L'ERREUR DE TROP
Write by Phénix
******** Cécil ********
Couché dans cette
cellule exigüe, insalubre et pleine d’odeur nauséabondes, je réfléchis à quoi
faire dès que je sortirai de cet endroit. Cette femme va me rendre fou. Je me
demande comment j’ai pu l’aimer, car oui, je l’ai aimée. En dépit de mon
comportement volage, et de mes escapades avec Fred et certaines stagiaires.
Elle m’a carrément foutu la honte aujourd’hui devant toute ma famille. De toute
ma vie, c’est la première fois que j’ai affaire à la police. Mon orgueil de
mâle ne le supporte pas. Et bien sûr dès que je sortirai d’ici, je me ferai une
joie de la punir. Pff, je ne sais même pas pourquoi je pense à elle. Laly doit
être fâchée après moi. Je suis tellement désolé de lui faire subir cela. Au
début je voulais juste profité d’elle. Mais voilà, je suis tombé amoureux
d’elle. Quand je ne la vois pas, je me sens très malade. Je succombe à chacun
de ses caprices. J’ai commencé à construire sur son terrain à Akassato, vu
qu’elle tenait à avoir sa maison. Le projet est ambitieux, mais que ne
ferais-je pas pour elle ! Près de cinquante millions à débourser. J’ai dû
épuiser mon compte bancaire et même fait quelques retraits dans le compte
commun d’Ana et moi.
Je sais que vous ne
m’aimez pas ici à cause de votre copine. Entre nous, je m’en bas les couilles.
Est-ce que votre amour me nourrit ? Non ! Donc, tant pis pour vous.
Comment pouvez-vous supporter une femme qui ne respecte pas son mari ?
Vous les hommes, seriez-vous d’accord pour ça ? Et les femmes, si on
faisait ça à votre enfant ou à votre frère, serez-vous contente ? Je suis
sûr que non. Alors pourquoi m’en vouloir ? Quand ma femme me tient tête,
je dois la redresser et lui rappeler qui porte la culotte dans le couple. C’est
aussi simple que cela.
Voyez vous-même comment
elle se fout de moi. Elle disparait pendant trois semaines sans donner de signe
de vie. Et un bon matin, elle s’amène
avec la police pour embarquer tout le monde au commissariat. C’est normal
ça ? le pire c’est que je ne portais qu’un short. Et dans cette cellule,
les moustiques ne me font pas cadeau, la poisse ! C’est ma maison, j’y ai
investi une fortune dedans. Et elle ose venir me faire cet affront. Je prends
seulement mon mal en patience. Sinon !... j’ai entendu la voix de ma mère
qui hurlait.
-
Mon fils
oooo ! où sont mes enfants ? Chef pardon ils n’ont rien fait. Laissez
les sortir. Ils sont innocents. Libérez mes enfants ! ehhh !
Armelle ! Nicky oooo ! je dis vous êtes où ? Cédé ?
-
Madame un peu de
tenue ! nous sommes dans un tribunal ici !
Chef
pardon ! quelle tenue encore ? si c’est l’argent, je peux payer
oooo ! Je vous jure, je vais payer. Mais pardon laissez mes enfants. Laissez mes bébés. Hein, laissez mes bébés
oooo !
-
Vous essayez de
me corrompre madame ? des vieux comme ça vous les appelez bébés ? je
comprends pourquoi ils se comportent aussi mal !
Chef, je suis
une vieille femme ! Je vous demande pardon, laissez mes enfants, ils n’ont
rien fait de mal.
-
On va les garder
pendant trois jours.
-
Ehhhh
Aklunon, hwlenmigan loooo !
(Seigneur sauve-moi!) Chef
kinklin ! kpon Mawu bo ! Tcho, vitché lèèè ! (chef pardon !
Regarde Dieu ! mes enfants !)
-
Vous voulez
qu’on vous trouve aussi une cellule peut-être?
-
…
-
Voilà !
rentrez chez vous et revenez dans trois jours. Ou essayez de vous entendre avec
celle qui à déposé la plainte. Si elle la retire, ils seront libérés.
************* DU COTES DES
FEMMES *************
***** Amanda ****
J’entends ma mère
pleurer dans le hall et mon cœur se serre. Tout cela à cause de cette pauvre
fille. Je plains mon frère. Il n’a vraiment pas de chance avec les femmes. Mais
j’ai plus envie de casser la gueule à cette Laly de malheur. Elle m’énerve
tellement. Cette cellule est tellement sale, et si petite pour quatre. Mes
sœurs sont assises dans un coin, chacune perdue dans ses pensées. Ah leurs
maris sont de vraies brutes. Le mien au moins est compréhensif. Je ne savais
pas qu’Anaïs pouvait être aussi méchante. Qu’est-ce-que nous avons fait de mal
pour qu’elle appelle la police ? ON aurait pu s’entendre en discutant.
