***Parakou***

***Hôpital militaire***

***Akim***

Je me sentais coupable, c’est moi qui suis venu la rassurer sur le fait qu’elle ne courait aucun danger ! Je regarde son visage tuméfié et mon cœur se serre. Dieu merci l’agresseur est aux mains des autorités. Pour le moment il refuse de parler mais ce n’est qu’une question de temps pour que tout ça rentre dans l’ordre.

J’ai dû informer les parents malgré l’interdiction formelle que m’avait faite ma sœur, les choses étaient allées trop loin. Je ne pouvais pas décemment me taire ! Je leur ai quand même dit d’attendre que les histoires d’hôpital soit derrière nous avant qu’ils ne se montrent..

Depuis une semaine, elle refuse de quitter le chevet de Dylan. On lui faisait ses soins ici. Elle gardait sa main serrée dans la sienne. Elle s’endort sur la chaise là ! Tout le monde a parlé c’est impossible de lui faire entendre raison.

La sonnerie d’un téléphone la fait sursauter. Elle se redresse et sort un téléphone de la poche de son pantalon.

***Nimata***

Moi : Allô ?

Inconnue : Qui êtes-vous ?

Moi : Pardon ?

Inconnue : Quoi vous êtes sourde ?! Pourquoi vous décrochez le téléphone de mon fiancé ?

Bam ! Bam ! Ainsi c’est elle ?! Je respire à fond et prend le temps de m’adosser au siège dans lequel je suis.

Moi : Je suis une…amie de Dylan…Il a été agressé…Il est à l’hôpital et…

Inconnue : Oh ! Et pourquoi personne ne m’a rien dit ? Pourquoi c’est vous qui êtes à son chevet ?

Je l’écoute déverser sa rancœur contre moi. Quand elle finit, je raccroche. Mon frère me fait de grands signes, je lui dis d’avancer. Il dépose un bisou au sommet de mon crâne. Mes yeux se portent sur l’homme couché dans le lit d’hôpital. Il m’a sauvé la vie ! Actuellement il se bat contre la mort.

Heureusement qu’en arrivant la prise en charge a été immédiate. Il a perdu énormément de sang et ça l’a affaiblit. Mais les pronostics sont bons, il va se réveiller quand ? Ils ne savent pas mais vu qu’il est jeune, sportif et robuste il va se rétablir très vite. Je n’arrête pas de prier. A un moment ils ont eu besoin de sang, étant donneur universel c’est allé très vite. J’espérais qu’en lui donnant mon sang lui transmettre un peu de vie, je lui souffle de se battre !

J’écoute d’une oreille distraite le point que me fait Akim, sur le plan judiciaire. Je m’en foutais pour le moment. De toute façon je sais qu’il s’en occupe et ça me va.

Hum…Dylan quand est-ce que tu te réveilles ?! J’étouffe un sanglot, il faut que je me ressaisisse et que je garde la foi. J’avais demandé à Akim de me rapporter un tapis de prière, lorsque je sens la peur de le perdre monté je prie.

***Le lendemain***

Le téléphone de Dylan sonne à nouveau et je décroche, c’est la jeune femme de la dernière fois. La fiancée de Dylan.

Moi : Allô ?

Inconnue : Vous ! Je viens à Parakou demain…Dans quel hôpital est-il ?

Moi : Il est à l’hôpital des armées.

Je lui donne tous les détails. Elle voulait venir c’est normal. De toute façon nous avons le même objectif.

La journée passe assez vite sans grande  amélioration. La fiancée de Dylan arrive le lendemain tard le soir. Les heures de visites étaient déjà passées mais j’ai négocié avec l’infirmière de garde pour qu’elle lui permette de me rejoindre dans la chambre du malade. Dès que je la vois je comprends tout de suite qu’elle ne vient pas en paix.

Moi : Bonjour…

Inconnue : Danielle…Je m’appelle Danielle

Moi : Nimata

Je la vois tiquer… Elle plisse ses yeux et me toise de la tête aux pieds et vice-versa. J’imagine qu’actuellement je ne présente pas aussi bien qu’elle : une belle robe jaune pâle qui lui arrivait aux genoux. Elle est vraiment belle et très…hautaine.

Danielle : Nimata…Ainsi vous êtes revenu ! Quoi vous aviez besoin d’argent, parce qu’il paraît que c’est ce que vous aimez !

Moi :…

Danielle : Vous partez d’ici immédiatement !

Je suis choquée par ses paroles mais je prends sur moi, elle a ses raisons. J’essaye de prendre un ton apaisant.

Moi : Danielle…Je vous en prie, je ne crois pas que ce soit le bon endroit pour…

Danielle (haussant le ton) : Vous partez j’ai dit !

L’infirmière vient réclamer le silence. Je me lève, la tête droite je m’avance vers elle. Je ne voulais pas d’histoire, je ne voulais pas d’esclandre.

Moi : Je pars…Pas parce que vous me le demandez sur ce ton. Non, je pars pour que Dylan puisse se reposer…

Je reviens sur mes pas me penche sur lui et l’embrasse sur le front. Je lui caresse les cheveux, me redresse et me dirige vers la sortie. Alors j’entends dans mon dos.

Danielle : N’oubliez surtout pas votre valise…

Je me retourne surprise. Dans ses yeux une lueur de triomphe.

Danielle : Je suis passée par la maison…J’ai vu des affaires de femme et Sambo m’a expliqué deux ou trois trucs, j’en ai déduis que cette femme et la fameuse garde-malade de mon fiancé sont une seule et même personne. Maintenant que je suis là, je compte rester et le veiller…Vous n’avez plus aucune raison de retourner à la résidence.

Elle me montre du doigt ma valise à l’entrée ; je n’y avais pas fait attention jusqu’ici parce que mon attention était focalisée sur elle. Je récupère mon bien et je sors ! Le cœur serré, au début je savais que je n’avais aucune chance avec Dylan, jusqu’à la soirée que nous avons passé ensemble à la Résidence.

Il n’a pas parlé, il n’a fait aucune promesse mais il avait changé de façon subtile dans sa façon d’être avec moi, de me toucher, de me faire l’amour. C’était comme si on était en couple, les choses étaient plus naturelles entre nous. Et là je le perdais ! Une fois encore ! Que pouvais-je faire d’autre ? Que pouvais-je réclamer ? Honnêtement suis-je en droit de réclamer quelque chose ! Le mieux pour moi c’est de faire de l’espace ! Sans un mot je récupère mon bien, après un dernier regard vers Dylan, je sors avec la désagréable sensation que c’était fini.

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