En quête de vérité (1)
Write by Saria
***Le lendemain***
***Maison Kanaté – Ouaga 2000 – Ouagadougou, Burkina Faso***
***Issa Kanaté***
Dans quelques semaines, le délai que père a mis dans la première partie de son testament pour la liquidation de sa succession expire. Tous les biens reviendront aux associations de musulmans pour la construction de mosquées, d’écoles et de soutiens aux orphelinats. Mais jusque-là, la seconde moitié n’a pas été retrouvée ! Même l’autre vaurien dans le pays du blanc là-bas n’a rien trouvé. Il dit pourtant avoir tout fouillé dans la maison.
Sans l’autre moitié, mes frères et moi avons beau posséder les maisons et les terrains, nous n’avons absolument rien : la répartition des entreprises et de l’argent est contenue dans ce foutu document.
Moi, je commence véritablement à perdre patience ! Je réunis mes six fils chez moi, l’heure est grave ! Si nous ne trouvons pas rapidement une solution, la justice va s’en mêler !
***Un peu plus loin***
*** Maison d’hôtes Chez Nora – Quartier Zone du Bois – Ouagadougou, Burkina Faso***
***Kader***
Moi : Allô Lucien ? On peut se voir aujourd’hui, s’il te plaît ?
Lucien : Dans une heure alors.
Moi : Ok c’est parfait.
Je regarde ma montre, 6h30 du matin. Il faut dire que je n’ai pas vraiment pu retrouver le sommeil après avoir fait l’amour avec Selma. Elle a fini par se rendormir. Je sens que le moment approche, que les pièces du puzzle ne tarderont pas à se mettre en place. J’ai une idée, c’est une piste qu’il faut creuser.
***Une heure plus tard***
Je retrouve Lucien dans la cuisine, c’est entre autres ce que j’aime chez ce bonhomme : ponctualité et efficacité. On se sert une tasse de café quand Selma nous rejoint. Elle semble plus calme en tout cas.
Selma (m’embrassant) : Bonjour chéri.
Lucien : Abah ! Matin bonheur comme ça là ! Loubna, pardon viens aussi.
Loubna : Onh Onh dèh ! Lulu, enlève mon nom dans tes affaires !
Lucien : Eh ma panthère ! On dirait que tu es mal réveillée dèh ! Bon je vais attraper les douceurs que tu as fabriquées ce matin !
Loubna : Ce n’est pas mieux pour toi wèh !
On rigole, pendant qu’on se sert café et viennoiseries faits maison. Lucien a raison quand il dit qu’elle fait les meilleures viennoiseries de Ouaga.
Nous nous asseyons et les deux autres braquent leurs regards sur moi. Je me racle la gorge. A cette heure de la journée, il n’y a quasiment personne.
Moi : Tu connais Diaba Lompo ?
Lucien : Pardon ?!
Selma : C’est qui ?
Ils avaient parlé presque ensemble. Depuis deux jours, je fais le même rêve : une voix qui m’appelle, une voix gaie joyeuse !
Moi : Je fais des songes étranges depuis deux jours, je suis dans une région que je ne connais pas vraiment… Une voix de femme qui m’appelle… qui me demande de la suivre. A chaque fois que je lui demande son identité elle me dit : « Je suis une fille des contrées rudes… descendante de Diaba Lompo ! »
Lucien : Pour ce que je sais, une des légendes du pays Gourmantché dit que Diaba Lompo descendit du ciel tout armé, accompagné de sa femme KOMBARI et monté sur son cheval coursier. Avec lui, il amène une paire de chaque animal. Il atterrit vêtu de blanc dans la brousse entre PAMA et PORGA à KANKANGOU. A l’endroit de sa descente, on montre encore la trace de son pied sur le rocher de KOUDIABOANGOU, la grande montagne noire. Les pierres n’étaient pas encore solidifiées. On montre aussi l’empreinte des pieds, des mains, des coudes de la femme dans la prosternation ainsi que les empreintes du sabre que DIABA LOMPO posa à côté de lui[1].
Moi : Hum !
Selma : Alors que faisons-nous ?!
Moi : Nous irons dans la région… Peut-être qu’en arrivant dans les parages mes songes se feront plus précis… Comme jusqu’ici ?!
Lucien : Alors nous irons à Fada Gourma… un peu plus de 200 km d’ici !
Moi : Je sens que la clé de beaucoup de choses se trouve là-bas ! Jusqu’ici mon instinct ne m’a pas encore trompé !
Lucien : Je te comprends… Mais on va chercher quoi là-bas ?
Moi : Je n’en sais rien… Je sais juste qu’il faut que j’y aille !
***Sous d’autres cieux***
***Eaubonne - Ile de France, France***
***Maman Zouhé***
Comme chaque soir, je regarde la flamme avant de m’endormir. Elle était vive depuis quelques jours et flambait avec beaucoup d’éclat. Mon fils va bien et ça m’apaise. Je me couche et m’endors presque automatiquement.
La flamme elle s’agrandit et devient énorme, étrangement je n’ai pas peur, je ne crois pas que la maison brûlera non plus !
Voix : Zouhé ! Ma fille ! Le moment est proche ! Le Toro-Gbaitigui[2] est de retour sur les terres du Faso ! La prophétie va s’accomplir ! Tu connais les conséquences !
Moi (sereine) : Oui Kompoh ! Ne t’inquiète pas, je paierai mon tribut.
Voix : Il sera là… C’est ainsi !
Moi : Tu le protégeras d’eux ?!
Voix : Il a une âme noble et un esprit grand ; de tout son être émane un fluide d’une grande pureté, imprégné d’influences curatives, apaisantes. Même les esprits de la nature s’inclinent sur son passage. Il vaincra ! Même si les ennemis sont nombreux et très proches[3] !
***Trois jours plus tard***