Épisode 13
Write by Mona Lys
13
JAYDEN
Je la regarde allongée sur le lit d’hôpital et je me demande pourquoi je suis revenu dans ce pays. Je savais qu’il y aurait des risques que je la rencontre. Le monde est petit et tôt ou tard on se serait rencontré. Seulement je n’espérais pas que ce soit maintenant. Je suis pourtant revenu pour des raisons précises. Je pensais juste régler ce pour quoi je suis venu et retourner rapidement. C’était ça mon plan pour rayer toute chance de la rencontrer. On ne devait plus jamais se revoir, plus jamais.
Le Docteur entre avec une fiche en main.
‒ Comment va-t-elle ?
‒ Bien. Elle a juste une anémie. Le manque de fer provoque des étourdissements. Je lui ai noté sur une ordonnance quelques médicaments qui contiennent du fer qu’elle devra prendre.
‒ Pourrais-je donner l’argent à l’une de vos infirmières pour les lui acheter ?
‒ Pas de problème. Vous êtes le neveu du boss donc vous êtes aussi le boss, plaisante-t-il.
Je souris. J’appelle Angèle pour l’informer de l’état de son amie. Je donne ce qu’il faut pour les médocs et je pars avant qu’elle ne se réveille. J’espère au plus profond de mon cœur qu’elle ne m’a pas entendu l’appeler “Liyah’’. Sinon elle saura sans plus aucun doute que c’est moi son bienfaiteur.
Lorsque je l’ai revu dans ma boite, j’ai failli faire une attaque. Je ne m’y attendais pas. Depuis cinq ans que je m’étais retenu de revenir dans ce pays, et pile le lendemain du jour où j’y mets de nouveau les pieds, je tombe sur elle. C’est comme si c’était écrit qu’on se rencontre donc quel que soit le nombre d’année que j’aurais fait hors de ce pays, notre rencontre se ferait à la seconde même où je reviendrais. Je n’ai plus voulu la lâcher lorsque je la tenais contre moi pour l’empêcher de tomber. Je voulais la garder indéfiniment dans mes bras. Pire, j’ai même eu envie d’embrasser ses lèvres qui n’ont cessé de me hanter ces années passées loin d’elle. Et ses yeux. Dieu ses yeux m’ont envouté à la seconde où je les ai croisés. Ce bleu, il est magnifique. Je n’avais pas attendu de voir le résultat. J’ai pris de ses nouvelles au téléphone. Quand j’ai eu confirmation qu’elle voyait de nouveau. Je suis retourné dans mon monde. J’ai changé de numéro pour réduire toute chance qu’elle me recontacte.
Mais durant ces cinq années, c’est moi qui ai eu la douloureuse envie de l’appeler. Son numéro est resté enregistré dans mon compte Gmail. Il m’a fallu trois ans pour me décider à le supprimer. Chaque jour était atroce. Je pensais à elle toutes mes journées, je rêvais d’elle toutes les nuits. Chaque seconde était une lutte. Je n’ai cessé de lutter avec la folle envie de prendre le premier vol et de revenir la trouver. Cette fille m’a marqué comme aucune autre ne l’a jamais fait, même jusqu’à ce jour.
J’ai fréquenté des filles pour la chasser de mon esprit. J’ai voulu faire passer l’envie d’elle en couchant avec d’autres mais c’était peine perdue. J’avais toujours ce manque en moi. Aucune fille ne pouvait la remplacer. Aucune fille n’a jamais réussi à la chasser de mon esprit. Même pas Angèle que j’aime pourtant. Je l’aime, mais avec Aaliyah… c’est différent…
J’arrive le dernier dans le cabinet de l’Avocat de mon défunt père. Mon père est mort il y a deux ans. Je ne suis pas venu à ses obsèques. Je n’avais pas envie de voir sa maitresse et ses enfants. J’ai préféré les laisser l’enterrer comme ils le voulaient même s’il n’était plus avec la femme. Je voulais éviter de me retrouver au milieu d’histoires inutiles. Des histoires de famille, de qui est l’enfant légitime, de qui ne l’est pas. Bref, trop de tralala en Afrique pendant les funérailles. Je me suis fait représenter par Patrick et mon oncle Xavier. Ils ont fait tout ce que je devais faire financièrement. Je ne voulais plus rien avoir avec qui que ce soit. Seulement voilà, j’ai reçu l’appel de l’Avocat de mon père demandant ma présence pour la lecture du testament. J’en ai été surpris parce que je croyais que tout avait été déjà bouclé de ce côté mais il m’a fait savoir que mon père avait lui-même demandé à ce que cela se fasse deux ans après sa mort le temps de calmer les ardeurs et permettre à chacun de faire son deuil. C’est la raison de ma venue en Côte d’Ivoire.
