DT - 11
Write by Nobody
Arrivée au salon, Sarah se retrouva face à Kaina qui souriait de toutes ses dents, comme une enfant qui venait de retrouver son jouet préféré.
– Enfin on pourra respirer, dit-elle, un large sourire sur le visage.
– Trouve-toi une maison après, on en parle chérie, répondit Sarah, l'esprit ailleurs.
– Allons-y, dit tout simplement Ahmed, en se dirigeant vers la sortie.
Ils montèrent tous dans la voiture d'Ahmed. Kaina, bien sûr, était à l’arrière, comme d’habitude.
Un moment de silence s’installa alors que la voiture roulait tranquillement. Sarah, le regard perdu par la fenêtre, se surprit à penser à Ahmed. Étrangement, les ressentiments qu’elle avait nourris contre lui, pendant tant de temps, avaient presque disparus. Elle se dit que c’était sûrement parce qu’il l’avait sauvée de l’enfer dans lequel elle se trouvait, même si, au fond, c’était de sa faute si elle s’y était retrouvée. Mais elle ne pouvait s’empêcher de lui être reconnaissante. C’était aussi compliqué que ça. C'était totalement irraisonnable, elle devait lui en vouloir parce qu'elle avait énormément souffert à cause de lui mais elle devait s'avouer vaincue, elle n'y arrivait plus.
Cette constatation la poussait à se poser des questions, avait-elle des problèmes psychologiques ? Souffrait-elle d'un trouble au point de s'attacher à son gourou ? Souffrait-elle du syndrome de Stockolm ? Elle leva les yeux au ciel tant cette idée lui paraissait stupide. Mais elle voulait quand même comprendre. Elle le connaissait certes depuis bientôt un mois, les évènements qui se sont écroulés entre son premier enlèvement par Ahmed ensuite par Nick ne lui ont pas fait tout de suite voir le temps écroulé depuis de tout ceci. En un mois ses sentiments ont eu le temps d'évoluer, ils étaient venus au monde avec un dégout et une haine profonde pour Ahmed et petit à petit ils ont disparu sans avoir jamais atteint leur grand potentiel. Elle se demandait si les choses en auraient été ainsi s'il n'était pas venu la secourir des mains de Nick.
De toutes les façons, elle ne le haissait plus et ce n'était pas normal. Mais son coeur était tellement pur qu'elle acceptait de croire en sa rédemption et de passer doucement à autre chose, en restant bien évidemment sur ses gardes.
– Ahmed, attends, murmura-t-elle soudainement. Tu dois t’arrêter. Ma voiture ! C’est toujours chez toi ?
– Ah oui.
– Passe-moi les clés. Je vais la prendre. En plus, on ne doit pas nous voir ensemble.
Ahmed fouilla dans la boîte à gants et en sortit les clés. Il avait fait ramener la voiture de Sarah chez lui quand il était parti voler son ordinateur chez elle.
– Tiens.
– Merci, Ahmed. Et j’ai une chose à te dire. Tu m’accompagnes ?
– Pas de problème.
Il se gara sur le bas-côté, et tous deux sortirent de la voiture. La pauvre Kaina était bouche bée. Sarah lui envoya un bisou du bout des doigts, avant de marcher avec Ahmed vers sa maison. Heureusement qu’ils n’étaient pas encore trop loin.
– Alors ? Qu’est-ce que t’as à me dire ?
– Tu sais, avant que je me fasse kidnappée… enfin, je veux dire, vraiment kidnappée.
– Attends, attends. Mon kidnapping était faux, c’est ça ? La prochaine fois, tu verras.
– Il n’y aura pas de prochaine fois, sale con.
– Sait-on jamais ?
– Bref, tu te rappelles notre dispute ?
Ahmed fronça les sourcils, puis inséra la clé dans le portail.
– Eh bien ?
– Pas la peine de t’excuser, Sarah. Donne les clés, je vais sortir ta voiture.
– Non, attends. Je te dis. Je ne veux pas m’excuser. Tu avais tort, et c’est à toi de t’excuser.
Il émit un rire nerveux, mais Sarah ne parvint pas à dissimuler son émotion. Elle tremblait encore, revivant cette nuit-là dans son esprit, comme un mauvais film qu’elle ne parvenait pas à effacer.
