Khalil…

Nous revoilà dans la salle d’attente de l’aéroport de Changi, départ prévu dans une heure. Après le coup de fil de mon père, j’avais à priori décidé de libérer Mustapha et de rentrer sur un autre vol. Malheureusement ou heureusement pour nous qu'il a été contraint de rester et d’attendre l’horaire normal de départ afin de ne pas rentrer bredouille à Abou Dhabi. Cela nous a donc laissé le temps de profiter tranquillement de toute la journée du dimanche. C'est l'accalmie total jusqu'ici, papa attend probablement que je rentre pour réagir et je dois avouer que là je balise un peu à l'idée. Ce n'est que maintenant que je me rend compte de l'ampleur de l'affaire, surtout lorsqu'il a fallu gérer la grosse crise de panique de Mustapha aux aurores.

Là nous sommes assis dans le hall, l'ambiance n’est plus la même qu’à l’aller. Les gars et moi traînons une tête de momie. Depuis notre descente d’avion, c'est en ce moment précis que nous avons un semblant de répit. Nous avons fait le summum c’était plus tôt dans la journée, Jemal et Salim ont improvisé un pool party ensuite les filles nous ont livrés à nous-même dans l'après-midi. Vous ne pouvez pas imaginer les dégâts. Tout ce que je peux dire, c’est que c’était un « Incroyable anniversaire » rendu spécial par l’aventure avec Jedah. En parlant d’elle, j'ai eu la surprise de retrouver ma chambre vide après avoir fait un tour à la salle de bain. Pourtant nous avons eu à rebeloter juste après le départ de Mustapha. Je dois avouer que j’étais quelque peu déçu. J'avais programmé de prolonger l’aventure jusqu’à la fin de nos séjours, mais il faut croire qu’elle non. 

Actuellement, j’occupe mes pensées à suivre les va-et-vient tandis que les gars sont tous concentrés sur leur mobile. Depuis notre arrivée, j’utilise le mien de façon tactique. Je n’ai pas envie que l'affrontement imminent entre papa et moi se fasse plutôt que prévu. À un moment donné, les filles décident d’aller faire un tour dans le centre commercial de l’aéroport. Je profite  de la place libre pour m’allonger et me perd un moment dans mes pensées lorsque la voix de Salim me ramène à la réalité.

Salim : hooo Khalil !! C’est à toi que je parle.

Moi : excuse-moi, j’avais la tête ailleurs. Tu disais ?

Salim les yeux plissés : qu’est-ce qui te préoccupe si tant ? Ça fait déjà quelques minutes que j’appelle ton prénom.

Jemal taquin : sûrement qu’il appréhende son retour à Abou Dhabi, tonton Al-Amine ne fera qu’une bouchée de lui.

Moi : lol même pas, c’est la dernière chose à laquelle j'ai envie de penser.

Jemal : en tout cas, attends-toi au pire !

Moi me redressant : pire que de m’envoyer en Tchétchénie ? Connaissant mon père, il me fera payer les dommages et intérêts aux passagers, ça, c’est encore gérable. La seule chose sur laquelle je ne peux pas parier, c’est le sort de Mustapha.

Salim : c’est tout ce que ça te fait ?

Moi arquant un sourcil : de quoi parles-tu ?

Salim évasif : on a l’impression que tu es fier de ton forfait alors qu’il n’y a pas de quoi se réjouir dans cette histoire.

Moi soupire agacée : ça y est, tu veux nous sortir ton discours de moralisateur.

Salim : loin de moi l’idée, je donne juste mon point de vue sur la situation. (lancé) Tu ne penses pas que tu y aies allé un peu fort là ? Dans cette histoire, il n’y a pas que ton père et toi, il y a Mustapha qui risque de perdre son poste et tu as peut-être mis des centaines de personnes dans l’embarras en annulant leur vol ! 

Moi : tu as bien dit peut-être !

Salim : et tu sais bien qu’il est fort probable que ce soit le cas ! Type, depuis qu’on se connaît, c’est la même rengaine. Ce bras de fer entre ton père et toi vous amène où ? Tu penses le faire toute ta vie ? À un moment donné, c’est bon quoi, fait toi petit. C’est toi l’enfant, tu n’auras jamais raison tout comme ton père n’aura jamais tort.

