Nahia version 2.0
Write by Farida IB
*** Pendant ce temps à Lomé ***
Nahia…
Opératrice : votre correspondant est indisponible pour le moment veuillez réessayez plus tard, merci ! The number you are calling is not available please try again later, thank you !
Ping !
Tssssssssssrrrrrrrr… Toi-même try again later si c’est injure !!!
Ah ouais, le célibat, c’est quelque chose !
(…)
Bonjour d’abord.
Je dis hein ?? Vous les gens d’ici est-ce que vous m’aimez réellement ?? Je vous assure que j'en doute très fort parce qu’au lieu de vous contenter de ma pathétique vie amoureuse vous avez tenu à me remettre en scène. Ça c'est pour me retrouver une nouvelle fois sur la sellette parce qu’il faut le dire, il n’y a rien d’intéressant dans ma vie en ce moment qui puisse assouvir votre soif de justice. Je tiens déjà à vous prévenir qu’après deux révolutions terrestres, tout entières, la vie amoureuse de la petite Nahia est toujours aussi pathétique que dis-je, DRAMATIQUE. Et je pèse bien mes mots. La bonne nouvelle, c’est que vous n’aurez plus du tout affaire à la Nahia naïve, flegmatique, extrêmement généreuse, en bref la fille idiote et conne que vous fustigiez ici tout le temps. Nan, ça, c’était avant.
(…)
Je repose mon téléphone sur la table bureau en verre derrière laquelle je suis assise quelque part au bord des pavés de Totsi (quartier). J’ai dû déménager dans un local plus grand parce qu’il faut le dire mes affaires vont plutôt bien. Je suis passée de deux à une dizaine d’employés qui occupent un open Space attenante à mon bureau et celui d’Annie qui soit dit en passant est restée mon fidèle et superbe assistante. Depuis le temps j’ai beaucoup gagné en visibilité grâce à mon partenariat avec M Singh (voir MPLS chapitre final). Dès lors, il arrive des périodes où je suis tout le temps entre deux avions en vue d’exécuter des contrats à l’étranger. Ça me fait plus de revenues à l’équivalent de plus de travails et moins de vacances. Cependant, je traverse en ce moment une période creuse qui me permet de me concentrer à fond sur mon projet de création d’un magazine féminin d’influence.
Sauf que là je n’ai plus la tête à travailler, toute à l’heure ça faisait la centième fois que je tentais le numéro de Manaar (mon dernier ex) et comme vous aurez pu le constater, il répond aux abonnés absents. Je pense que c'est même mieux de le laisser là où il est.
Sur la montre murale 3D au-dessus du canapé situé à l’angle droit de l’espace sonnait exactement 16 h 45 min, je me lève en sursaut et remballe téléphone, chemise dossier et une autre pile de documents dans mon sac avant de me ruer vers la sortie. Il me reste juste quinze minutes pour récupérer les enfants à l’école pourtant, celle-ci est située à une quarantaine de minutes de distance de là où je suis. Wanderfull Nahia, à force de penser à l’homme d’autrui, tu oublies même que tu dois chercher tes enfants tchuiipp !!
C’est une fois installée au volant que j’appelle Nabil pour les avertir de m’attendre sagement à la cantine de l’école avant de prendre la route. Je gare plus tard devant l’entrée et refais signe à Nabil, j’attends quelques minutes adossée à la voiture avant de les voir débouler. Et comme à l’accoutumé, c’est Nabil qui arrive en premier.
Nabil (se jetant dans mes bras) : hi mommy
Yusef/Naïla (faisant de même) : hi tata
Moi : hey pumpkins, how was your class today ? (Comment ça été en classe )
Eux euphorique : good/ very good ./sweet !!
Laissez, c'est fort!
Ce n’est que maintenant que miss Laïla allias Drama Queen sort de l’établissement avec moue boudeuse.
Laïla arrivant à mon niveau : bonsoir tata.
Là, je reconnais ma personne.