Elle devait plutôt nous remercier d’avoir bastonné cette idiote. Mais au lieu
de cela, nous voici dans ce trou plein de rats
et de moustiques depuis des heures. Notre mère est déprimée et pleure
comme une madeleine en suppliant ces policiers de merde qui se moquent d’elle.
Je suis vraiment en colère.
Laly :
Tchip, telle mère, telle fille !
Moi (piquée
au vif) : Tu peux répéter ?
Elle est assise dans un
angle, les bras noués autour de ses genoux. Son regard sur moi est plein de
dédain. Elle me défie du regard un moment avant de tchiper et de détourner le
regard.
Moi :
Tu as vraiment intérêt à la fermer. Ici, personne ne viendra te délivrer. C’est
ton cadavre qu’on viendra chercher.
Laly :
ta gueule madame. Tout ça c’est de votre faute. Moi Laly BIBI dans une cellule,
à cause de vieilles femmes aigries comme vous ! C’est la poisse !
Moi :
Tu n’avais qu’à ne pas t’en prendre à Cécil.
Laly :
Pourquoi tout reviens à Cécil ?
Moi :
C’est mon frère.
Laly :
Et alors ? C’est cela on n’a jamais entendu ? Vous êtes mariées, mères de
multiples enfants. Mais vous vous ingérez dans la vie de votre frère comme des
fouines. Pourquoi ? Est-ce qu’il vous a invité ? Vous débarquez pour
mettre le désordre.
Nikita :
(amère) Au cas où tu l’aurais oublié madame la fausse blanche, c’est sa femme
qui nous a envoyé ici !
Laly :
je ne lui en veux même pas. A sa place, je vous aurais fait pire. Je me demande
comment elle arrive à supporter des merdes comme vous. Vous trois c’est déjà
l’enfer. Avec votre mère, hum ! je préfère juste me taire.
Là elle va trop loin.
Je me suis levée dans l’intention de lui donner la gifle de sa vie. Son regard
m’a stoppé au moment où je sentais un coup en plein ventre. Mais de qui ? Je
me suis écroulée au sol en hurlant de douleur. Mes sœurs se sont précipitées
vers moi en me demandant ce qui n’allait pas. Je ne pouvais même pas dire quoi
que ce soit.
Laly :
idiote. Je t’ai laissé me frapper mais ça ne se répètera pas. Nikita se lève
aussi dans l’intention surement de la frapper. Je vois Laly la regarder en
serrant le point sur ses genoux. Nikita s’attrape la gorge, la bouche grande
ouverte comme quelqu’un qu’on étrangle. Elle se débat un moment puis s’écroule
au sol. Armelle se met à pleurer. Laly agitait les mains pendant que Nikita et
moi recevions des coups invisibles. De vrais coups ! Mon corps était tout
endolori. Je hurlais, ne comprenant pas tout ce qui se passait. Cette sorcière
riait aux éclats, jusqu’aux larmes. Un agent est apparu devant notre cellule en
frappant les barreaux avec sa matraque. Laly s’arrange en même temps et au même moment que les coups cessent.
Agent :
Silence ici ! Vous n’êtes pas au marché ici !
Armelle
(se précipitant vers lui) : Pardon chef, sortez nous de cette cellule. Trouvez-nous
une autre cellule pitié ! Cette folle va tuer mes sœurs. Pardon chef,
pardon oooo. Pitié ! Aiiiiiie ! Snif. Chef, pitié
Agent (s’en
allant): vous n’avez pas d’ordre à donner ici.
Vous allez rester là.
Laly éclate de rire en
me fixant. J’eus soudain très peur. Armelle s’agrippe aux barreaux en hurlant.
Armelle : Aiiiiiie !
Pardon chef, je vous en supplie. Snif, Cécil oooo ! Viens voir
ce que tu as fait ! Mon Dieu aide-nous !… Notre père qui est aux
cieux… Aiiiiiiiiiiiiie ! Je vous
salue Marie, snif, pleine de grâce !
Laly :
rires ! Tu vas te taire idiote ? Dieu ne peux pas t’entendre. Il est
trop occupé avec des causes plus nobles.
