***Parakou***

***Hôpital militaire***

***Dylan***

Enfin j’ai la force de revenir sur mes pas. Je suis comme dans du coton, c’est doux, c’est moelleux et il y a cette lumière blanche qui semble tentante. Mais à chaque fois, je sens la main de Nima qui m’agrippe, sa voix qui me demande de rester avec elle !

Je veux revenir pour elle…pour nous.

Moi : Nima…Nima

J’ouvre péniblement les yeux, tout semblait d’abord flou autour de moi, puis les formes se précisent. J’entends distinctement une voix qui appelle.

… : docteur, infirmière…il se réveille…venez s’il vous plaît il se réveille !

Moi : Nima ?!

Danielle : Non chéri…C’est Dany…Oh Dieu soit loué…Tu es réveillé ! Ne bouge pas le docteur arrive.

Je referme les yeux, la lumière m’éblouissait. Tout ce que mon cerveau pouvait faire tourner comme info c’est que Nima n’était pas là ! Elle n’était pas là alors qu’elle avait promis. L’équipe médicale arrive et commence les examens de routine, elle teste mes réflexes. On me demande mon nom, mon métier, ma date de naissance et puis ça s’enchaînait…Nima ! Pitié ne me fait pas ça s’il te plaît !

***Lendemain***

On me fait une toilette sommaire, puis on me change de chambre. Je m’habitue petit à petit à la présence de…Dany. Il fallait que je sache, j’allais la heurter mais il fallait que je sache la vérité !

Moi : Dany ?

Danielle : Oui bébé ?

Moi : Hum…Dany…Hum…Quand tu es venue…Tu n’as vu personne ici ?

Danielle (se mettant à mon niveau) : Non bébé, tu étais seul dans ton lit…personne dans la chambre.

Moi : Pardon d’insister mais tu es sûre de n’avoir croisé personne ?

Danielle : Personne mon cœur sinon je t’aurais dit…Mais pourquoi tu me poses toutes ces questions ? Tu attendais quelqu’un en particulier ?

Moi : Non…Non…Pardon je suis un peu fatigué.

Ainsi, une fois encore Nimata Traoré m’a abandonné ! Partie, envolée, comment j’ai pu être aussi con ?! Comment j’ai pu croire qu’elle avait changé ? Qu’il y aurait quelque chose de bon qui sortirait de son retour dans ma vie ? Je luttais pour survivre par sa faute et elle est partie !

Danielle : Repose toi mon amour, dans deux jours on rentre à la maison.

***Danielle***

Pfff ! Stop gardez vos impressions pour vous ! Quand je dis que je n’ai vu personne, je n’ai vu personne cette fille n’est PERSONNE ! J’étais en colère par tout ce que j'ai découvert ici...Tchrmm et vous êtes tous complices!

***Flash back quelques jours plutôt***

Après qu’il m’ait raccroché au nez, je boudais dans mon coin. Sans nouvelle après une semaine, j’ai mis mon ego de côté et j’ai appelé. Son téléphone était éteint. J’ai appelé à son bureau et on m’a dit qu’il était en congé ! Étrange ! Dylan en congés à la veille d’une campagne cotonnière, impossible. En fait c’est la période de rush, c’est le moment où les transporteurs sollicitaient des prêts à la banque.

Je rappelle son téléphone et c’est cette fille qui décroche ! Les hommes !

***Fin du flash***

En arrivant à Parakou, je découvre qu’il avait amené une autre femme à la Résidence. Elle y vivait suffisamment longtemps pour avoir changé les choses dans la maison…dans MA maison. Comment dire, elle y avait laissé son empreinte ! C’est vrai que Dylan est un homme très ordonné bien organisé mais la maison n’était ni plus ni moins une garçonnière. Là, quand je suis entrée c’était une maison avec tout ce qu’il y a d’accueillant, ce sont des détails qui changent tout.