Moi lui montant la joue : bonsoir Laïla, est-ce que tu sais que tu n’es pas jolie lorsque tu tires la tronche ?
Laïla l’air agacée : tata déjà, c’est Anaïs.
Moi maugréant : jeune fille, tu me parles sur un autre ton ! Que ta taille d’épouvantail là ne te trompe pas sur ma personne, j’ai humé l’odeur de tes couches pleines de merde dans ce pays. Anaïs Anaïs et puis quoi encore ? Tcchhiippp !!
Laïla (baissant la tête penaude) : je m’excuse tata.
Je me passe la main sur le visage avant de chercher à crever l’abcès.
Moi (avisant de sa bouille amarrée) : c’est quoi le problème cette fois ?
Naïla répondant : elle boude parce que j’ai eu la plus forte note aujourd’hui en histoire.
Laïla : non, je boude parce que je suis sûre que le maître a changé nos copies en corrigeant. Elle n’a jamais eu une meilleure note que moi.
Ieesshhh !! L’enfant-là à quel problème ?
Naïla voix morne : pour une première fois que j’ai eu une bonne note qu’elle, voilà comment elle réagit.
Moi la fixant furax : et ça, c’est parce que nous avons consacré toute une semaine aux révisions. (soupire avant de prendre un ton plus posé.) Laïla arrête-moi ce comportement narcissique que tu es en train de développer, même ta propre sœur ? Il faut toujours que tu sois la plus belle, la plus brillante, la plus si, la plus ça, la première partout. Ce n’est pas de la compétition, comprend le une bonne fois, tout n’est pas compétition. Soit une bonne perdante et accepte de régresser de temps à autre. Ainsi, tu pourras brillamment remonter la pente en tenant compte de tes erreurs. Je t’ai toujours dit que l’important n’est pas de terminer premier en tout, mais de bien faire les choses et de prendre plaisir à les faire. Car c’est comme cela que tu deviendras une femme forte qui saura affronter toutes les difficultés de la vie pour réussir (lui caressant la joue du revers de la main) tu sais comme Jasmine, Pocahontas…
Laïla complétant : Mulan et Tiana…
Naïla finissant : et Vaiana aussi ou bien tata ?
Moi : oui mes amours, de belles femmes, fortes et intelligentes.
Elle sourit.
Moi : alors ?
Laïla (s’adressant à Naïla) : je suis désolée Naïla, je suis fière que tu aies eu une bonne note.
Naïla la prend dans ses bras et l’étreint fortement.
Moi : bon maintenant montez, il faut qu’on rentre vite. C’est ce soir votre soirée pyjama pour l’anniversaire de Tristan et Tyler.
Eux : yesssss !!!
Nabil : maman, je peux y aller avec ma console ?
Laïla : et nous avec nos micros karaoké ?
Moi : ce soir, c’est quartier libre mes bébés.
Naïla : super ! Tata, est-ce que Mariam viendra aussi ?
Moi : même Luna et Jade (les filles de Clara, sœur de Tina). Tous vos amis seront là.
Laïla contente : top ! Ça va être genre trop trop génial !!
Moi lui souriant : je n’en doute pas.
J’appuie sur la télécommande et ça va aussitôt dans tous les sens. Les jumelles se bousculent devant la portière du siège passager avant alors que les garçons ont fini de boucler leur ceinture de sécurité. Encore une nouvelle crise à gérer.
Je prends d’abord une grande inspiration avant d’intervenir.
Moi : heeppeeppp !!! Ça suffit, écartez vous de là.
Ce qu’elles font.
Moi : c’est quoi la règle ?
Laïla : on alterne les jours.
Moi : donc vous savez qui a droit à cette place aujourd’hui n’est-ce pas ?
Naïla : tata, c’est moi.
Laïla : mais je veux m’asseoir devant pour bien suivre comme en classe.
Moi soupire exaspérée : qu’il y a quelle leçon à suivre sur la route ? Mais Laïla, tu exagères souvent ! (me voulant conciliante) Naï chou, reste avec tes frères s’il te plaît. Tu reprendras ta place lorsqu’on ira chez tata Tina cette nuit.
