Chapitre XXIV " Trou Noir "

Write by Fawag

Trou noir



Faby



Ça fait presque un mois que je suis de retour à la maison.


Je n’ai parlé de la situation à personne, ni à mes copines, ni à mes soeurs et encore moins à ma mère ! 


La raison est simple : j’ai honte !


Oui, j’ai honte de ce que Malick m’a fait. Comment puis-je aller raconter ça à qui que ce soit ? 


Savoir que votre mari vous a trompé est déjà très douloureux, et quand un enfant devient le fruit de cet adultère, c’est une horreur, car même si vous décidez d’aller de l’avant, cet enfant viendra vous rappeler à chaque fois la trahison dont vous avez été victime. 


Et ça fait mal mon Dieu ! 


J’ai toujours aussi mal, le temps n’apaise pas ma douleur, vraiment pas ! 


J’ai essayé de noyer ma peine dans le travail ; je bosse deux fois plus, je bosse d’arrache pied pour occuper mon esprit, et tenter d’oublier le cauchemar que je vie en ce moment. 


Mais quand je termine le boulot et que je rentre à la maison, je suis de nouveau confrontée à la réalité. Parfois, en plein milieux de la nuit, je me lève en sursautant. Je revie la scène ou Kadji a débarqué et a tout déballé.


En ce moment, je me sent vide, voilà.


Malick, je l’ignore royalement ! De toute façon, il n’est presque jamais là donc c’est à peine si on se croise. Nous sommes de simples colocataires à présent.


Je ne supporte pas sa présence, j’ai l’impression d’étouffer quand il est dans les parages.


Vous me blâmer, mais j’aimerais bien vous y voir à ma place. Et si c’était moi qui avais ramener un enfant adultérin ? 


Vous m’auriez tous jeté la pierre en me traitant de tous les noms !


Mais comme Malick est un homme, alors c’est moins grave c’est ça ? 


Désolée, mais ce n’est pas ma conception des choses. Ce qu’il m’a fait est grave. 


Certains disent que je vie sur une autre planète, et que suis naïve,mais moi je ne pense pas que tout les hommes trompent leurs femmes.


Du moins, je ne pense pas que c’est dans leur nature et qu’ils sont plus disposés que nous femmes, à aller voir ailleurs comme le disent la plupart des gens.


À ce que je sache, l’homme et la femme sont constitués de la même manière, ils ont des organes, des muscles, des os, un sexe, comme nous.  Ils ont des sentiments aussi comme nous !


Si nous femmes arrivons à nous consacrer corps et âme à un seul homme, pourquoi ne seraient - ils pas enclin à en faire de même ? 


Je ne dis pas qu’il ne faut jamais pardonner, et je ne blâme pas les femmes qui pardonnent leur maris après un acte d’adultère. Mais nous sommes tous différents.


Si je dois pardonner à Malick, je dois lui pardonner pour de vrai. C'est à dire qu'a l'instant où je lui dirais "je t'accorde une deuxième chance", ça voudra dire que plus jamais je ne le blamerai pour m'avoir trompé, plus jamais je ne le lui reprocherai son acte. Ça voudra aussi dire lui faire confiance à nouveau, et ne jamais douter de lui juste par ce qu'une fois il m’aura trompé.


Or, je ne m’en sens pas capable et c’est mon droit. 


Je ne pourrais plus jamais faire confiance à Malick et je n’ai pas envie de me retrouver dans un couple comme j’en voit partout où la femme a tellement perdu confiance en elle même, mais surtout, en son mari qu'elle devient atteinte d'une jalousie maladive. Ce genre de femmes qui fouillent sans cesse dans les affaires de leurs maris, à la recherche d’un indice pouvant leur faire savoir si elles se font cocufiées. Et quand leur maris les attrapent, ça fini en histoire et pour se justifier elles sortent la carte du « tu m’a déjà trompé, donc je ne te fais plus confiance c’est pour ça que je fouille dans tes affaires ». 


