DIVORCE A BORD
Write by Phénix
************ ANAÏS
**************
Une fois dans ma
voiture j’ai éclaté de rire devant le ridicule de la situation. J’ai ri jusqu’à
avoir mal aux côtes. J’ai ri à n’en plus pouvoir. Quand je me suis calmée, j’ai
démarré et j’ai mis le cap sur la maison de mes parents.
Quand je suis arrivée,
j’ai vu des gens attroupés devant notre portail. Mon cœur s’est mis à battre
très fort. Qu’est-il arrivé à mes parents ? J’ai garé et je me suis mise à
courir pour rejoindre la foule. Tchip ! Celle-là ne peut pas se
tenir? Demandez-moi quoi c’est ! Ma belle-mère.
-
Votre fille a
enfermé mes enfants. Elle a appelé la police qui est venue les chercher. Je
jure qu’elle va le payer si quelque chose arrive à mes enfants. Eh Cécil ooo,
tu vois comme tu aurais dû m’écouter non ! Parmi toutes les femmes du
monde, c’est le diable toi tu as vu ? elle veut seulement te tuer pour
s’accaparer ta richesse ooo ! Pour elle ne lui suffit pas hein ! Eh
ce que les gens peuvent faire à cause de l’argent. Elle jouait la fille
amoureuse alors que c’était pour te faire du mal.
Les passants
s’arrêtaient pour la regarder. Il y en a même qui enrégistrait la vidéo. J’ai
pris mon courage à deux mains et je suis allée vers elle.
-
Maman qu’est-ce
que vous faites comme ça devant chez moi ? si vous avez envie de vous
donner en spectacle, pourquoi ne pas le faire chez vous ? Ici c’est un
quartier résidentiel. Les gens n’aiment pas le bruit.
-
Que c’est ça qui
me fait quoi ? Je m’en fous ooo ! Rends-moi mes enfants seulement. Tu
es mauvais Anaïs BATTA, sois maudite. Sois seulement maudite. Femme stérile,
bois mort, rivière sans poisson. Tu n’es qu’une arriviste. Tu n’es qu’une
profiteuse. Tu as embobiné mon fils pour l’épouser et maintenant tu veux lui
faire du mal. Sois maudite sorcière. Mon fils ehhh.
Je ne lui ai pas
accordé plus d’attention. Je suis rentrée chez moi. Mes parents étaient assis
au salon et papa était très en colère. Cette dame vient de pousser son fils
dans le trou puisqu’elle m’oblige à me confier à mes parents. Après c’est pour
dire que c’est ma faute s’il se retrouve devant les tribunaux. Papa vociférait
au téléphone.
-
Envoie-moi tes
meilleurs agents pour me débarrasser de cette folle qui fait du tapage devant
chez moi depuis 30 minutes.
-
…
-
Non ! j’ai
déjà essayé de la calmer. Je l’ai même invité à entrer mais elle voulait se
donner en spectacle.
-
…
-
Envoie-les vite
sinon, je te jure que je vais lui faire du mal. Je m’en fous de qui elle peut être.
Si elle ne se respecte pas, ce n’est pas devant ma maison qu’elle viendra
étaler sa honte.
-
….
-
Bien.
Il a raccroché et s’est
retourné. Ses yeux m’ont lancé un regard plein de courroux
-
Enfin la
princesse BATTA se montre.
-
Papa s’il te
plait ! Ne t’énerve pas. Pense à ta santé.
-
TU TE TAIS QUAND
JE PARLE ANA ! TU AS VU CE QUE TU AS CREE EN ALLANT EPOUSER TON
MEDECIN ? DEPUIS QUE JE SUIS DANS CE QUARTIER, PERSONNE N4A JAMAIS ENTENDU
PARLER DE MOI. IL A FALLU QUE TU TE MARIES POUR QUE TA BELLE-MERE VIENNE
M’HUMILIER. CHEZ MOI !!!!
-
Je t’en prie
papa. Calme-toi. s’il te plait.
Maman :
Chéri calme toi. Ce n’est pas bon pour ta santé.
Papa :
Arielle, ta fille va me tuer un jour. Elle va me tuer.
Moi :
Papa, ne dis pas ça s’il te plait. Laisse-moi t’expliquer. Tu sais bien que je
ne peux pas créer de scandale. Je n’aime pas le bruit.
Papa :
Alors, explique-toi. et tu as intérêt à ce que ce soit du sérieux.
Moi :
C’est du sérieux papa. Assied-toi s’il te plait.
Il s’est assis près de
maman qui me regarde avec tristesse. Je ne pouvais plus reculer. Je lui ai
parlé de tout ce qui se passe sauf du fait que Cécil m’ait frappé. Mais le seul
fait de savoir qu’il me trompe l’a déjà mis en colère. Voilà dans quoi sa mère
l’a plongé, le pauvre.
