CHAPITRE XXIV : HUMILIATION

Write by Maristelle

                             BENOÎT

Après le décès de mon beau père , je me suis rendu à Yaoundé pour contrôler les travaux de mes différents chantiers . J'ai un congé d'un mois et c'est peu pour que je reussisse à tout faire , je suis entrain d'ouvrir un grand restaurant ,une autre boîte et des appartements en location pour tenir bon quand je viendrai m'installer ici , je veux multiplier les entrées d'argent . Ma femme ne veut pas que les enfants frequentent en occident l'année prochaine. Elle veut absolument qu'on rentre , c'est elle ma compagne , alors je fais ce qu'elle trouve bien... je suis actuellement entrain de faire les tours pour voir comment évoluent les travaux..

Moi : où est passé le chef chantier (m'adressant à un ouvrier ) ?

Ouvrier : ils sont tous allés manger non loin d'ici.

Moi : et comme ils sont allés manger ,ils ont trouvé mieux de laisser le matériel exposé dehors comme des cailloux , vous savez ce que ça m'a coûté ? Si j'étais un voleur , j'aurais tout ramassé.

Ouvrier : excusez nous Monsieur, ils ne pensaient pas rester longtemps.

Moi : et toi ? T'es pas parti pour quelle raison ?

Ouvrier : tout est calculé , j'ai pas suffisamment d'argent pour manger comme tout le monde.

Moi : on te paye moins qu'eux ?

Ouvrier : non Monsieur

Moi : et alors ?

Ouvrier : on a pas tous les mêmes problèmes.

Moi : tu as quels problèmes ?

Ouvrier : ah Monsieur , le loyer c'est ça qui me prend la tête , donc

Moi : à combien tu payes ton loyer ?

Ouvrier : soixante mille francs

Moi : quoi ? Et combien on te paye ?

Ouvrier : trois mille par jour 

Moi : pourquoi une maison de soixante mille ? Pourtant une chambre moderne aurait suffit .

Il me raconte son histoire depuis la mort de son père jusqu'à l'incendie de son restaurant..

Moi : vraiment désolé 

Ouvrier : ah ça ira

Les autres employés rentrent dans l'immeuble et reprennent les travaux..beaucoup d'entre eux ne savent pas que je suis le propriétaire des lieux.

Crimmmm crimmmm ( téléphone )

Moi : allô darling (chérie)

Sandra : Où es - tu passé ?

Moi : au chantier pourquoi ?

Sandra : je viens d'arriver à Yaoundé , je suis actuellement entrain de me rendre à la clinique (FCB) dépêches toi de me rejoindre emmanuel ne va pas bien.

Moi : de quoi souffres mon fils ?

Sandra : aucune idée , mais c'est pas à négliger.

Moi : ok j'arrive

Click..

Moi : euh tu t'appelles comment en passant ?

Ouvrier : mon nom c'est André Mougar

Moi : ok je te reverrai bientôt , une situation urgente m'appelle.

Ouvrier : ok merci Monsieur

J'échange avec le chef chantier pendant quelques minutes puis me dirige à toutes vitesses à la clinique..

                               MAÏGARY

Je ne suis pas sortie pour chercher le travail aujourd'hui , j'ai tellement marché hier que mes pieds sont enflés , Laurent et Sandra de leurs côtés m'ont complètement oublié , ils ne repondent plus aux appels ,encore moins aux messages, je crois qu'ils ont su la vérité c'est la raison de leurs silences , mon monde s'éffondre . Tous mes espoirs se sont évaporés , André m'a ordonné de ne plus les contacter . C'est difficile pour moi parce que non seulement je suis amoureuse de Laurent mais aussi je lui dois des explications..

Toc toc toc ( porte )

Moi : une minute j'arrive s'il vous plaît !

J'attache un pagne et m'en vais ouvrir...

Bailleur : plus de cinq jours sans payer le loyer , ça signifie quoi ?