Naïla sourire ravie : à l’aller comme au retour ?
Moi : exactement.
Naïla sautillant en se dirigeant vers les sièges arrière : j’aurai le siège à moi seul ce soir.
Moi à sa sœur : on attend plus que toi madame.
Laïla : c’est pas juste ! Elle, elle va s’asseoir deux fois.
Est-ce que je l’écoute même encore ? Je contourne le véhicule et me mets au volant attendant toujours madame qui a les mains croisées sur la poitrine la mine bien froissée.
Moi le ton ferme : Ducard monte qu’on rentre, je n’ai pas que ça à faire.
Elle s’exécute. Voilà qui est réglé !
Ils ont grandi hein mes bébés, Nabil me dépasse déjà légèrement et d’ici là les jumelles aussi vont me larguer. Nabil reste égal à lui-même, une vraie pile électrique ma foi. Je reçois convocation après convocation pour comportements gravement perturbateurs, son agitation dépasse juste l’entendement. Par ailleurs, je l’ai inscrit en cours d’arts martiaux pour qu’il canalise son énergie là-bas, ce n’est pas l’énergie de la fille de Shaïa qu’il va finir de pomper. J’ai encore toute la vie devant moi oubien ? Sinon à part ça, il est brillant en classe.
Mesdemoiselles Ducard par contre sont bien sages d’habitude, elles sont faciles à vivre et attachantes. Enfin en dehors du fait que Laïla présente parfois des troubles de personnalité histrionique (c’est comme ça que son père appelle ça ohh) que nous nous attelons à réprimer pendant qu’il est encore temps. La chance même que son père est psy. Le plus sérieux parmi eux c’est Yusef leur cadet, lui, c’est juste un amour d’enfant. Il est à l’image de son papa en fait. Maintenant les vrais gargantuas, ce sont les triplets, j’ai nommé Bahija et Nahissa, capricieuses aussi bien l’une que l’autre ainsi que Chahid le digne futur dauphin de Nabil. Dans tout ça, ils ont seulement un an et demi hein. Ils nous font ça bien dur, bon plus à leur parent et grands parents parce que finalement, je me suis pris un appartement dans un quartier calme et discret situé entre la nouvelle maison familiale et l’ancienne. Enfin, c’est plus un dortoir pour moi parce que je suis tout le temps fourrée chez les parents ou encore chez tonton Hamed (là-bas encore, c'est de vrais cas) c’est chez eux que je dîne très souvent surtout si mamie Catherine est de passage à Lomé comme c’est le cas actu.
Le trajet retour se fait sous le bavardage gai des enfants. À la maison, ils descendent tous, par miracle sans cris et menaces puis fonce dans la concession. Je me gare sur le parking et prends le soin de verrouiller avant de les emboîter le pas. Il y a tout de suite une odeur alléchante de bouffe qui m’accueille au seuil de la porte d’entrée. Quand j’émerge dans la cuisine, les triplets gazouillaient dans leurs chaises hautes. Ils mangent avec appétit les purées que leur sert Camille (la nounou) pendant que mamie Catherine est aux fourneaux.
Moi : bonsoir mamie (aux triplés) s’lut vous !
Eux : krkrkrkr agounnn (bonne arrivée dans leur langue)
Je me rapproche des bébés et leur ébouriffe les cheveux avant de leur faire trois bisous sonores. J’obtiens des éclats de sourire comme réaction. Je m’avance ensuite vers mamie et la serre dans mes bras.
Mamie : Nahia doomalam (laisse-moi tranquille en Anii, et oui elle nous sort quelques mots comme ça des fois) si tu as besoin d’affection va te chercher un homme au lieu de mendier ça chez les autres.
Moi roulant des yeux : mamie ne commence pas.
Je desserre directe mon étreinte et m’adosse à la paillasse en la regardant faire le glaçage des trois gâteaux devant elle.