– Si j’ai refusé qu’on aille souper là-bas, c’est parce que c’est l’Ambassadeur…
Point de vue d’Ahmed
Elle n’arrêtait pas d’enfoncer le couteau dans la plaie. Et putain, elle peut pas dire « dîner », genre souper, souper, mon œil !
– D’accord. Je bouge maintenant.
– J’ai pas fini, Ahmed Ben Khalifa !
Putain, que c’était sexy d’entendre son nom complet dans sa bouche.
– Réfléchis une seconde, Ahmed. Qu’est-ce qu’il y a là-bas ?
– Des tables, des chaises, des couverts, mais aussi des serveurs, de la bouffe, des boissons, des…
– Ferme-la et réfléchis un peu.
– Tu me casses les couilles, Sarah, et je vais m’énerver pour rien.
– Y’a du monde, y’a que le gratin là-bas.
À ces mots, une lumière s’alluma dans l’esprit d’Ahmed. Sarah était censée être kidnappée, et tout le monde les avait vus à la télé lors de cet interview ridicule. Là, elle serait apparue à ses bras… Putain, comment il avait pu ne pas y avoir pensé plus tôt !
– D’ailleurs, on aurait pu aller nulle part ensemble.
– T’es une perle, Sarah.
– Mmh.
Point de vue de Sarah
Elle souffla profondément. Avant de sortir de la voiture, elle saisit son ordinateur, sauta du véhicule et tira légèrement le bas de sa jupe, tout en repositionnant ses lunettes avec une grâce discrète.
Elle entra dans l’entreprise, ses pas résonnant dans le silence lourd du hall d’accueil.
– Je ne suis pas morte ! lança-t-elle, presque sur un ton de défi.
Elle se planta au beau milieu de la pièce et se retournai lentement
- Alors ? On a rien à faire ?
Les employés qui la regardaient comme une revenante reprirent rapidement leurs occupations, mais Sarah savait qu'ils ne tarderaient pas à jaser entre eux. Elle attendit l'ascenseur en fixant ses ongles avec une désinvolture assumée. Sauf que l’absurdité de la situation la fit éclater de rire. Un rire qui se coupa brutalement lorsqu’elle se souvint qu’elle n’était pas encore dans l'habitacle de l'ascenseur. Elle se retourna, et tout le monde semblait fuir son regard.
– Ah, mais ce n’était pas trop tôt ! murmura-t-elle, lorsque la porte s’ouvrit enfin.
– Salut, lança-t-elle aux employés qui en sortaient, sans même les regarder.
Elle appuya sur le bouton du 8e étage, son esprit déjà ailleurs, occupé par des pensées vagues. Le poids de la situation la fit souffler un coup en attendant que la porte se referme.
Elle attendait l'ascenseur, fixant ses ongles avec désinvolture. Il ne manquerait plus que le bruit de ses doigts effleurant les bords de sa robe ou un petit sifflement pour accentuer l'absurdité de la situation. Un rire spontané éclata de ses lèvres, mais il se dissipa immédiatement lorsqu'elle se rappela qu'elle n'était pas encore entrée dans l'habitacle.
Elle jeta un regard derrière elle, et tous les regards semblaient converger vers des points imaginaires, comme si l'univers entier se mettait à l'observer sans qu'elle en ait conscience. Ce silence pesant, presque irréel, la fit se sentir encore plus seule dans ce moment étrange.
– Ah, mais ce n'était pas trop tôt, murmura-t-elle lorsqu'enfin la porte s'ouvrit, le soulagement palpable dans sa voix.
Elle lança un salut distrait aux employés qui en sortaient, sans même prendre la peine de les regarder. Ses pensées étaient ailleurs, ailleurs que dans ce petit couloir bondé de bruits de pas et de conversations indistinctes.
Elle appuya sur le bouton du 8e étage, ses doigts effleurant les touches sans vraiment les regarder, comme si ce simple geste pouvait expulser toute la tension qu'elle ressentait. Elle poussa un soupir à l'instant même où la porte se referma. Ses yeux se fermèrent un instant, savourant la solitude.
