
Déclaration baffouée
Write by Opale
***Victoire Sea***
[ Deux semaines plus tôt]
Moi(petite voix) : alors, tu vas passé ?
Mr. Gbané(soupirant longuement) : je ne sais pas…j’ai beaucoup de trucs à faire. C'est compliqué !
Moi (petite voix) : j'ai pourtant fais la cuisine comme tu me l'as demandé !
Mr. Gbané (soupirant) : ça ne sera pas possible…je suis désolé de t'avoir déranger. Et puis arrêtes de te faire des idées…je suis navré de t'avoir donné autant d’espoir.
Moi(accusant le coup) :…
[Petit choux blanc]
Mr Gbané : ok, je vais te laisser !
Moi :…
Mr. Gbané : tu passes une bonne journée !
Clic !
Je pose le téléphone sur le tabouret à côté de moi et je continue ce que j'ai à faire. Mieux je gardais mon crédit d'appel pour faire autre chose.
[Aujourd'hui]
Maman(entrant joyeusement à la maison) : ma fille oh ! Rendons grâce à Dieu ! Il vient de faire pour moi des merveilles !
Moi(la regardant) : maman qu'est-ce qu'il y a ? Que se passe t-il ?
Plutôt que de me répondre, madame ma mère esquisse des pas de danse.
Maman(chantonnant) : car il a fait pour moi des merveilles ! Viens d'abord danser avec moi ma fille(me tirant) danses avec moi et je te raconte après !
Elle me tire malgré moi pour me faire danser. Je l'abandonne en cours de route en éclatant de rire. Non, mais maman est une comédienne !
Moi(la regardant) : ah maman raconte moi déjà le pourquoi de ta joie !
Elle marque enfin un arrêt en gardant les mains aux hanches.
Maman(les mains aux haches) : te rappelles-tu de ma demande de prêt à la banque de micro-crédit pour agrandir mon commerce de vivriers ?
Moi(acquiesçant) : oui, oui, je me rappelle. C'est d'ailleurs moi qui aie remplit les documents. Mais ça doit faire deux années déjà, il y a longtemps maman !
Maman(heureuse) : eh ma fille, c'est dans ces genres de situations que le Seigneur se glorifie. Je viens de la banque du micro-crédit et on m'a fait signer des papiers car on m’a versé la somme de 150 milles francs sur mon compte. Tu y crois toi ! Si ce n'est pas Dieu qui fait ces genres de chose qui d'autre encore peut le faire ? Après deux ans d'attente !
C'est en étant toute joyeuse que je lui saute dans les bras. Je suis heureuse à m'en faire couler les larmes. Je ne compte plus le nombre de fois où ma mère a fait des toures à cette banque juste pour ce prêt. Vraiment, depuis un certain temps le Seigneur est en train de me prouver que c'est lui le maitre des temps et des circonstances. Je n'ai pas de mots à part le merci. Il décante les situations qui n'ont pas d'issue.
Le moment de surprise passé, elle vient s'assoir. Je viens à peine de finir de faire la cuisine du coup je fais le service pour qu'on puisse manger. C'est elle-même qui bénie le repas.
Maman(buvant de l'eau) : fais vite tu vas t'apprêter pour envoyer le paquet de la bonne dame.
Moi(prenant une autre cuillerée de mon riz) : ah maman attends d'abord que je finisse de manger.
Maman(avec les gestes) : il n'y a même plus rien dans l'assiette là, en plus les escargots sont en train de fuir.
Moi(pouffant de rire) : qu'il peuvent aller où avec leurs lenteurs.
Maman : de la manière ils sont lents, c'est aussi comme ça qu'il réussissent à se cacher sans qu'on ne s'en aperçoive.
Moi(croquant l'os) : hmmm…
Elle me stressait tellement que j'ai finir par mettre l'os à la poubelle et de débarrasser afin d'aller me débarbouiller. Je me dépêche vraiment pour ne pas recevoir une taloche sur la tête(rire) cette femme pense que j'ai encore cinq ans à des fois. En même temps je la comprends, je suis sa seule fille. Nous sommes comme des amies.