Mamie lancée : ne pas commencer quoi ? Tu restes confinée dans ta tanière à vivre dans le passé au lieu de sortir te trouver un vrai homme qui te fera connaître les vraies choses. Je me demande même pourquoi tu te tues dans le sport et le yoga pour avoir un corps aussi appétissant si tu ne donnes la main à personne de l'exploiter.
Moi : ekieee mon corps est maintenant un terrain qu’on doit exploiter ? (ajoutant) Tu sais toi-même que ma carrière me préoccupe beaucoup trop pour penser à la distraction. Les hommes, l’amour, ce n’est pas ma priorité en ce moment.
Mamie : parce que le soir quand tu rentres c’est dans les bras de ta soi-disant carrière que tu te blottis tsssrrrr. Cherche toi un homme pendant qu’il est encore temps !! Ta jeunesse n’est pas éternelle et que ton jeune visage ne te trompe pas ma chérie.
Moi soupirant : je ne vais pas faire de la magie non plus anh (changeant de sujet) la troupe est où ?
Mamie : c’est ça, change de sujet. Ils sont montés se changer.
Moi : ok (lorgnant le Cheesecake dans la moule posé à côté d’elle) c’est pour la fête des enfants ?
Mamie : oui
Moi : ça a l’air délicieux je peux goûter ?
Mamie : c’est pour les enfants.
Moi regard de chien battu : s’il te plaît…
Je n’attends pas son accord avant de me servir.
Moi avalant une bouchée : hmmm, en plus, c’est au spéculoos. Delicious !!
Elle tchippe et je ris. Les filles arrivent au moment où la nounou s’éclipsait avec les triplets. Elles enfilent leur tablier et se mettent à faire des minies pizzas et minis burgers avec mamie. De mon côté, je lave mon plat et le range avant de sortir le nécessaire pour préparer du riz basmati aux pois chiches et à la sauce d’agneau en prélude du dîner. Nous nous affairons ainsi pendant une heure avant qu’Amou et Liam ne pénètrent la surface. Ils lancent un bonsoir général auquel nous répondons puis après un bref échange, Liam monte pendant qu’Amou s’affale sur l’une des chaises de la cuisine, en se massant le cou. Elle se jette ensuite sur les petits fours et les dévore comme si toute sa vie en dépendait. Celle-là, je la soupçonne d’être de nouveau en cloque, elle traîne depuis peu une tête de momie en plus d’avoir un goût poussé pour tout ce qui est moelleux.
Amou (entre deux bouchées) : Dieu que je suis crevée.
Moi la fixant avec insistance : hmmm
Amou : quoi ?
Moi : c’est la fatigue-là aussi qui est à l’origine de la tête de mourante que tu traînes depuis peu ?
Amou : n’est-ce pas ton père qui me fait travailler comme une demeurée ? C'est à peine si je fais 8 h de sommeil par jour.
Moi pas convaincue du tout : hmmm
Amou soupire exaspérée : c’est même quoi ton problème ?
Moi : j’espère seulement que tu n’es pas enceinte.
Mamie intervenant : est-ce un péché ? C’est son ventre, c’est elle qui supporte ses douleurs. C’est quoi ton malheur dans son bonheur ?
Amou : ohhoo ???
Moi : pardonnez descendez moi.
Mamie : vois pour ta sœur ne vois pas pour toi, voilà ton fils qui a 10 ans ! Et à l’allure où vont les choses, tu risques d’être grande mère avant de le seconder.
Moi : il a déjà une petite sœur.
Mamie : qui est sortie de ton Con (vagin) n’est-ce pas ?
Moi : pffff
Amou narquoise : cassée !!
C’est à ce moment précis que Ma’a fait son entrée, elle lance aussi les salutations d’usage avant de prendre place à côté d’Amou.
Ma’a à moi : pourquoi tu tires la tronche ?
Moi ne voulant pas étendre : les choses d’Amou et sa belle-mère qui la défend toujours.
Ma’a riant : je vois, les enfants sont où ?