Moi piqué au vif : il faut juste qu’il arrête de vouloir régenter ma vie à tout prix.

Salim : on le sait tous, nous sommes tous d’accord que ses procédés sont souvent maladroits, mais ce n'est pas totalement pour te nuire. Parfois tu pousses à bout. Essaie de te mettre à sa place, est-ce que tu aimerais avoir un enfant qui te tient toujours tête et te discrédite aux yeux de ton entourage ? Ton père est un guide, il est censé être l’exemple à suivre. Que retiendrons-nous de lui si lui-même son fils n’est pas exemplaire ? 

Moi : j’en ai rien à cirer des autres (haussant le ton) je ne vis pas pour les autres. C’est ma vie, je fais ce que je crois le mieux pour moi. N'en déplaise aux autres. 

Salim : sauf que là, il ne s’agit pas de toi seul, n’oublie pas que ta liberté s’arrête où commence celle des autres !!

À force, le ton montait.

Jemal intervenant : les gars calmez-vous.

Il soupire et se passe la main sur le visage avant de reprendre.

Salim : Khalil tu es comme un frère pour moi et je m'en voudrais de te laisser sombrer dans la déchéance, parce qu'il est évident que cette attitude te mènera à ta perte tôt ou tard. À mon humble avis, à trente ans on a mieux à faire que de créer  perpétuellement des conflits inutiles avec son père. Notamment si ces conflits  provoque des dommages collatéraux. 

Je m’apprête à répliquer quand  Salma arrive et le tire par les mains.

Salma : mon chéri vient, j’ai besoin de toi par ici. 

Salim : ok, allons-y (à moi) je n’en ai pas fini avec toi.

Je respire un grand coup en ruminant ses paroles. Cela m’offusque qu’il se range du côté de mon père bien qu'il ait en partie raison. Je suis tout à fait d’accord avec lui sur le fait que d’autres personnes n’ont pas à payer les pots cassés de mes problèmes avec papa, mais de là à le défendre !! Tchiipp !! Les gens, quel genre même ?????  

Je me retourne vers Jemal qui me regarde fixement sans sourciller depuis quelques minutes déjà.

Moi (tournant un regard furieux vers lui) : quoi ? Toi aussi tu veux me sermonner ?

Jemal : type tu me connais, le bavardage ce n'est pas mon domaine de prédilection (comptant de ses doigts) 1) Tu dédommages les passagers 2) Tu arranges l’affaire de Mustapha au besoin 3) Tu ravales ta fierté et tu t’excuses auprès de ton père 4) arrête tes coups foireux !

Il le dit en me donnant un coup sur la nuque.

Moi (frottant la partie) : aiieuuhh !!

Jemal : sérieusement, j’appréhende la réaction de ton père et ce que je redoute le plus c’est qu’il nous empêche dorénavant de faire des virées comme celle-ci. C’était T-O-P-I-S-S-I-M-E !!

Moi : lol, j’ai compris. J'ai tout le temps de méditer dessus avant de rentrer au bercail.

Un silence s'installe jusqu'au moment où une voix étouffée semble m'appeler. Je me tourne ma tête vers la direction de la voix et fronce les sourcils pendant une nano seconde. La voix me dit quelque chose, mais impossible de mettre un visage dessus parce que la personne porte un Niqab (recouverte de partout sauf les yeux).  

Inconnue (l’air surprise) : Khalil, c’est bien toi ?

Moi hésitant : euhh oui

Inconnue : c’est Jedah.

J’ouvre les yeux et fixe ses yeux avec stupéfaction, ce qui l’a fait éclater de rire. 

Moi sortant de ma torpeur : c’est ça ton look habituel ?

Jedah : oui

Moi : ah ouais quand même ! C’est charmant ! 

Jedah : rire (louchant vers Jemal)  salam aleik.

Jemal l’air intrigué : aleik salam.

Moi faisant les présentarions : Jedah, mon pote Jemal. Jemal, voici Jedah. C’est l’une des filles en burkini avec qui nous avons joué dans l’Infinity pool.

Jemal : ah ok, enchanté.

Jedah : idem.

Il replonge sa tête dans son téléphone.

