Épisode 12

Write by Mona Lys

12


 

AALIYAH


J’arrive dans les locaux de l’entreprise pour le shooting avec un peu de retard. Mira et moi avions passé la soirée devant la télé jusqu’à x heure. Elle aussi est en retard au travail. Heureusement que sa cousine ne viendra pas tôt parce que selon Mira, lorsqu’elle est avec son fiancé, elle oublie tout autour d’elle.


Je gare dans le parking du gigantesque immeuble qui abrite l’entreprise. J’appelle Darnell pour connaitre sa position. Hier j’y suis venue et j’ai demandé comme d’habitude à me faire photographier par Darnell. Ils n’ont pas vu d’inconvénient vu qu’eux-mêmes cherchaient quelqu’un pour ce boulot. Il doit venir ce matin parler de sa part dans le contrat avant que nous ne commencions.


‒ Allô monsieur beaux yeux tu es à quel niveau ? Demandé-je en descendant de la voiture.

‒ « Arrête de m’appeler ainsi sinon ma femme va te refaire le portrait. »


Je souris.


‒ « Et pour répondre à ta question, je ne suis plus loin. Il y avait un problème de taxi dans ma zone. »

‒ Comment toi le frère d’une grande dame comme Mme YOUL tu peux encore te déplacer en taxi ?

‒ « Ma sœur ne cesse de me répéter cette phrase. J’aurai une voiture très bientôt. A toute. »

‒ Ok.   


A peine je raccroche que je reçois un message de Maurice. Je lis en marchant.


‒ « Tu me manques Aaliyah. »

‒ Toi aussi. Mais tu mérites d’être avec une fille qui t’aimeras sincèrement.

‒ « Je sais mais je sais aussi que si tu le voulais, si tu y mettais du tien, tu m’aimerais. »

‒ Tu n’as pas tort. Mais pour l’heure j’ai besoin d’un peu d’espace pour mettre de l’ordre dans mes idées.

‒ « Mais pouvons-nous rester amis ? Ça t’aidera peut-être à voir que c’est moi qu’il te faut. »


Je continue de répondre en marchant vers l’intérieur de l’immeuble sans regarder devant moi.


‒ Lol, ça ne me déran…


Mon portable me tombe des mains quand je bute contre quelque chose.


‒ Oh punaise !


Je manque de tomber quand je suis tout de suite retenue par un bras puissant qui me ramène contre un torse. Je n’ai pas buté contre quelque chose, j’ai buté contre quelqu’un. Le parfum de cette personne est la première chose qui me trouble. Je relève lentement les yeux de son buste à son visage. Et quand nos regards se croisent…


Mon cœur fait une embardée terrible qui me fait hoqueter.


J’ouvre la bouche complètement à la ramasse. Nous nous regardons intensément. Je n’arrive pas à détacher mes yeux de son visage. Son regard à lui me trouble. Qu’est-ce qui m’arrive ? Je me sens toute étrange. Plus jamais je n’avais ressenti une telle décharge me parcourir le corps depuis l’épisode de mon bienfaiteur. Seul lui avait réveillé toutes ces émotions que je ressens de nouveau aujourd’hui. Qui est cet homme ?


Je me reprends malgré moi.


‒ Je… je suis désolée. Je ne faisais pas attention.


Il me relâche sans toutefois me quitter des yeux. Mais j’ai plutôt l’impression qu’il est choqué. On dirait qu’il a vu un fantôme. Je suis troublée par son regard. Il se retourne et part à la hâte comme s’il fuyait quelque chose. Je le regarde partir, avec le cœur qui bat toujours autant. Je remarque malgré mon trouble qu’il est élégamment vêtu dans un ensemble costume. Il me jette un dernier regard avant de disparaitre. Je reprends ma marche, les neurones complètement en ébullition. Qui est cet homme qui me met dans cet état ?


J’arrive dans la salle où se tiendra le shooting avec l’esprit toujours embrouillé. Cet homme m’a fait quelque chose. J’ai encore envie de le voir. Il dégageait quelque chose qui ne peut laisser quiconque indifférent.