Moi : ils se préparent pour leur soirée (du tic au tac) d’ailleurs Sis est-ce que tu peux monter les surveiller avant que ça ne parte en couille s’il te plaît ?
Elle traîne les pas un moment avant de se décider à partir. Nous parlons de la pluie et du beau temps jusqu’à ce que ma’a ne m'annonce l'accouchement de la fille d’une de ses copines. La fille en question, je la connais très bien pour avoir passé mon enfance avec elle, elle a migré en France depuis le temps.
Moi lui répondant : chouette, et c’est qui le père ?
Ma’a : il est de Tchamba aussi, un cavaleur, il paraît. Ils étaient en France pour participer à un tournoi de Handball et le type s’est volatilisé dans la nature.
Mamie : très intelligent ce jeune homme.
On se retourne et la regarde genre " tu es sérieuse " elle hausse simplement l'épaule.
Moi : en tout cas, ça a quand même permis à Mira de se trouver un mec.
Ma’a : tu l’as si bien dit, son cas commençait à être désespérant.
Moi riant : vraiment !!
Ma’a (du coq à l’âne) : et toi, tu n’as toujours pas réussi à te trouver un musulman qui veuille bien t’épouser même avec tous tes voyages de relations publiques là ?
Moi : même son chrétien, je n’ai pas eu.
Mamie : hmm hmmm.
Ma’a : ça ne répond pas à ma question !
Moi : ma’a il n’y a personne.
Elle soupire résignée, c’est tout le temps comme ça ici. Même pa’a aussi rentre et ajoute son grain de sel. C’est l’ultime raison qui m’a poussé à déménager d’ici en fait. Ma vie solitaire revient tout le temps sur la table des discussions donc à un moment, j’en avais ras le bol de leur remarque à tout-va. C’est ainsi que je me suis barrée en faisant abstraction de leur chantage affectif du début. Au moins, là, j’arrive à préserver mon équilibre mental.
Heureusement, les enfants finissent bien plutôt et je les embarque pour leur soirée. Je passe d’abord chez Awa pour récupérer mes petits cousins. Tonton Ahmed est en voyage d'affaires depuis une semaine déjà. Il faut dire que KOK transport est également au mieux de sa forme. Lorsque je bifurque dans la rue menant vers la maison, les enfants sont tout excités de voir leurs petits oncles qui attendaient déjà à la devanture. J’arrive très vite à leur niveau et actionne de baisser la vitre au moment où Tantie Awa sort de la concession. On se salue d’abord avant d’entamer la conversation.
Awa tout sourire : tante, pour une fois, vous êtes pile à l’heure.
Moi : il faut remercier Liam pour ça.
Elle fait monter ses enfants avant de revenir me montrer le sac dans sa main.
Awa : je mets ça dans le coffre ?
Moi : oui, qu’est-ce que c’est ?
Awa : des crêpes, des Chamallows et quelques sucettes.
Moi (me léchant les babines) : mais les enfants-là sont gâtés ce soir hein, eux avec qui ohh ?
Elle éclate de rire en enfournant le sac dans le coffre puis revient encore à ma hauteur.
Awa : je ne vais pas vous retenir plus longtemps, on voit qu’ils ont plus que hâte.
Moi riant : et comment ? Si seulement ils avaient la possibilité de disparaître et de réapparaître là-bas ils l'auraient fait sans hésiter krkrkrr.
Elle rit de concert avec moi.
Awa : au revoir les enfants, bonne fête. Amusez-vous bien.
Eux : d’accord merci maman/ d’accord méméeeeee.
