Claudie rend visite à Yves

Write by Yanolebon

   Après avoir pris congé de sa sœur amie Claudia, Claudie s’était rendue chez Yves-Roland pour en savoir davantage. Elle arriva et sonna à la porte. Yves-Roland vint ouvrir et, très surpris, s’exclama : « Ah, ah ! Claudie ! Quelle surprise ! Entre donc s’il te plaît. » 

   Claudie entre et s’assoit au salon. Après les accolades d’usage, Yves lui apporte à boire. Les salutations d’usage terminées, elle vint aux nouvelles. Claudie feignait ne pas être au courant de la dispute entre Yves et Claudia :

Claudie : Je suis venue vous rendre visite à Claudia et à toi. Après un long moment de silence, Yves lui répond après un long soupir : 

 Yves-Roland : J’essaye, depuis hier, de comprendre le comportement de ta sœur Claudia, mais je ne comprends rien. Je ne supporte pas la douleur de notre séparation, Claudie ! Elle m’a quitté depuis hier. Ta sœur m’a quitté ! 

 Claudie : Pourquoi ? Comment elle a pu te quitter ? Dis-moi ce qui s’est passé ? 

 Yves-Roland : Claudia était devenue très exigeante, très agitée et très nerveuse ces derniers temps. Pour un oui ou pour un non, elle se mettait en colère. Je ne comprenais plus rien. Elle ne cessait de m’accuser de tous les maux. Elle me menaçait à longueur de journée. Elle disait que j’étais un aventurier sans lendemain, un bon à rien. Tu entends Claudie ! 

 Claudia : Est-ce vrai que tu la négligeais ?

Yves-Roland : Jamais! C’est elle qui me négligeait. Son boulot passait avant tout, avant moi. Elle pouvait rester très tard au boulot et je m’en accommodais. Je ne sais pas ce qu’elle fait de son argent. J’étais toujours le seul à m’occuper de tout à la maison. La plus petite boîte d’allumettes, c’est moi qui l’achetais. Tu m’entends, c’est moi qui l’achetais. Elle trouve maintenant que le budget mensuel de la maison est insuffisant. Je donne 450 000 FCFA par mois qu’elle trouve insuffisants. 

 Claudia : Tu dis 450 000 FCFA qu’elle trouve insuffisants ? Dis-moi, vous avez aussi un compte commun à vous deux ? Vous épargnez pour vos besoins, c’est-à-dire pour construire votre avenir, voire vos projets ? Vous êtes des intellectuels tout de même et des financiers en plus. Vous savez faire un budget quand même ! 

 Yves-Roland : C’est exact ce que tu me dis là. La réalité c’est que nous ne le faisons pas et nous n’avons rien en commun. 

 Claudie : Ce n’est pas vrai ça ! À vous voir ensemble et à vous entendre, on a mal au cœur. Vous vous aimez, alors pourquoi donc ? Pourquoi vous vous comportez ainsi ? 

 Yves-Roland : Il est vrai que nous nous aimons. Mais je ne sais pas ce qui nous arrive ces derniers temps. Claudia a changé radicalement de comportement ces jours-ci. Elle ne peut plus me sentir. 

 Claudie : Je te comprends. Il faut te calmer. Ce n’est qu’une crise de jalousie. Tu verras, c’est passager cette crise. Cela arrive dans tous les ménages. 

 Yves-Roland : C’est insupportable ce qui m’arrive. Je n’ai pas dormi de toute la nuit. 

 Claudie : Arrête Yves, tu n’es pas un enfant. Ça passera, tu verras. Tu n’as encore rien mangé je vois. Je vais te préparer une de ces soupes pour te remonter le moral. 

 Yves-Roland : Merci Claudie. Je n’ai pas faim.

 Claudie : Ne dis pas ça ! Tu dois manger un peu pour avoir la force de surmonter ton chagrin. L’amour brûle mon cher Yves. Écoute, ne sois pas triste ! 

   Après ces mots, Claudie entra dans la cuisine et prépara une bonne soupe à Yves qu’elle déposa sur la table. Elle est arrivée à convaincre Yves de souper. 

  Claudie retourna chez elle, satisfaite d’avoir accompli son devoir, et appela immédiatement Claudia pour lui rendre compte. 

 Claudie : Allô Claudia ! Je l’ai vu ton homme. Oui, j’ai vu Yves, tout triste, à la maison. Il cherchait désespérément où te trouver. Tu as réussi ton coup et tiens bon ! Il va craquer d’ici peu, il va changer tu verras. Tu ne dois pas céder, tu as déjà gagné. 