(Sonnerie de téléphone)
Moi(depuis la chambre) : maman c'est pour toi, tonton Alphonse !
Maman (depuis le salon) : apportes le moi !
J'attache un pagne vite fait sur la poitrine et d'aller lui remettre.
Moi(main tendue) : dis juste allo, j'ai déjà décroché.
Pendant qu'elle dit son allo, moi je vais terminer mon habillement. Après quoi je prends le panier qu'elle a fait puis je sors de la maison. Sa causerie, ce n'est aujourd'hui qu'elle va la finir. Au moins trente minutes en train d'éplucher les dossiers de la famille. Je négocie un taxi compteur pour qu'il m'amène dans le quartier de Mme, Beverly Hils. C'est le gardien qui m'ouvre le portail quand j'arrive. Je le salue puis je rentre. Effectivement comme il me l'a dit Mme et son mari ainsi que Mr. Gbané Steeve sont assis dans le grand salon en train de discuter gaiement. Les hommes jouent ce qu'on pourrait appeler, le jeu vidéo.
Moi(souriant) : bonsoir Mme et messieurs.
Ils lèvent tous leurs regards sur moi. Mme et son mari me sourient pendant que Mr. Gbané affiche un aire de surprise puis un voile de honte couvre son visage et il détourne direct en continuant ce qu'il faisait. N'empêche qu'il me répond quand même. Le couple me demande des nouvelles de maman.
Mme(venant à ma rencontre) : olaaaaa !!! Quelle belle surprise ! Tout ça pour moi ?
Moi(souriant) : c'est maman qui m'envoie vous donner ces quelques produits qu'elle a ramené directement de sa parcelle du village. Elle y est allée faire la récolte hier. Un peu de placali, graines de palme africain, escargots, huile rouge, champignon long pied frais, gombo frais…
Mme(souriant) : han !! C'est pas du jeu ! C'est un beau cadeau en tout cas cela me va droit au cœur franchement. Tu lui dira qu'elle vient de touché mon point sensible là…
Sa dernière phrase me fait pouffer de rire…
Mme(riant) : c'est vrai, je disais même ici que je voulais manger le placali avec la sauce gombo et puis voilà. Dieu ne fait pas les choses au hasard. Vraiment je suis contente. Tu lui dira bien de chose de ma part…(regardant les escargots) et puis escargot là est gros gros comme ça ! Noonnn, elle m'a gâté !
Moi(souriant) : je suis contente que ça vous plaise !
Mme(riant) : comment ne pas aimer les vraies choses du pays ! (Appelant) Prudence ! viens voir oh ! Maman Victoire m'a gâté ici. Viens lui dire merci pour moi.
Cette dernière sort rapidement de la cuisine pour voir les produits. Elle aussi ne cache pas sa joie.
Tata Prudence(me regardant) : dis à maman qu'on est content de son cadeau. Remercie la franchement pour nous.
Mme(me regardant) : ah ! Je fais tellement mal les choses ! Tu veux manger ou boire quelque choses ?
Moi(souriant) : non, ça va ! Je viens à peine de manger !
Mme(regardant à tata Prudence) : stp Prudence, envoie lui un verre de jus d'orange.
Elle-même vient s'installer avec moi sur la terrasse. Je passe près de trente minutes à papoter avec elle. Ma patronne est beaucoup trop simple. Elle est trop gentille avec moi. Après avoir parler de tout et de rien surtout du boulot, je demande à rentrer. Le Mr. Gbané qui jusqu'ici était concentré sur l'écran du jeu vidéo pose plusieurs regards appuyés sur moi mais je ne les soutiens pas.
Mme(me regardant) : déjà ?
Moi(souriant) : oui, je dois aider maman à faire certaines taches !
Mme : ah d'accord, je vais demandé au chauffeur de te raccompagner alors !
Moi : non Mme, svp ne vous gênez pas. Je dois passer saluer un ami…
Mme( riant) : hmmm Victoire ! Tu es sure que c'est un simple ami ? J'espère que ce n'est pas ton petit gars du quartier là hein !
Moi(pouffant de rire) : non même pas ! C'est mon ami d'enfance enfaite !