Moi je pars du principe que la confiance est la base de toute relation, quelle qu’elle soit ; l’amitié, la famille ou l'amour. Sans elle, il n’y a plus rien à construire. 

Quand j’aime et que j’estime une personne je lui donne ma confiance totale, absolue et aveugle. Mais, le problème avec moi c’est que si cette personne a le malheur de trahir ma confiance, alors c’est fini. 


Je pars aussi du principe que le but en amour c’est d’être heureux, alors quand on ne l’est plus, rien ne sert de se pourrir la vie, que chacun prenne sa route et aille se construire ailleurs.


Je me dit que si ton mari te trompe c’est que tu ne le satisfait pas, du moins, que tu ne le satisfait plus. Dites le moi si j’ai tort, mais c’est ainsi que je vois les choses. 


Mais si je ne te satisfait plus, pourquoi ne pas me dire gentiment, "chérie on va s’arrêter ici, tu ne fais plus mon bonheur " ? C’est peut être bête, mais, je préfère ce genre de vérité crue.


À chaque fois que je tourne et retourne cette situation dans ma tête, j'imagine mon mari en train de faire l’amour à cette fille. Je l’imagine lui dire des mots doux, je l’imagine la cajoler, prendre soin d’elle, enfin partager avec elle des moments comme il a partagé avec moi, et ça me rend folle ! 

La trouve t-il  plus belle que moi ? Est-ce qu’elle sait mieux s’occuper de lui que moi ? Peut être qu’au lit elle est meilleure que moi ? Voilà toutes les questions que je me pose.


Je sais qu’a un moment donné, ça n’allait plus entre nous, donc je suis consciente que je suis blâmable, soit ! Mais de mon côté aussi j’était malheureuse, mais m’avez vous vu aller voir ailleurs ? 


Non ! J’ai décidé de me battre pour reconquérir le coeur de mon homme, je n’ai pas rompu l’engagement que j’ai pris devant Dieu, et devant tous nos proches de lui être fidèle jusqu’a ce que la mort ne nous sépare. 


Malick a rompu cet engagement. Il aurait pu se battre pour moi, pour nous, mais il a choisit la facilité. 


Bref, de toute façon, je pense qu’a un moment il faut savoir reconnaitre quand quelque chose n’est pas fait pour nous. 


La famille de Malick me déteste et nous n’arrivons pas à faire d’enfants donc c’est certainement un signe de Dieu pour me dire que je dois arrêter de m’acharner. 


Vous vous rendez compte que depuis les évènements passés, mes beaux parents n’ont même pas été capable de m’appeler pour au moins s’excuser du comportement de leur fils ? Est-ce normal ? Ils étaient bien présent quand il fallait me dire que Malick doit prendre une deuxième femme non ? 


J’imagine que cette situation leur plait bien, leur voeu va enfin se réaliser; Malick va être papa et il pourra marier la mère de son enfant ! 


Moi, je  lui faisait perdre son temps, certainement que lui et moi ne sommes pas faits pour être ensemble.


Je suis tirée de ma rêverie par des bruits qui proviennent du couloir, alors je me précipite pour sortir de mon bureau.


" La prochaine fois que je t’attrape avec ma femme, tu es un homme mort, tu m’entend sale gigolo " ? j’entend crier.


Quand j’arrive sur l’aile gauche du couloir, un monsieur tient Cissé par le col, et le menace.


Cissé essaye de se dégager, mais le monsieur le plaque contre le mûr. 


«  Ce n’est pas de ma faute si tu es incapable de la satisfaire au lit » lui répond Cissé.


J’ai à peine le temps de me rapprocher des deux individus, que le Monsieur donne un coup de poing à mon collaborateur. 


«  Mais qu’est-ce qui se passe ici ? » je crie en leur faisant face. 


