DT - 12
Write by Nobody
J'essaie de me rappeler mon appartement avant mon kidnapping.
Je sens que je vais craquer
Et elle vient de dire quoi elle?
- Salut
Je suis encore polie et le gars ne m'a rien fait,en tout cas pour l'instant
Je me jette sur Ericka et je lui tire les cheveux.
- T'es malade ou tu le fais exprès ? Non t'es barge ou c'est comment là ?
Elle essaya de se défendre et je lui en laissai l'occasion. Je défis mon emprise sur sa tête et je me recule
- J'ai envie de te cracher au visage. Mais tu sais quoi ? Tu vas rentrer dans cette chambre et ramasser tout ce qui t'appartient. Et puis après tu sais ce que tu vas faire ? Tu vas foutre le camp de chez moi. T'as vu tout le bordel que t'as foutu? Et puis toi ma soeur tu espères que je meure. Mais je t'ai fait quoi bon sang ?
Je tremblais de rage et de frustration
- Je te déteste Sarah je te déteste de toutes mes forces. T'es qu'une salope et j'espère vivement que tu creveras dans ton sommeil
Elle ressort de la maison mais je lui emboîte le pas
- Si tu viens pas chercher tes affaires maintenant je les donne toutes aux sans abris.
- Fais chier dégage
Elle me pousse pour pénétrer a nouveau dans mon appartement.
Je remarque que la porte de mes voisins était légèrement entrouverte. Ce couple de quinquagénaire était adorable mais leur curiosité était légendaire.
Je rentre à mon tour. Je lève enfin les yeux vers l'homme qui accompagnait ma soeur. Il etait beau sans être renversant. Pas comme Ahmed
- C'est chaud entre vous dis moi
- Si seulement tu savais.
Elle fit son apparition quelques instants plus tard avec une valise et un sac prêt à craquer
- Allons y
- Hop hop allons-y où ?
- On va chez toi répondit Ericka
Il éclate de rire et leva sa main gauche et brandit son annulaire bagué
- Tu as oublié peut-être ? T'es vraiment drôle toi
Alors c'était un homme marié ! Ils me degoutaient tous les deux
- Foutez le camp de chez moi, foutez le camp. Et toi Ericka tu as bien une villa non? Retournes y. Et t'as un père n'est ce pas ? Cours le voir,t'en as l'habitude
- Va en enfer Sarah
Et puis elle sortit
- Ce fut un plaisir de t'avoir rencontré
- Dehors fut la seule réponse que je pouvais lui offrir
Il s'exécuta avec un sourire puis je referme ma porte à clé
Je me dirige vers ma chambre. Une fois là je m'ecroule sur mon lit. Je ferme les yeux et je m'endors instantanément
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- J'ai déjà mangé je lui rappelle en m'asseyant sur la banquette de cuir rouge du restaurant La Colombe d'or
Au dessus de ma tête était accrochée une reproduction d'un tableau de Matisse. J'étais souvent passée devant ce célèbre restaurant car j'habitais non loin mais j'y étais jamais entrée.
- Il est dix heures passées, tu n'as vraiment pas faim ? insista Ahmed
- Un peu c'est vrai
Il était finalement facile de se comporter en personne civilisée avec Ahmed songeai-je
Il avait été très courtois et même charmant dans la voiture. C'est lui qui avait choisi le restaurant et j'avais appris avec surprise qu'il fréquentait très bien le quartier où je vivais
- Si tu cherches un plat léger laisse moi te conseiller la soupe aux groseilles
- La soupe aux groseilles? je répète ébahie
- Essaie la
- Entendu
Pour lui même Ahmed commanda des pâtes fraîches printanières. J'avais craint qu'il ne choisisse la viande rouge. Je la déteste et je déteste aussi voir les autres en manger.
Le sommelier nous apporta bientôt une bouteille de vin blanc
- Tu viens souvent ici ?
Je tenais à éviter tout sujet de conversation se rapportant au contrat.
Mais de quoi pouvais-je bien parler avec lui? Nos vies sont si différentes
- Oui j'aime bien la cuisine d'ici répondit t-il en coupant délicatement en deux une tranche de baguette
Je regarde ses longs doigts avec fascination. Une fois de plus mon esprit évoqua la fois où il m'avait touché dans l'ascenseur.
Je secoue lentement la tête, sans même m'en rendre compte, pour chasser ce souvenir. Des sentiments aussi contradictoires m'avaient rarement habités.
