CONFRONTATION

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CHAPITRE XI : CONFRONTATION 

Sa révélation les laissèrent tous dans un profond mutisme. Madame Glanmabou se rassit. Dodji quant à lui, alla s’asseoir également et se prit la tête entre les mains. Ne pouvant plus de ce long silence duquel ils étaient tous décidés à ne pas sortir, Donan le rompit.

 -Quelqu’un va-t-il m’expliquer finalement ce qui se passe ? Que représente MK SA pour nous ? 

 - Ah quoi bon ! Lui lança sa belle mère méprisante. Laisse les adultes s’occuper de leurs affaires !

 -Ne recommence pas maman ! Je t’ai déjà dit à mainte reprise de respecter ma femme.

 -Je suis capable de me défendre Dodji. Et je n’ai plus l’intention de me laisser faire.

 -La nouvelle loi te donne des ailes à ce que je vois.

 -Donan doit être le cadet de tes soucis maintenant maman ! 

-Je sais ! C’est juste que ça me sort par les yeux de voir cette arriviste à la tête de ta société.

 -C’est la société de mon mari, ne vous en déplaise madame ! Vous êtes si je ne me trompe, aussi à la tête de celle du vôtre n’est ce pas ? 

Madame Gnlanmabou bondit de son fauteuil prêt à lui en coller une. 

-Je vais t’ôter toute envie d’insolence en ma présence ; effrontée ! 

-Assez ! ordonna Mr Gnlanmabou. Nous avons un bien plus grave problème ! Et c’est toi qui dirige la société je te le rappelle ! 

Madame Gnlanmabou et Donan restèrent encore debout un moment à s’affronter du regard. Donan rompit en premier ce duel silencieux et alla s’asseoir. Mr Gnlanmabou reprit en s’adressant à Donan.

 -MK SA est notre principal fournisseur de fruits tropicaux. Non seulement le mien, mais il est leader sur le marché en matière de quantité et de qualité. Sans lui, on n’aura pas accès à la matière première pour nos jus et fruits séchés. Et si on ne produit pas, on ne pourra pas non plus fournir nos clients et ce dans les délais prévus dans les contrats. C’est la faillite assurée ! Donan n’eut pour toute réponse qu’un long soupir plaintif. Karl les tenait c’était certain. Il va quand même falloir qu’ils se défendent, se dit ‘elle en poussa un autre soupir. Ils n’allaient quand même pas se laisser mener comme de dociles agneaux à l’abattoir !

 -Non ! Tout n’est pas perdu ! Scanda t’elle en se levant.. Nous avons toujours les petits producteurs. Nous pourrons négocier leur production.

 -Leur production à eux tous réunis n’atteint pas la moitié de ce dont nous avons besoin, sans compter qu’ils approvisionnent déjà notre principal concurrent, répondit Mr Gnlanmabou. 

-On peut toujours leur proposer plus, ajouta Donan.

 -S’ils sont sous contrat, ce dont je suis sûr, ils n’accepteront pas. 

- Mais qu’en est’ il du nôtre alors avec MK SA ? demanda alors Mme Gnlanmabou se mêlant à la conversation. On est bien sous contrat avec lui n’est ce pas ? Il ne peut quand même pas le résilier du jour au lendemain sans s’inquiéter ? 

- Si, répondit Mr Gnlanmabou. A côté de sa société, nous sommes de menus fretins. Il peut nous écraser sans représailles car il a tout le pouvoir pour ça. Mais de toute façon, le contrat en vigueur a expiré il y a deux semaines. En principe, il est renouvelé automatiquement s’il n’y a pas de nouvelles conditions. Mais ils nous avaient notifié qu’ils voulaient négocier de nouvelles conditions. On devait se rencontrer la semaine prochaine avec nos équipes respectives. Cela ne m’a pas trop inquiété parce que ce n’est pas la première fois. Mais là, je me rends compte qu’il a vraiment tout calculé ! Et si tu passais plus de temps à diriger la société comme tu le devrais, qu’à licencier les employés pour des peccadilles, tu le saurais. Tu es à la tête de l’entreprise et je continue de me charger de tout ! Bon sang !

 -Cela ne veut pas dire que je n’ai pas à cœur la réussite de l’entreprise ! Je fais de mon mieux. Je ne suis juste pas faite pour les affaires. Ça fait trop sérieux et trop de tracas pour moi. Mais ce n’est pas comme si j’avais le choix ! Je suis une victime de la nouvelle loi !

 -Il n’y a que toi pour te considérer comme victime de cette loi maman, dit enfin Dodji. C’est nous les hommes qui en sommes victimes. Mais revenons à notre problème. Il y a un dernier détail et pas des moindres que vous ne connaissez pas encore. Il lança machinalement un coup d’œil à Donan.

 -Quoi encore ? demanda son père.

 -Sènan s’appelle maintenant Karl Mensah. Mensah comme le royaume Mensah ! Il en est le prince héritier.

