« Wahouuu Mira, ta voiture elle est canon ! Moi aussi j’en veux une nouvelle, la chaaaance ! »

« Ouai bah ton BMW X6 il est pas si mal cocotte donc t’a rien à m’envier hein ! » 

Mira vient de me récupérer devant l’hôpital, on doit aller faire un peu de shopping pour nous, et pour les jumeaux.

« Mouai, bah j’veux quand même des vitres teintées pour faire ma star »

« Ah Faby, parlons des bonnes choses ! Raconte le soir ou Malick à appris ta grossesse, tu m’a toujours pas affairé »

« Ah ouiil c’est vrai ! Donc j’etais tranquil en train de regarder la TV quand j’ai entendu sonner à la porte. La personne était insistante donc je me suis précipitée pour ouvrir et là, bam, je tombe sur Malick ! »

« Waaaah il a reagit comment alors ? »

« Bah il était trop bizarre, il est resté silencieux genre 1 minute à me dévisager, puis il a commencé  à tourner en rond et à parler tout seul en se tenant la tête, comme un fou !»

Mira me regarde surprise.

« Ouai j’te promets, je savais meme pas quoi dire. D’un coup il a commencer a dévaler les escaliers de l’immeuble pour se barrer alors j’ai commencé à lui courir après. »

« Avec ton gros ventre là  ? » 

« Degage de là Mira. Nan mais du coup j’ai couru derrière lui et arrivée en bas avant qu’il s’enfonce dans sa voiture, je l’ai bloqué et je lui ai tout déballé. Je lui ai dit que j’ai fait un déni de grossesse et que du coup de je l’ai appris tardivement. Ensuite je lui ai avoué que je me suis rendu à son taf pour lui annoncer la nouvelle et que je l’ai vu avec Kadji donc j’ai rebroussé chemin » 

« Oh le choc pour lui ! »

« Bah oui quand même et il était en colère il a commencé à donner des coups sur sa voiture, tu connais Malick non ? Il me criait dessus en me disant que je n’avais pas le droit de lui faire ça, que j’étais méchante et égoïste »

« Ça devait pas être beau à voir, quand il se met en colère il me fait peur, je sais pas comment tu fais toi ! »

« Arff j’ai l’habitude ! Donc à ce moment là j’me suis rendue compte qu’il saignait des mains et qu’elles étaient toutes enflées. J’me suis excusée, et j’ai attrapé ses mains pour le calmer. Ensuite on est monté en haut, j’ai sorti ma trousse à pharmacie et j’ai panser ses blessures. C’est là qu’il m’a expliqué qu’il venait d’apprendre que Kadji s’était barré avec la petite et qu’elle n’était pas de lui en réalité. Il était vraiment mal pour le coup » 

« Merde, le pauvre, tout lui est tombé dessus d’un coup » 

« Ouai c’est clair ! Je lui ai montré l’échographie, c’est là qu’il a su que j’attendais des jumeaux, il était tout heureux »

« Bon ça va tu t’en es bien sortie tout compte fait »

« Grave mais j’te cache pas que j’ai eu chaud aux fesses au debut. Je m’attendais à une fin beaucoup moins heureuse ! » 

« Et ta belle mère et Fatty, elles sont au courant ? »

« Certainement car elles ont essayé de me joindre mais j’ai pas répondu ! »

« En tout cas ! Ces hypocrites là, elles ne savaient pas que ce jour allait arriver »

« Wallaye, laisse tomber elles n’ont pas peur de Dieu ces deux là !  » 

« Et du coup avec Mal c’est comment là ? » 

« Bah on est courtois l’un envers l’autre. On attend des enfants donc pas l’choix, mais ça s’arrête là quoi » 

« Humm c’est pas Malick qui a demandé un délai de reflexion au juge ? Il regrette je suis sure mais comme il est trop fière, il sait pas comment s’y prendre c’est tout ! »

« Mouai, je sais pas, j’en ai marre de jouer à je t’aime moi non plus. Je pense à mes enfants à present et rien d’autre ! »

« Oui tu as raison, de toute façon s’il te veut vraiment il saura se plier en quatre pour le récupérer. Je sais que tu l’aime encore laisse la fierté et redonne lui une chance. Mais d’abord laisse le en baver un peu d’abord ahaha »

“Humm, on verra” 

Mira se gare sur le parking du centre commercial, et c’est parti pour toute une après-midi de shopping.

Quelques jours plus tard ....