Je me reprends quand Darnell arrive enfin. Je me prépare pendant qu’il discute avec les responsables. Ils ne tardent pas à trouver un accord. La séance peut commencer. C’est pour une pub de voiture. Ils veulent lancer un département de location de voiture et de Huber donc ils avaient besoin d’un mannequin pour poser près des voitures et à l’intérieur afin de taper dans l’œil des gens. Apparemment les femmes sont un meilleur appât.


J’essaie de penser à autre chose pendant la séance pour faire passer cette boule sur ma poitrine. Mais rien n'y fait. Je revois le visage de cet homme sans cesse. Tous mes sens sont tant en éveil, je n’arrive pas à comprendre. C’est la première fois que je le vois et je suis dans cet état. Mais le pire, le pire c’est que j’ai eu la sensation d’avoir déjà été dans ses bras. J’ai eu l’impression d’avoir déjà senti cette odeur corporelle de gel douche à la lavande qui se mêlait au parfum. Toutes ces sensations ne m’étaient pas étrangères. Mais surtout cette sensation de sécurité quand j’étais près de mon bienfaiteur. Je l’ai de nouveau ressenti dans les bras de cet inconnu en seulement quelques secondes. C’est étrange.


Lorsque nous terminons, j’empoche le chèque en même temps que Darnell. Durant le trajet qui mène à la sortie, je ne cesse de promener mon regard à la recherche de cet homme. Je désire le voir. Pour aucune raison valable. Je veux juste me perdre de nouveau dans ses yeux noirs. Une chaleur me parcourt rien que d’y repenser. Je le vois effectivement dans le hall du bâtiment discutant avec un homme. Je le regarde tellement que je crois qu’il l’a senti car il tourne sa tête dans ma direction et nos regards encore une fois se rencontrent. Je baisse les yeux ne supportant plus l’intensité de son regard.


J’arrive à la boite d’Angèle pour voir Mira.


‒ Alors ça a été ? Me demande-t-elle en rangeant un dossier.

‒ Oui.


Je m’assois en face d’elle en poussant un énorme soupire.


‒ Qu’est-ce qui ne va pas ?

‒ J’ai rencontré un homme.

‒ Quel homme ? Demande-t-elle en souriant.

‒ Je ne sais pas. Je lui suis rentrée dedans pendant un moment de distraction et l’espace d’une seconde j’ai senti tout mon intérieur se retourner.

‒ Quoi tu as eu un coup de foudre ?

‒ Je ne le dirais pas comme ça. J’avais l’impression de le connaitre. Je ne sais pas. C’était bizarre. J’ai ressenti tout un tas de chose que je n’ai ressenti qu’avec mon bienfaiteur.


Mira lève les yeux au ciel.


‒ Et tu recommences à le voir partout. Aaliyah cet homme n’existe pas.

‒ Arrête de me faire chier avec ton “il n’existe pas’’, m’énervé-je. Je t’ai dit qu’il existe.

‒ Oui et c’est pourquoi tu le vois en tous les hommes de la haute que tu rencontres. Tu es même allée une fois jusqu’à créer un problème à un couple en prenant le monsieur pour ton bienfaiteur. Aaliyah oublie-le.

‒ Facile à dire quand on n’est jamais tombé amoureux.


Elle roule les yeux.


 ‒ Bon on arrête avant que ça ne parte en sucette. Au fait, Angèle nous convie demain soir à une soirée organisée par un investisseur. Parait qu’on pourrait se faire des contacts si on y va. Surtout moi vu que j’ai commencé les démarches pour me lancer en solo. J’aurai besoin de personne prête à investir dans mon projet.

‒ Ok pas de souci. Ça fait d’ailleurs un bail que je ne me suis pas rendue à une soirée. 


Nous passons sur notre petite engueulade comme si elle n’avait pas existé. Je reste avec elle jusqu’à la descente.


*Mona

*LYS


Mes copines et moi venons d’arriver à la soirée et automatiquement Mira et moi, nous nous sommes jetées sur les amuse-bouches disposés sur une grande table. Angèle pendant ce temps discute avec une de ses amies à notre table.


‒ Ne mange pas assez, tu es un mannequin, m’interpelle Mira.

‒ Je suis déjà à bout, dis-je en prenant un dernier mini burger. Je vais prendre du jus de fruit et c’est bon.

‒ Est-ce qu’il y a du jus ici ? Ce n’est que le champagne.

‒ Ce n’est pas trop mon truc. Mais bon je vais faire avec de l’eau.


