REPRESAILLES
Write by Clay story
CHAPITRE
XII : REPRESAILLES (1ère partie)
Accoudée au balcon, les cheveux au vent
dans cette robe légère que le vent soulevait en dévoilant la naissance de ses
cuisses, Donan incarnait en ce moment le symbole de la féminité, pensa Dodji.
Déjà plusieurs minutes qu’il ne se lassait de la contempler à travers les
persiennes du
salon.
Ils avaient passés les soixante derniers
jours sur un petit nuage. Donan semblait ne plus lui en vouloir. Ils s’étaient
beaucoup rapprochés, même si quelques fois, il la sentait distante, un peu
comme si elle n’était pas vraiment là.
Même la menace de Karl qui planait sur
eux semblait s’estomper. Personne n’avait plus eu de ses nouvelles depuis ces
fameuses retrouvailles chez ses parents. Avait ‘il finalement renoncé à s’en
prendre à eux ? Nul ne saurait le dire. Certes, il n’avait pas renouvelé
le contrat avec la société de son père et ce dernier était plus que jamais aux
abois. Son usine était fermée faute de disponibilité de matière première. Il avait
quand même essayé de trouver d’autres fournisseurs, mais aucun producteur n’était
apparemment disposé à lui fournir sa récolte. Apparemment Karl avait pris soin
de lui fermer toutes les portes avant de disparaître. Il risquait d’être très
bientôt en rupture de stock.
Pour cela, Dodji était convaincu que
malgré ce long silence, il finirait certainement par s’en prendre aussi à lui.
Ce n’était qu’une question de temps. Karl était trop remonté, trop blessé pour
laisser tomber. Il préparait sûrement la prochaine étape ou avait peut être eu
un imprévu ; mais il n’avait certainement pas renoncé.
Personnellement, il aurait vraiment aimé
se rapprocher de ce frère qu’il connaissait si peu, mais qui était le seul
qu’il avait. Il avait même contacté deux fois ses bureaux dans l’espoir d’un
tête à tête sans succès. Il était tombé la première fois sur un assistant et la
seconde sur l’assistant d’un assistant et à chaque fois on lui avait servi la
même réponse : « Mr Mensah n’est pas joignable pour le moment, veuillez rappeler plus
tard ». Même le numéro avec lequel il communiquait avec Donan ne marchait
plus.
Il n’avait plus d’autre choix que
d’attendre qu’il se manifeste à nouveau….
Or le temps, c’était ce qui lui manquait
de moins en moins. Les premiers signes de sa tumeur commençaient à se
manifester. Toute cette semaine il avait eu par intermittence d’horribles maux
de tête. Ce n’était pas encore critique mais bientôt Donan commencerait à se
douter de quelque chose. Il ferait tout pour qu’elle n’en sache rien jusqu’à la
fin. Comment pouvait ‘il lui avouer qu’il était irrémédiablement condamné,
alors qu’ils venaient à peine de se retrouver ? Ce serait trop cruel pour
elle. Au nom de quoi lui imposerait ‘il un sacrifice de long mois d’agonie à
ses chevets ? Non ! Quand il ne serait plus possible de lui cacher
son état, il s’en irait, il y mettrait un terme purement et simplement. Elle
souffrirait certes, mais puisqu’il ne serait plus là, elle l’oublierait plus
vite.
Il allait mettre ses affaires en ordre
au plus tôt. Et pour cela, il lui fallait impérativement discuter avec Karl. Il
était hors de question qu’il laisse Donan et ses filles dans le dénuement.
Les pas de Donan entrant dans la pièce
le tirèrent de ses pensées. Elle paraissait soucieuse.
-Karl a enfin frappé ; je suis sûre
que c’est lui.
-Qu’a-t-il fait ? lui demanda-t-il
en se levant.
-L’avocate de l’entreprise vient de m’appeler.
Sèmè_Invest veut se retirer du projet du complexe résidentiel et être remboursé !
-Quoi ? Mais c’est le principal
investisseur ! C’est absurde ! Ils ne peuvent pas ! On en est
déjà à 70% d’exécution. Pour quel motif ?
-Non respect des termes du contrat !
-Mais, on n’a enfreint aucune clause du
contrat !
-Si, le retard accusé dans l’exécution !
Ils disent qu’à l’heure actuelle, on devait être à 85% du taux d’exécution
selon l’accord signé.
-Mais ce retard est indépendant de notre
volonté et je me suis personnellement expliqué là- dessus avec leur directeur l’année
passée à propos de cela. Il m’a rassuré qu’il comprenait. Il ne peut tout de
même pas revenir sur sa parole !
-Maître Dossou dit, qu’ils affirment n’être
au courant de rien et qu’ils n’ont jamais été informés des raisons d’un tel
retard.
-Quoi ? J’appelle moi-même leur
directeur de suite.
Il prit sont téléphone et composa le numéro
personnel du directeur de Sèmè Invest, mais il ne décrocha pas. Il le refit
plusieurs fois sans réponse.
Il se rassit et Donan fît de même. Après
un court silence il murmura d’une voix à peine audible.
-S’ils se retirent c’est la faillite
Donan !
Il continua en élevant un peu plus la
voix.
-Toutes nos économies et la vente de
tous nos biens ne suffiront pas à l’étape actuelle du projet à les rembourser
et rembourser en plus la Banque ! La Banque saisira d’ailleurs tous nos
biens dès qu’elle sera au courant.
Donan acquiesça de la tête.
-Je m’en rends bien compte. Je suis sûre
que Karl est derrière tout cela. Rien ne présageait cela et le projet évolue
bien. C’est une affaire très rentable. Ils n’ont aucune raison de se retirer si
ce n’est celle de nous nuire. Karl et le directeur de Sèmè_Invest se
connaissent forcément !
Je vais rencontrer maître Dossou au
bureau de suite afin de convenir d’une stratégie à adopter.
-Je t’accompagne ! dit’il en se
levant
-Mais… ;
-Pas de mais, s’il te plait Donan !
Tu as besoin de moi. Ce n’est pas négociable !
-Je sais que j’ai besoin de toi sur ce
coup là. Mais tu n’es plus censé aller au bureau et encore moins parler affaire !
Du moins devant des tiers, je te rappelle ! La reine a des espions partout !
-Au diable la reine ! Quel est son
problème si j’accompagne ma femme au bureau ?
- Bon, calme-toi ! Le mieux c’est
de faire venir maître Dossou ici. Je l’appelle !
-A vos ordres madame ! dit ‘il
grognon en se rasseyant.
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RDV MARDI POUR LA
SUITE !
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