrure, alors je vais l’accueillir au pas de la porte.
« Bonjour bébé » je lui dit en sautant dans ses bras.
Malick : Bah dis donc, je vais m’absenter plus souvent, juste pour avoir un accueil comme ça tout les jours !
Je ne prend même pas la peine de lui répondre, et je l’embrasse, ensuite de je le débarrasse de son manteau et je prend son trolley pour aller le ranger dans la chambre. Il me suit.
Je suis en train de monter les escaliers, quand il me donne une tape sur les fesses.
Moi : Non mais oh toi la !
Malick : J’aime bien quand tu porte des pagnes comme ça, j’ai le droit de toucher ce qui m’appartient !
Moi : Petite pervers va ! File vite sous la douche avant que tes parents n’arrivent.
Malick : Seulement, si tu m’y accompagne et que tu me donne mon bain.
Moi : Tu te prend pour un bébé ?
Malick, s’approche de moi et m’enlace. « Oui je suis ton bébé » me dit-il en m’embrassant.
Je l’abandonne vite avant que les choses ne dégénèrent ici lol.
Je redescend dans la cuisine pour préparer un plateau sur lequel je dispose des tasses de thé, du sucre, le thé, des cuillères et des petits gâteaux.
Ensuite, je met de l’eau dans une casserole, je lave mon riz et j’attend que l’eau chauffe.
Mal me rejoindre dans la cuisine, il vient se mettre derrière moi et m’encercle la taille.
« Tu sent bon bébé, et j’ai envie de toi » me souffle t-il dans l’oreille.
Moi : Tu aimes trop ça Mal' ! Tes parents vont arrivés d’une minute à l’autre je te signale !
Il se dégage et ouvre les casseroles. « Humm on va se régaler dis donc cuisto Faby » me vanne t’il.
Moi : Et oui, Cyril Lignac c’est petit, moi je suis une grand chef étoilée !
Nous explosons de rire.
L’interphone sonne, je vais ouvrir.
Son père apparait quelques minutes plus tard, suivit de sa mère.
Moi : Bonjour aw yé do, aw bissimilah ( Bonjour, entrez, soyez les bienvenus).
Tonton Sidibé ( papa de Mal ) : Bonjour ma fille, ça sent bon ici dis donc. Ton oussoulan là est dangereux deh !
Tanti Safi : Bonjour Faby
J’installe mes beaux parents, puis, je leur apporte du thé.
Tonton Sidibé : C’est très beau chez vous. Faby, je vois que ta mère t’a transmis son gout pour la décoration.
Malick a le visage serré, entre lui et son père c’est assez tendu !
Je leur propose de passer à table, mais mon beau père préfère que nous mangions tous dans une grande assiette, comme au pays.
Je fais donc comme il a dit et sert le riz dans une grande assiette en inox. Je mets la sauce à part dans un bol avec une louche pour servir et je met de l’eau dans une tasse pour laver nos mains.
Nous mangeons en discutant gaiement.
Le père de Malick n’a pas sa langue dans sa poche, il nous raconte quelques mésaventures qui lui sont arrivées pendant sa vie d’étudiant quand il venait de débarquer en France.
Nous sommes tous morts de rire.
Nous avons fini de manger alors je débarrasse la table et j’apporte la salade de fruit.
Au bout d’un moment, tanti Safi qui jusque la était un peu trop calme à mon gout se gratte la gorge et prend la parole.
Tanti Safi : Hum hum, Sidibé, il commence à faire tard, je crois qu’il est temps de leur dire ce pour quoi nous sommes là.
Tonton Sidibé : Oui, tu as raison Safi.
Je me lève pour aller à la cuisine, et pour pouvoir les laisser discuter avec leur fils.
Tonton Sidibé : Non, ma fille, reste là s’il te plait, nous avons justement tenus à ce que tu soit présente car ce que nous avons à dire à Malick te concerne également.
Je me rassoit.