Malick

Je vais aider Faby à monter les meubles et aménager la chambre des petits.

“ Hello !” Dit elle en m’ouvrant la porte.

“ Tu va bien ?”

“Yep, j’vois que t’a revêtu ta tenue de bricoleur du dimanche !”

“ J’suis un bricoleur de l’extrême moi jeune fille !”

“ Bah bien sur ! Bon avant d’attaquer, tu veux manger ?” 

“ Peut être après, là, j’ai pas faim !” 

On monte en haut et je constate que dans ce qui servait autrefois de chambre d’ami, la tapisserie a été refaite.

“ Je sais que tu va encore me dire que j’aime trop le blanc, mais la c’est parce que je voulais une couleur assez neutre qui passe aussi bien pour les filles que les garçons. Ils sont petits pour le moment donc pour une raison de pratique je préfère qu’ils partagent la même chambre” se justifie Faby.

“ Bien vu ! ”

“ Ouai après j’me suis dit qu’on peut aménager un coin pour chacun, genre a gauche ça sera le coin garçon et à droite le coin fille” 

“ Ouai, bonne idée! “

“Donc la tu monte les berceaux, les commodes et l’armoire et moi je m’occupe de la déco ? “

“Ok, j’vais chercher la trousse à outil et j’reviens”

Quand je reviens dans la chambre, Faby est assise par terre, devant une grande feuille blanche, et sur le sol sont éparpillés des bouts de tissus gris/ bleu et violet/ rose, ainsi que des morceaux de bois.

“Bah qu’est-ce que tu fais? “ Je lui demande.

“Humm j’ai acheter un kit pour fabriquer des mini tentes, comme les indiens pour décorer la chambre,  et là, je lis les instructions”

“Ah oui, c’est cool !” 

On se met tout les deux au boulot, en discutant de choses banales.

On s’est pas embrouillés une seule fois, et c’est un exploit !

“ Au fait, t’as choisit les prénoms ?” Je lui demande.

“Bah pas vraiment hein, enfin, j’ai quelques idées mais rien de concret, et je voulais avoir ton avis aussi. J’ai acheté un livre des prénoms africains, attend je vais le chercher, on va regarder ensemble” 

Elle revient avec un gros livre.

“Diokounda” ? “ Si tu appel mon fils comme ça, je porte plainte”, je dis en lisant le premier nom que je voit en ouvrant le dit livre. 

“Humm je pensais plutôt à Bandiougou, t’aimes pas ?” Me demande Faby, très sérieusement.

Devant la mine décomposée que je fais à l’entente de ce nom, elle fini par éclater de rire, je comprend alors qu’elle plaisantait.

“On parle du nom de mes futurs héritiers là, c’est du sérieux !” 

On continue à feuilleter le livre, et on entre dans un fou rire atroce, en tombant sur le prénom “Korotoumou”. 

La cousine de Faby a appelé son enfant comme ça, je me rappel que ça nous avait choqué et on a toujours dit que jamais on appèlerai notre fille comme ça si on en avait une un jour. 

Moi je n’en peux plus, je suis pliée de rire, il y a vraiment des prénoms trop moches.

D’un coup, je vois Faby se redresser et attraper son ventre, comme si elle avait mal.

“Euh ça va ? Qu’est ce que t’as ?” je lui demande.

“Oui t’inquiètes, c’est juste ces petits coquins qui me donnent des coups, regarde”  dit elle en me montrant son ventre.

Effectivement, on voit des petites vagues se dessiner sur son ventre.

C’est impressionnant ! 

Je m’approche d’elle et lui demande si je peux toucher. 

Elle soulève son haut, attrape ma main, et la pose sur son bas ventre, vers la droite, mais je ne sens rien.

“Oh les coquins, ils se sont calmés, attend on va les stimuler un peu”.

Elle appuie ma main un peu partout sur son ventre en chuchotant “ Eh oh les amours, papa veut vous sentir “.

Quelques minutes plus tard, je sens 2 petits coups.

“ Oh, ils viennent de bouger, je les sens “ dis je, tout excité.

Faby me sourit.

Je me mets aussi à parler à mes enfants, je leur demande d’être gentils avec leurs maman et je leur dit de venir en bonne santé car j’ai hâte de les tenir dans mes bras.

Quand je lève la tête, Faby pianote sur son portable, en se mordant la lèvre inférieure, c’est un tic chez elle.

Elle fini par décrocher les yeux de son écran, et là, nos  yeux entrent en contact.