Mme : ah d'accord, donc tu dira bien de chose à maman. Son cadeau me va droit au cœur vraiment.
Je vais dire aurevoir aux hommes puis faire un dernier coucou à tata Prudence et de sortir de la concession. Je marche tranquillement en admirant les grosses constructions hautement huppées de ce quartier dont les rues sont toujours désertes et bien entretenues. À la différence de mon quartier qui est toujours animé par les cris d'enfants et tout le brouhaha qu'il faut, ici c'est du chacun chez soi avec des grands portails fermés. Rien d'ambiguë ou d'hasardeux n'existe ici. C'est du sur mesure. Comparativement à mon quartier, c'est carrément le jour et la nuit. Ces grosses villas haut standing font vraiment rêver. Je n'ai pas eu le temps de le faire tout à l'heure en venant car j'étais tellement pressée.
: Victoire !
Qui peut bien me connaitre dans cet endroit ? Quand je tourne le regard, je tombe sur celui de Mr. Gbané. Par politesse, je m'arrête afin qu'il arrive à mon niveau. S'il m'a suivi jusqu'ici c'est bien pour me dire quelque chose d'important non !
Mr. Gbané(posant un regard appuyé sur moi) : comment vas-tu ? Je peux te raccompagner ?
Moi( le fuyant du regard) : non ne te dérange pas. Je connais le chemin.
Mr. Gbané (me regardant) : je le savais très bien avant de sortir.
[Silence]
Mr. Gbané (glissant ses mains dans ses poches) : j'ai fais quelque chose ?
Moi (regardant) : non
Mr. Gbané (me regardant intensément) : ok, c'est à cause de ce que j'ai dis la dernière fois au téléphone ?
Moi(soutenant son regard) : j'ai bien saisis tes mots t'inquiète.
[Silence]
Mr. Gbané (soupirant) : Victoire ?
Moi : rien
Mr. Gbané(soutenant mon regard) : je vois bien qu'il se passe quelque chose.
Moi : je vais bien…et je dois y aller.
Mr. Gbané : on a pas encore fini de parler.
Moi(le regardant) : moi aussi j'ai des trucs à faire.
Mr. Gbané (entre ses dents) : comme allé voir ton AMI d'enfance ? J'ai entendu ce que tu as dis tout à l'heure à ta patronne, c'est vrai ?
Moi(pouffant) : c'est donc la raison pour laquelle tu es sorti ? Savoir qui j'allais voir ?
Mr. Gbané : je suis venu voir comment tu allais ! Enfin, prendre de tes nouvelles quoi !
Moi(le regardant) : et je vais bien !
Je me suis mise à marcher tout en priant qu'un taxi rentre par ici et que je l'emprunte mais à peine j'ai fait un pas, il me retient en attrapant ma main.
Mr. Gbané (me fixant) : c'est moi que tu essaies de convaincre ?
Moi(le fixant) : j'ai dis que j'allais bien !
Mr. Gbané (se répétant) : c'est moi que tu essaies de convaincre ?
Moi(le fixant) :…
Mr. Gbané (lâchant ma main) : ok…
Heureusement qu'un taxi venait de se garer. Je l'arrête en m'y engouffrant sans rien lui répondre.
Moi(au taximan) : au marché d'Anono !
Taximan (démarrant) : ok
En moins d'une vingtaine de minutes nous arrivons. Je paye la course et je descends. J'en profite aussi pour passer à un salon de coiffure dans le marché pour me faire laver les cheveux et me faire une manucure et une pédicure. J'ai enlevé les locks que je m'étais faites. Il faut que ma tête respire un peu.
J'y perds près d'une heure trente puis j'emprunte encore un autre taxi pour rentrer dans mon quartier. Aujourd'hui je veux bien me jouer les paresseuses(rire).
Il ne sait pas que ses mots de la dernière fois m'ont blessé. De nature, je suis fermée. Autant je n'aime pas déranger les gens c'est ainsi que je ne veux pas dérangée. Il m'a demandé de ne pas me faire des idées, alors je resterai à ma place et dans mon coin.
