Presque cinq mois passés à embrasser tantôt l'écran de mon téléphone, tantôt celui de mon ordinateur au bureau comme à la maison pour lui souhaiter une bonne soirée.

Je n'embrassais même pas ses lèvres mais une coque en verre. Ce qui m'a frustrée plus que tout. Aussi, les sentir maintenant sur les miennes, si douces et si légères me donnent envie de prendre mon envol.

Il détache lentement son visage du mien et me dévisage, je ne suis pas la seule à soupirer de contentement.

— ¡Hola!

— ¡Hola! Lex...

Je pose mes mains sur les siennes qui entourent mon visage, les caresse des pouces, il fait de même, ses doigts redessinant mes traits.

— J'aime bien ta tignasse sauvage, elle n'était pas totalement noire la dernière fois?

— Si. Mais j'ai voulu...

— Me faire la surprise.

— Tester autre chose, répliqué-je avec un sourire en coin.

Il émet un petit rire.

— Tu ne me laisses jamais avoir le dernier mot.

— Non en effet.

Je lui fais un clin d'oeil et dépose un baiser sur le dos de sa main. Il mêle ses doigts aux miens, les croise dans mon dos. Ce geste rapproche encore plus nos bassins.

— Je suis content de te voir, cela m'a paru bien long cet intervalle. À chaque fois qu'on se parlait, j'avais envie de casser l'écran qui m'empêchait de te toucher.

Il se penche vers moi et m'embrasse dans le cou.

— Et moi, me téléporter...

— Tu ne me laisses jamais finir, hein!

— Jamais.

Cette joute verbale image si bien nos deux caractères que nous finissons par éclater de rire. L'envie alors d'échanger un énième baiser devient irrésistible.

Mais nos lèvres se touchent à peine que nous entendons une voix autoritaire s'exclamer, pas très loin:

— Señores, por favor dejen pasar a otros.

— Oups! m'écrié-je à voix basse avant de me tourner vers l'agent de police.

— Disculpe señor, ya nos vamos.

Alex à son tour adresse un sourire à l'agent de police avant de nous entraîner vers la sortie comme s'il était de retour... chez lui?