On se regarde, intensément. 

Ma main est toujours posée son son ventre dénudé.

J’ai envie de l’embrasser. Elle aussi, elle en a envie.

Je le sait car son rythme cardiaque s’est accéléré. 

Je m’apprête à franchir la distance qui nous sépare afin de capturer ses lèvres, quand elle se  dégage doucement.

Elle redescend son haut pour couvrir son ventre et commence à bégayer quelques mots.

“ Euuu il.. est quelle heure euu... je... je dois ... me préparer. “

Son regard est fuyant.

“ Tu dois sortir ?” Je lui demande perplexe. 

“ Oui, je vais boire un verre avec des amis “

“ Humm, avec des amiEs ou des amiS ? “ 

Elle se contente de sourire avant de changer de sujet “ Humm, tu as presque fini, t’as été rapide”

“Ouai” je lui réponds sèchement, alors que je fini de vicer la dernière commode qui me reste à monter.

“  Euuh je vais m’apprêter sinon je vais être en retard. Du coup, je pense que je serais dans la douche quand tu aura fini, tu pourra simplement claquer la porte en partant s’il te plait ? ” 

“Ok” 

Elle me tourne le dos et s’en va.

Arrrrrf j’ai les nerfs ! Elle sort avec un mec, c’est le mec de la RAV4 aux vitres teintées j’suis sûr.

Putain que j’ai les nerfs !

J’ai envie de cogner quelque chose, ou sur quelqu’un.

Je refoule vite cette idée car mes mains gardent encore un douloureux souvenir de la dernière fois que j’ai voulu faire le Jackie Chan, d’ailleurs c’est Faby qui m’avait soigner ce jour là. C’est le jour ou j’ai découvert la fuite de Kadji et la grossesse de Faby. 

Mon telephone vibre. J’ai reçu un sms de mon acolyte.

“ Hey man, si tu fais rien, ramène ta fraise, Fatou a cuisiner un tchep mondial” 

Quinze minutes plus tard, j’ai fini de tout monter et de ranger chaque meuble à son emplacement comme Faby l’avais prévu.

Ensuite,  je ramasse mes clics et mes clacs, et je me barre en claquant la porte bien fort.

Sur la route jusqu’à chez Mike, je conduis comme un chauffard. 

J’ai insulté un piéton de con, car il a traversé la route alors que le feu était vert pour moi, et le petit bonhomme rouge pour lui. Il m’a fait un doigt d’honneur avant de se barré en courant, le salop !

Là, une voiture d’auto ecole est devant moi, mais la route est à sens unique alors impossible de la doubler.

Putain, mais ils ont tous décidé de me faire chier ou quoi ?! 

J’arrive sain et sauf trois quarts d’heure plus tard sans avoir tuer qui que ce soit, malheureusement ou heureusement pour moi. 

“ Bonsoir Malick, ça va ?” m’accueil Fatou.

Je la salue à mon tour et elle m’indique que la bouffe sera prête d’ici peu et qu’en attendant, je peux rejoindre Mike dans sa salle de jeu.

Ouai, il a une putain de salle de jeu avec un baby foot, une table de ping pong et un grand écran plasma qui est très souvent témoins de nos parties de playStation.

“ Ah t’es arrivé tête de pastèque ? Prends une manette et vient, on va faire un match ” me dit Mike en me tchequant.

“ T’en a pas marre que j’te défonce à chaque match ?” 

Mike perd toujours face à moi, mais il n’a visiblement toujours pas compris la leçon.

“ Tu va voir, c’que tu va voir, ce soir je gagne. On pari 100 euros”.

“Vasy” 

Je m’installe, choisis mon équipe et le match débute.

Le match est serré et il ne reste que quelques minutes de jeu.

J’suis pas en forme ce soir, ça s’voit car en principe j’ai toujours au moins 2 points d’avance sur Mike.

Mon téléphone, qui est posé sur la table près de moi vibre, je lorgne un peu sur l’écran et voit apparaitre le nom de Faby, elle m’a envoyé un sms.

“ Et BUUUUUUUUT !” Crie Mike.

Merde, cet abruti vient de mettre un but, 2 minutes avant la fin du match.

Mais je n’ai pas dit mon dernier mot.

“ Raboule mon billet de 100 Sidibé “ Crie Mike en dansant sa victoire.

Je l’ignore royalement et lis le sms de Faby.