Une profonde inspiration à nouveau. L'air était plus frais ici, un peu plus doux. Elle s'approcha de la porte du bureau de son patron, prenant soin de frapper avant d'entrer. Ce simple son résonna en elle, comme un dernier appel avant la confrontation inévitable.
Il lui faisait toujours cet effet étrange, qu'elle n'arrivait jamais vraiment à expliquer. Elle reçut l'autorisation d'entrer.
Son bureau… dans quel état. Un désordre presque frappant, comme si toute sa vie était devenue un enchevêtrement de papiers et de dossiers en pagaille.
– Ça alors ! Quel bordel, un véritable merdier ton bureau, dit-elle d'une voix calme mais marquée par la surprise.
- Angel ! Oh Angel !
Il s'élança vers elle, mais elle le stoppa d'un geste ferme.
– Hop hop ! Tu essaies de faire quoi là ? Tu ferais mieux de t'asseoir, Michael.
Il s'immobilisa, étonné par sa fermeté. Mais elle s'en fichait. Elle sortit son ordinateur, le tourna vers lui et alla s'asseoir derrière son propre bureau.
– Lis, Michael, lis. Je l'ai gardé avec moi.
Il la regarda, interloqué, avant de réagir.
– C'est quoi ça, Sarah ?
Elle se redressa vivement. Cela faisait partie des rares moments où il l'appelait par son prénom Sarah. Ce simple détail la frappa.
– Je l'ai inventé, peut-être ? répondit-elle d'un ton sec?
– Je me répète, c'est quoi ça ?
Elle se leva sans un mot, se dirigeant vers son ordinateur. Elle n’avait pas l’intention de rester plus près de lui que nécessaire.
– Ça ne provient pas de moi ! répondit-il, un peu plus nerveux.
- C'est toi Michael
- Sarah qu'est-ce que tu racontes ? me demanda t-il en élevant dangereusement la voix . Je n'ai rien envoyé du tout
- Ah oui? Attends
Elle se plaça derrière son ordinateur et comme elle s'en doutais il avait effacé le message.
Elle plongea dans la corbeille de son ordinateur, y ressortant un document qu'il avait soigneusement effacé.
– Viens voir toi-même, lança-t-elle, ses yeux brûlants de défi.
Avant qu'il n'atteigne son bureau, elle se leva brusquement. Elle n’avait aucune envie de rester à moins de dix mètres de lui.
– Je n'ai plus rien à faire ici, lâcha-t-elle froidement.
Elle s'apprêtait à quitter la pièce lorsque sa voix l'arrêta.
– Je n'ai rien envoyé. J'ai refusé le contrat, Sarah.
Elle se tourna lentement, figée sur place.
– Tu as quoi ? demanda-t-elle, son regard se durcissant instantanément.
– J'ai refusé le contrat, Sarah.
– Et tu as fait ça quand ? Quand tu as eu des remords après ta réponse ?
– Je ne sais pas. Je n'ai jamais envoyé ce mail, comment veux-tu que je sache quand ?
Elle le regarda, le défi toujours dans ses yeux.
– Si tu le dis.
– Attends, Angel, je veux que ça s'arrange. Et cette histoire ne va faire qu'ajouter de l'huile sur le feu.
Elle soupira, les mots venant d'elle avec une clarté glaciale.
– Tu sais où ça fait mal, Michael ? C'est que je ne veux rien arranger avec toi. J'ai passé près de cinq ans à te servir comme un gentil toutou, mais là, c'est fini. Tu m'as trop blessée. Tu m'as fait trop de mal pour espérer que je te pardonne un jour.
Il sembla chercher ses mots, son regard fuyant.
– Sarah, écoute. Je suis sincère. On peut vérifier les dates. Celle à laquelle j'ai envoyé mon mail et celle où t'as reçu cette foutue réponse.
Elle sentit un tourbillon d’émotions se déchaîner en elle. Un instant plus tôt, elle était prête à lui dire toutes les horreurs qu’elle avait sur le cœur. Mais maintenant, elle hésitait. Une part d'elle vacillait.
Elle s’assit lentement sur le canapé, l’agitation palpable dans chaque mouvement. Elle avait dormi à peine quelques heures cette nuit-là et tout en elle semblait exploser de nervosité. Elle était tout aussi bouleversée par le fait qu’il ait refusé le contrat du siècle que par la découverte qu’il lui mentait une nouvelle fois.