Moi la relançant : et tes copines ?

Jedah (pointant la boutique à quelques mètres) : shopping ! 

Moi : et toi, tu fais quoi là ?

Jedah un geste évasif de la main : bof je n’aime pas trop.

Je la regarde avec les yeux tout rond.

Moi : eh beuh, tu es la première femme que j’entends dire cela.

Jedah : lol ça arrive.

Moi (indiquant la chaise d’un geste de la main) : tu veux t’asseoir avec nous un moment ? Enfin en attendant qu’elles reviennent.

Jedah (haussant l’épaule) : pourquoi pas ? 

Je lui fais de la place.

Flottement.

Moi reprenant : donc c’est la fin de l’aventure.

Jedah : malheureusement, oui, les bonnes choses sont souvent fugaces. 

Moi souriant : ça, c’est vrai, j’espère au moins que tu as apprécié.

Jedah des éclats dans les yeux : j’ai fait plus qu’apprécier, en fait, c’est le plus beau week-end de ma vie et ça je le dois à un bel inconnu. 

Moi sourire en coin : je vois, j’avais pensé un instant que tu n’avais pas aimé le moment avec « le bel inconnu » puisque tu as disparu ce matin sans laisser de traces.

Jedah : ce n’est pas ça, enfin je…

Elle est distraite par quelque chose qu'elle semble voir par-dessus mon épaule, je suis son regard et aperçois ses copines qui avancent dans notre direction. Contrairement à elle, les autres portent de simple Hidjab. C’est tout de même curieux de la voir ainsi couverte à son jeune âge. Le temps de réfléchir à quelques hypothèses, les copines arrivent à notre niveau.

Copine 1 : mais Khadija depuis qu’on te cherche (pause) Euh bonsoir.

Moi : bonsoir,

Copine 2 : ah c’est eux ? 

Moi (à Jemal qui les regarde les yeux plissés) : les copines de Je… Euhh Khadija. (à elle) C’est bien ça ton prénom n’est ce pas ?

Elle hoche lentement et acquiesce un sourire contrit.(son visage est caché non) 

Jedah nous présentant : les filles, je vous présente Khalil et Jemal. Nos frères d'Abou Dhabi. Elles se sont (les désignant partant de l'extrême droite) Widad, Alisha et Chirine. Toutes basées à Oman.

Moi : enchanté de faire votre connaissance.

Jemal (qui les scrutait déjà) : ravie de vous connaître les filles.

Elles en chœur : le plaisir est partagé.

Chirine (se tournant vers elle) : bon, ce n’est pas tout, mais il faut qu’on y aille. Khadija, tu viens ?

Widad (faisant de gros yeux à sa copine) : je pense qu'il est mieux de les laisser finir leur discussion. Il nous reste encore vingt-cinq minutes avant l’embarquement de toute façon.

Alisha : vraiment !

Jedah (se levant) : non non, je vais y aller. Je viens de me rappeler que je n’ai rien pris à ma sœur.

Alisha regard appuyé : tu es sûr ?

Jedah parlant vite : certaine ! (enchaînant) Bon les gars ça été un plaisir de vous revoir.

Moi : attend s'il te plaît.

Je fouille dans l’une des poches de mon blouson et sort mon portefeuille dans lequel je prends une carte de visite que je lui tends.

Moi : il y a mes coordonnés dessus, fais-moi signe si par hasard tu viens à Abou Dhabi.

Jedah : il y a très peu de chance que cela se produise.

Alisha (se saisissant de la carte) : donne-le-moi (elle détaille Jemal avec intérêt et ajoute.) on ne sait jamais.

Jemal (l’emboîtant) : amine !!!

On se retourne et le regarde genre, il hausse simplement les épaules.

Chirine : bon c’est réglé, on y va. A un de ses quatre les mecs.

Nous : au revoir les filles.

Jemal : charmante ces filles, bon sauf cette Chirine.

Elles gloussent toutes puis s’éloignent vers le centre commercial. Je les regarde partir un moment et aussi bizarre que cela puisse paraître, je n’ai pas du tout envie de couper contact avec Jedah ou finalement Khadija. Ne serait-ce qu’une simple amitié. J'aime bien sa personnalité, en une nuit j’ai pu me rendre compte que c’est le genre de fille réaliste et pragmatique avec les pieds sur terre. Rien à voir avec les preneuses de têtes dont nous avons à faire la plupart du temps. 