“ La chambre est magnifique, merci, sans toi je n’aurais pas pu la monter. Bonne soirée”

Je balance mon telephone sur la canapé.

J’ai pas envie de lui répondre, elle doit être en train de s’amuser je ne sais ou, avec je ne sais qui et dans je ne sais quelle petite tenue sexy pour le plus grand bonheur d’un salaud qui doit être en train de la mater, peut-être même, la tripoter !

Mike vient se placer devant moi , il danse toujours et me nargue. “ Alors, qui c’est qui à gagné ? Allez avoue le au moins et je renonce aux 100 euros”. 

Je l’ignore toujours.

Je déteste perdre et il le sait, qu’il s’agisse d’un match de playStation, ou de ma femme. Je l’avoue, je suis un très mauvais perdant.

“Venez manger les garçons” , nous appel Fatou.

On s’installe et elle nous sert avant de se joindre à nous.

Je participe à peine à leur conversion et picore dans mon assiette. 

Pas faim, et pas d’humeur.

Je pense à Faby dans les bras du mec de la RAV4 et j’ai envie de tout casser. Ça me sappe le moral et en vrai je ne peux rien faire! 

“ Tu veux manger autre chose Malick, tu n’aimes pas le tchep ?” Me demande Fatou

"Désolé ma belle, j’ai pas tres faim, mais c’est super bon je t’assure”

Mike et moi nous sommes sur le balcon en train de fumer.

“ Bon vasy raconte ! “ me dit mon pote d’un coup, alors qu’on parlait de voiture à la base.

“ Hein ?” Je lui demande, ne comprenant pas de quoi il parle;

“ Y’a un truc qui te tracasse, j’te connait comme ma poche. T’es pas en forme ça s’voit mon gars” 

Je viens de tirer sur ma cigarette, alors j’expire pour libérer la fumée, avant d’écraser mon mégot dans le cendrier.

“ Faby” je lâche simplement.

“ Humm, vous vous êtes encore prie la tête?” 

“Nan justement, elle se comporte avec trop d’indifférence à mon égard. Elle est courtoise mais c’est tout, elle me considère tellement plus qu’elle a même pas le temps de s’prendre la tête avec moi. J’suis le père de ses gosses, c’est tout on dirait qu’elle me voit pas plus que ça. Elle a un nouveau mec j’crois, la dernière fois il est venu la chercher devant moi et ce soir elle m’a dit qu’elle devait sortir. J’aurais dû lui interdire maintenant que j’y pense. Elle porte mes enfants et j’ai pas envie qu’elle les trimballent n’importe où. Quand elle aura accouché elle pourra aller se trimballer avec qui elle veut, quand elle veut “

Mike semble réfléchir quelques minutes, avant de me répondre.

“ Humm donc tu lui repproche le fait de ne pas créer d’embrouilles et de vivre sa vie tranquillement si j’ai bien compris ?”

“Laisse tomber t’a rien compris toi ! “ je dit, vexé par ses propos.

“Bah aide moi à comprendre alors ? Par ce que je t’avoue que je saisie pas c’est quoi le problème. T’a demandé le divorce, elle accepte et refait sa vie mais t’es pas content “.

“ T’es bien placé pour me juger toi qui collectionne les meufs comme des slips “ 

“ Sauf qu’on parle de toi la. Désolé  mais si tu voulais te faire caresser dans l’sens du poil t’a frappé à la mauvaise porte mon gars !” 

“ T’a raison, salam” je dis en me dirigeant pour sortir du balcon et de chez lui par la suite.

Il me suit en criant.

“ Serieux j’comprend pas ta reaction, t’agis comme un cretin ! Arrête de faire l’égoïste pour une fois ça t’fera pas de mal “

Il commence à m’énerver. 

Je serre les poings.

“ Ferme ta gueule Monsieur Parfait” je lui repond quand Fatou débarque dans le séjour.

“Euh il s’passe quoi ici ? J’ai rater un épisode là ?” Demande t-elle.

“ Nan j’me casse. Merci encore pour le repas c’etait delicieux”

“ Mais n’importe quoi, tu va pas partir comme ça ! Arrêtez de faire les ados crisés, vous etes des adultes quand même! ” nous gronde Fatou.

“Laisse le partir Fatou, ce mec est un débile, doublé d’un connard égocentrique ” 

“ Ouai t’as raison l’Abbé Pierre ! J’sais pas quelle charme tu trouve à ce cretin” je demande à fatou en désignant Mike de la tête.