 -Mais….. Mais comment est-ce possible ? demanda son père surpris. Tu veux dire que c’est par le roi de Mensah qu’il a été adopté ? 

-Oui papa. Sa mère est l’épouse du roi. Je dois plutôt dire était, car elle est décédée récemment.

 -Quoi ? Sa mère ? Tu dois te tromper ! Sa mère que j’ai fait bannir de ce royaume ? 

-Oui ! Celle là même. Maman et toi vous avez été cruel avec cette femme. La fistule obstétricale n’est en rien une malédiction des ancêtres à cause de prétendus péchés. Elle a eu cette maladie à cause de toi papa. Tu l’as épousé trop jeune. Son corps n’était pas prêt. Elle a payé ce prix pour te donner un fils.

 -J’étais aussi jeune mais je n’ai pas eu ce problème, lança sa mère. Parce que je n’avais rien à me reprocher. Mon enfant était bien celui de mon mari.

 -Tu as juste eu de la chance maman. Juste de la chance. Et je ne vais pas vous faire un procès pour cela. Karl est déjà là pour ça….. Mais un repenti sincère de votre part peut peut-être le toucher…. Bref, sa mère a aussi eu finalement de la chance. Elle a été trouvée par des gens biens qui ont pris en charge sa maladie et l’ont aidé à se rétablir et à retrouver sa dignité. Et c’est par ces gens qu’elle a rencontré aussi le roi de Mensah qui l’a épousé.

 Poussant un profond soupir Mr Gnlanmabou s’avachit dans le fauteuil, les yeux hagards. Il semblait avoir vieilli de dix ans depuis la visite de Karl. 

-Qui qu’il soit, qu’il aille au diable ! s’emporta Mme Gnlanmabou. On n’a pas peur de lui ! 

-Tu veux t’en convaincre ou tu en es sûre maman. Mais je pense que tu le devrais. Et tu devrais aussi montrer un peu de repenti pour tes mauvaises actions. 

-Je n’ai rien à me reprocher, s’entêta cette dernière.

 -Ok ! Nous, nous allons y aller. Tenez nous au courant de la suite. On en fera de même si on a du nouveau. Ils prirent ainsi congé d’eux, laissant Mr Gnlanmabou à son désarroi et sa femme à son entêtement. 

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Sur le chemin du retour, ils passèrent chez Dinan la sœur de Donan pour prendre leurs deux filles. Pendant que Dodji et son beau frère discutaient au salon, Donan fit le récit des derniers évènements à sa sœur.

 -Eh bien ! Bien de choses se sont passées en l’espace de quelques jours seulement ma chérie ! Et toi quel est réellement ton état d’esprit ? As-tu renoncé définitivement à ta revanche ? 

-J’ai fait une trêve, je n’ai plus la force de me battre avec lui pour le moment. Devant l’adversité, on se rend compte de certaines priorités Dinan. Il est ma famille, le père de mes filles. Je ne peux pas m’allier à Karl pour le détruire. Que dirai-je alors à mes filles. En dépit de son attitude passée avec moi, il a toujours été un bon père et elles l’adorent. Comment pourrais-je causer sa perte et regarder mes filles en face. Je suis confuse. Je l’aime, mais je lui en veux ; je veux toujours le punir pour tout ce qu’il m’a fait, mais je me sens loyale envers lui ; je veux bien tout oublier et être heureuse avec lui mais pour le moment je n’y arrive pas encore.

 -Je te comprends ma chérie. N’importe qui à ta place serait aussi confus. Mais c’est normal d’être loyale envers ton mari. C’est ton devoir. Après le conflit avec Karl tu verras mieux dans tes sentiments…. Et lui ? Que ressens-tu pour lui ? 

Donan la regarda perplexe.

 -Rien Dinan ! Absolument rien ! Je le comprends, je comprends son ressentiment envers les miens, Mais j’aime toujours mon mari. 

 Sa sœur la fixa un moment comme pour la sonder et dit finalement. -Ok, c’est mieux ainsi, ma chérie. Cela ne ferait que compliquer plus la situation. Qu’allez-vous faire maintenant face à la guerre qu’il vient de vous déclarer ?

 -hum ….. Je n’en ai encore aucune idée hein ! Face à un ennemi aussi puissant que pouvons-nous faire Dinan ? Je continue d’y réfléchir en tout cas. Mais j’espère sincèrement qu’il comprendra que dans cette histoire Dodji aussi n’est qu’une victime et qu’il n’a pas à payer pour les fautes de ses parents.

 -Je l’espère aussi ma chérie. Si tu a besoin de quoi que ce soit, tu m’appelles ; d’accord ? même si c’est juste pour parler. Ok ? 

Donan acquiesça de la tête, un léger sourire aux lèvres.

 -Allons prendre les filles maintenant ; lança sa sœur en se levant. Elles dorment depuis deux bonnes heures déjà. Aussitôt après le dîner, je les ai envoyés au lit. Nos hommes doivent se demander ce qu’on fabrique depuis. Donan pouffa et suivi sa sœur.

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La revanche de Donan