Armelle : Souvenez-vous
très sainte vierge…
Laly (lui
envoyant un coup à distance): Ferme là idiote.
Armelle s’écroule en
pleurant comme une petite fille.moi je pleure en silence et c’est pareil pour
Nikita. Cette femme est très mauvaise. Mon Dieu dans quoi Cécil s’est
fourré ?
Laly :
Voilà ! Vous êtes mignonnes comme ça. Moi je ne suis pas Anaïs qui malgré
sa gentillesse est mal vue. Personne ne peut s’en prendre impunément à moi.
Vous êtes trop minables, trop stupides. Si jamais je vous revois, même en
peinture autour de Cécil, je vais vous tuer, sans un regret. Et c’est pareil
pour votre sorcière de mère.
Je me suis endormie en
pleurant sur le sol sale de la cellule.
*********** NIKITA
************
J’avais mal dans tout
le corps. Cette fille a surement un bagage spirituel très lourd. Mon Dieu je
crains pour mon frère. Elle nous a copieusement rossées sans même nous toucher,
sans même se lever d’où elle était. Eh ! Anaïs est tellement mieux par
rapport à cette femme. Mon frère ne peut pas l’épouser, sinon, c’est la mort
assurée. Je me demande même où, il l’a connu. Hum ! Malgré tout ce que je
viens de subir, je m’inquiète pour mon foyer. Même si mon mari me bats encore,
je ne dirai rien. Il m’avait prévenu qu’il ne voulait plus de scandale. Il m’a clairement dit qu’à la prochaine
bêtise, il me foutra à la porte. J’ai le don de me créer des problèmes. Je prie seulement que Dieu donne la patience
à mon mari parce que je ne sais pas où j’irai s’il me jette dehors. Qui m’a
même demandé de me mêler de ce qui ne me regarde pas ? Si Cécil a trouvé
une sorcière, c’est où mon problème ? Il est assez grand pour prendre ses
décisions et décider de sa vie. Voilà où me mène tout cela. Je ne suivrai plus jamais les jumelles. J’ai
quarante-deux ans. Ce n’est plus le moment de me faire renvoyer de mon foyer.
Nous avons passées la
nuit dans cette cellule sans manger, ni boire. Les agents ont renvoyé maman chaque fois
qu’elle est venue. Et aucun de nos maris ne s’est montré. Au milieu de la
journée, le commissaire nous a convoqués dans son bureau. Cécil ne nous a même
pas calculées. Il n’avait d’yeux que pour sa sorcière. Il l’a palpé pour voir si elle allait bien.
Commissaire :
Vous avez de la chance. La dame a retiré sa plainte.
Un soupir de
soulagement nous a échappé.
Commissaire :
mais que ce soit bien clair. Si l’un de vous s’en prend à nouveau à elle, c’est
la prison directe.
Cécil :
On dirait que vous outrepassez vos droits là !
Commissaire :
ah bon ?
Cécil :
vous n’êtes qu’un simple commissaire. La dame a retiré sa plainte. On est
libre. Pas besoin de votre sermon.
Nous (en chœur) : CECIL !!!!!
Commissaire : Monsieur, vous êtes vraiment inconscient. Savez-vous
que je peux encore vous déférer pour coups et blessures volontaires sur la
personne de votre femme ?
Cécil : Vous
n’avez aucune preuve. Vous ne
Laly :
TAIS-TOI BON SANG ! TU ES FOU OU QUOI CECIL ? JE VEUX RENTRER CHEZ
MOI PARCE QUE JE SUIS EPUISEE.
Nikita :
Pardon mon commissaire. Il nous sommes tous à bout de nerfs. Ne lui en voulez
pas s’il vous plait.
Commissaire (Le
regardant, sourire aux lèvres): on se reverra dans très bientôt. Et je vous
demanderai de répéter ces mots. J’espère que vous en aurez alors le courage.
Bon, mesdames, monsieur, vous pouvez disposer.
Nous n’avons pas
attendu qu’il nous le répète. Maman nous attendait dans le hall. Dès qu’elle
nous a vus, elle s’est levée et est venu nous serrer dans ses bras en pleurant.
Cécil est passé près d’elle sans la regarder, tenant sa sorcière par la main.
Maman (courant
derrière lui): Mon Bébé, tu vois que mon cœur de mère ne mentait pas non !
Comment vas-tu chéri ?
Cécil :
laisse-moi tranquille maman. C’est à cause de tes filles que je me suis
retrouvé ici.