Cissé rend le coup au Monsieur, et au même moment, Naya et Nadine, débarquent, suivies de Karim qui vent séparer les deux hommes. 


«  Lachez moi, je vais lui apprendre à coucher les femmes des autres, espèce de salop » insulte le Monsieur.


«  Ça suffit, Monsieur, je vous prie de quitter cet endroit tout de suite, nous ne sommes pas dans un zoo bon sang ! Nadine, appelez la sécurité s’il vous plait ! » je dis. 


Le monsieur se dégage de Karim qui le retenait, il arrange sa cravate et sa chemise dont les boutons sont défaits et dit «  Ce n’est pas la peine, je m’en vais. Je te préviens petit gigolo, la prochaine fois, c’est dans ton cercueil que tu finira », avant de s’en aller. 


Nous sommes tous gênés, personne ne sait quoi dire.


«  Je suis désolée, ce type est fou, je n’ai jamais touché sa femme, et c’est elle qui me cours après » se justifie Cissé.


«  Tu t’es bien foutu de ma gueule en tout cas » lui dit Naya avant de partir en courant. 


Oups, je pense qu’une relation avait commencé entre les deux.


«  Dans mon bureau et tout de suite Cissé ! » je lui ordonne alors qu’il s’apprêtait à la retenir.



 Quelques heures plus tard……………...



Je viens de terminer ma journée. 


J’ai fais la morale à Cissé, je ne veux pas que ce genre d’incident se reproduise dans les locaux de mon entreprise. Un client aurait pu assister à cette scène, alors il se serait fait une très mauvaise image de nous. Déjà que la plupart de mes collaborateurs et moi même sommes des blacks, or tout le monde sait à quelle point nous avons mauvaise réputation. Pour un oui pour un non, nous sommes rabaissés , alors non merci ! Je tiens à ce que mon cabinet garde une bonne réputation.


Bref, le reste de la journée s’est passé sans incidents, et Inna la soeur de Malick m’a appelé, elle passera à la maison ce week end. J’imagine qu’elle va venir plaider la cause de son frère. J’aime beaucoup Inna, elle m’a toujours respecté et jamais elle ne s’est mêlée de notre vie de couple. Bien au contraire, elle prend toujours ma défense au près de sa mère et de Fatty. 


Je vais m’arrêter au super marché, j’ai une envie de crevettes. Je vais aussi prendre des avocats pour en faire une salade avec cette petite vinaigrette dont j’ai la recette secrète et qui fait l’unanimité au près de tous mes proches. 


Arrivée à Auchan, je constate qu’il y a une promotion sur des parures de drap en soie. Il y en a une qui attire mon attention, elle est de couleur lavande avec des reliefs en forme de fleur. Wahou, ça ira super bien avec la déco de ma chambre ! Allez hop, je prends !


Je vais ensuite au rayon poissonnerie prendre mes crevettes, puis au rayon frais pour mes avocats et c’est bon, direction les caisses. 


Je suis tranquillement en train de me diriger vers les caisses, quand je tombe sur Fatty, la soeur de Malick, au rayon bébé. 


Que fait elle ici ? Elle n’habite pourtant pas dans les parages ! 


Je n’ai surtout pas envie de la croiser, elle ne m’a pas vue, je vais tranquillement faire demi tour et m’en aller. 


«  Faby, tu ne me salue pas ? » je l’entend dire au moment même ou j’allais me retourner.


Et merde ! 


Je plaque un faux sourire sur mes lèvres. Nous les femmes, nous savons faire !


 «  A coucou Fatty, je ne t’avais pas vu. Que fais tu là ? ».


Avant qu’elle ne me réponde, Kadji se pointe avec son gros ventre, elle tiens plusieurs grenouillères dans sa main. 


«  Fatty regarde comment c’est trop mignon, je vais … » 


Elle n’a pas le temps de finir sa phrase qu’elle m’aperçoit. Elle se stop net , son regard passe de moi à Fatty, puis elle me dit «  Ah, bonjour ».