Pendant que je fais descendre tout ce que j’ai avalé avec de l’eau, je sens mon portable vibrer dans ma petite bandoulière. Je sors de la salle à la recherche d’un lieu calme. Je finis par me retrouver vers la sortie où il n'y a presque personne. Je discute pendant plusieurs minutes avec une fidèle cliente de ma boutique qui désire se faire livrer demain certains articles. J’enregistre sa commande dans mon portable et je retourne sur mes pas.


‒ Oui bébé je suis là. Je te rejoins tout de suite.


Je me fige sur place lorsque j'entends cette phrase. Mais surtout… cette voix. Je fais brusquement volte-face mais je ne vois personne. Mon cœur bat la chamade.


C’était sa voix.


Je la reconnaîtrai parmi mille. Elle est restée gravée dans ma mémoire mais surtout dans mon cœur. Il faut que je vois l'homme qui a parlé. Je me mets à regarder partout espérant le voir mais il n'y a presque personne. J’entends un portable sonner derrière une porte.


‒ Oui Couz quoi de neuf ?


C’est encore la voix. Je marche le cœur battant vers la terrasse qui se trouve derrière la porte en verre ouverte. Je vois une silhouette dans la pénombre qui est de dos. J’arrive à distinguer un costume. Je me rapproche. 


‒ Non je ne l’ai plus revu depuis. Je crois qu'elle ne m’a pas reconnu sinon elle serait revenue… Je ne sais pas vraiment comment je réagirai mais j’espère que ça n’arrivera pas. Elle n'a pas besoin de moi dans sa vie. Elle est déjà heureuse ainsi. Je ne ferais que ramener les souvenirs douloureux. 


Mon Dieu ! Soit je deviens complètement folle, soit j’ai réellement mon bienfaiteur en face de moi. Il n’est pas possible que deux personnes aient une aussi même voix. Jusqu’à la même tonalité. Elle est douce et posée. Mais surtout dégage un truc qui faisait vibrer à chaque fois mon cœur comme c’est le cas maintenant. 


Il faut que je le vois. Il est vrai que je ne l’ai jamais vu mais si c’est lui, je le saurais. Je pose à peine un pied sur la terrasse que je sens quelqu’un m’attraper le bras.


‒ Que fais-tu ? Me demande Mira. Il y a Angèle qui te cherche partout. Je crois qu’elle a eu un autre contrat pour toi.

‒ Je, écoute je te rejoins tout à l’heure. Je dois vérifier un truc.

‒ Quoi ?

‒ Donne-moi deux minutes. 


Elle me regarde sans comprendre. Je me précipite sur la terrasse mais elle est vide de toute présence humaine. Je vois une autre porte ouverte sur la terrasse. Je soupire de découragement. 


‒ Tu cherches quelqu’un ?

‒ Non. Retournons.


Je crois que je deviens folle. A force de rêver chaque jour que je le rencontre, je finis par le voir partout. D’abord en cet homme que j’ai bousculé il y a deux jours et maintenant j’hallucine. J’ai entendu une voix sans voir qui que ce soit. Je deviens folle.


Angèle me présente à un homme qui serait le chargé de publicité pour une marque de verre pharmaceutique. Elle nous laisse discuter seul à seul. Je discute avec lui sans parvenir à me sortir cette voix de la tête. Je ferme les yeux un bref instant lorsque je crois de nouveau l'entendre dans mon dos.


‒ Calme-toi Liyah. Ce n’est que ton imagination. 

‒ Quoi ? Me demande mon interlocuteur, perdu.

‒ Non rien. Je serai demain dans vos locaux pour mieux en discuter.

‒ Très bien.


Je rejoins les filles qui se sont assises autour d'une table. Angèle tient la main d’un homme. Ce doit être son fiancé qui est enfin arrivé.


‒ Ah tu es là, me dit Angèle. Viens que je te présente mon fiancé. Je te présente Jayden et bébé je te présente une amie mais qui fait partie de la famille, Aaliyah. 


Quand il relève la tête et que nos regards se rencontrent, je déglutis… encore une fois. C’est l'homme que j'avais heurté. Toutes les émotions qui m'avaient animées ce jour reviennent m’envahir. Lui il parait toujours choqué de me voir. Nous restons là à nous regarder comme si nous étions seuls.


