Chapitre XXV "Showcolat"

Write by Fawag

Faby 


Ça fait trois jours que je suis sortie de l’hôpital.


 Le médecin m'a bien fait comprendre que j’ai intérêt à me reposer et mieux m’alimenter si je tiens à ma santé.


Mais rester trois semaines sans aller au boulot ça risque d’être vraiment tendu. Je déteste rester à la maison à ne rien faire. J’ai l’impression d’étouffer et puis les journées me paraissent vraiment trop longues ! À part faire le ménage, la cuisine et regarder la TV je n’ai rien d’autre à faire. 

J’ai interdiction formelle d’aller au sport jusqu’a nouvel ordre en plus !


Mira et Hadja doivent passer me voir ce soir. Ça va me faire du bien de voir ces petites folles, avec elles je ne m’ennuie jamais.


Il faut que j’aille faire des courses à château rouge. Je vais cuisiner du soupou kandia ( sauce gombo à l’huile de palme). C’est ce que les filles veulent manger.


Château rouge c’est vraiment pire que le grand marché de Bamako. 


Quand on arrive la bas, on à l’impression de débarquer tout droit en Afrique, sans même avoir pris l’avion. C’est le dépaysement assuré. D’ailleurs ma tante dit toujours qu’a chaque fois qu’elle a la nostalgie du pays, elle vient faire un tour à Château rouge ahaha.


Des tantines zaïroises vendent des imitations de sacs et vêtements de grands créateurs, ainsi que des crèmes éclaircissantes sur des stands de fortune installés en pleine rue. D’autres vendent des safous, et des cacahuètes.


Des tontons maliens vendent du maïs bouillie dans des chariots, les pakistanais eux, vendent du maïs grillé, à chacun sa spécialité !


Après, il y a pleins de boutiques spécialisées dans la vente de produits africains en tout genre, que ce soit des bijoux, des tissus, ou encore de la nourriture.


« Hum eza ba kitoko hein ! » J’entend me siffler une jeune homme qui me reluque sans gêne.


C’est un sapologue, il porte un costume trois pièces violet aubergine, une paire de souliers en croco gris, et tient un cigare  entre les doigts. Il manque juste une canne et un haut de forme pour compléter son accoutrement de dandy !


Je ne lui répond pas et me contente de sourire.


Mais monsieur est tenace, il me suit.


«  Nan, tu est vraiment belle quoi, laisse moi te payer un verre, tu es congolaise ? » 


Les gens me prennent toujours pour une congolaise, ou une antillaise ! Je suis MALIENNE ! 


«  Merci, mais je ne suis pas intéressée !  » je lui dit avec mon sourire commercial.


«  Oh mais pourquoi la plus belle ? On peut apprendre à se connaitre, laisse moi ton numéro au moins ! » me dit il.


«  Na, na, désolé, je suis mariée » je lui répond en agitant mon alliance sous ses yeux.


«  Ah vraiment, ton mari a de la chance hein ! Il s’occupe bien de toi j’espère ? » demande mon drageur. 


Je ne sais même pas quoi le répondre ! Vous trouvez que mon mari s’occupe bien de moi ? 


Je lui souhaite une bonne fin de journée en prétextant que je suis pressée, avant de m’éclipser sous les rires moqueurs de ses amis.


Je prend vite tout ce dont j’ai besoin, du gombo, deux crabes, ainsi que du goyô ( aubergine africain), des crevettes séchées et du piment. Je prend aussi du Top à la grenadine, j’adore cette boisson ça me rappelle mes vacances au Mali quand j’étais ado. Avec mes cousins, on se cotisait pour aller acheter du Top chez le boutiquier du coin, ensuite on envoyait mon cousine Ladji acheter du dibi sogo ( ou choukouya comme le disent les ivoiriens. C’est de la viande cuite au feu de bois) et on s’asseyait dans la cour pour manger et causer jusqu’a pas d’heure.



Je vais aussi passer au supermarché pour acheter des boissons et du chocolat noir, je vais faire un fondant au chocolat en dessert avec de la glace à la vanille, miam. Oui, je suis gourmande, mais vous avez entendu le médecin, je dois manger plus alors je ne vais pas me gêner ! D’ailleurs j’ai l’impression que les médocs qui m’ont été prescrits m’ouvrent l’appétit car j’ai tout le temps faim ces deux jours la. Ou, peut être que c’est dû au fait que je suis à la maison à ne rien faire ?