Je ne lui réponds pas et me contente de la dévisager. Je me demande ce que Malick a bien pu lui trouver. Elle n’a rien à voir avec moi, elle a un teint très foncé et elle est très fine, tout mon contraire quoi ! 


Je pensais être le style de femme de Malick, mais peut être que je me suis trompée ? 


«  Je ne vous présente plus, Faby tu connait déjà Kadji, ta future coépouse n’est ce pas ? Malick nous a donné l’argent pour faire la layette du bébé alors nous sommes venu faire un tour ici puisqu’ils ont beaucoup de choix» intervient Fatty avec un sourire satisfait sur les lèvres.


« Reste digne Faby, ne pleure pas et ne fait pas de scandale » je me dis intérieurement. 


«  Ok, bonnes courses alors, je vous laisse » je répond simplement.


«  Tu ne le prend pas mal j’espère ? Malick ne t’avais pas prévenu ? Tu sais, il fallait s’y attendre hein Faby, et puis tu devrais le soutenir, au moins il sera enfin père maintenant donc ça sera ….» pialle Fatty.


Je n’écoute pas le reste de sa phrase, je lui tourne simplement le dos et je m’en vais. 


«  Mais Faby ! Faby, ou va tu, je te parle ? » crie Fatty, mais je n’entend plus rien, mes oreilles sifflent.


Mes jambes commencent à trembler, je commence à voir flou, puis trou noir. 



Malick 



C’est en courant que j’arrive à l’hôpital. 


J’ai cru rêver il y a quelques minutes plus tôt quand les secours m’ont appelés pour me prévenir que Faby a fait un malaise et qu’ils l’ont conduits d’urgence à la Pitié Salpêtrière, un hôpital dans le 13e arrondissement.


J’ai essayé d’en savoir plus, mais ils m’ont simplement indiqués qu’elle a fait un malaise mais qu’ils n’en savent eux même pas plus.


Je me dirige directement vers l’accueil. 


«  Bonjour Madame, ma femme a été interné chez vous il y a quelques heures, elle s’appelle Faby Sylla, épouse Sidibé ».


«  Bonjour Monsieur. Savez vous dans quel service elle a été placé ? » me demande la dame en face de moi. 


«  Non, elle a fait un malaise à priori, c’est tout ce que je sais »  je lui répond.


«  Ok, elle doit certainement être aux urgences. Un instant, je vérifie dans nos registres » me dit elle.


Elle tape quelque chose sur son ordinateur, puis regarde dans un grand cahier avant de me renseigner.


 «  Effectivement, votre femme a été ramenée d’urgence chez nous il y’a presque deux heures. Elle est alitée au service cardiologie au troisième étage, chambre 304. Les ascenseurs sont au bout du couloir sur votre droite ». 


«  Merci Madame ».


Je me dirige vers les ascenseurs comme indiqué et je rejoins le troisième étage.


Je repère vite la chambre de Faby, et je toc à la porte avant d’y entrer.


Elle est allongée sur le lit et une perfusion est reliée à son bras. Le médecin est à son chevet.


«  Bonjour, je suis son mari, je suis venu dès que j’ai pu »


«  Bonjour monsieur, ne vous inquiétez pas, il y a eu plus de peur que de mal » , me dit le docteur en me serrant la main.


Faby est silencieuse, elle parait si vulnérable à cet instant ! 


 Quand nos regards se sont croisés, elle a détourné les yeux.


Je la salue et elle me répond du bout des lèvres.