Maman :
Elles ont fait quoi ? Ce sont elles qui ont appelé la police
peut-être ? Une petite querelle de rien du tout, et déjà la police.
Etait-elle concernée ? Tes sœurs n’ont rien fait. C’est cette femme que tu
as épousé qui a tout causé.
Cécil :
Je n’ai invité personne chez moi. Ni tes filles, ni toi. Tout ce que vous savez
faire, c’est créer des problèmes, vous mêler de ce qui ne vous regarde pas. Je
ne veux plus vous voir chez moi.
Maman :
Depuis quand Cécil ? je suis ta mère et tu me dois du respect.
Cécil
(toujours en marchant) : Tu es ma mère, pas ma femme. Arrête de t’immiscer
dans mes relations. Je n’ai pas besoin de toi.
Armelle :
Tu vas le regretter. Tu te rendras vite compte de ta méprise. Tu sais pas celle
qui est près de toi.
Cécil (se
tournant vers elle) : je n’ai que faire de tes sottises Armelle.
Regardez-vous ! De vieilles femmes comme vous, qui se comportent pire que
des gamines. Moi au moins Anaïs a retiré sa plainte. Et vous ? Où sont vos
maris depuis hier ? Aucun d’eux n’est venu. Vous savez
pourquoi ? Parce qu’ils ont hontes d’avoir des femmes comme vous. Ils
regrettent surement de vous avoir épousées. Moi, à leur place, je vous aurais
toutes mises dehors. Parce qu’une femme qui se respecte ne va pas semer le
désordre quand elle doit s’occuper de son foyer.
Il fit quelques pas
avant de se tourner vers nous.
Cécil :
Cette fille que vous avez battue, sachez que je l’aime. Et je l’épouserai. Vous
n’êtes pas obligées de l’aimer ou d’être d’accord, j’en ai l’habitude et à vrai
dire vous n’êtes pas indispensables. Mais si l’une d’entre vous ose encore lui
manquer de respect ou encore s’en prendre à elle, même toi maman, je la tuerai
de mes propres mains. Je vous en donne ma parole. Viens Babe, on y va.
Il héla un taxi et
partit avec sa belle.
Maman(en
pleurs) : Il a quoi ? Nikita, votre frère a quoi ? Je ne
reconnais pas mon fils. Snif
Amanda :
Maman, on va te dire quoi ? Ton fils est grand. Il fait ce qu’il veut. Moi
je ne me mêlerai plus de ses affaires. J’ai mes problèmes aussi. Je rentre
m’occuper de mon mari et de mes enfants. On s’appelle plus tard ok ?
Elle fit la bise à
chacune de nous avant de s’en aller en taxi. Armelle s’en alla aussi sans
demander son reste sous le regard étonné de maman.
Maman :
Mais qu’est-ce-qui leur prend ? Pourquoi s’enfuient-elles ?
Qu’est-ce-qui ne vas pas Nicky ?
Nikita : Maman, prenons un taxi, je te laisse chez toi. Je
suis très fatiguée. Nous avons passées une nuit affreuse. S’il te plait, on en
reparlera plus tard si tu veux bien.
Dans
le taxi, j’ai récité toutes les prières que je connais. J’ai laissé maman
devant sa maison et je suis partie chez moi. J’ai fait une petite prière avant
de sonner pour qu’on vienne m’ouvrir le portail. J’ai patienté pendant deux
minutes avant de me servir de ma clé pour enter. La maison était plongée dans
un silence de cimetière. La voiture de Cédric n’était pas au garage. C’est vrai
qu’on était lundi, il est surement allé au travail. Mais mon cœur battait très
fort. Je m’attendais au moins à voir arriver mon petit dernier. Mais personne.
J’ai
glissé la clé dans la porte d’une main tremblante et je suis entrée. J’ai
tourné sur moi-même, perdue. Mon salon est vide, vide de tout. Plus de
télévision, plus de frigo, plus de meubles. Rien du tout. Comme une somnambule,
j’ai marché vers les chambres que j’ai ouvert l’une après l’autre. D’abord
celle des garçons Winch et Brice, Vide ! Les placards vides. Pareil dans
la chambre de Marilyn et Claudette. Comme si personne n’avait jamais vécu ici.