‒ Vous vous connaissez ou quoi, à voir la manière dont vous vous regardez ? Demande Angèle.

‒ Euh non, lui répondé-je en me reprenant. Nous nous étions vus mais je ne savais pas que c’était lui ton fiancé.

‒ Ah d’accord. C’est aussi lui le boss de la boite pour laquelle tu as posé.

‒ Enchanté, dis-je à l’homme.


Il fait juste un hochement de tête. Ni lui ni moi n’arrivons à détourner nos yeux. Il les détourne quand Angèle lui dit quelque chose à l’oreille qui le fait sourire. Dieu, pourquoi mon cœur s’emballe autant face à cet homme, à son sourire ?


Une conversation est entamée autour de notre table par Angèle et sa bande. Moi je me concentre sur mon plat pour m’empêcher de regarder cet homme assis juste en face de moi qui ne parle pas non plus.


‒ Jayden, il est où Patrick ? Questionne une amie d’Angèle à son fiancé.


Il se racle la gorge.


‒ En France. Il viendra demain s’il n’a pas d’empêchement.


Je laisse tomber ma fourchette dans mon plat. Je relève la tête vers lui. Il me regarde. C’est la même voix que j’ai entendue il y a quelques instants.


C’est sa voix.


Mon Dieu je n’avais donc pas hallucinée. Il répond à une autre question et mon rythme cardiaque s’accélère. C’est la même voix je ne rêve pas. Il faut que je me maitrise. Je n’ai aucune preuve qu’il s’agisse de lui. Je ne l’avais jamais vu. J’avais comme repère, son parfum, sa voix, les bruits de ses pas que je reconnaissais à chaque fois mais surtout la réaction de mon cœur et de mon corps quand il était proche. La seule preuve que j’aie là maintenant, c’est les battements affolés de mon cœur et cette voix qui ne m’est pas inconnue.


Alors soit c’est lui, soit j’ai eu ce qu’on appelle un coup de foudre.


Diantre je ne peux pas avoir un coup de foudre pour le mec d’une autre. J’ai l’esprit complètement embrouillé. J’ai besoin d’être seule.


‒ Je crois que je vais rentrer, informé-je les autres.

‒ Déjà ? Répond Mira.

‒ Oui. J’ai une petite migraine qui pointe. On se voit demain.

‒ Ok.


J’embrasse Mira.


‒ Mais il se fait un peu tard, intervient Angèle. Tu ne préfères pas attendre qu’on rentre en groupe ? Surtout que Mira ne vit pas très loin de ton immeuble.

‒ Non c’est bon. Il ne fait pas si tard que ça.

‒ Laisse au moins Jay te raccompagner jusqu’à ta voiture. Il y a souvent des petits voyous qui s’y cachent à cause de la pénombre.


Le Jayden en question et moi nous regardons mais je baisse rapidement les yeux.


‒ Je ne veux pas déran…

‒ Ça ne me dérange pas, dit-il soudainement.


Il me fixe intensément, si intensément que je n’ai pas la force de répondre. Je souhaite une bonne nuit à tous et lui et moi sortons. Nous marchons côte à côte, en silence, mais à l’intérieur de moi c’est la tornade. Tous mes sens sont en ébullition tel un volcan. Son parfum me le rappelle tellement. Je prenais un malin plaisir à le renifler toutes les fois que je me retrouvais dans ses bras. Je prends le risque de fermer les yeux quelques secondes histoires d’écouter plus attentivement ses pas. Je ne sais pas si je les reconnaitrai. Ça fait tellement longtemps. J’ouvre rapidement les yeux lorsque je manque les deux petites marches qui se trouvent avant la grande porte de sortie. Je suis très vite rattrapée par le fiancé d’Angèle. Je m’agrippe fortement à ses bras et pour la deuxième fois, je me retrouve face à lui, contre son torse, son bras dans mon dos comme barrière de sécurité pour m’empêcher de tomber.


Je sens que je vais mourir sous l’effet de mes émotions. Je me libère de son emprise en le remerciant. Arrivés à ma voiture, il m’ouvre la portière.


‒ Rentrez bien.

‒ Merci !


Je respire normalement quand je quitte les lieux.