La dernière amitié que j'ai essayé de tisser était avec ma collègue. Et cela s'est transformée en autre chose. Donc mieux je reste dans mon coin désormais car apparemment les amitiés ne me réussissent pas.
Depuis ce jours où Diane s'est faite prendre la main dans le sac, j'étais tellement déboussolée que je voulais parler à quelqu'un. Du coup j’ai appelé Mr Gbané pour lui en parler et ça sonnait dans le vide.
Comme toute personne normale, bien évidemment que je me suis fait un sang d'encre pour lui. Pensant qu'il lui était arrivé quelque chose. À mes messages et appels j’ai reçu zéro réponses. Ça devenait frustrant car je commençais déjà à m’habituer à sa présence.
Trois jours plus tard, il m'appelais pour me faire savoir qu'il allait passer à la maison et qu'il faut que je fasse la cuisine. Je l'ai attendu un bon moment puis j'ai passé l'appel pour lui demander s'il allait toujours passer.
Et la réponse que j'ai reçu était que je ne me fasse pas d'idée. Ça m'a blessé. Mais j'ai préféré moi aussi rester dans mon coin. Depuis lors l'on s'ignore. Et même les quelques fois où il passe au bureau, c'est plat et froid entre nous. Je me suis donc fait une raison en me résignant.
Peut être que c'est parce qu'il est d'en haut et moi d'en bas qu'il s'est comporté ainsi. Bref, tout ce que DIEU fait est bon. Ce n'est certainement pas moi Victoire qui vais me lamenter sur mon sort.
J'ai horreur de me jouer les défaitiste. La vie m'a tellement enseignée qu'elle m'a aussi appris qu'on peut toujours expérimenter les bonnes choses tant qu'on a le souffle de vie.
Taximan( garant devant mon portail) : madame, nous sommes arrivés.
Moi(descendant de mon petit nuage) : ah ok.
Je paye la course en descendant…
Moi(fermant la portière) : non, sans déconné !
Ce monsieur est bien décidé à me faire sortir de mes gongs apparemment. Je fixe un long moment sa voiture garée devant ma cours puis je rentre. Autre surprise, je le trouve assis en train de manger et à discuter gaiement avec maman. Ça c'est encore quoi cette forme de sorcellerie ?
Maman(riant) : ah ! Ah ! Ah ! Mon fils, tu es trop drôle (levant son regard sur moi) ah tu es là ? Il y a ton ami qui est passé nous dire le bonjour.
Moi(passant le pas de la porte) : bonjour monsieur.
Mr. Gbané (zen) : bonjour boss lady.
Je ne réponds rien et je trace direct dans la chambre pour me changer et les rejoindre dans notre petit salon de fortune. Je prends place près de ma mère.
Moi(regardant maman) : tu as les remerciement de Mme, elle a beaucoup apprécié le geste.
Maman(souriant) : elle va bien ?
Moi : oui oui !
Maman(souriante) : c'est à Dieu qu'on dit merci oh !
La causerie se passait entre maman et ou entre lui et maman. N'empêche qu'il n'a cessé de me regarder avec insistance.
Maman (feignant la fatiguée) : bon les enfants votre vieille maman est fatiguée oh. Je vais allée m'étendre un peu.
Moi(la regardant) : d'accord maman !
Maman (Steeve) : mon fils pardon, ne rentrez pas trop tard oh !
Mr. Gbané (me fixant) : non madame, je veillerai sur elle. Ne vous inquiétez pas.
Maman(rentrant dans la chambre) : Amusez vous bien !
Mr. Gbané : d'accord madame.
Non mais de quoi est-ce que ces deux la ont parlé en mon absence ici ? J'attends que maman rentre complètement dans la chambre et qu'elle ferme la porte derrière elle avant que je ne pose la question au type devant moi.
Moi(chuchotant) : qu'est que tu as dis à ma mère ?
Steeve (le regard pénétrant) : que toi et moi on partait en balade.
Moi(chuchotant) : quoi ? Tu as mentis à ma mère ?
Steeve (se levant) : oui et on doit parler tous les deux(prenant ses clés) je t'attends dans la voiture.
Il sort de la maison en me laissant sans voix. Je soupire longuement.