Cette fois ci, j’irais faire mes courses à Intermarché, et pas à Auchan comme à mon habitude. Je n'ai pas envie de recroiser Fatty et sa nouvelle future belle soeur, Kadji ! 


Je garde de mauvais souvenirs de mes dernières courses là bas. 


Fatty est vraiment une peste, ce n’est pas possible quoi ! Cette fille n’a pas peur de Dieu, je me demande comment elle fait pour vivre avec autant de méchanceté en elle ! 


Bref, elle ne l’emportera pas au paradis de toute façon, Dieu est grand !




Malick 



Je suis chez mon avocat, Maïtre Téio, je viens de lui expliquer un peu la situation avec Kadji.


Il m’a confirmé les propos de l’ami de Mike ; je dois intenter une procédure judiciaire si j’entend obtenir un test de paternité.


Me Téio : Par contre, vous m’avez expliqué que votre femme entend demander le divorce n’est-ce pas ?


Moi : Disons que cet incident a crée des tensions dans mon couple et oui, ma femme a laissé sous entendre une telle chose, mais je pense, ou du moins, j’espère que c’était sur un coup de colère.


Me Téio : Je vois. Je tiens quand même à vous prévenir que si votre épouse met sa menace à exécution, je pense qu’elle n’hésitera pas à demander que le divorce soit prononcé à vos torts exclusifs, surtout s’il s’avère que votre paternité est confirmée.


Moi : Oui, j’en suis conscient malheureusement. 


Me Téio : Du coup, vous préférez intenter une procédure indépendante concernant votre paternité ? Ou, vous préférez attendre éventuellement que votre femme demande le divorce et dans ce cadre, vous demanderez un test de paternité ?


Moi : J’avoue que je n’y ai pas réfléchit ! Que me conseillez vous ?


Me Téio : Je vous conseil d’intenter la procédure concernant la paternité dès maintenant car premièrement, ça vous évitera d’avoir à reconnaitre un enfant qui n’est pas réellement le votre. Deuxièmement, ça vous permettra de prendre de l’avance au cas ou votre femme demande le divorce, et puis, peut être même que d’ici là, vous aurez obtenu les résultats, de sorte à pouvoir correctement vous défendre.


Moi : Oui, vous avez raison, et puis, je veux en finir le plus tôt possible avec cette histoire.


Me Téio : Ok, vous savez que le test de paternité ne pourra être effectué qu’a la naissance de l’enfant ?


Moi : Oui, bien sûr


Me Téio : Très bien, savez vous à combien de mois de grossesse est la mère ? 


Moi : Il me semble qu’elle entre dans son 7e mois.


Me Téio : Super, nous pouvons commencer la procédure dans ce cas, la justice étant lente, il vaut mieux ne pas attendre la naissance de l’enfant. Je vais vous faire une liste de quelques documents dont j’aurais besoin. 


Je ressort de chez mon avocat, quelques minutes plus tard.  Je rejoint Mike pour déjeuner, à mon arrivée, il est déjà la, pour une fois, il n’est pas en retard.


Moi : Alors là, je suis sans voix ! Tu es sûr que tu n’es pas malade ? Comment ça se fait que tu n’est pas en retard ?


Mike : Je t’emmerde Sidibé ! J’avais un Rdv dans le coin, alors je suis venu directement.


Moi : Ahaha, merci à ton RDV alors ! 


Mike : Oh Malick tu parles trop ! Écoute ce que j’ai à te dire déjà ;  Fatou, ma petite du Sénégal me pose problème ! 


J’éclate de rire ! 


Mike semble contrarié pourtant, il arrive toujours à s’en sortir, je me demande bien ce qui se passe.


Moi : Je suis tout ouïe cher ami.


Mike : Pff laisse tomber mon gars, elle m’a posé un ultimatum.


Je le regarde surpris.


Moi : Comment ça ? 


Il se passe nerveusement la main dans les cheveux.


Mike : Bah, elle veut que je lui passe la bague au doigt man, tu t’imagine ?


C’est trop pour moi, je rie à m’en tordre le cou.


Mike me balance sa serviette de table. 


Mike : Je vois vraiment pas ce qui te fais rire, je suis sérieux là !


Je reprend mes esprits.


