EDVJF
Write by lpbk
Direction le Palais Oriental, le spa de
luxe par excellence.
Nous continuons de nous détendre et de
nous faire dorloter. Nous sommes accueillies par Denise, une jeune femme aux mèches
blondes, tout sourire, vêtue d’une jupe tailleur noire associée à une chemise
de la même couleur et d’une veste en jacquard rayée, dans les tons gris. Cette
tenue ne la met pas du tout en valeur, loin de là. Toutefois, elle semble très
sympathique et nous invite à la suivre dans la suite VIP de l’hôtel.
Même si je l’ai déjà visité, je suis
toujours autant sidérée par le luxe mais surtout l’élégance qui règne en maitre
ici.
La décoration est un subtil mélange entre
l’Orient et e style urbain chic new-yorkais, rien que ça. Les tons noir, rouge
et gris ou crème, blanc et brun s’harmonisent avec des meubles en cerisier
asiatique, que côtoient des œuvres d’art original.
— Vous avez choisi l’un de nos soins les plus
populaires, mesdemoiselles, nous précise-t-elle. Pendant trois heures, vous serez
choyées par nos masseuses.
Nous commençons par une séance de bain de
chaleur dans une baignoire japonaise. S’ensuit un tour dans un jacuzzi où nos
muscles ont tout le temps de se délasser, de se relaxer. J’ai l’impression de
flotter dans l’air avec toutes ses bulles. C’est tellement apaisant.
Malgré tout, je n’arrive pas tout à fait à
me détendre, la dernière question d’Olivia me triturant la cervelle.
Pourrions-nous aller plus loin, André et moi ? Nous avons déjà fait
l’expérience et celle-ci s’est soldée par un échec cuisant. Masi nous étions
jeunes, inexpérimentés, fougueux, immatures… Aujourd’hui, nous avons tellement
changé. Pourrions-nous avoir une seconde chance ?
— Si vous voulez vous donner la peine, mesdemoiselles,
nous allons passer au massage, nous propose Denise.
Nous la suivons et chacune d’entre nous
passe entre les mains expertes de masseuses qui, à l’aide « d’huiles
orientales et de savants mouvement issus de pratiques traditionnelles »
dixit la brochure, « nous aident à soulager les tensions ». Je sens
les raideurs de ma nuque, mes épaules et mon dos se relâcher progressivement.
Lorsque nous avons fini, nous nous
dirigeons vers la suite privatisée par les filles.
— Maintenant que nous sommes totalement zen, lance
Hailey, il est temps de s’enjailler ! Sortez les tenues sexy, les talons
hauts et à nous les hommes ! hurle-t-elle.
Je pouffe de rire devant cette exubérance
mais visiblement, elle est très sérieuse et les autres suivent ses directives à
la lettre, même Claire.
— Que fais-tu, Olivia ? l’apostrophe Tessa, voyant
que celle-ci s’empare de son sac.
— Comme l’a dit Hailey, je vais me préparer.
— Je me doute bien mais ce que je voulais dire c’est que
tu ne vas pas sûrement pas porter une tenue que tu as choisie ! Ce soir,
nous décidons pour toi !
La jeune femme lui tend une housse de
vêtements.
— Maintenant, tu peux te changer.
Sans gêne, nous nous déshabillons les unes
devant les autres, nous retrouvant en sous-vêtements.
— Je ne pensais pas que tu étais aussi bien lotie, me
fait remarquer Tessa en prenant en coupe sa poitrine.
J’observe la mienne, et effectivement, je
ne peux pas me plaindre. Elle n’est pas aussi forte que celle d’Astride mais
pas petite au point de devoir la chercher. Elle est juste bien proportionnée,
enfin selon moi.
— Euh merci, réponds-je, ne sachant trop quoi dire.
— Même au niveau de là, continue Hailey en empoignant
ses fesses, tu as des arguments !
Tous les regards convergent vers moi et je
m’empourpre, bêtement.
— Je ne savais pas que vous étiez branchées filles, s’étonne
Olivia, me sauvant de ce moment de gêne.
— Désolée de te décevoir mais je suis totalement hétéro,
rétorque Hailey, sans se démonter, mais j’ai des yeux pour voir et si j’étais à
la place d’un homme, par exemple André, je serais attirée par les courbes de
Mélanie.
— Merci pour tous ses compliments, les filles mais je
crois que nous ferions mieux de nous habiller, proposai-je, toujours aussi
gênée.
J’enfile rapidement la tenue que Coralie m’a
fournie avant de mettre mes escarpins. Je passe dans la salle d’eau pour un
maquillage express.
A peine suis-je sortie que des sifflements
se font entendre.
— Je n’aurais jamais cru que tu étais aussi sexy,
Mélanie, m’interpelle Olivia avec un clin d’œil. Si André te voyait dans cette
tenue, il te sauterait dessus.
C’est ma fête ce soir ou je me fais des
idées ? Pourtant, ma cliente est censée être la reine de la soirée !