***Steeve Gbané***
Apparemment madame veut se faire désirer. Vingt minutes d'attente et elle n'est toujours pas là. En plus de me faire la tête, elle ne va pas encore venir me faire poiroter. La patience n'est pas mon fort…je commence sérieusement à me faire chier !
Quand, je regarde à travers la vitre, je manque de m'étrangler avec ma salive. Ventre plat, robe violette, seins globuleux sans soutif et insolemment arrêtés sur sa poitrine, bassin remplit, fesses rebondies, jambe galbées, yeux tirés, un petit visage innocent avec un teint noir…ok. S'en est de trop pour moi, j'arrête de la regarder.
Et je suis sure qu'elle n'est même pas consciente du sexappeal qu'elle dégage.
Quand elle arrive au niveau de la voiture, elle a du mal à ouvrir la portière. Je déverrouille puis elle monte et met sa ceinture.
Je lui jette un regard mais je m'abstiens de parler car apparemment, elle n'est pas contente. Il y a toujours ce gros froid entre nous. Elle risque de me répondre par des monosyllabes comme tout à l'heure si j'essaie de faire la conversation. Du coup, je mets la musique pour combler le silence.
Au bout de deux minutes de silence, je ne tiens pas. Pas grave même si je me fais cramer. Il faut bien qu'on brise la glace.
Moi : pourquoi j'ai l'impression qu'il se passe quelque chose Mlle la boss lady ?
Victoire(froide) : Victoire, mon prénom c'est Victoire !
Moi(démarrant la voiture) : ok Victoire, il va bien ton ami ?
Victoire(regardant droit devant elle) : oui et c'est pourquoi ?
Moi(la main sur le volant) : non enfin, tu en as mis du temps pour rentrer à la maison.
Victoire(fronçant les sourcils) : ai-je des comptes à vous rendre ?
[Petit flottement]
Moi(la main sur le levier) : à part ça, ta journée a été ?
Victoire(d'un ton sec) : non
Moi(arquant les sourcils) : tu es fâchée ?
Victoire (glaciale) : le devrais-je ?
Moi(soupirant longuement) : et si tu me disais ce que tu me reproches enfin !
[Silence]
Victoire (salée) : d'abord, on me zappe ! Puis le temps d'après on me dit de ne pas me faire des idées ! Franchement, vous m'avez vexé Mr. Gbané.
Moi(calme) : pour commencer, arrêtes d'abord de m'appeler Mr. Gbané partout et à tout bout de champ, tu connais très bien mon prénom.
Victoire (réitérant ses propos) : tu m'as vexé Steeve !
Moi(gêné) : c'était maladroit de ma part. Je n'aurai pas dû tenir ce genre de propos…en tout cas pas de cette façon. Cette proximité entre nous ne me facile pas la tache non plus...
Victoire (perdue) : de quoi est-ce que tu veux parler ?
Moi(regardant droit devant moi) : souvent on a cette maladresse de vouloir protéger les personnes qui nous tiennent à cœur en les éloignant de nous même. Il y a ces personnes fragiles et douces qu'on veut coûte que coûte protéger jusqu'au prix de les éloigner de nous.
Victoire : je ne te suis pas là !
Moi(direct) : je suis un SALAUD.
Victoire (tiquant) : ….
Moi(sur la même lancée) : tu commence à beaucoup trop à me plaire alors que je suis un SALAUD.
Victoire (bouche bée) :….
Moi(sérieux) : tu sais, je couche ça et là pour prouver que je suis un homme. J'ai pas le temps des blablas et des chichis avec les meufs. J'ai pas le temps des amourettes ça et là. Mais toi ma belle, tu es quelqu’un de spéciale. Tu es différente et tu mérite mieux. Tu es une perle et tu es une reine. Tu as besoin qu'un roi prenne soin de toi. Alors que Steeve est tout le contraire d'un roi. Je suis un bad boy et tu es trop bien pour moi.
Victoire (me regardant) : eh mon frère, redescends sur terre pardon. T'ai-je dis que je voulais sortir avec toi ?