Moi : Je ne comprend pas Mike, quel est le problème ? D’habitude tu te débarrasse vite fait bien fait de tes conquêtes qui tentent de te faire enterrer ta vie de jeune homme ! 


Mike : Laisse tomber, tu ne comprend rien ! C’est différent là, je te parle de Fatou ! Fatou man, tu a vu sa chute de rein ? 


Moi : NON ! Ne me dit pas que le grand MIKE Da Silva est amoureux ? AHAHAHA non, je n’en peux plus, c’est trop pour moi. 


Mike croise les bras et me regarde me tordre dans tout les sens. 


Mike : Arrête de parler aussi fort, tu attire tout les regards sur nous. Et puis, cesse de rigoler comme ça, il n’y a rien de drôle, je ne suis pas amoureux, je l’aime bien c’est tout ! Ellle est différente des autres, elle est indépendante, elle cuisine super bien, puis au lit mon gars, c’est une vrai coquine. Rahh c’est Fatou quoi !


Moi : Hum, tu parles d’elle avec des étoiles dans les yeux. T’es amoureux mon gars, crois moi ! 


Mike : Non, l’amour c’est pas mon truc man, tu le sais. La femme qui réussira à me faire lui mettre la bague au doigt n’est pas encore née ! Et puis la vie est trop courte pour s’enfermer dans une relation exclusive.


Moi : Je pense que tu devrais y réfléchir Mike. Tu l’aime bien et puis comme tu viens de le dire, la vie est courte, il est temps que tu pense à te poser sérieusement avec une femme et fonder ta famille. En fait tu as juste peur, avou le ! 


Mike : N’importe quoi ! C’est juste qu’il y a trop de belles femmes sur terre, je suis pas comme toi moi, je suis pas capable d’être fidèle à un seul minou, j’ai besoin de gouter de nouvelles saveurs régulièrement. Et puis Fatou était prévenue dès le départ on s’était entendu pour une relation libre, rien de sérieux, juste du bon temps.


Moi : Tu sais très bien que les femmes finissent toujours par y mêler les sentiments ! Non mais sérieux, c’est vrai que le mariage n’est pas toujours une partie de plaisir, mais il n’y a pas que des mauvais cotés. 


Mike tire la tronche comme si mes propos le dégoutaient, avant de lâcher «  Le mariage, rien que d’entendre ce mot, j’en ai des nausées ». 


Moi : Grandis Mike ! Tu a dit toi même que Fatou sait cuisiner, elle est indépendante et au lit vous accrocher donc elle pourra être une bonne épouse. Je te jure man, y’a pas mieux que de rentrer le soir, trouver que ta femme a cuisiné un bon petit plat, la maison est propre, elle te chouchoute, te fait un massage et crois moi tu oublie toute la misère du monde ! Pour un début, essaye de commencer par une relation exclusive et sérieuse avec elle et si tu vois que tout se passe bien, tu pourra envisager le mariage ou au moins des fiançailles.


Mike : Oui, je vais y réfléchir. Bon assez parler de moi ! Et toi alors, y’a du nouveau ? 


Moi : Pff pas vraiment, je viens de quitter chez mon avocat, il va entamer la procédure. Ça va me couter une blinde toute ça, ça me soule ! 


Mike : Oui j’imagine ! Et tu as des nouvelles de Kadji ?


Moi : Non, j’ai bloqué son numéro et je filtre les appels de Fatty et de ma mère.


Mike : Ah oui, ta mère est au courant ?


Moi : Bien sûr ! Tu sais très bien que Fatty n’a pas sa langue dans sa poche, je me suis disputé avec elle et ma mère d’ailieurs. Elles ont osé me faire venir chez maman, Kadji était présente, et elles m’ont parlé de l’épouser ! 


Mike : Elles abusent vraiment hein !


Moi : Pire que ça, Faby a croisé Fatty et Kadji au supermarché. Elles lui ont dit que je leur avait donné de l’argent pour faire la layette du bébé, ce qui est strictement faux ! 


Mike : Non vraiment, quand une femme se venge, même le diable s’assoit pour prendre des leçons ! Sinon, tu as réussi à discuter avec la tigresse ? ( Faby)


Moi : Nan, elle est toujours aussi froide et distante, quand elle est comme ça, c’est no way ! Cette fille est une vraie mule quand elle le veut.


Mike : Toi aussi Malick tu es trop laxiste ! Parfois, il faut savoir forcer les choses, ne lui laisse pas le choix ! 