Moi : quelques jours encore s'il vous plaît 

Bailleur : et vous pensez à moi ? Ma famille vit de quoi ? En tout cas je vous donne jusqu'à dix - huit heures.

il est treize heures , comment ferai-je pour reunir cette somme d'argent ?

Moi : un jour de plus s'il vous plaît.

Bailleur : ma décision est prise , il y'a tellement de clients que je ne supporte pas qu'un pauvre locataire me casse les pieds. Allez chercher des logements à votre niveau et arrêtez de vivre une vie qui n'est pas la vôtre , ton frère et toi avez jusqu'à dix - huit heures. Bonne journée !

Il tourne les talons et s'en va pourtant je m'apprêtais à m'agenouiller. J'appelle André pour lui mettre au courant de la situation. 

J'essaie plusieurs fois mais il ne décroche pas , d'habitude , il rentre un peu tard...

Quelques heures plutard..

Le bailleur revient avec quatre hommes bien costauds ,le genre de mecs qui passent le temps à porter les barres de fer pour se muscler le corps..

Bailleur : alors demoiselle ? Tu as mon argent ?

Moi : euh..euh mon frère arrive dans quelques minutes avec votre argent

Bailleur : je n'ai pas le temps de vous attendre , quelqu'un d'autre occupera les lieux d'ici demain.

Je m'agenouille devant lui pour le supplier ...

Bailleur : les gars , videz maison !

Ces hommes sont entrés et ont commencé à jeter nos effets dans la cour.. je suis dévastée ! Abattue face à ce degré de méchanceté.

Moi : ayez pitié Monsieur sniff (en larmes) nous n'avons nulle part où aller sniff..

Bailleur : chacun de nous a un village , rentrez chez vous si vous êtes fauchés.

André constate les faits et s'assoit à même le sol avec un air désespéré , il n'a même pas assez de force pour nous défendre.. notre situation se complique de plus en plus.

                              LAURENT

J'ai repris le travail après ces derniers jours dans le trouble , la vie reprend son cours petit à petit , avec le temps , je me ferai à l'idée que papa est parti pour toujours. À son enterrement, j'avais revu bentley et Marlène qui m'ont attiré au départ , on dirait le premier jour que je les avais vu chacune , en plus elles étaient vraiment bien habillées mais après j'ai ressenti comme un dégoût , cette mauvaise image que j'avais d'elles m'est réapparue , alors j'ai pas eu l'envie de trop discuter avec elles , juste un merci d'avoir assisté à l'enterrement a suffit...

Crimmmm crimmmm ( téléphone )

C'est Sandra qui m'appelle...

Moi : allô petite

Sandra éclate en sanglot ..

Moi : tu vas bien .?

Sandra : non mon frère snif snif emmanuel est décédé , ils ont tué mon bébé snif

Cette nouvelle me glace le corps , deux cadavres en l'espace d'un mois. Notre famille est en train de sombrer...

Moi : où êtes vous ?

Sandra : à la clinique FCB

Moi : ok je vous rejoins

Je prends mes clés et sors du bureau à la hâte.. je roule à vive allure pour assister sandra..

Moi : (m'adressant à la réceptionniste ): Bonjour madame

Réceptionniste : oui Monsieur

Moi : je viens de perdre un neveu au nom de Takam emmanuel .

Réceptionniste : le garçon de cinq ans là ?

Moi : je crois bien 

Réceptionniste : en fait sa famille a refusé de mettre le corps à la morgue ,ils sont dans la chambre 107 VIP (very Important person)

Moi : ok Merci Madame

Je me presse de chercher ladite chambre..

Toc toc ( porte )

J'ouvre la porte et aperçois Sandra pleurer portant Emmanuel..

Sandra :(en larmes) je ne veux pas me séparer de mon enfant Laurent, que la mort m'emporte et lui laisse la vie sauve..snif

Moi : C'est la volonté du tout puissant

Sandra : Pourquoi lui ? Avec les milliards d'enfants qu'il y a sur terre.

Moi : tu dois prier pour le repos de son âme , il n' y a plus rien à faire.