D'une part je lui en voulais de m'avoir obligée à dîner avec lui mais j'étais aussi secrètement heureuse de lui avoir cédé et d'être maintenant assise en face de lui. Il avait une si belle voix que c'était un pur délice de l'écouter parler. Plus tard je penserai à tête reposée, mais pour l'instant, je goûtais le plaisir d'être en sa compagnie.
À un moment nos genoux se heurtèrent sous la table. Ahmed retira lentement sa jambe,peut-être trop lentement et je me sentis soudain très émue,tout en craignant d'être simplement la victime de mon imagination.
- Les plats français sont souvent très compliqués pour moi disait t-il mais j'apprécie beaucoup la cuisine provençale. Elle est simple et savoureuse. J'aime la cuisine grecque et espagnole pour la même raison. Mais de près ou de loin la cuisine arabe demeure la meilleure. Et toi?
- En général je choisis des restaurants indiens, ou mexicains..
- Tu es attirée par les mets épicés... Cela ne m'étonne pas,avec le caractère que tu as
- Je n'ai pas mauvais caractère , si?
- Non du tout
Tout en parlant il avait posé sa main sur la mienne. Je baisse les yeux. En dépit de tous mes efforts, je ne parvins pas à retirer ma main, qui semblait jointe à celle d'Ahmed par une force magnétique.
Je relève enfin les yeux vers lui. Je reste lucide, mais mon coeur,lui,ignorait toute méfiance et palpitait de plus belle. J'ouvre la bouche pour répondre quand le serveur arriva avec les hors d'œuvres ce qui obligea Ahmed à lâcher ma main. Le charme venait d'être rompu.
Je contemple mon bol empli d'un liquide rouge vif,la fameuse soupe aux groseilles. Devant Ahmed trônait un plat de pâtes recouvert d'une sauce à la crème fraiche et à l'oignon, soupoudré de poivre vert
- Tu aurais du me commander la même chose que toi
Je goûte prudemment une cuillerée de la soupe rouge. Elle était froide, ce qui me surprit, au premier abord, tout autant que le goût.
Le yeux mi-clos j'essaye d'identifier les autres ingrédients de ce mystérieux consommé. Je reconnais le goût d'un vin, du Madère, peut-être, et aussi celui d'un autre fruit, dont le nom m'echappait
- Eh bien qu'en pensez-vous jeune dame? demanda Ahmed amusé par mes mimiques
- Un autre fruit... Il y a un autre fruit dans cette soupe. Mais lequel ? Il faut absolument que je le sache !
- Personne ne te renseignera ici. Le chef est jaloux de ses secrets.
- Tu vas m'aider ! Goûtes-en un peu
Je pris la cuillère à café devant son assiette et la remplit de soupe avant de me pencher vers Ahmed pour la lui offrir. Le liquide menaçait de déborder et je glisse moi-même la cuillère entre les lèvres d'Ahmed, comprenant trop tard que ce geste intime risquait d'être mal interprété.
Ahmed s'était emparé de mon poignet, pour l'empêcher de trembler et il ne me lâcha pas une seconde des yeux. 'Nous nous conduisons exactement comme un couple d'amants... Et soudain j'eus le pressentiment qu'on deviendrait amants,bientôt, peut-être même ce soir...
- Ahmed est tu en couple demandai-je à brûle pourpoint
- Pêche.. dit-il en même temps
- Pardon?
- Il y a des pêches dans cette soupe, expliqua t-il posément en souriant
- Ah..
J'avais déjà oublié notre enquête sur la soupe.. Ahmed souriait toujours,comme s'il devinait ses pensées
- Non je ne suis pas en couple répondit t-il enfin . Et toi ?
- Comment ? tu ne le sais pas? Je croyais que tu t'aurais livré à une véritable enquête sur mon compte
- Mes sources d'informations ne sont pas toujours à la hauteur et je n'ai eu que très peu de temps
Je goûte une autre cuillerée de soupe, pour me donner du temps.
- Non je ne le suis pas
On échangea un long regard, lourd de sens. Je savais que je me trouvais à un carrefour. La décision que je prendrai pourrait changer le cours de la soirée, de la semaine, et peut-être même de ma vie.
Oserai-je ou n'oserai-je pas?
Je m'étais tout bonnement trahie en demandant à Ahmed s'il était engagé ou non. Cela revenait à dire clairement que j'envisageais une aventure avec lui.
Ahmed posa sa fourchette sur la table et but une gorgée de vin. Le silence bourdonnait à mes oreilles. Je ne me reconnaissait plus. Un démon me poussait à toutes les audaces.
Je voulus prendre la parole quand la sonnette se mit à résonner. Il y avait des sonneries dans les restaurants ?
Je me redresse vivement. On sonnait à ma porte
- Dieu! C'était un rêve !