  Le lendemain Yves appela Claudie pour la remercier. 

 Yves-Roland : Allô ! Allô ! Oui, bonjour Claudie ! Oui, c’est Yves.

  Claudie : Ça va chez toi ? 

 Yves-Roland : Ah bien ! Dieu merci ! J’ai pu dormir… Écoute Claudie, je t’appelle pour te remercier de ta visite et tes mots de réconfort qui me sont allés droit au cœur. Merci beaucoup. Ta soupe m’a permis de bien dormir. Merci pour tout. Je pense toujours à ta sœur qui, depuis, ne m’a pas appelé. J’espère que tu l’as vue. J’ai bien compris la leçon. Passe me voir à la maison, il faut qu’on en parle. Au revoir Claudie et gros bisou à toi… Allô ! Allô ! J’oubliais : je laisserai la clé de l’appartement au gardien au cas où je serai en retard pour rentrer à la maison.

Tout ce qui brille n'est pas de l'or, le plan de Claudie se déroule à merveille.

Claudie, avant d’aller chez Yves, passa au supermarché afin de faire des emplettes pour un dîner en tête en tête. Elle arrive très tôt chez Yves, occupe la cuisine et prépara un spécial dîner dont elle avait le secret. Yves arrivera à son tour et l’odeur de la cuisine lui fait venir l’eau à la bouche.

Claudie vint accueillir Yves qui, en la voyant se déhancher et superbement habillée, fut saisi d’un sentiment de joie.

Yves-Roland : Quel accueil me réservez-vous chez moi, ma chère Madame, et quelle odeur appétissante ! C’est merveilleux tout ça ! Que vous êtes ravissante Claudie.

Ce compliment de la part d’Yves avait provoqué une étincelle dans ses yeux, bien vite perçue par Claudie, en un mot effacé. 

 Claudie : Merci pour les compliments. Le dîner est à toi, il est déjà prêt. 

 Yves-Roland : À moi ce dîner ? Hum, ça sent bon ! Un instant, le temps de me changer et je suis là.

Peu de temps après Yves arrivera au salon légèrement habillé, laissant apparaître sa poitrine velue. Le dîner en tête à tête commença par un léger apéritif. Le dîner paraissait très intime. Claudie avait sa manière de provoquer Yves de ses yeux pétillants. La couleur bleue de ses yeux était attirante. Le sourire aux coins de ses lèvres avait suscité une folle envie chez Yves.

Claudie était provocatrice à souhait. À quel jeu jouait-elle ? Voulait-elle séduire Yves ? Pour quelle raison ? 

Yves se leva de table mit une musique douce et légère pour calmer son envie de succomber au charme de Claudie. Mais le couple ne résista pas à la tentation. Ils se regardèrent, se dévisagèrent, se sourirent. Ils évitèrent pendant le dîner de parler de Claudia. La tentation fut grande, intense et forte. Ils ne purent pas résister. En fin de compte, ils succombèrent. Sortis de table, Claudie était ivre, Yves également. Ils se mirent à danser et la tentation fut grande et plus folle. Claudie, dans son ivresse, fit un effort pour se retirer.

Claudie : Il se fait tard M. Yves, je dois rentrer maintenant. 

Yves-Roland : C’est juste, mais tu m’as été d’un grand réconfort ce soir. Si tu me quittes, la solitude envahira encore cette maison. Je te demande de rester. Tu peux passer la nuit dans la chambre d’amis. J’ai encore besoin de toi. Nous pouvons nous parler jusqu’à l’aube. 

 Claudie : C’est bon comme ça ! Ce n’est pas prudent de rester aussi tard auprès d’un si charmant garçon. 

 Yves-Roland : Vous laisserez-vous prendre par moi ? Par le charme d’un garçon qui va bientôt mourir de solitude ? Vous voulez partir ? Ce serait un crime de ne pas porter assistance à une personne en danger.

  Claudie : C’est compris Yves, arrête, je reste.

Ils passèrent toute la nuit ensemble. Claudie n’arrivait pas à comprendre ce qui lui arrivait, Yves non plus. Ils s’étaient attirés, ils s’étaient regardés, ils ne pouvaient plus rien. 

Tout alla très vite ce soir-là, puis les jours suivants. Yves et Claudie menèrent une vie amoureuse à l’insu de Claudia. Le premier jour fut comme un jeu de cache-cache qui se passait entre les deux amoureux. Les jours suivants furent plus intenses, plus chauds, et Claudia ne se douta de rien.


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