Je détourne enfin le regard de leur sillage pour tomber sur Jemal qui me regarde avec un petit sourire en coin.

Moi : oui tu disais ?

Jemal : toi, tu as une touche !!

Moi haussant l’épaule : laisse ça comme ça.

Jemal faisant son curieux : raconte il y a eu quoi entre cette fille et toi ? Jedah, Khadija ou je ne sais quoi d’autres ?

Moi : rien

Jemal : à d’autres !! Je sais qu’il y a eu quelque chose, d'un peu plus particulier. Je ne suis pas sourd, tu sais ? J’ai suivi discrètement votre échange toute à l’heure avant que ses copines ne débarquent.

Moi : je pensais que tu étais occupé à draguer sur Snapchat ?

Jemal : lol tu sais bien que j’ai une audition très développée.

Moi le taquinant : surtout, lorsqu’il s’agit de ragots (secouant la tête dépité) un homme cancanier.

Jemal riant : c'est de la veille informationnelle. 

Moi : rire... Appelle ça comme tu veux.

Je lui briefe l’histoire.

Jemal (me regardant abasourdi) : sérieux ? Cette fille que je viens de voir là ? Enfin, que je viens d’entendre !! Elle a d’abord qu’elle âge ?

Moi : 23 ans. 

Jemal : et bah, elle a une sacrée paire de couille. 

Moi : c’est comme tu dis.

Jemal : et la suite ? 

Moi : rien, tu as toi-même pu constater qu’elle ne veut pas garder le contact. C’est une affaire classée et archivée. Ni vue ni connue.

Jemal (se frottant le menton) : c’est dommage, j’aurai pu tenter une aventure avec cette Alisha par son biais. Elle me semble très accessible en plus d’avoir l’air appétissant.

Moi (le regardant dépassé) : genre, c’est un gâteau quoi ?

Jemal souriant lentement : exactement, le genre léger au fromage blanc avec un coulis de fruits rouge.

Je secoue simplement, les choses de Jemal. Les autres nous rejoignent sur l'entrefait. Salim se laisse lourdement tomber sur la chaise alors que les filles ont l’air très satisfait de leur shopping. 

Tania (posant quelques affaires sur le banc) : c’étaient qui les filles en hidjab qui était avec vous ?

Jemal  : des amies à Khalil.

Jasmina : quel genre d'amies ? Il s’est fait de nouvelles copines à notre insu ?

Moi : exactement !

Tania : tant mieux, j’espère qu’elles étaient vraiment là pour toi.

Jasmina lorgnant Jemal : on l’espère tous pour quelqu’un.

À l’annonce du vol on se dirige tous vers le terminal, pendant notre progression Jemal traîne un peu les pieds donc nous nous retrouvons côte à côte.

Jemal (s’exprimant en romanche) : il est temps que je décharge ces deux-là, elles commencent à gazer.

Moi (lui répondant dans la même langue) : n’est-ce pas tes femmes ?

Il roule des yeux et je pouffe de rire.

Salim : qu’est-ce que vous manigancez encore vous ?

Jemal faisant l’étonné : nous ? Rien du tout !

Salim : hmmm.

…….

Les gars et moi venons de débarquer à Abou Dhabi. Nous nous retrouvons devant le terminal, c’est là-bas qu’on se sépare. Je repère le véhicule d'Ussama et me rapproche alors qu'il en sort. Je charge mes affaires dans le coffre arrière et   reviens vers lui. On se fait des accolades pour se dire bonjour ensuite il s’installe au volant pendant que je fais le tour pour m’asseoir à côté de lui. On se met en route pour la maison.

Ussama : j’espère que tu as bien profité de ton week-end parce que là, je t’envoie directe à l’abattoir.

Moi boudant faussement : rhoo même pas arrivée à la maison que tu veux casser le feeling.

Ussama le ton rieur : le grand Khalil a peur de subir les foudres de son père ? (riant franchement) It’is historic !!

Moi : lol raconte. (je sors mon téléphone et le rallume.) Selon-toi, il est fâché seulement hard ou extremely ?