On fonce chercher Zeina avant de mettre enfin le cap chez Tina. Zeina est toujours aussi belle avec une taille fine, polie et très studieuse à l’école. Chez Tina, le décor était déjà bien planté pour la fête. Dès notre arrivée, les enfants sont partis comme une fusée vers l’intérieur, ce qui a fait débouler ceux de l’intérieur vers l’extérieur. Il y a Tristan, Tyler, Léana leur petite sœur qui trotte qu’autre chose, Marianne et Syntiche (petites sœurs de Bradley) Jade et Luna, Vic et Cédric (les enfants d’Alfred) ainsi que mon homo (la fille de Bilal) qui sont tout de suite venus former une haie autour de moi. Après le festival de bisous, je cale Léana sur ma hanche et marche vers l’intérieur Nahia traînant à mes pieds. Cette petite, je ne sais pas, elle m’a tout de suite adopté la première fois qu’on s’est vu. Son père vient souvent la déposer pour ce genre de fête. Ma relation avec lui est toujours aussi tendu, c’est à peine qu’on se croise deux fois dans l'année.
À l’intérieur, je retrouve Tina affairée à la cuisine.
Tina (pendant qu’on se fait la bise) : tu tombes bien pucette, j’avais besoin d’une aide supplémentaire. Magnime ne s’en sort pas avec la déco des filles.
Moi : ok, qu’est-ce qui reste à faire ? J’ai apporté pleins de choses qu’il faut d’ailleurs que j’aille décharger de la voiture.
Tina : tchalee on n’a pas le temps pour ça, Bradley va s’en occuper. Il est même où celui-là ?
Elle se met à le héler et se ravise au bout de quelques secondes, n'obtenant aucune réponse.
Tina : c’est sûr qu’il s’est enfermé là-bas dans son bureau, va le chercher s’il te plaît.
Moi : ok, et qui s’occupe des garçons ?
Tina : Armel, il a même fini. C’est Magnime qui nous fausse le programme avec son histoire d’atelier de maquillage.
Moi souriant : encore elle-même, en tout cas les enfants vont bien s’amuser.
Tina : ça c’est sûr, va chercher Bradley. Il reste à faire du popcorn, les frites sont dans la machine et le flan au four. Tu viendras terminer tout ça.
Moi : ok
Je prends la direction de la porte toujours avec Nahia dans mes pattes.
Tina : il ne manque plus que celle-là rentre dans ton ventre hein (fixant la petite) toujours à coller celle que ta maman a rasé tchuuiippp !!
Moi amusé : Tina laisse l’enfant d’autrui.
Elle toise la petite qui évite son regard en se cachant sous ma jupe, lol la fille-ci ne change pas. Pendant que je traverse le couloir, les enfants font le bruit au loin dans le grand salon. Magnime sort de la chambre des filles suivie d’Armel. Ils ont eu tout le temps de devenir jeune femme sexy et jeune en proie d’être un bourreau de cœurs. Plus le petit grandit plus il est beau. En tout cas, ce sera le feu dans tout Lomé.
Armel : bonsoir tata Nahia.
Avec sa voix de baryton là.
Moi : bonsoir mon grand, vous vous en sortez ?
Magnime : la grande, c’est chaud sur moi, j’ai besoin d’aide et vite sinon l’équipe des garçons va m’évincer.
Moi : lol, c’est même une compète.
Armel : et comment ? Elle me devra un nouveau casque au cas elle perd.
Magnime : et lui un assortiment de produits de beauté et je compte bien gagner.
Moi mdr : bonne chance alors, que le meilleur gagne.
Je les dépasse le sourire aux lèvres, un bruit me parvient sur le pas de la porte du bureau de Bradley. Je tape puis ouvre la porte et le trouve en pleine conversation téléphonique. Je lance un bonsoir auquel il répond en mimant ensuite, il me fait signe de la main de patienter. Je reste planter un moment devant la porte à fixer les papiers épars devant lui en écoutant discrètement sa conversation.
Bradley : (…) oui (…) je crois qu’à 23 h les plus petits auront fini donc tu peux revenir la chercher si tu veux (…) top ça, marche (sourire) oui, c’était elle (…) bof elle est là (…) appelle la toi-même, elle a toujours le même numéro (…) type pardon ne me mêle pas à votre histoire, ma vie est assez compliquée comme ça (éclatant de rire) ok à toute !!
Il pose le téléphone sur la table du bureau l’air penaud avant de se tourner vers moi.