Je reste à discuter avec Mike et nous mangeons tranquillement avant que je ne retourne au boulot.


Vers 20H, je rejoins Tonio, puis nous prenons la router vers la maison, depuis le malaise de Faby, je fais un effort pour rentrer plus tôt, on ne sais jamais. 


Quand j’arrive, la TV est allumée dans le séjour, mais pas de trace de Faby.


Je la retrouve dans la cuisine, elle est concentrée sur la préparation de ce que je devine être un gâteau.


«  Salut toi » je lance en me calant au pas de la porte, les mains dans les poches.


«  Hey toi, tu va bien ? » me demande Faby sans lever la tête.


Elle m’a demandé si je vais bien, c’est mieux que le « Bonjour » sec auquel j’avais le droit ces derniers temps. 


Elle semble de bonne humeur, je devrais peut être en profiter pour discuter avec elle ? 


«  Oui, tu as passé une bonne journée ? » je lui demande à mon tour.


«  Yes, je suis partie à Château rouge faire quelques courses, les filles doivent passer ce soir ……….»


Je n’écoute pas la suite.


Je la détail du regard. 


Elle est vêtu d'une robe rouge a décolleté plongeant. Je devine qu’elle ne porte aucun sous vêtements puisque ses seins se balancent au rythme de sa main qui bat la préparation à l’aide d’un fouet. 


Elle se retourne et sort un bol du micro onde. 


Cette petite robe moule son corps à la perfection ! 






Elle verse le chocolat fondu dans la pâte et mélange le tout énergiquement.


 Ses seins rebondissent, j’ai l’impression qu’ils me narguent et je commence à me sentir très à l’étroit dans mon pantalon.


Si je franchis la distance qui nous sépare, je pourrais les prendre dans ma bouche et les sucer pendant que ma main ira en promenade dans son jardin secret.


Je pourrais aussi prendre Faby sur le plan de travail, là, tout de suite et maintenant.


Elle vient de déposer le fouet et plonge son index dans la patte à gâteau puis suce son doigt.


J’ai chaud, vraiment chaud, alors je desserre ma cravate.


«  Ça manque de sucre » je l’entend dire.


Elle rajoute du sucre .


« Je fais un fondant au chocolat pour le dessert. J’ai aussi fais du soupou kandia, tu veux que je te sers tout de suite, ou tu va d’abord prendre une douche ? »


Je n’arrive pas à placer un mot, mon esprit est brouillé et je n’ai pas saisi toute sa phrase. Elle m’a parler de douche je crois. C’est une bonne idée, on peut prendre une douche ensemble tout les deux, je vais nettoyer chaque partie de son corps avec ma langue. 


Elle replonge le doigt dans la préparation, et le suce encore une fois.


Que j’aimerais être à la place de son doigt !


À présent, elle se lèche les lèvres pour nettoyer le surplus de chocolat qui a dégouliné. 


Non, là je n’en peux plus, je pense même que je suis en train de baver ! 


«  Malick, eh oh, ici la terre, tu m'écoute ? » 


Faby claque des doigts, ce qui me sort de ma reverie. 


Pour toute réponse, je viens me caler derrière elle, et je l’enlace. 


Elle sent bon ! 


Elle sent la vanille, et aussi le chocolat, je cale ma tête dans son cou.


Elle a semblé surprise au début, mais ne m’a pas repoussé.


«  Tu sent bon bébé, j’ai envie de te croquer » je lui souffle à l’oreille en me collant bien à ses fesses pour lui faire sentir mon erection.


Mes mains montent sur son ventre, et redescendent sur ses hanches, je la caresse.


Elle ne me répond pas, mais balance sa tête en arrière, en fermant les yeux, signe qu’elle apprécie.


Alors, ça me motive à poursuivre dans cette lancée.


«  J’ai envie de t’embrasser bébé, j’ai trop envie de toi, ça fait longtemps que je ne me suis pas perdu en toi. Laisse moi une chance, laisse nous une chance, saches que cette histoire avec Kadji … ».


Je n’ai pas le temps de terminer ma phrase, qu'elle se dégage violemment. 


A peine, j’ai prononcé le prénom de Kadji qu’elle s’est crispée. 


J’essaye de la rattraper, mais l’interphone sonne.

"Les filles sont arrivées" dit elle avant de se précipiter pour aller ouvrir la porte.


Et merde !


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