Moi : mais…
Victoire (me coupant) : mais quoi ? Ecoutes, si j'avais insisté autant pour les appels la dernière fois c'était parce que j'avais besoin de parler à un ami. Donc ne va pas croire que je te fais les yeux doux (m'imitant) regardez le, ko je suis un bad boy !
Moi(stupéfait) : euh….
Victoire (me regardant) : d'ailleurs même Mr le Salaud…tu voulais m'amener où déjà ? Ah ne me regardes pas ainsi, ce ne sont pas mes mots oh, c'est toi-même qui a dit ça tout ça tout à l'heure.
Moi(les narines gonflées) : découvrir Abidjan.
Attends meuf, je vient de te faire une déclaration là ! Et elle n’a même pas été touchée ! En plus, elle vient de dire quoi là ? Qu'elle me voit comme un ami ? Et c'est tout ? Moi Steeve, comme un ami ? Et pourtant je viens de lui faire une déclaration ! Non, mais elle n'a rien capté là, la lady boss !
Victoire (dans son monologue) : ….et le type a même pensé que je faisais une fixation sur lui…tchrrr, n’importe quoi !
Moi(redescendant sur terre) : ok, je me suis fait des idées alors. J'avais mal interprété certains agissements.
Victoire(salée) : prochainement interprète bien.
Très sincèrement, je viens de prendre une douche froide là. C'est la premier fois qu'une fille me résiste ainsi. D'habitude, elles me tombent toutes sous la main à cause de ma belle gueule. Mais là, je crois que c'est carrément un autre level.
Etant passé par le pont HKB, nous arrivons très vite au port autonome d’Abidjan. Lieu où nous devons emprunter un yacht pour aller à la baie des Milliardaires. Sur l'Île Boulay précisément chez Romano.
Situé à 25km du port dont l'accès est uniquement réservé aux détenteur de yacht du lac Bakré. C'est ma cousine Ilda qui m'a donné l'adresse. La fille à ma tante. Je gare la voiture sur le parking pour. Je vais la récupérer à notre retour. Bien évidemment que c'est payant.
Victoire (me regardant) : que fait-on ici ?
Moi : nous allons monter dans un yacht.
Victoire(excitée): yacht ? Comme dans les films ?
Moi : exactement.
Victoire(s'extasiant) : eeeeh ! Tu es mon pote sure, mon ami ! Est-ce que je peux même me fâcher contre toi ?
Elle se met à sauter de partout comme une petite fille. Malgré moi je pouffe de rire. Elle sort son téléphone et commence à prendre des photos où et n'importe comment.
Moi(ébahi) : mais Victoire, tu fais quoi là ?
Elle(se faisant des selfie) : mais je fais comme les stars sur les réseaux sociaux non !
Non mais cette fille m'épate. Je m'esclaffe devant son attitude de jeune ado pendant au moins trois minute, puréeeeee !
Moi(la regardant) : tu es déjà monté dans un yatch ?
Victoire (s'arrêtant net) : non, plutôt dans le Titanic que mon père a fait construire ! Tu ne vois pas le ghetto d'où je viens ?
Moi(remuant la tête) : beh…aujourd’hui, tu n'y vas pas de main morte avec moi !
Quand vient le moment d'embarquer, elle est toute émerveillée et joyeuse comme une petite fille de cinq ans. Ça me fait rire. Vraiment, cela fait longtemps que je ne l'ai plus vu dans cette humeur là. Elle m'a manqué. Le trajet dure 20 min.
Alors mes premières impressions sur l'endroit, d'abord le cadre est magnifiquement aménagé au cœur de la végétation. Le complexe flambant neuf bénéficie d'un plan lagunaire ouvert à tout type d'activités nautique.
Il dispose aussi d'un complexe hôtelier et d'un restaurant bien équipée et entretenue. C'est assez paradisiaque comme endroit. Pour les propriétaires, cela doit être un business lucratif assez rentable parce que plusieurs personnes y font des tours et à n'importe quel moment.
Les serveurs s'occupent de nous en nous installant sous un cocotier au bord de la piscine. Nous avons une belle vue sur la mer et la lagune confondu. Nos commandes passé, j'essaie de faire la conversation.
Moi(la regardant) : tu aimes l'endroit ?