Bradley : Bilal t'envoie ses salutations.
Moi : lol ok (enchaînant) nous avons besoin de toi en bas.
Bradley : ok, j’arrive.
Tout se passe très vite ensuite, autour de 21 h les enfants étaient bien installé pour commencer leur soirée. Je me retrouve avec Tina dans la salle à manger, on vient de finir de dîner et on discute de sa prochaine campagne publicitaire. En fait, elle a ajouté des accessoires de cheveux en pagne dans ses collections et pour le spot publicitaire, je suis en train de lui proposer comme égérie les personnes de notre entourage. On tripe dessus un moment avant de passer sur autre sujet.
Moi : c’est une soirée réussie, ça donne envie.
Tina : yup, on peut également organiser un truc entre nous, tu en penses quoi ? Un chilling par exemple (l’air de réfléchir) mais on peut le faire hein. Nessa descendra pour les photos shoot et connaissant Dodji il ne la laissera pas venir seule. On invite donc tout le monde, retrouvailles de la Winner team en quelques sortes. Et même qu’on peut prévoir ça pour la saint Valentin.
Moi m’exclamant : mais tu es méchante hein, de venir vous tenir la chandelle quoi !!?? Non merci faites votre chose, la saint Valentin ne figure même pas dans mon programme de ce mois. Depuis que le mois de février a pris son envol j'ai en horreur tout ce qui touche au couple.
Tina : lol ça, c’est de l’aigritude (dico perso de chro lol), une soirée où on mange et s’amuse entre adultes, c’est tout.
Moi : ce n’est pas de l’aigritude on vous connaît ici, vous ne pouvez pas vous empêcher de roucouler à tout-va surtout Bradley et toi là. Ça, c’est pour aiguiser ma frustration cadeau !!
Tina riant franchement : Manny personne ne t’empêche de trouver un homme inh. C'est toi qui te refuse les relations en raison de l'amour sadomaso que tu éprouves pour Manaar. (j’écarquille les yeux.) Lol tu pense que je ne sais pas que tu l’aimes toujours ? Tu rejettes les autres parce qu’ils ne sont pas (articulant) LUI. Nahia, ça fait deux ans que vous n'êtes plus ensemble, et pour couronner le tout le type passe son temps à te narguer avec les photos de sa copine et lui. Mais passe à autre chose, bon sang !!!
Moi simplement : hmmmm
Je dois avouer que j'ai du mal à cerner la situation. Je sais que je vais encore passer sous la guillotine ici avec ce que je m’apprête à vous révéler, même si jusqu’ici, je le garde pour moi seule. Pardonnez, rappelez-vous au moins que j’ai une maladie cardiaque et broyez-moi doucement (rire).
*** deux semaines plus tard ***
Je suis couchée dans mon lit peinant à trouver le sommeil. Nous sommes vendredi soir et comme d’habitude, je suis seule dans mon appart à broyer du noir. Ma vie actuelle est limite déprimante, tout ce qui a été dit sur moi plus haut n’est qu'une pure vérité. Je suis devenue plus que casanière, je fuis les hommes. En fait, j’ai la flemme de recommencer et ensuite pour finir par être déçue. Avec le temps, j’ai balayé d’un revers de main tout le discours que je vous ai servi dans les derniers paragraphes de « My pathétique love story ». J’avais commencé en disant que je ne suis plus la Nahia idiote et conne n’est ce pas ? Bah maintenant, c’est Nahia triple hyper méga conne et idiote devenue la sex friend de son ex.
Parlant de lui, je le sens qui se colle étroitement à moi et qui aventure sa main vers mon intimité.
Manaar : bonsoir !
Moi gémissant : hmmm
Manaar (fourrageant ses doigts dans mon antre) : on répond par bonsoir et non hmmm.