— Pierre ne tarderait pas à en faire autant en te
voyant, répliquai-je du tic au tac, en pouffant.
Effectivement, ses deux meilleures amies
se sont surpassées et loin d’être sexy, la future mariée fait très kitsch. Impossible
de la rater.
Elle porte une robe corail au bustier
plissé, marquée à la taille par une large ceinture faite de dentelle noire,
assorti d’un énorme nœud et la jupe… elle est incroyable, faite d’une multitude
de tulles foncées, elle lui arrive au-dessus du genou. Tessa et Hailey y ont combiné des stilettos
très hauts à plateforme en sequin noir, avec une bride ornée, là encore d’un nœud.
— Vraiment les filles ? s’écrie-t-elle, faussement
outrée. Je suis…
— Parfaite, explose Claire, qui se retenait jusqu’ici de
rire.
— Maintenant que nous sommes toutes prêtes, notre
limousine nous attend pour notre prochaine destination.
Quelques minutes plus tard, notre
chauffeur nous dépose au Capacabana ou plus simplement Copa pour les habituées.
Il s’agit d’une boite de nuit très branchée.
A l’entrée, un agant de sécurité nous
fouille sommairement, Hailey lui glisse alors quelques mots dans la cacophonie
générale. Il nous sourit et plus particulièrement à Olivia.
— Bienvenue mesdemoiselles, nous adresse-t-il avec un
large sourire.
D’un geste, il nous laisse pénétrer à l’intérieur
du club.
— Suivez-moi, nous ordonne Hailey, qui semble bien
connaitre l’endroit.
Nous délaissons le rez-de-chaussée et
monte deux étages. Nous arrivons alors dans une grande salle où sont disposées
une quantité de tables rondes blanches assorties de chaises noires. Des bougies
rouges sont posées sur chacune d’entre elles. Des colonnes en forme de palmier
apportent une touche d’originalité, de chaleur brésilienne qui donne son nom au
lieu.
— Je nous ai réservé une table VIP, nous explique la
meilleure amie d’Olivia. Venez, allons nous installer.
Plusieurs tables sont déjà occupées par d’autres
jeunes femmes, certaines plus légèrement vêtues que d’autres. Visiblement,
certaines sont là pour fêter des enterrements de vie de jeune fille, d’autres
célèbrent des anniversaires, quant aux dernières, elles sont juste venues pour
le spectacle.
— Nous ne sommes pas venues danser ? s’étonne
Olivia.
Bonne question, je dois dire car je ne m’attendais
pas à… cela. Pour tout dire, je ne savais d’ailleurs pas à quoi m’attendre,
surtout venant de Tessa et Hailey.
— Peut-être plus tard, répond malicieusement Tessa, pour
le moment nous allons déguster quelques cocktails.
Nous sommes installées juste devant la
scène. Celle-ci fait la largeur de la largeur de la salle est noire. Une sorte
d’écran blanc assure le fond que des néons ornent. Ainsi, nous allons assister
à une représentation, je me demande bien laquelle.
Quelques instants plus tard, des verres
sont déposés sur notre table par un très beau serveur, uniquement vêtu d’un
pantalon noir et d’un nœud assorti. Pas de chemise pour ce jeune homme, juste
de très beaux pectoraux saillants mis en valeur par une espèce d’huile.
— Bonne dégustation, mesdemoiselles, nous souhaite-t-il
en nous adressant un sourire tout en dents très blanches.
— Il fait chaud tout à coup, non ? demande Claire,
pince –sans-rire.
Nous explosons de rire et nous jetons
presque sur nos boissons pour nous rafraichir. Ce bel Apollon a, en effet, fait
monter la température de quelques degrés.
Le temps de savourer nos Copacabana la salle s’est remplie et
plus une table n’est libre.
— Il était temps, s’enthousiasment les filles.
Olivia me jette un regard interrogateur,
attendant visiblement des réponses de ma part. Je lui réponds par un rictus qui
signifie « Je suis aussi ignorante quant à la suite que toi. » Nous
voilà bien avancées.
Les lumières se tamisent, me permettant juste
d’entrapercevoir notre groupe. Les néons de la scène s’allument alors, jetant
un blanc intense sur un jeune homme jusqu’alors plongé dans le noir total. Je ne
l’avais d’ailleurs même pas remarqué auparavant. Je l’observe un peu plus
attentivement et reconnait notre serveur. Que fait-il là ? Il risque de se
faire virer…
Toute la salle commence alors à l’applaudir
et certaines se mettent même à pousser des cris de joie, ravies que le show débute.
— Bonsoir mesdemoiselles, commence-t-il d’une voix
rauque et langoureuse. Je suis John, et je suis à votre service toute la soirée…
d’déclare-t-il. Espiègle. J’espère que vous avez été bien sages… ou pas,
finalement. J’ai un petit cadeau pour vous ce soir….