« Votre femme à fait un malaise. Avant votre arrivée je lui indiquais que sa tension est très élevée. Elle a fait une crise d’hyper tension, pourtant elle m’indique qu’elle ne souffre d’aucun problème de tension. Peut être qu’elle subit trop de stress en ce moment, aussi, elle m’a dit qu’elle est avocate et je sais que dans ce domaine, avec la surcharge de travail ce sont des choses fréquentes. Nous allons la garder ce soir pour être sûr que tout va bien, et normalement elle pourra sortir demain. Par contre, pendant les trois semaines à venir, c’est repos total ! En outre, je vais lui prescrire des vitamines et du fer, il faudra vraiment faire plus attention à votre alimentation et surtout vous nourrir plus Madame car vous présentez une grosse carence en fer » nous informe le docteur.


«  Ok, merci docteur » je lui répond.


«  Je vous en prie, je vais vous laisser. Par contre l’heure des visites termine en principe dans à peine 10 minutes Monsieur et votre femme a vraiment besoin de repos. Je veux bien vous accorder 10 minutes supplémentaire puisque vous venez d’arriver, mais pas une de plus. » 


«  C’est très gentil, je ne vais pas abuser de votre gentillesse Monsieur, vous avez ma parole ». 


Il s’en va et nous laisse seuls.


Je m’approche du lit de Faby, elle a les yeux fermés.


«  Eh, tu m’a fait peur princesse » je lui dit en lui caressant la joue avant de poser un baiser sur son front.


Elle ne me répond pas et garde les yeux fermés. Je ne me décourage pas et je m’assois près d’elle sur son lit.


«  Tu veux que j’aille te payer la TV pour ce soir ? » je lui demande.


«  Non merci ça ira, je suis épuisée, je vais dormir » me répond elle faiblement.


«  Ils t’ont donnés à manger ? » 


«  Oui » c’est tout ce qu’elle me répond.


«  Qu’est ce qui s’est passé, tu es tombée au travail ? » 


«  Non, j’étais partie faire des courses à Auchan et d’un coup je me suis sentie faible ».


J’observe Faby et je me rend compte qu’elle a perdu énormément de poids. Elle en avait déjà perdu pas mal ces derniers temps, mais là c’est trop ! 


En ce moment on s’évite un peu donc je ne l’ai pas trop vu depuis l’incident, mais là, la différence est flagrante, ses joues sont creusées. 


«  Hum, tu as entendu le médecin ? Tu dois manger Faby, regarde comment tu as maigris !  » je lui dit.


«  Les femmes maigres, c’est ce que tu aimes non ? » 


«  De quoi tu parles encore Faby ? » je lui demande surpris.


«  Hum, j’ai croisé ta soeur et ta nouvelle femme. Elles m’ont dit que tu leur a donner l’argent pour faire la layette de ton enfant, tu ne perd pas de temps à ce je vois ! » 


«  Je ne sais même pas de quoi tu parles Faby ! Vos histoires de femmes, enlevez moi dedans, je suis fatigué de jouer à l’arbitre entre toi et Fatty et tu la connais, elle fait tout pour te provoquer et toi tu tombe toujours dans le panneau, je te croyais plus intelligente pourtant ! Ce n’est ni le lieu, ni le moment pour parler de tout ça de toute façon ! »


«  Ok, éteint la lumière en partant s’il te plait, je dois me reposer j’ai sommeil ! » dit elle me tournant le dos.


Cette femme fait naitre en moi des sentiments tellement contradictoires ! J’ai envie de la gifler et en même temps de la prendre dans mes bras et de la protéger.


Depuis l’histoire avec Kadji elle a activé le mode «  Faby blessée ».


Quand Faby est blessée, elle se renferme sur elle même et il n’y a pas de discussion possible ! 


C’est un gros défaut chez elle et que tout le monde lui reproche. 


Faby est hyper sensible, du coup elle préfère se cacher derrière des airs de femme dur, c’est une carapace. 


J’espère vraiment que le temps apaisera sa douleur et que nous allons trouver un terrain d’entente. 


En attendant je suis vraiment confus et c’est le coeur lourd que je quitte sa chambre d’hôpital pour regagner notre domicile. 


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