Ussama : euh, je pense qu’ils n’ont pas encore pu créer le qualificatif correspondant.

Moi : encore lui-même !

Ussama briefant : toi même tu sais que lorsque Al-mine se fâche c'est l'ouragan Katrina. Il y a déjà eu pas mal de dégâts par ici. D'abord il a pété une durite quand le gars de l'aéroport lui donnait l'info. Ensuite j'ai été le premier a encaissé les engueulades et ce dès mon arrivée du taf. Depuis avant hier maman et moi nous faisons petit dans la maison, c'est le personnel domestique qui lui sert de bouc émissaire.

Moi (me passant la main dans les cheveux) : c’est ma faute tout ça (soupirant) désolé de vous avoir mis dans l’embarras. Je vais voir comment arranger la situation au plus tôt.

Il arque un sourcil et me fixe du coin de l’œil un laps de temps avant de parler.

Ussama : moi, je gère inh, à force, je me suis habitué à vos crises. Par contre, il y a ta sœur qui en a après toi en ce moment.  

Moi fronçant les sourcils : c’est quoi son problème à elle ?

Son téléphone sonne dans la boite à gant au même moment, il jette un coup d’œil rapide sur l’écran et se concentrer aussitôt sur sa conduite.

Ussama : tiens, c’est elle qui appelle, ça fait la centième fois ce matin. Elle te le dira elle-même.

Je soupire avant de répondre.

Yumna d’entrée : il est là ?

Moi : oui princesse.

Yumna furax : no way pas le coup de la princesse !!! (du tic au tac) Je peux savoir pourquoi tu te sens toujours obligé d’attirer les foudres de papa sur tout le monde ?

Moi : petite, calme tes ardeurs, qu’est-ce qu’il y a ? Qu’est-ce qu’il t’a fait ?

Yumna expliquant : il ne veut pas me faire le virement de ce mois parce qu’il semble qu’il DOIT dédommager des passagers que TU as lésé. (avec humeur) Je fais comment pour survivre ce mois-ci ? Encore qu’il soit fort probable que sa colère s’étende sur plusieurs mois. Pendant ce temps, je me débrouille comment au pôle Nord ? (traduction : au bout du monde).

Moi : calme-toi, je vais gérer ça avec lui toute à l’heure à la maison.

Ussama intervenant : il est parti au Qatar ce matin, une urgence.

Yumna lancée : voilà nous y sommes, je suis condamnée à attendre au moins deux semaines pour connaître mon sort. Deux semaines deux galères (criant) Franchement j’en ai marre de vos conflits à la con, à chaque fois, ce sont les innocents qui paient les pots cassés !!

Moi ton dur : Yumna assez !!! Tu baisses d’un ton lorsque tu me parles ok ? 

Je l’entends soupirer de frustration.

Moi reprenant posément : laisse-moi le temps de rentrer et d’aller à la banque ensuite, je règle ton problème.

Yumna : ce n’est pas seulement l’argent de poche, il me fallait une rallonge. J'ai des dépenses supplémentaires ce mois.

Moi : combien au total ?

Elle dit la somme.

Moi : c’est le même RIB ?

Yumna : oui.

Moi brusque : ce sera fait.

Yumna (sur le ton de la plaisanterie) : merci big bro d’amour.

Moi sèchement : au revoir, bonne journée.

Yumna la petite voix : rhooo tu prends trop vite la mouche, on ne s'amuse pas un peu ?

Moi : Yumna va voir ailleurs si j'y suis.

Yumna ton suppliant : s’il te plaît ??

Moi : bye !

Click !

Je raccroche sans lui laisser le temps d’en rajouter.

Ussama (me jetant un coup d’œil) : toujours égale à elle-même hein ?

Moi : laisse ça comme ça, c’est vrai que papa est au Qatar ? (oui de la tête) Tant mieux, d’ici là, il sera plus réceptif.

Ussama : en tout cas, je suis aux aguets, dès que j’apprends son retour, je me barre d’ici. Je ne veux même pas assister à votre confrontation là.

Moi riant : lâcheur va.

Ussama : lol bro, c’est ça qu’on appelle l’instinct de survie.