Désillusion

Write by Farida IB

Nahia…


Je range mes affaires dans le sac et soupire, ça fait une semaine qu’on s’ignore Tina et moi, ça fait que je suis devenue comme une orpheline au lycée. Je n’ai pas l’habitude de causer avec les autres, juste des salutations en passant. Je passe mes soirées chez Bil, c’est très chaud en ce moment. Nos embrassades déraillent souvent, il n’arrive plus à se retenir, je ne me laisse pas faire. J’ai toujours cette force de le repousser. Je ne peux pas succomber, pas en ce moment. Si ça se passe autrement ma vie est hypothéquée pour toujours, mes parents ont trop fait pour moi, en aucun cas, je les honnirai.

J’ai décidé de mettre un terme à cette histoire, bien qu’elle m’ait offensé ça ne sert à rien cette tension entre nous, c’est presque insupportable. De plus, elle a raison d’une part la confiance n’exclut pas le contrôle. Je sais, Bilal n’est pas un ange, mais je préfère ignorer ce côté pour ne pas souffrir. Je suis consciente que je n’aime pas affronter les réalités, mon petit cœur ne le supporterait pas tout simplement. Je nage dans le bonheur, je sors avec celui que j’aime, pourquoi chercher des problèmes où y en a pas ?


Tina sort de la salle et je cours la rattraper.


Moi (l’appelant) : Tina ! TiMa attend s.t.p


Tina : oui ?


Moi (essoufflée) : arrête-toi s.t.p, faut qu’on parle


Tina : De quoi voudrais-tu parler ? Ah aujourd’hui tu voudrais t’adresser à la méchante ?


Moi : Tina personne n’as dit que tu étais méchante, tu exagères des fois, c’est sûr, mais ne va pas sur ce terrain.


Tina : moi l’emmerdeuse de première classe, celle qui cherche toujours des noises ?


Moi : Tina arrête ça. Nous n’allons pas nous faire la tête toute la vie à cause d’une petite dispute, ça arrive tout temps dans toutes relations.

Il n’est pas question de qui est méchante ou qui ne l’est pas. Que chacune de nous reconnaisse son tort et prenne sa part de responsabilité. Je te présente mes excuses si je t’ai offensé, j’essayais juste de te donner mon opinion sur ta situation avec Brady. Ce n’est pas Brady qui viendra semer la zizanie entre nous, la façon dont vous gérez votre couple ne concerne que vous, mais si je pense que tu fais mal, je n’ai pas le droit de me taire. En tant qu’amie, je me dois d’être honnête avec toi et de dire ce que je pense sinon ça serait de l’hypocrisie, enfin, je crois. 


Elle était silencieuse, comme pour bien assimiler ce que je lui disais.


Moi : c’est tout ce que j’avais à te dire, on se dit à demain.


Elle me rattrape au deuxième pas


Tina : attends !

Tu sais, tu as comme moi le droit de ramener sur le droit chemin quand je déraille. Je le sais, c’est juste que la vérité rougit les yeux. 

Je t’en prie excuse moi pour toutes ces horribles choses que je t’ai dite. J’étais énervée contre tout le monde, au fond, tu as raison. Je réagis parfois de façon excessive, j’aime avoir le contrôle sur tout. C’est parce que j’ai peur de perdre ceux que j’aime, j’ai eu le temps de comprendre ces derniers temps que l’excès nuit à toutes choses. Pardonne-moi, tu es telle que tu es et je t’aime comme ça, je veux bien que tu arrêtes un peu d’être aussi naïve que ça, mais pour rien au monde, je veux que tu changes. 


Je lui souris et nous continuons le chemin ensemble jusqu’à la maison. Ça me fait plaisir qu’on se soit compris, l’essentiel n’est pas de ne jamais se disputer, mais de se comprendre et de se pardonner après une dispute et surtout d’oublier. Ça renforce les liens. 


****


Tina et moi avons passé une belle soirée entre shopping, colportages et rires. Tellement épuisée nous sommes rentrées dans une supérette pour prendre des rafraîchissements. 

Je me dirige vers le rayon cosmétique sur lequel mon regard est convergé depuis l’entrée. Le chef rayon doit être un spécialiste dans le domaine, il y a un agencement de couleur qui attire à vu d’œil. On peut dire qu’il a l’art du placement. Tina elle autre s’est dirigée d’entrée vers le rayon des boissons. Je veux la rejoindre quand une silhouette que je reconnaîtrai parmi mille marches aux côtés d’une blanche et deux enfants posés dans le chariot. Les deux se dirigent main dans la main vers la caisse, je prends le temps de les observer et je constate qu’un troisième enfant est en route, peut être une fille cette fois.


Tina (ralentissant à mon niveau) : c’est…


Moi : tonton Saïd, je sais


Tina : voilà ce que je dis, il ne faut jamais se fier au visage angélique d’un homme. Qui l’aurait cru ? Tonton Saïd, notre tontounnet ? Il faut vraiment le voir pour le croire.


Moi : il y a peut-être une autre explication, ça pourrait être sa belle-sœur. C’est une blanche en plus.


Tina : tu blagues ou quoi ? Les jumeaux lui ressemblent comme deux gouttes d’eau. Ce n’est pas croyable, à part mon père, c’est lui que j’admirais le plus, il était si gentil.


Moi : une désillusion totale la vie

L’ennui, c’est que je n’ai pas envie de faire souffrir ma sœur, dois-je le lui dire ou la laisser le découvrir d’elle-même ?


Tina : laisse tomber pour le moment, nous réfléchirons et déciderons après de la démarche à suivre. Allons payer nos boissons, j’ai très soif et le spectacle de toute à l’heure m’a complètement déshydraté.


Moi : et comment ! Moi, je suis directe anémiée


Tina : krkrkr, normal, c’est fini les petites gâteries que nous offrait le gentil enfin le très marié tonton.


Moi : la vie est pleine de surprises.


À la sortie, nous avons repris de plus belle nos discussions en essayant d’oublier le choc que nous venions subir.

À quelques mètres de la supérette, nous apercevons tonton Saïd s’avancer vers nous. De loin, on pouvait déceler la culpabilité sur son visage. 

De quoi voudrait-il nous parler ? S’il espère pouvoir nous convaincre du contraire, c’est qu’il se goure complètement. J’ai vu, on ne m’a pas raconté.

Pour l’heure, c’est ma sœur qui me préoccupe, tous ses espoirs vont s’en voler. Papa n’acceptera jamais qu’elle soit une seconde épouse, il le répète à chaque fois qu’il en a l’occasion

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