Benoît : son corps ne sera pas mis à la morgue , je vais de suite faire les courses pour que tout se passe aujourd'hui, il sera enterré dans la cour de notre maison qui est en finition , il y vivra avec nous , ce sera sa dernière demeure.

Moi : comme vous voulez ! Sandra lèves toi pour qu'on s'en aille.

Je la relève pour qu'on sorte de la Clinique , je paye les factures puis nous prenons la route qui mène à leur maison.

Quelques jours plutard

                                  ANDRÉ

Nous sommes sans abris avec tous nos effets que nous essayons de revendre à moindre prix , tout ce que le client propose , nous le prenons , nous n' avons plus de choix , nous passons les nuits dans les chantiers abandonnés .. l'éssentiel pour nous c'est d'avoir un toit..

Maïgary : (en larmes) je ne supporte plus cette vie , je vais devoir faire comme les autres , coucher avec des hommes pour de l'argent ,je dois absolument nous sortir de cette situation.

Moi : tout ce Dieu fait est merveilleux 

Maïgary : ce même Dieu a accepté qu'on mette notre restaurant en cendre, il n'a jamais été proche moi 

Moi : est ce que toi tu l'as accepté ?

Maïgary : un Dieu qui aime ses enfants les épargne ce genre de drame surtout que nous étions honnête dans ce que nous faisions. Il nous aime mais veut faire de nous des mendiants , André , je suis fatiguée !

Elle eclate de nouveau en sanglot..

Moi : quand tu fais ça tu me stresses encore plus , arrêtes un peu de te lamenter..

Maïgary : la situation est bien plus grave que tu ne penses

Moi : il est le Dieu vivant , le Dieu sûpreme , le plus puissant , Seigneur je lève mes yeux vers toi prends pitié de nous , ton serviteur se prosterne devant toi prends pitié..

Je me suis également mis à pleurer..

Maïgary : demain soir j'irai voir Laurent chez lui

Moi : avec quel argent ?

Maïgary : mes cinq cent francs de nourriture.

Moi : l'aller seul en taxi te coûtera quatre cent francs.

Maïgary : tant pis ,je marcherai , les pieds sont fait pour ça.

Moi : je te donnerai plus saches que ce sont des dépenses inutiles.

Maïgary : (M'embrassant) je rembourserai promis juré

Ma Soeur est amoureuse ,je ne peux rien , lui donner des conseils devient difficile.

                                 MAÏGARY

Il est dix-sept heures quand je prend le taxi pour me rendre chez Laurent , je ne suis allée qu'une fois et espère ne pas m'égarer .. À pareil moment , les gens rentrent du travail et certains de l'école alors ça crée des embouteillages un peu de partout ..

Quelques minutes plutard le chauffeur de taxi me dépose à destination..je traverse la route pour emprunter la rue d'en face.. pendant que je marchais J'ai pu reconnaître le portail de sa maison.

Toc toc toc ..

Gardien : oui Madame , que désirez-vous ?

Moi : j'aimerai rencontrer Laurent , votre patron

Gardien : il n'est pas encore là.

Moi : il est toujours au village ?

Gardien : non non non au travail

Moi : ok puis-je l'attendre ?

Gardien : ah le voilà !

Il se dépêche d'ouvrir le portail ... Laurent ne prend même pas la peine de me saluer.. il gare le véhicule puis descend 

Laurent : (S'adressant au gardien) fermes mon portail et ne laisse plus cette race de personne entrer chez moi , Madame mettez vous hors d'ici et C'est la dernière fois que je vous aperçois roder dans le coin

Je suis restée bouche bée face à ses propos , il a été cru avec moi , je constate que André avait raison de penser qu'il fallait que je coupe les ponts avec cette famille. Je me lève d'où j'étais assise et fais demi tour. J'ai honte de moi, il m'a humilié devant son employé . à partir de ce jour , je reprends ma vie en main, je me ferai respecter de gré ou de force .

À Suivre..








L'histoire que vous lisez

Statistiques du chapitre

Ces histoires vous intéresseront

LES DÉFIS DE MAÏGARY