Tonton Sidibé : Malick, comme tu le sais, tu es mon seul et unique fils. Je commence à me faire vraiment vieux, et c’est la raison pour laquelle je t’ai demandé de reprendre les rênes de mon entreprise, qui te revient de droit.
Malick : Pff Papa s’il te plait, on ne va pas revenir sur cette discussion !
Tanti Safi : Laisse ton père finir Malick ! Quels sont ces manières ?
Tonton Sidibé : Tu as refuser de reprendre mon entreprise, or mes autres enfants sont toutes des filles donc il ne reste plus que ton cousin Ali, le fils de mon grand frère. Mais il est hors de question que je lègue ce pour quoi je me suis battue corps et âme à ce vaurien ! Donc la seul option qui aurait pu être exploitable est que tu ait toi même un fils.
Tanti Safi : Et vous n’arrivez pas à avoir d’enfants !
La discussion commence à me déplaire. Qu’ils enlèvent mon nom dans leurs bêtises la deh pardon !
Tonton Sidibé : Voilà, donc avec ta mère nous avons décidé qu’i serait bien que tu épouse une seconde femme.
EUH PAUSE !
Ils se foutent de ma gueule là ou bien ?
Malick explose de rire avant de demander à son père s’il s’agit d’une mauvaise blague.
Tonton Sidibé : Non, je suis très sérieux, il y a la fille de mon ami Ballah qui vient de terminer ses études, elle vit au Mali, alors j’ai demander sa main pour toi. Elle restera au Mali la bas, et Faby sera ici. Comme ça, il n’y aura pas de palabres, chacune aura son toit.
Je reste sans voix !
Malick ( s’énervant ) : Avec tout le respect que je vous doit, je suis assez grand pour prendre mes propres décisions.
Tanti Safi : Vous les enfants d’aujourd’hui, vous pensez tout connaitre. C’est une bonne chose pour vous, je te signale, puisque ta femme n’arrive pas à enfanter !
Malick : Nous sommes encore jeunes maman, nous avons le temps, et puis c’est notre vie !
Tonton Sidibé : Ta vie nous concerne, tu es notre fils. Et puis, comme ta mère l’a dit c’est une bonne chose. De toute façon, j’ai déjà donné ma parole à Ballah donc impossible de faire marche arrière !
Malick : Ça ne me concerne pas ! Tu as pris cette décision sans m’en parler alors maintenant tu te débrouille ! Cette discussion est finie, je monte me coucher !
Tanti Safi : Malick té moro bogna deh ( Malick est irrespectueux). C’est nous que tu chasse de chez toi comme ça ?
Malick : Je n’ai chassé personne, demain je boss, vous pouvez rester mais moi je vais dormir, CIAO.
Il s’en va, me laissant là avec ses parents. Moi même je ne sais pas quoi leur dire !
Tonton Sidibé : Bon ma fille, nous allons demander la route. Essaye de convaincre ton mari, c’est une bonne chose pour vous deux s’il prend une deuxième femme.
Tanti Safi : En tout cas ! Il vaut mieux ça plutôt qu’il te ramène un enfant de dehors !
Je ne répond pas, je ne sais d’ailleurs pas quoi leur répondre, je suis sous le choc !
Je les raccompagne à la porte et je reviens m’asseoir sur le fauteuil à réfléchir.
Et s’il avaient raison ? Je n’arrive pas à faire d’enfants et même si Malick est patient pour le moment, le jour viendra ou il ne pourra plus le supporter.
D’un autre côté, est-ce que je vais pourvoir vivre avec l’idée que mon marie à une autre femme ? Ça voudrait dire que je vais devoir partager mon homme ! Savoir qu’il couche avec elle comme il le fait avec moi, qu’il lui dise les même mots doux qu’il me dit…
Rien qu’a y penser, j’ai une migraine. Je me lève et pose mes deux mains sur ma tête.
Non, je ne me sens pas capable d’avoir une sina mousso ( coépouse) !