Papa :
et tu as encore supplié pour qu’on le relâche demain ? Je rappelle
Nicolas. On ira devant les tribunaux.
Moi :
papa s’il te plait.
Papa :
Non ! Pas de papa avec moi. Je t’avais prévenu. Tout le monde t’a prévenu.
Mais tu n’écoutes personne. Tu n’as même pas fait un an dans le mariage et
voilà que c’est déjà le K.O.
Moi :
C’est mon couple papa. Je sais que tu t’inquiète pour moi. Mais ce n’est pas
une raison pour faire du tord à mon mari. Sa mère est juste effrayée. Je
n’excuse pas son attitude. Mais tu devrais me laisser régler mes problèmes
toutes seule. Je ne suis plus un bébé.
Papa :
Ah bon ?
Moi :
Maman dis à ton mari que sa santé ne lui permet pas de se fâcher comme cela. Je
suis trop jeune pour être orpheline.
Maman :
Chéri, écoute ta fille. Fais-lui confiance. Elle est assez grande pour faire
ses propres choix. Si elle fait des erreurs, elle grandira en sagesse. Pardon,
je ne veux pas devenir veuve. Je suis trop jeune.
Benjie (entrant
dans le salon) : qu’est-ce-qui se passe ici ? Ana, ta belle-mère
vient de partir avec des policiers en criant que tu ne perd rien pour attendre.
Moi :
Hum, c’est une longue histoire.
Benjie :
raconte, j’ai tout mon temps
Maman :
la princesse BATTA a fait enfermer son mari et ses belles-sœurs.
Benjie :
hein ? J’ai pas bien entendu. Puis, il éclate de rire. Il se plie sur
lui-même en se couchant au sol. Il lance les pieds en l’air en reprenant sa
phrase. Avec sa petite taille il ressemble vraiment à un enfant. Mais son attitude déride mon père qui éclate de rire. Et nous finissons tous par rire de bon cœur.
Papa :
Ana, tu as fait fort ma chérie.
Moi :
tu doutes de mon pouvoir papa ? je suis ta fille non !
Maman :
s’il y avait un doute, il vient de s’envoler.
Benjie :
Pourquoi tu as fait ça ? L’amour est déjà fini ? Mon Cécil ooo, C’est
lui que j’ai choisi ooo, laissez-moi me marier ooo. C’est déjà fini l’amour
hein petite BATTA ?
Mes parents ont ri
jusqu’aux larmes. Je n’étais pas en reste. Ça m'a fait du bien en tout cas.
Moi : Non, il a
déconné et je lui ai montré une petite facette de moi. J’ai fait le coup avec
tonton Nicolas. Tu aurais dû voir comment je suis devenue la belle-sœur chérie.
J’en ai ri mon frère.
Benjie : en tout
cas, chapeau. Tu ne cesseras jamais de m’étonner.
Moi : C’est dans
les gènes. Les BATTA sont une terreur.
Nous avons continué à
rire pendant des heures. J’ai réussi à sauver mon homme. J’espère qu’il ne fera
plus d’autres bêtises. Le soir j’ai pris mes affaires et je suis rentrée chez
moi pour aplanir les différends comme l’a dit maman.
******** Kelly *********
Cela fait une semaine
que j’ai vu ma femme se faire ridiculiser en pleine rue à cause de Cécil.
Celui-là je l’attends au carrefour. Il ne sait pas ce qui l’attend. Je n’ai pas
essayé d’aborder le sujet avec ma femme. J’ai déjà vu mon avocat et lui ai
parlé de ma découverte. Il veut que je lui trouve des preuves. En ce moment,
j’attends le détective que j’ai engagé depuis que je la soupçonne. Je veux du
lourd. Parce qu’il est hors de question que je lui laisse le moindre centime.
Elle sortira de ce mariage comme elle est venue, sans rien.
J’ai tellement mal de
me rendre compte que ma femme m’a fait cocu avec cet homme que j’ai en
aversion. Parmi tous les hommes, il a fallu que ce soit lui. Elle se comporte
comme si de rien n’était. Elle est restée égale à elle-même, à la limite
méchante avec moi. Je n’en fais pas un drame car j’ai une longueur d’avance sur
elle et je sais que je la surprendrai. L’amour m’avait aveuglé. Mais après ce
que j’ai vu et entendu ce jour, je me suis rendu à l’évidence. Ma femme ne
m’appartient pas. Donc je la laisserai s’en aller pour son amour pour cet
idiot. Ma décision est prise. Je vais divorcer vite fait. Avec mes relations,
cela ne prendra pas longtemps. Durant toute la semaine, j’ai pensé à Yaelle. Et
je prévois de lui faire la surprendre en allant la voir chez elle. Si Fred ne
veut pas de moi, je sais que ce n’est pas le cas avec Yaelle. J’espère juste
qu’elle sera encore disponible quand j’arriverai. Je comprendrai si elle est
passée à autre chose. Ce serait normal, vue que je ne lui ai plus fait signe
depuis que je l’ai quitté ce matin là après notre unique nuit.
