Claudia tombe malade
Write by Yanolebon
Après la fête des ignames et l’examen blanc, Claudia tomba malade. Elle avait de la fièvre et mal à la tête. Elle était très fatiguée et, toute la journée, était clouée au lit. Elle n’arrivait pas à manger. Son papa et sa maman s’inquiétaient. Aboua, le père de Claudia, lui apporta une infusion de Kinkéliba.
— Papa Aboua : Bois ma fille, fais un effort. C’est bien amer, c’est ce que nous buvions quand nous tombions malades. Claudia fit assez d’effort mais n’arrivait pas à boire le médicament. Son père insista :
— Aboua : Fais-moi plaisir !
— Claudia : Je veux bien père ! C’est très amer et je ne peux pas ; je n’arrive même pas à avaler une petite gorgée. Tata Amélia, arrivant à son tour, faisait des va-et-vient dans la case.
— Tata Amélia : Il a un dispensaire dans le village. Nous pouvons accompagner notre fille là-bas.
— Papa Aboua : Tu parles de dispensaire ! Tu oublies qu’il n’y a plus de médicaments dans ce dispensaire ! On y trouve que des ordonnances! Il faut avoir assez d’argent pour payer les médicaments. Assez d’argent !
— Tata Amélia : Hé ! Mon cher mari, nous avons eu de l’argent pour la fête. N’aurions-nous pas l’argent nécessaire pour payer les médicaments afin de soulager notre fille ? Pendant cette dispute, Claudie arrive à la maison de Claudia.
— Claudie : Bonjour papa, bonjour maman ! Comment va Claudia ! Puis-je la voir ?
— Tata Amélia : Bien sûr que oui ! Elle est couchée dans son lit. Entre donc, ma fille ! Claudie entre et voit sa meilleure amie couchée et très fatiguée. Son corps est chaud.
— Claudie : Bonjour ma copine ! J’ai vu l’infirmier du village. Je l’ai informé de ton état de santé. Après mon explication, il m’a dit qu’il allait s’occuper de toi ; il va te soigner. Il nous attend. Nous pouvons y aller si tu peux marcher.
— Tata Amélia : L’infirmier veut nous aider ? Dans ce cas, je vais avec vous. Elle fera un effort et nous irons de ce pas le voir. Hé ! Merci ma fille. Tu as fait cela pour ta sœur ? C’est très bien. Je vous accompagne. — Claudie : Nous pouvons y aller seules, tata !
— Tata Amélia : Vous autres enfants, vous pensez que vous avez
grandi ! Allons ! Je vous accompagne !
Elles arrivèrent au dispensaire et furent accueillies par l’infirmier
qui les attendait. Claudia fut admise à l’infirmerie et soignée par
l’infirmier, à la grande satisfaction de tous.
Après quelques jours de repos, elle reprit le chemin de l’école, à
la grande joie de sa meilleure amie Claudie.
La maladie de Claudia passée, les deux amies reprirent le chemin de l’école et ne manquèrent guère leur moment préféré : les jeux. Elles étaient heureuses et cela se voyait, se lisait dans leurs regards. Les jeux divers et les jeux de mots les motivaient à tel point qu’elles associaient leurs camarades et amis d’école à venir jouer.
– Au voleur et au gendarme…
– Au renard qui passe !
– Jeux divers, jeux de mots.
– Dans la mare… Sur la rive ! Elles s’introduisaient dans le cercle des amies de classe. Tantôt c’était une montée qu’elles firent d’une poussée vers la colline du village ; tantôt, subitement, elles débarquaient aux champs, à la rivière… Elles ne se quittaient jamais. Assises au bord de la rivière, elles s’interrogeaient souvent.
— Claudie : Que feras-tu après tes études ?
— Claudia : Moi, je serai un grand ingénieur des travaux publics. Et toi Claudie ?
— Claudie : Je ferai le même boulot que toi ! As-tu oublié nos vœux ?
— Claudia : Je savais que tu ne tomberais pas dans mon piège.
Les deux enfants envisageaient leur vie commune et leur mode de
vie hors du village. Elles imaginaient un avenir radieux, calculaient
le temps, les jours qui les séparaient du grand jour de l’examen
d’entrée en 6e. L’examen qui arrivait à grands pas les préoccupait.
Elles imaginaient ce jour de l’examen et elles se demandaient le comportement qu’elles adopteraient. Elles ne seraient pas dans la même salle c’était bien dommage !
— Claudie : La Lune ne peut-elle pas nous réunir dans la même salle ?
— Claudia : As-tu peur Claudie ? Nous retrouver dans la même
salle le jour de l’examen est impossible. Ça serait un vrai miracle !
Nous serons dans la même école non pas dans la même salle
d’examen. C’est suffisant, Claudie !