“ Dit- il alors que le mec est en plein divorce à cause d’une histoire stupide de fausse paternité adulterine “ répond Mike du tac au tac.

Touché !

 Mes nerfs sont tendus.

Si dans la minute qui suit je n’ai pas quitté les lieux, je risque de finir ma vie sous écrou pour meurtre avec préméditation. 

Je me baisse et lace mes baskets, puis quand je me retourne pour me diriger vers la porte, je vois Fatou en revenir et glisser quelque chose dans son soutien.

Le temps que je comprenne qu’elle vient simplement de verrouiller la porte pour m’empêcher de m’en aller, elle est deja dans sa chambre.

Je l’entend s’y enfermer avant de crier à travers la porte “ Malick tu ne bougera pas d’ici tant que vous n’aurez pas réglé vos problèmes! “ 

Et merde ! 

Mike me dévisage, avant d’aller se terrer dans le balcon.

Je réfléchis à un moyen de quitter cette appartement, mais je ne trouve rien !

Nous sommes au cinquième étage alors je vais éviter de sauter par la fenêtre et faire le Yamakassi d’un soir, étant donné que je tiens à ma vie. 

Résigné, je m’affale sur le canapé et allume la TV.

J’ai envie d’aller fumer mais y’a l’autre con dans le balcon.

Je mets BeIn sport. Y’a un match de basket.

J’aime pas le basket, mon truc à moi c’est le foot.

Mais je m’en fou, t’façon, je regarde pas vraiment.

Je suis sur le point de m’assoupir, quand Mike sort enfin de sa cachette.

Il traverse le salon et va dans la cuisine. Je le vois ouvrir le frigo, puis ouvrir le placard ou il range ses verres.

Il revient vers moi, alors je reporte mon attention sur l’ecran de TV.

À ma grande surprise, il vient s’installer en face de moi, une bouteille de Guiness à la main, alors qu’il me tend une canette de Redbull et un verre.

Sans un mot, j’attrape cette canette en guise d’armistice, je l’ouvre et en avale la moitié d’une traite, en, buvant au goulot. 

“ J’sais qu’au Mali c’est souvent la sécheresse, mais t’étouffe pas non plus” 

“Absence de rire Mike” 

Silence. 

Nous éclatons de rire. 

C’est bon, vous pouvez agiter le drapeaux blanc de la paix.

“ Désolé man, j’voulais pas te blesser” s’excuse Mike.

“ Je pas été très tendre non plus” 

On se tchèque.

“Inna aussi m’a dit que j’suis égoïste” je lâche.

“ J’veux pas t’enfoncer mais pour le coup, c’est vrai” 

“ Ouai bah peut-être . Mais c’est ma femme man, j’regrette, j’aurais dû vous écouter et pas demander le divorce. Mais voilà, j’ai pas envie qu’elle me zappe et passe à autre chose, elle m’appartiens quand même et je refuse qu’un autre homme entre dans sa vie” 

“ Ouai, normal !”

Je reporte ma canette à ma bouche et m’abreuve de cette boisson chimique censée donner des “ailes” selon le slogan dans la pub.

“ T’as encore tes chances man, bouge toi pendant qu’il est encore temps “ dit Mike en me faisant sortir de mes pensées.

“ Bah là elle en a rien à battre de ma tronche ! “

“ Ouai bah magne toi l’cul alors. Et tu lui a dit ou fait comprendre que tu voulais revenir avec elle ?”

Je me stop net. Je viens de réaliser que non, pas du tout ! 

Devant mon mutisme, Mike éclate de rire. 

“T’es vraiment un debile Sidibé ! Au lieu de faire l’homme des cavernes et taper des crises de jalousie, sort lui le grand jeu, des fleurs, du chocolat, invite la à sortir. Impose toi dans sa vie, ne lui laisse pas le choix. Tu connait l’adage, qui s’absente fini par se faire oublier”

“ Ouai, mais oublie pas qu’on parle de la tigresse là, c’est une dure à cuire !”

“ Bah montre toi plus tenace qu’elle, ne baisse pas les bras. Mais attention, ne fait pas non plus le relou, faut aussi te faire desirer parfois, la rendre jalouse, la titiller pour réveiller ses sentiments, même si je doute qu’ils aient disparus” 

«  T’as raison mec ! Faut que j’récupère la femme de ma vie » 

Je ressort de chez Mike, tout sourire.

Je vais re séduire ma femme, parole de Malick Sidibé !