J’ai fini par notre chambre. Les placards de Cédric étaient vides. Aucune trace de ses vêtements, chaussures etc. Je me
suis assise sur le lit et j’ai fondu en larmes. J’ai essayé de le joindre à
plusieurs reprises mais son numéro ne passait pas. Mon Dieu qu’est-ce-qui se
passe ! Où est mon mari ? Où sont mes enfants ? J’ai pleuré
pendant des minutes et des minutes sans pouvoir m’arrêter. Pourquoi Cédric me
fait-il cela ? Je reconnais que j’ai encore commis une erreur mais comment
peut-il partir comme ça ? Que suis-je sensée faire actuellement ?
J’ai
entendu du bruit, une voix. J’ai essuyé mes larmes et je suis allée au salon
-
Bonjour
voisine !
-
Bonjour dis-je
-
Ah, j’ai vu la
porte ouverte. J’ai pensé que c’était un intrus. Comme votre papa nous a dit
que vous partiez pour quelques temps.
-
Ah bon ?
-
Oui, c’est ce
qu’il a dit hier soir en partant avec les enfants.
-
Je vois
-
Mais je pensais
que vous étiez tous partis !
-
Non. J’avais une
course urgente. Je les rejoindrai plus tard.
-
Ok. Je vais donc
y aller. Pardon pour le dérangement hein !
-
Je vous en prie.
Merci d’être passée
Elle
est partie, me laissant perplexe. Je suis repartie dans notre chambre. Je me
suis mise à regarder partout pour chercher peut-être un indice qui
m’orienterait. Sous l’un des oreillers, j’ai vu une petite enveloppe toute
blanche. Je l’ai ouvert le cœur battant la chamade. J’ai reconnu l’écriture de
mon mari.
« Nikita
Je
ne sais même plus si je dois dire « chère » puisque tu ne l’es plus,
ni pour moi, ni pour les enfants. Depuis toujours je t’ai aimé et respecté.
J’ai prié pour que tu changes, pour que tu sois plus responsable. Mais je dois
reconnaitre que tu n’as pas changée. Chaque jour tu me fais regretter de
t’avoir épousée. Tu n’arrêtes pas de me faire honte, de nous faire honte. Et je
ne le supporte plus. Je suis devenu agressif par ta faute. Si cela continue, je
suis capable de te tuer un jour. C’est pourquoi je préfère m’en aller avec les
enfants qui en ont aussi marre. Tu es incapable de t’occuper de ta famille, de
ton foyer. Tu es toujours entrain de
régenter la vie et du foyer des autres. Je t’ai demandé de choisir une activité
que je vais financer. J’ai attendu, j’attends depuis vingt ans, rien. Reprends
tes études, tu as dit non. Ce commerce de pagne que je t’ai installé, tu as
dilapidé tout le fond de commerce, pareil pour celui de bijoux. Résultat, tu es
désœuvrée, ce qui te donne le temps de semer la pagaille chez les autres. Ta
dernière bourde dépasse l’entendement. Des passants ont pris des photos de
vous, toutes menottées. J’ai reçu des coups de fils me disant que ma femme
était au poste de police pour je ne sais quelle raison. Tes enfants en ont
pleuré de rage, d’humiliation.
Je
suis sincèrement désolé. Tu recevras les papiers du divorce par mon avocat.
Inutile d’aller à mon service. Je ne te recevrai pas. Et je demanderai la garde
exclusive de mes enfants. Je ne veux pas que tu leurs enseignes cette manière
que vous avez chez vous de vous mêler de ce qui ne vous regarde pas. J’ai
libéré la maison. Le bailleur a ordre de te faire sortir de là dans un mois au
plus. Prends soin de toi. Et surtout, signe ces papiers, libères-moi de la
honte qu’est devenue notre vie.
Bye
Cédric »
Si j’avais un bateau,
j’aurais pu voguer sur la rivière de mes larmes. J’étais dépassée par tout
ceci. Mon mari va demander le divorce parce qu’il n’en peut plus de me
supporter. Mes enfants ont honte de moi. Si je meurs en même temps ce n’est pas
mieux ? vingt ans de mariage qui
volent en éclats pour des bêtises ? D'accord je suis un peu difficile, je
n’ai pas su me décider d’entreprendre un commerce. Mais mes sœurs sont pire
hein ! Et pourtant leurs maris ne les répudient pas. J’ai été éduquée avec
des valeurs, la famille avant tout. Et c’est pourquoi il dit que je régente la
vie des autres. C’est ma photo qui fait le buzz sur internet, mais c’est lui
qui a honte. Qu’ai-je fait de mal ?
J’aime mon mari, malgré ses bastonnades, malgré ses infidélités, je
l’aime et je ne veux pas le perdre. Je ferai mon possible pour ne pas divorcer. Il ne peut pas
me quitter maintenant.