La sonnerie de mon
téléphone me ramène à la réalité. Je remarque que c’est le détective. Je prends
mes clés et sort de la maison.
Je le trouve devant un
verre de whisky et prends place en face de lui. Son visage comme d’habitude
n’exprime aucune émotion. Je me demande s’il lui arrive de ressentir des
choses.
-
Bonjour. Comment
vas-tu ?
-
Bien. Je n’en
dirai pas autant de toi Kelly
-
Ah que veux-tu.
-
Les nouvelles
sont vraiment mauvaises.
-
Je suis déjà à
terre. Je ne peux pas aller plus mal.
-
Ok. Alors dans
cette enveloppe, tu as les photos. Des photos vraiment spéciales. J’en suis
désolée. Je n’arrive pas à faire le lien entre cette femme douce que tu m’as
décrit et celle qui se trouve sur ces photos.
-
A ce
point ?
-
A ce point.
Selon les recoupements et les témoignages que j’ai recueilli, ce monsieur a une
maison à la haie-vive et c’est là qu’ils se voient souvent. La relation dure
depuis environs trois ans.
-
Quoi ?
-
Ne cris pas.
Nous sommes dans un lieu public
-
Mon Dieu !
qu’est-ce que j’ai épousé ?
-
Ce ne sont que
des témoignages. Ils ne te serviront pas de preuves crédibles. Mais avec ces
photos, tu la mettras à terre. Ca ne te guérira peut-être pas. Mais tu as
appris une bonne leçon, à l’avenir, ne sois plus aussi aveugle.
-
Merci Mike.
Vraiment, je te revaudrai ça.
-
Non, je n’ai
fait que mon travail. Toi, ça va aller ?
-
Ne t’inquiète
pas. Je ne vais pas me suicider pour cette chose que j’ai appelé femme durant
tout ce temps.
J’ai vidé le fond du
vers de mon ami avant de le quitter. J’ai le cœur en rogne. Je n’ai aucune
envie d’ouvrir cette enveloppe. Avant, je dois voir Ana. Il faut qu’elle soit
au courant. Je le lui ai caché depuis trop longtemps. J’ai composé son numéro
et lui ai donné rendez-vous chez Jauris. J’ai roulé à vive allure. Le trajet
qui devait durer en temps normal 30 minutes n’a duré que 10. Je me suis garé
dans la grande cours de Jauris et je suis entré. Quelques minutes plus tard,
Ana est entrée, le sourire aux lèvres. Elle nous a fait les bises avant de se
diriger vers le frigo et de se servir un verre de jus de pomme. Je l’ai regardé
faire en me demandant comment le lui dire. Dans un instant elle aura perdu
toute sa joie. je suis si désolé.
-
Jojo, s’il te
plait tu peux nous laisser seul ? je dois discuter en tête à tête avec
notre princesse.
Ana : hum ? Ça craint
Jojo : Ok. Je vais
faire un tour en ville. Je vous rapporte quelque chose ?
Ana : Oui,
toi-même en entier.
Jojo : rires. Tu
es toujours aussi folle.
Il est parti sans plus
attendre. Je me suis redressé pour faire face à mon amie de toujours.
Ana : Mon ami, tu
m’effraies. Qu’est-ce qui se passe ?
-
Ana, je suis
vraiment désolé pour tout le mal que je vais te faire mais sache que si j’en
avais la capacité, je t’en aurais épargné.
-
Qu’est-ce qu’il
y a ?
-
Ma chérie, tu as
eu tord de l’épouser. Je t’ai toujours dit qu’il n’était pas clair.
-
Encore cette
histoire ?
-
Il te trompe.
-
Comment sais-tu
cela ?
-
Peu importe. Il
ne te mérite pas.
-
J’ai décidé de
lui accorder une seconde chance. J’ai appris qu’il me trompe avec une de ses
stagiaires. Je dois une fière chandelle à ta femme. Elle m’a défendu ce jour là
au restaurant. Aucun d’eux ne m’a vu mais j’ai suivi la scène et j’ai compris
que Fred savait que mon mari me trompait et elle a donné une leçon à cette
fille.
-
Tu te trompes.
Elle ne l’a pas fait pour toi, mais pour elle-même.
-
Comment ?
-
Ma femme me
trompe avec ton mari
-
C’est très
mauvais comme blague Kelly.
-
Regarde cette
enveloppe. Elle contient la preuve de leur trahison. Je n’ai pas eu la force de
l’ouvrir. Veux-tu le faire ?
