En quête de vérité (2)

Write by Saria

Chapitre 17 : En quête de vérité (2)

***Lucien***

On entre dans le village vers 16 heures. Celui-ci ne semble pas vraiment peuplé, une agglomération de quelques cases. Nous dirigeons le véhicule vers ce qui semble être la place publique : sous un énorme baobab qui étend ses feuilles très loin, des vieillards sont assis çà et là et devisent tranquillement tandis que des enfants jouent à courir dans tous les sens. Un peu plus loin, une jeune femme a son étal de divers articles.

Je me gare et descends saluer poliment avant de demander Kompoh. On nous indique une case à la sortie du village.

Dès que je tourne le véhicule dans le sens qui nous a été indiqué, un grand vent se met à souffler, soulevant énormément de poussière. Un gros tourbillon s’élève devant nous ; au fur et à mesure que nous avançons, il grossit à vue d’œil.

Kader : Suis-le !

Selma : Pardon ?! Moi, je crois qu’on devrait attendre que tout ça se calme !

Kader (péremptoire) : Non ! Ça ne se calmera pas ! Il est là pour nous indiquer le chemin ! Je suis attendu ! Suis-le !

Moi : Je suis d’accord avec lui, Selma.

Selma : Hum… Ok

Roulant derrière le tourbillon, nous sortons quasiment du village. Au moment où nous commençons à nous demander s’il y a quelqu’un, nous entrevoyons une case. Elle était posée sur une immense plaine.

Le tourbillon se met au-dessus du toit de la case et tourne. La vieille dame sort, avec à la main, la petite bouteille d’eau que Kader lui a donnée un peu avant qu’elle ne disparaisse. Plus aucun doute, c’est bien celle que nous avons vue sur le chemin. Elle s’avance, lève la tête et fait un geste de la main. Le tourbillon s’amenuise et vient s’éteindre à ses pieds.

Kompoh : Bienvenue chez moi, jeunes gens !

Nous descendons de voiture et marchons vers elle. Arrivés à sa hauteur, elle nous fait un sourire édenté et plonge son regard dans celui de Kader.

- Que cherches-tu ?

Kader : La vérité

Kompoh : Je ne l’ai pas ! Alors je te repose la question, que cherches-tu ?

Kader : Qui suis-je ?

Kompoh : Je n’ai pas cette réponse… Elle se trouve là.

Ce disant, elle pose la paume de sa main sur le cœur de Kader.

Kader : Je ne me souviens plus de rien ! J’ai quelques bribes d’information ! Des morceaux de moi que j’essaie de recoller.

Kompoh : Je sais… Mais es-tu prêt ?

Kader : Oui !

Se tournant vers moi…

Kompoh : Toi… Tu repars ! Quand tu recevras le signal, tu te mettras en route pour revenir le chercher !

Moi : Grand-mère… Comment le saurai-je ?

Elle éclate d’un très beau rire cristallin et secoue sa tête cotonneuse. Je saisis l’allusion. Elle se rapproche de Selma et la scrute de la tête aux pieds, lui tourne autour et revient se planter devant elle. Son regard plonge dans celui de la jeune femme, comme si elle scannait son âme. Au bout d’un moment, elle fait un petit sourire en coin.

Kompoh : Toi… Tu restes ou tu pars… ce sera ta décision… tu as déjà commis une erreur… Ne te trompe plus !

Je traduis pour la jeune femme qui semblait un peu larguée.

Selma (les larmes aux yeux) : Je reste.

Kompoh : Bien !

Elle ne calcule plus aucun de nous et trottine pour prendre une calebasse ; apparemment, elle va chercher de l’eau. Selma se précipite pour la lui prendre. Kader et moi les regardons s’éloigner.

Moi (me tournant vers mon hôte) : Djo… ça va aller ?

Kader : Oui… Je suis au bon endroit.

Moi : J’y vais alors.

Nous nous faisons un hug… Puis nous nous jaugeons du regard avant que je ne tourne les talons.

 

***Selma***

Nous sommes revenues du marigot, il y a peu près une heure. Celui-ci est dans une sorte de cuvette, je suis entrée dans l’eau pieds nus, mon pantalon était tout mouillé. Au retour, j’ai dû me changer : la vieille m’a remis un pagne avec un sourire moqueur.

Je ne sais pas où tout ça va nous mener mais je suis là et je compte rester. Kader lui, semble un peu ailleurs, un peu comme replié sur lui-même. Ah lala, ma maison, ma famille et Timmy me manquent ! J’ai l’impression d’être à des années-lumière de tout ça, ici loin de tout… Le réseau ne capte pas très bien. J’espère que les parents ne vont pas s’inquiéter.

Kompoh s’active pour le repas du soir, je me lève promptement pour l’y aider. Cette vieille est infatigable hein. Elle trottine mais travaille énormément. Nous procédons à la cuisson du repas, elle fait ce qu’elle a à faire sans m’interpeller, un peu comme si je n’étais pas là. J’essaie d’aider comme je peux.

Quelques heures plus tard, après avoir mangé, nous allons tous nous coucher sur des nattes. C’était un peu inconfortable au début. Je sens la main de Kader se poser sur ma hanche. Eh pardon ! Votre parent-là veut faire quoi ici avec la vieille qui n’est pas loin ? Mieux je fais la morte.

Kader (chuchotant) : Détends-toi princesse… Je te sens crispée depuis notre arrivée

Moi : Kader pardon… La vieille là hum !

Kader : Chuuut

Moi : Mais…

Il me bâillonne d’un baiser auquel je réponds spontanément. Je sens ses doigts se faufiler vers mon intimité. Il se redresse sur un coude et sa main se pose sur le sein le plus proche tandis qu’il continue de me caresser. Je me mords la lèvre inférieure pour ne pas gémir… Mais c’est tellement bon, sa bouche descend au niveau de ma gorge. Ses caresses se précisent, j’ouvre les cuisses et avance instinctivement le bassin. Il introduit un doigt en moi et commence les mouvements de va et vient. Je laisse échapper un gémissement ; il m’embrasse pour me faire taire mais ça monte… le plaisir se distille dans toutes les particules de mon corps, il tape de son doigt ma petite fleur et la jouissance explose en moi. Il anticipe mon cri et m’embrasse passionnément avant de me pénétrer.

Dès que je redescends sur terre, il me serre fort contre lui. Je suis bien là, heureuse, apaisée. Je m’endors presque aussitôt.

Le lendemain matin aux aurores, c’est le bruit du ménage qui me réveille. Je m’assois, Kader dort à poings fermés. Au souvenir de la nuit dernière, un sourire fleurit sur mes lèvres. Je m’étire langoureusement avant de me lever. Il fait encore noir dehors. Dès que je sors, je réalise que Kompoh s’active : une sorte d’abri a été dressé près de la case. Ne me demandez pas quand est-ce que ça a été fait, je n’en sais rien.

Je la salue poliment et elle répond tout en continuant d’aller et de venir. Je me débarbouille un peu et fais une toilette sommaire. Je me mets à la vaisselle, puis enchaîne avec le balayage de la cour et de la case.

L'homme qui n'avait...