Je n’ai pas dormi de toute la nuit. Je l’ai passé à faire des recherches sur cet homme. Jayden OULAÏ. Je n’ai absolument rien vu qui puisse me convaincre que c’est lui mon bienfaiteur. J’ai réfléchi et réfléchi et j’en suis arrivée à une solution. Le confronter. Si c’est lui, je le saurais par sa réaction. Si ce n’est pas lui, je le saurais aussi. J’ai donc décidé de me rendre dans sa boite ce matin. Je me suis réveillée avec un atroce mal au crane mais ce n’est pas ce qui va me retenir.


‒ Bonjour puis-je voir le patron s’il vous plaît ?

‒ Avez-vous rendez-vous ? Questionne l’assistance.

‒ Euh non, mais dites-lui qu’Aaliyah veut le voir. J’ai posé récemment pour la boite.

‒ Ah oui je vois maintenant, me sourit-elle. J’ai vu vos photos et elles sont très belles. Vous avez de très beaux yeux. Ce sont des lentilles ?

‒ Non, mes yeux.

‒ Ils sont magnifiques.

‒ Merci !

‒ Attendez que je vous annonce. Il n’est normalement pas occupé donc je crois qu’il pourra vous recevoir.


Elle communique quelques secondes avec lui au téléphone et raccroche.


‒ Vous pouvez rentrer.

‒ Encore merci !


Je souffle deux coups et je presse le poignet. Il est assis derrière son bureau, beau dans sa chemise blanche, les manches retroussées légèrement. J’avance vers lui le cœur battant.


‒ Bonjour !

‒ Bonjour ! Vous êtes l’amie à Angèle n’est-ce pas ?

‒ Oui. Désolée de vous déranger.

‒ Non vous ne me dérangez pas. Asseyez-vous.


J’obéis, les mains complètement moites. Il me propose à boire mais c’est la dernière chose que j’ai envie de faire en ce moment.


‒ Comment puis-je vous aider ?

‒ Est-ce que c’est vous ?


Il fronce les sourcils.


‒ Est-ce que c’est moi ?


Je ferme et ouvre les yeux.


‒ Il y a cinq ans j’étais aveugle. Il y a un homme que je ne connaissais pas qui m’a fait du bien en m’offrant l’opération qui m’a redonnée la vue. Seulement voilà, il a disparu avant même que je n’ai eu la chance de voir à quoi il ressemblait.


Je marque une pause.


‒ Hier j’ai entendu sa voix. Enfin, j’ai entendu votre voix. Et… elle, elle m’a rappelé la sienne. Vos voix sont identiques. Et il n’y a pas que ça. Il y a aussi votre parfum, votre contact, enfin, plein d’autres choses qui m’ont fait penser que vous êtes lui.


Il me regarde impassiblement. Impossible pour moi de savoir si c’est lui mais qu’il essaie de se cacher.


‒ Ça peut sembler absurde mais je vous en supplie, si c’est vous, dites-le moi parce que je n’en peux plus de vous chercher.

‒ Pourquoi vous le chercher ?

‒ Pour diverse raison. J’ai besoin de savoir. S’il vous plaît.

‒ Désolé, je ne suis pas… lui.


Je ferme les yeux de déception. Je croyais pourtant, dur comme fer, que c’était lui. Je le ressentais.


‒ Ok merci ! Je ne vais pas vous prendre plus de temps. Je vais m’en aller.

‒ Je vous raccompagne à l’ascenseur.

‒ Ok. Désolée de vous avoir dérangé avec mes histoires.

‒ Pas grave.


En marchant vers la porte, je ressens un petit malaise. Je m’arrête.


‒ Est-ce que ça va ?

‒ Oui. Juste un peu fatiguée.


Nous reprenons la marche et après quelques pas vers l’ascenseur, j’ai un autre malaise. Ma vue devient floue, ma tête tourne. Je prends appuie sur le mur près de moi.


‒ Tu vas bien ?

‒ Oui, oui je…


Je me sens tout à coup faible. Je sens mes jambes me lâcher. Mon corps devient tout flasque. Des bras me retiennent alors que mes yeux commencent à se fermer.


‒ Reste avec moi. (Hurlant) Appelez une ambulance.


Je vois le sol se rapprocher de moi avant que mes yeux ne se ferment.


‒ Liyah ! Liyah ! 


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