-
Donne-la-moi. Je
sais ce que j’ai vu ce jour là dans le restaurant. Tu as tord de douter ainsi
de ta femme. Comment…
En parlant, elle a
ouvert l’enveloppe et s’est figée devant son contenu. J’ai vu les larmes couler
sur son visage. Elle a jeté les photos sur la table et malgré moi j’y ai jeté
un regard. J’ai été choqué, très choqué. J’ai eu un mouvement de recul.
-
Ta femme est une
pute Kelly. Tu as épousée une pétasse de premier ordre. Je comprends pourquoi
Cécil me demandait chaque fois de lui donner mon anus. Parce que ta femme le
lui donne. Et elle en est très heureuse. Mon Dieu ! On m’a prévenu
hein ! Tout le monde m’a dit de me méfier. Mais je ne voulais pas les
écouter.
-
Toi au moins on
t’a prévenu. Moi je n’avais personne pour m’avertir. Regarde comme elle se
plait dans l’obscénité.
-
Ca dure depuis
quand ?
-
Selon le
détective, trois ans
-
NON !!!
Cécil n’a pas pu me faire ça. Il n’a pas pu franchement, snif, comment, snif.
J’ai tenu tête snif, à tout le monde, snif et il ose me faire ça ?
-
…
-
Ce matin encore
je le défendais contre mon père. Et là j’apprends qu’il se moque de moi depuis
trois ans ? de puis trois ans ! snif ! je vais mourir ooo !
snif, mon Dieu qu’ai-je fait de ma vie ? Six ans gratuit, sept ans gratuit
snif. J’ai tout supporté, snif, tout, absolument tout, sauf de donner mon
derrière, snif. Et le bon monsieur me trompait avec la femme de mon meilleur
ami ?
-
Calme-toi Aïs.
-
Me calmer ?
comment ? d’abord, je vais chez toi. Cette fille va me dire pourquoi parmi tous les gars de Cotonou, c'est le mien qui lui a plu.
Elle se leva, ramassa
son sac en se précipitant vers l’entrée. Elle tombe nez à nez avec Jojo qui
voulait entrer
Jojo : Eh
princesse. Qu’est-ce qui ne va pas ?
Elle se jette dans ses
bras en éclatant en sanglots. Jauris me regarde sans comprendre.
Jojo : Calme toi
princesse. Calme-toi s’il te plait.
Je la regarde et mon
cœur se serre. Cécil me le paiera doublement. Il a ruiné mon mariage et il a
brisé le cœur de ma copine. Il va le payer cher.
Jojo ramène Anaïs au
salon en lui parlant tendrement. Son regard est plein de tendresse mais aussi
d’incompréhension. Ils s’assoient sur le canapé Jojo remarque les photos que je
n’ai pas eu le temps de ranger. Il pousse un juron entre ses dents.
Jojo : c’est quoi
ça ?
Moi : Ma femme et
son mari entrain de se faire du bien sur notre dos.
Jojo : cet homme
est une vermine. Et Frédérique, hum. Les apparences sont trompeuses. Mais ils
me le paieront chers. Calme-toi mon amour, je suis là. Je ne les laisserai pas
te briser ainsi. Calme-toi s’il te plait.
Nous avons passé la
soirée à consoler Ana. Elle était vraiment abattue. Elle a pleuré jusqu’à
s’endormir dans les bras de Jauris. Elle faisait peine à voir. J’ai dû ranger
ma peine de côté pour m’occuper d’elle.
Quand elle se réveilla,
Jauris la reconduisit chez ses parents. Dans son état, c’aurait été
irresponsable de la laisser conduire.
Quant à moi, j’ai
appelé mon avocat en urgence et lui ai remis les photos avant de rentrer chez
moi pour me préparer pour mon voyage du lendemain.
********** ANAÏS **********
Dès que je suis rentrée, j’ai tracé dans ma chambre sans un regard pour mes parents qui s’amourachaient dans le salon. Leur bonheur me fit mal. Je revis les photos de Fred et Cécil, l’un dans l’autre dans des positions inimaginables. Je suis vraiment à terre. Je pensais que Fred me défendait alors qu’elle se battait campagne. Elle a battue cette fille parce qu’elle était jalouse. Et moi comme une idiote j’ai pensé qu’elle me défendait. Mon Dieu l’homme est mauvais. Je ne peux pas pardonner cette trahison. La femme de mon meilleur ami ! Parmi toutes les femmes, c’est Fred qu’il a vu ? Qu’est-ce que ce gars a à la place du cerveau ? Je suis déçue. Couchée dans mon lit, je vois défiler nos six années de fiançailles. Nos retrouvailles toujours chaudes, les affronts de ses sœurs, les i