Je perds le nord lorsqu’il accentue ses assauts, il perd le nord à son tour lorsque j’avale son membre en entier et me met à le pomper. Au moment où il se sent au bord de la jouissance, il m’incite à me retourner et me prend en levrette. Sitôt, le bruit de ses grosses burnes claquant mes fesses au rythme de ses coups de butoirs effrénés envahit la chambre. Je me retrouve ensuite couché sur le dos, un pied relevé par-dessus son épaule la respiration hachée. Il part dans un long râle quelques minutes plus tard avant de se laisser lourdement tomber sur le lit.
Manaar (lorsque sa respiration se régularise) : tu as préparé quoi ?
Moi : j’ai ramené du couscous de chez les parents.
Manaar : ok sers-moi s’il te plaît, j’ai faim.
Je me lève dans l’intention de le faire et pose mes mains sur le sol, au même moment son téléphone affiche un appel entrant de sa « copine ». Je détourne mon regard avec un pincement au cœur alors qu’il s’enquiert.
Manaar : qui est-ce ?
Moi mentant : aucune idée, je n’ai pas regardé.
Manaar : laisse sonner, j’ai une idée de qui ça peut être.
Je fonce juste à la cuisine lui apporter son plat. Une heure plus tard, je tourne encore dans le lit pendant que Manaar ronfle à côté.
Le truc, c’est qu’après avoir passé de longs mois à le haïr, je fus mitigé par une discussion que nous avons eu le jour d'une rencontre fortuite chez une amie en commun. Nous avions d’abord commencé juste par de simples échanges ensuite un jour, il s’est introduit chez moi comme toute à l’heure et nous nous sommes direct sautés dessus. Ce qui a amorcé cette histoire de coucherie. Il vient, on le fait cru, sans passion, aucune douceur, il s’en va et puis basta !!! Le reste du temps, c'est silence radio jusqu’à ce qu’il se pointe à nouveau, c’est peut-être bête, mais je préfère coucher avec lui qu’avec une autre personne. Juste pour ne plus m’attacher à nouveau, juste parce que je sais qu’avec lui, il n’y a plus de risque qu’il me déçoive plus qu’avant.
Paradoxalement, je rêve toujours d’une belle histoire d’amour, je rêve de cet homme qui m’aimera avec passion et dévotion. Qui me traitera comme une reine et qui me fera l’amour comme un Dieu. Je sais qu’il faille à priori que je me donne une nouvelle chance pour rencontrer cette personne, mais là, j’ai comme un blocage qui m’avilit et stagne ma vie par la même occasion.
Je finis par trouver le sommeil et fut réveillée ensuite par la sonnerie persistante de mon téléphone. Je me hâte de décrocher une fois éloignée de la chambre.
Moi la voix ensommeillée : allô.
Voix : bonjour Mlle Adja, c’est M. Singh.
Moi m’éclaircissant la voix : bonjour M. Singh.
Moi : on dirait que je vous ai réveillé, toutes mes excuses. J’ai oublié une fois de plus le décalage horaire.
Moi : ce n’est pas grave. Allez-y je vous écoute.
M Singh : bien, je vous appelle pour vous confier un nouveau contrat. J’ai quatre nouveaux hôtels et deux restaurants encore en chantier, je voudrais dores et déjà vous confier la gestion du volet communication avant leur inauguration.
Moi : ok, je vois, je commence quand normalement ?
M Singh : en fait vous serez deux sur ce projet. Je veux les publicités sur toutes les chaînes du monde donc vous travaillerai en étroite collaboration avec le fils d’un ami . Il prendra en charge les relations publiques. Il vous rejoindra sous peu avec le nécessaire requis pour commencer le travail.
Moi plissant le front : ne serait-il pas plus opportun que ce soit moi qui fasse le déplacement ?
M Singh : non, vous ferez le déplacement ensemble si nécessaire. Vous aurez tous les moyens à votre disposition.
Moi intriguée : ok, alors il vient quand ?
M Singh : dans une semaine, le temps pour vous d’organiser son installation. Je viens de vous faire un virement pour votre avance avec une petite rallonge. Cela servira à lui réserver un logement pour tout le temps que cela vous prendra.
Moi : ok !