Episode 11

Write by Nifêmi

Episode 11

 

"La série interminable des déceptions et des désabusements, des pertes et des arrachements, use en nous la force qui console, la foi."

Henri-Frédéric Amiel



 

Une semaine après la découverte, je ne croyais toujours pas que Banji était réellement vivant. C’était juste impossible. 27 ans de disparition ? Pourquoi avait-il fuit ? Pourquoi s’était-il caché ? C’était quoi la mascarade ? Cela semblait tellement vrai le jour où j’ai vu sa mère pleurer et se lamenter. Tant de questions qui me torturaient. Seuls les réponses pouvaient me sauver. Est-ce réellement le même Banjoko ? Mais la ressemblance est frappante. Seigneur Dieu Tout Puissant, si c’était lui que devrais-je faire ? C’est tout comme s’il n’avait jamais disparu de ma vie, mon cœur bat toujours pour lui. Est-ce la peur ou la curiosité si c’était lui que devrais-je faire ? Des pluies de questions que je devrais satisfaire seulement si j’allais en France.

J’ai donc informé mes filles que je venais en France dans les 15 jours à suivre, c'est-à-dire 26 décembre. Je n’avais pas réfléchi avant de prendre cette décision. Je ne savais pas quoi faire, ni quoi donner comme explication à Ayomide pour rencontrer seul à seule son futur beau-père qui s’avérait être l’homme que j’ai aimé et dont j’ai toujours chéri le souvenir. Je devrais le rencontrer coûte que coûte.

Le 26 décembre, j’étais venue en France comme prévu. Ma cadette a voulu que je vienne rester avec elle pour mieux connaitre Yoan son fiancé. Je n’ai pas décliné l’offre malgré la gêne. Mais j’étais curieuse. A la fois j’espérais que cela soit une erreur, à la fois j’espérais que cela soit vrai. Si c’était vrai que ferais-je ?

Mon futur beau fils et ma fille étaient venus me chercher à l’aéroport. Mes soupçons étaient fondés. Yoan a le sourire, le visage et la démarche de Banji. Et la tonalité de sa voix ne trompait pas. Mon pouls s’accélérait, j’avais peur et j’avais envie de retourner au pays, d’où je venais. Mais j’avais des questions qui avaient besoin de réponses. Alors j’ai été conduis à leur appartement où il y avait une chambre apprêtée pour mon séjour.

Le lendemain ma fille est venue dans ma chambre avec son ordinateur pour me montrer des images d’elle. Elle avait tellement d’images sur elle et ses sœurs ainsi que Yoan. J’ai été surprise de voir des photos d’elle avec Yoan dans la nature en plein air dans une brousse. Je lui avais demandé :

-          C’est où ici ? avais-je questionné

-          Aaaah ! c’était une randonné avec un groupe d’étudiants, en suisse. C’était une excursion…

-          Et tu es même déjà allée en suisse ? tu ne m’avais jamais mise au courant !

-          Maman ne te fâche pas, c’était juste pour 10 jours et profiter de l’occasion pour rencontrer le père de Yoan…attends…je te montre…voilà son père ! il est tellement gentil. On ne dirait pas un vieux. Il tellement sympathique…

Mon visage était livide. C’est vraiment Banji ! C’était lui. Je n’entendais plus ce que ma fille me disait. J’avais envie de fuir. C’était si doux et douloureux de savoir que l’unique homme qu’on aime est le futur beau-père de sa propre fille. Il n’avait vraiment pas changé, toutes ces années passées n’avaient laissé aucun effet sur lui.

-          Maman ? maman ? tu es pâle ! je t’apporte quelques fruits et de l’eau à boire

-          Yoan a quel âge ?

-          Je ne comprends pas cette question ?

-          Réponds-moi Ayomide

-          Il a 21 ans…

-          3 ans de moins que toi ?

-          Non maman ! ne vois pas les choses ainsi… l’âge ne compte pas et on s’aime… il m’aime maman. C’est mon premier homme et il demande à m’épouser maman.

-         

-          Apparemment tu n’es pas heureuse de me savoir en joie avec l’homme que j’ai choisi et que j’aime.

-          Ce n’est pas ça, mais…

-          Mais quoi maman ! ici nous sommes en Europe et non en Afrique. On voit les choses différemment.

-          Ayomide je suis ta mère, n’élève pas le ton sur moi. Maintenant laisse-moi seule.

 

Elle était sortie en claquant la porte. Je la connais très bien avec ce caractère. Mais j’avais mieux à penser. Si Yoan était le fils unique de Banji, et qu’il a 21 ans, alors que… je m’étais embrouillée à connaitre l’année à laquelle Banji a mis au monde son fils. S’il m’avait quitté pour être avec une autre femme. Mais je constate que mes deux ainées sont plus âgées que lui. Alors que s’était-il passé ? Il était mort on m’avait dit ! Est-ce qu’il allait se souvenir de moi ? Ce jour-là j’ai essayé de calmer ma fille. J’ai voulu me rapprocher d’elle afin d’avoir accès à son portable pour trouver le numéro de son beau-père. Et aussi j’avais l’idée de la séparer de Yoan, si Banji était célibataire! J’allais me servir de leur différence d’âge. Je savais que ce que j’allais faire était égoïste et méchant ; mais je n’avais pas le choix. J’avais aussi droit au bonheur. Ma fille est jeune elle pouvait trouver un autre homme qui allait l’aimer.

Effectivement j’ai trouvé le numéro de Banji deux jours après dans le téléphone de ma fille. C’était écris : papa de Yoan chéri. C’était facile à trouver. Devinez ce que j’ai fait ? J’ai appelé le numéro. Il a décroché. Sa douce voix avait fait naitre la chaleur en moi. Mais je n’avais pas eu le courage de répondre. J’ai raccroché. Je sentais que j’allais évincer ma fille.

Il m’avait rappelé deux fois de suite mais je n’avais pas décroché. J’ai commis l’erreur de l’appeler à partir de mon numéro. J’étais obligée de le rappeler de peur qu’il communique ce numéro à son fils en France pour des investigations. Et puisque je ne voulais pas être démasquée j’ai pris le devant des choses et j’ai rappelé. Il avait décroché à la première sonnerie :

-          Mais enfin ! vous jouez à quel jeu ? avait-il vociféré

-          C’est Folake, c’est moi Banji !

-         

-          Allo ?

-          Je ne connais pas de Folakè, vous vous trompez madame…

-          C’est la fille de dada, celle qui t’a rencontré chez ton oncle

-          Si c’est une blague veuillez raccrocher s’il vous plait.

Sans attendre ma réponse il avait déjà raccroché. Que se passait-il ? Je n’avais rien compris. J’étais confuse. J’ai rappelé mais c’était hors service. J’en ai déduit qu’il m’avait manipulé, et bien même. Ils ont réussi sa mère et lui se jouer de moi. Alors que je croyais en ce vrai amour. Je n’ai plus insisté, je pensais tout simplement foutre la paix à ma fille et tourner la page.

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