 L’essuie-pied à l’entrée où s’est écrit « Welcome ». Les pots de fleurs ici et là, des coussins fait dans du tissus wax qui coloraient les fauteuils en cuir noir. Le frigo qui était rempli, le moule à gâteau qui a été sorti. Une femme avait été là ! J’ai appelé Sambo en le chauffant, il m’a dit ce que je voulais savoir, bavard comme il est je sais tout aujourd’hui. La chambre à coucher m’a tout révéler ! Les produits cosmétiques féminins posés près de ceux de Dylan…Quel culot !

Mais je ne voulais pas exploser, ça n’arrangerait pas mes affaires. Non j’ai ravalé ma colère, j’ai bu de l’eau dessus. Je l’ai viré et je vais m’appliquer à effacer toute trace d’elle. Dylan ne m’avait encore jamais caché des choses alors s’il en est arrivé à me cacher qu’il a hébergé une femme chez lui c’est encore plus grave que je ne l’imaginais.

Jamais il ne m’a parlé d’elle, comment je connais l’histoire ? Mon homme tenait un journal intime avant notre rencontre, lors de l’un de mes séjours à Parakou je suis tombé dessus. Il y avait relaté tout la concernant, la fin de leur romance. Je suppose que c’est une thérapie pour l’oublier. Avec le temps, j’ai fini par zappé mais voilà madame est revenue !

***Quelques jours plus tard***

***Nimata***

Je suis retournée à l’hôpital mais il était déjà sorti. Toutes les fois où j’ai appelé, ça ne passait pas, mes sms sont restés sans réponses. Il avait peut-être bloqué mon numéro. Je suis allée à la Résidence mais Sambo a refusé catégoriquement de me laisser entrer. Il a dit que la « vrai » femme du patron était là et qu’il ne voulait pas de problèmes.

Désespérée, je suis allée à son bureau mais il était toujours en congés maladie. Grâce m’a rassuré sur le fait qu’elle lui passera mon message. Dès qu’il reprend, je voulais bien lui faire confiance de toute façon je n’ai pas le choix !

J’étais triste, je me languissais de l’homme que j’aime mais qui appartenait désormais à une autre. Chaque jour je luttais pour ne pas sombrer, je luttais contre cet amour qui me bouffait. J’ai espéré qu’il remarque mon absence, qu’il me réclame, qu’il me cherche…Mais rien…Je me déplaçais avec mon téléphone faisant corps avec, dans l’espoir de ne pas manquer son appel. Mais l’appareil demeurait silencieux. Je ne peux pas lui en vouloir, il a failli mourir par ma faute, de plus il a à ses côtés une belle femme qui veux de lui et qui ne l’a jamais déçu. Alors que moi…Je l’ai laissé tomber et j’ai tué notre enfant ! Même s’il n’en a plus jamais reparlé je sais que c’est un sujet qui lui fait mal.

J’essuie mes larmes pour la énième fois. Il faut que je me ressaisisse que j’aille de l’avant. Au moins, il me reste une chose de lui : Jewels. Mon matériel a commencé à être livré, j’avais trouvé un local en plein centre-ville. Il fallait aménager tout ça, Akim m’a obligé à vivre avec lui tant que la procédure judiciaire contre mon ex-mari n’était pas close.

***Résidence-Merveille***

***Dylan***

Dany est sortie cet après-midi, je peux enfin souffler ! Elle est restée tout le temps sur mon dos ces dernières semaines. J’étouffais ! Je vais beaucoup mieux, je marche tout seul, mes pas me guident vers « sa chambre ».

Depuis mon retour à la maison, je n’ai pas eu le courage d’y entrer, peut-être la peur de constater qu’elle était effectivement partie. Il n’y avait plus aucune de ses affaires dans la pièce. J’ai le cœur en lambeaux, je ne sais pas comment me relever cette fois-ci. Je souffre comme un damné ! Je m’assois péniblement sur le lit, je sens un objet mou sous mon pied, je me baisse. C’est "Missié Teddy", le nounours que je lui avais offert il y a dix ans.

Cette fois, elle l’a laissé derrière elle, je regarde la peluche avec son œil qui manque, son tissu élimé. Les reliques d’un amour qui n’a existé que dans un seul sens. Mon Dieu venez à mon aide, comment vais-je me relever cette fois-ci ?! Comment ?!

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