Nerveusement, elle se frotta les mains l'une contre l'autre. En fait, elle tremblait de peur. De temps à autre, ses yeux se tournaient discrètement vers lui, mais elle évitait son regard trop longtemps. Quinze minutes, puis vingt minutes s'écoulèrent.
– Angel, j'en peux plus. Ça fait des jours que je te recherchais, finit-il par dire, sa voix brisée.
Au moins, il ne l’avait pas appelée "Sarah". Il s'assit dans le fauteuil en cuir, levant enfin les yeux vers elle. Son regard était presque implorant, tout sauf celui d'un homme autoritaire.
Elle ne répondit pas tout de suite. Il attendait toujours, et elle, elle restait sans réaction.
– D'accord, finit-elle par souffler, le regard rivé sur le dossier devant elle.
Michael sembla revenir à lui, comme sorti d'un rêve. Il tourna la tête vers le mur en verre, comme pour chercher une réponse ailleurs.
– D'accord ? répéta-t-il, incrédule.
– Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? répondit-elle d’un ton las.
– On devrait chercher l'auteur de ce mail.
- Comment on va s'y prendre déjà ? je souffle quelques instants plus tard les yeux rivés sur le dossier devant moi
Ses yeux se posèrent sur elle, cherchant une réponse. Mais elle ne répondit rien. Elle était perdue dans ses pensées, observant la bouteille d'encre de Chine posée devant elle. Lentement, elle déboucha le flacon, en faisant tomber quelques gouttes sur la table. Elle se tâcha les doigts et jura à voix haute. L’encre était indélébile.
D’un bond, elle se leva et se précipita vers la salle de bain attenante. Elle passa plus de dix minutes à essayer de se débarrasser de la tâche, mais en vain. Elle jurait à chaque tentative infructueuse.
Elle ressortit de la salle de bain, se sentant épuisée.
– Je vais rentrer, dit-elle finalement.
– Angel attends…On devrait parler, je me suis fait un sang d'encre pour toi. Je t'ai longuement cherché, j'ai fait placé la police discrètement à ta recherche mais je ne pouvais pas savoir ce qui c'était passé réellement. Tu as l'habitude de t'en aller sans prévenir personne, je ne connaissais rien à propos de cette disparation, aussi la police a-t-elle été discrète. Je devrais d'ailleurs appelé mon contact là bas pour lui signifier que tout est rentré dans l'ordre. Mais j'ai besoin d'explication, on t'a enlevé ? Qui c'est Ahmed Ben Khalifa c'est ça ? Je t'en prie j'ai besoin de plus d'informations tu sais
– Je veux juste rentrer chez moi, Michael, mais Ahmed n'a rien à avoir dans l'histoire. On en reparlera je te donne ma parole répondit-elle d’une voix tranchante.
– D'accord.
[ ]
Dans quelle poubelle elle était tombée ?
Sa bouche s'ouvrit sur un "oh", en pénétrant dans son appartement. Attendez, elle s’était trompée d’appart ?
Elle était partie combien de temps ?
Elle commençait à ramasser ce qu'elle pouvait quand des bruits se firent entendre près de la porte. Elle tourna la tête et aperçut sa sœur entrer, suivie d’un homme qu’elle ne connaissait pas.
– Salut, dit-il.
Sa voix était aussi distinguée que son apparence.
– Mais t’es pas morte, toi ? lança sa sœur, choquée
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Coucou les gens j'espère que vous allez bien. Je tenais à réitérer quelques informations. Cette histoire je l'ai écrite alors que j'étais encore très jeune, mon vocabulaire ainsi que mon orthographe et ma conjugaison n'étaient pas au top du tout, j'écrivais seulement comme les idées me venaient sans vraiment faire attention à une quelconque chronologie et je n'allais pas au bout des choses. Quand j'aurais un peu de temps, je vais mettre à jour toutes mes oeuvres vous avez ma parole. Et je sais que beaucoup ne comprennent pas que après ce que Ahmed lui a fait, Sarah puisse passer à autre chose aussi facilement et vous avez raison, je demande juste votre grâce, prenez ça comme ça. Merci !