Victoire (heureuse) : oui beaucoup !
Nous parlons à bâton rompu en patientant nos différents cocktail. Heureusement que cela ne dure pas. Nous sirotons tranquille.
Victoire (rêveuse) : eeeeh ! Il est joli deh !
Moi(perdu) : qui ?
Victoire (souriante) : le monsieur derrière toi !
Je tourne la tête et mon regard tombe sur un homme ayant plutôt une belle gueule. Pas trop grand et pas trop en muscle. Le juste milieu.
Moi(piqué au vif) : euh…tu le connais ?
Victoire (rêveuse) : non, c'est parce qu'il ressemble beaucoup à mon frère Jérémie à l'église. Mon frère Jérémie est tellement beau ! C'est lui qui passe les annonces chaque dimanche. Je lui fais les yeux doux mais il ne me regarde même pas…
Moi( la coupant) : tu veux nager ?
Victoire (revenant sur terre) : ça me tente bien mais je n'ai pas de bikini.
Moi(me levant) : je crois qu'il doit y avoir une boutique dans les parages, allons chercher.
Quand je me lève, elle fait de même. Mais en chemin, elle repart boire au goulot le reste du cocktail resté dans nos verres.
Moi(ébahi) : ah Victoire !
Victoire : tu as acheté ou tu n'as pas acheté ? Allons. Dieu n'aime pas qu'on gaspille la nourriture.
On peut être aussi simple jusqu’à déborder ? Nous marchons le long de la plage où on trouve une boutique. Elle prend deux paires de bikini puis nous retournons à la piscine. Je prends place au bords de la piscine à patienter son retour.
Je reste bouche ouverte quand elle sort vertu de ce bikini couleur verte. Mon Dieu ! Qu'elle est belle ! Malgré le fait qu'elle ait attaché un petit foulard autour des hanches pour cacher ses rondeurs, j'arrive à voir ses perles aux reins. Ses courbes sont si parfaitement dessinées. Sur le coup je sens une érection mais je fais tout pour me contenir.
Victoire (posant sa main innocemment sur ma tête) : allons y, tu ne te change pas ?
Moi(revenant à moi) : euh…oui…oui
Sans m'attendre, elle va se jeter dans la piscine. Apparemment madame s'est très bien nager. Car, elle fait des brasses tel un petit poisson. Et de manière tellement gracieuse. Comment fait-on pour être si belle sans trop d'effort ?
L'eau ruisselant sur son corps me donne des idées. Je bave carrément sur ses courbes. Je souffre grave en ce moment. Dieu ! cette fille soumet mes nerfs à rude épreuves.
Victoire (joyeuse) : tu as peur de l'eau ? Viens te baigner !
Un homme(bavant sur elle) : Shit girl !
Sur qui cet idiot ose t-il baver ? En un rien de temps, elle a réussi à capter l'attention de tous les hommes. Ils la manges tous du regard.
Moi(entre mes dents) : tous des pervers !
Oui, c'est moi qui vous dit. Ce sont des pervers. Ils m'exaspèrent tellement avec leurs manières. Et l'autre qui ne s'en rend même pas compte. S'en est assez, il faut qu'elle sorte de là et vite. Je me saisis d'une serviette à côté puis je l'ouvre.
Moi(la regardant) : euh…tu peux sortir, on va faire du jet ski.
Elle me rejoint à la nage le corps…
Moi(regardant ailleurs) : tiens, mets ça stp !
Victoire (me souriant) : merci !
Elle se couvre le corps avec serviette et part se changer à l'intérieur des locaux réservés pour. Elle me rejoint quelques minutes plus tard.
Victoire (me regardant) : c'est quoi le jet ski ?
Moi : tu verras ça tout à l'heure !
Sur les choses fun à faire nous choisissons de faire le jet ski qu'elle a adoré. Nous avons fait plusieurs tours fort en émotion puis une balade en pirogue sur le lac Bakré. En suite nous sommes venu nous poser tranquillement à notre endroit de départ.
Moi(m'asseyant) : euh…Victoire, il faut que je te parle sérieusement. Viens t'assoir stp !
Elle s'exécute…