Sa voix se fait trainante, nous laissant
le temps d’assimiler chacune de ses paroles. Il nous laisse nous languir, pour
accroitre l’excitation de la salle qui est déjà survoltée.
— … et je pense que vous saurez l’apprécier à sa juste
valeur, continue le serveur avec un sourire polisson. Mesdames, ou devrais-je
dire mesdemoiselles, s’excuse-t-il avec un clin d’œil coquin, laissez-moi vous
présenter… Twin Pike ! termine-t-il dans un souffle.
Un sport vient alors éclairer un homme en
arrière-plan. Il est incroyablement bâtit ! Sans rire, il pourrait
rivaliser avec Hulk. Il est très simplement vêtu : un blue jean élimé qui
moule ses fesses comme une seconde peau, un maillot sans manche blanc
soulignant des tablettes de chocolat plus que parfaites, des Vans, un bandana
noué autour de son cou et une casquette vissée à l’envers sur son crâne
viennent compléter sa tenue. Ce mâle est décidemment très… j’en perds mon latin !
La musique se met alors en route et il
commence à danser lascivement sur Jeremih, Fuck
you all the time. Il ondule, se trémousse, glisse sur la scène lentement,
sensuellement, comme s’il voulait faire l’amour à chacune d’entre nous. C’est
terriblement érotique.
J’ai tellement chaud tout à coup.
Le registre change alors et le rythme s’accélère.
Son maillot devient rapidement un lointain souvenir pour lui mais un trophée
pour une jeune femme de l’assistance qui pousse des hurlements stridents.
Je comprends alors mieux son surnom « Twin
Pike ». Notre homme a deux piques tatouées sur ses pectoraux, un noir et
un rouge. D’autres tatouages viennent ponctuer le tableau mais je ne peux pas
les distinguer correctement, d’ailleurs je n’ai pas envie de m’attarder dessus,
le spectacle étant trop… captivant.
Bientôt une grande partie de la salle est
debout, se dandinant en cadence avec notre artiste.
La soirée s’écoule ainsi : torride,
voluptueuse et bienfaisante voire émoustillante même.
Nos verres ne se vident bizarrement
jamais. Nous sommes excitées et même moi, je dois bien avouer que ce show ne me
laisse pas indifférente. Malgré tout, je pense à André et je sais qu’il aurait
été jaloux que je regarde d’autres hommes, que je salive sur eux même si je
dois admettre que j’aurais préféré le voir, lui, sur scène, pour moi seule
évidemment !
Twin Pike quitte la scène, laissant à
nouveau la place à notre serveur, John.
— J’ai entendu dire que deux petites coquines allaient
bientôt rejoindre les rangs des filles très… très sages, accuse-t-il de sa voix
rocailleuse. Tss-tsss, fait-il, en agitant un index désapprobateur. Carlos,
éclaire-moi ces jeunes femmes.
Un projecteur s’allume alors au-dessus de
notre table et vise plus précisément Olivia. Je vois celle-ci nous jeter des
regards surpris et même choqués ou affolés, je ne sais pas trop. Elle se met à
rougir et se couvre le visage de ses mains.
Il en va de même à une autre table, où une
jeune femme est ciblée.
— Allons les filles, vous n’êtes pas les seules à
vouloir rejoindre les rangs des mondaines. S’il en vaut la peine, nous vous
pardonnons mes beautés, reprend John. Allons, ne vous cachez pas de nous. Nous
sommes entre amis. Rejoignez-moi maintenant.
Twin Pike apparait, comme par magie, à
notre table et lui tend la main. Elle s’en empare et le suit sur scène sous les
applaudissements de toute la foule, attisés par notre chauffeur de salle ou
serveur, selon ce que nous préférons.
— Laquelle d’entre vous est Olivia ? Laquelle est
Brenda ?
Pendant quelques secondes, nous
distinguons à peine les murmures sur scène.
— Je suis véritablement enchanté de faire ta
connaissance Olivia, assure-t-il. Et tout aussi charmé, Brenda, affirme-t-il en
se tournant vers l’autre future mariée. Toutefois, ce soir, vous faites encore
parti des nôtres. Deux véritables coquines, n’est-ce pas ?
Olivia rit, un peu mal à l’aise mais sa
curiosité attisée par John. Brenda semble moins effarouchée, elle rit vivement
et confirme de plusieurs hochements de tête.
— Je m’en doutais… Alors, installez-vous confortablement…
Il les invite à prendre place sur une
chaise qui vient d’apparaitre, elle aussi, sans que l’assistance ne s’en rende
compte.
— … et profitez de votre dernière soirée de
célibataires, mes chéries.
L’intensité lumineuse baisse à nouveau,
des néons rouges tamisés nous font retrouver l’ambiance érotique qu’avait
installée Twin Pike.
Ginuwine commence alors à chanter et
apparaissent, non pas deux mais quatre Apollons bien décidés à « s’occuper »
d’Olivia et de Brenda.