Je salue tout le monde et prends place. La femme est là avec ses trois enfants. Je n’avais pas l’intention d’assister à cette réunion mais mon oncle a demandé que je le fasse pour au moins honorer la volonté de mon père. Je ne m’attends pas à grande chose de sa part. Je suis déjà bien posé financièrement. Je n’ai pas besoin des biens de mon père.
‒ Maintenant que tout le monde est là, nous allons commencer, entame l’Avocat. Je vais vous rendre les dernières volontés de M. OULAÏ.
Il ouvre et dispose devant lui des documents qu’il se met à lire.
‒ Il m’a dit de juste vous communiquer sa volonté, ensuite de vous remettre deux lettres. Une à vous M. Jayden et une autre à vous Madame et vos trois enfants. Voilà, selon ce que désirait le défunt, 80% de ses biens, son entreprise et la grande maison y compris, reviennent à son fils légale et légitime M. Jayden Albéric OULAÏ.
Je lève les yeux, surpris. Les autres enfants aussi le sont. La femme ferme juste les yeux comme pour accuser le coup.
‒ Et les 20% restant, ses voitures y compris, à ses trois autres enfants Hervé OULAÏ, Landry OULAÏ et Judith OULAÏ. Pour vous leur mère, Mademoiselle Jeanne TANOH, il a retiré son nom sur tous les documents de votre maison et de vos boutiques. Il a aussi donné une part dans les 20% que vous découvrirez dans les documents.
‒ Attendez un instant, intervient la femme, vous êtes sûre que c’est ce qu’il a dit ?
‒ Oui Madame.
‒ Pourquoi nous donne-t-il seulement 20% de ses biens alors que nous sommes aussi sa famille au même titre que son premier fils.
‒ Je comprends votre plainte Madame. Mais comprenez que c’est justement en votre faveur qu’il a fait ce testament. Selon la loi, les enfants illégitimes, c’est-à-dire, hors mariage, n’ont aucun droit sur les biens du père. Seuls les enfants légitimes en ont. En plus, vous n’étiez pas mariés.
‒ Il m’avait doté.
‒ La dot n’est pas le mariage Madame.
Elle ne répond plus rien mais rumine. Son premier fils ne cesse de me tuer du regard. Celui-là a toujours eu une certaine animosité envers moi alors que je l’évite.
‒ Avez-vous terminé ? Demandé-je à l’Avocat. Je peux m’en aller.
‒ Oui. Mais avant tenez cette lettre que votre père a laissé pour vous. Vous devez aussi revenir signer des documents pour avoir accès à votre héritage.
Je prends l’enveloppe sans répondre. Je sors sous le regard meurtrier des autres.
Je m'enferme dans ma chambre une fois à mon appartement. Je fixe longuement l’enveloppe contenant la lettre de mon père. Je crains d'y lire quelque chose qui me brisera le cœur. Lui et moi avions eu à parler par téléphone brièvement deux à trois fois avant sa mort. J'avais fait l’effort de lui parler sans pour autant avoir l’énergie suffisante pour lui dire que je lui pardonnais. Mais à l’intérieur de moi je l'avais fait. Ça ne servait plus à rien de lui en vouloir quand il était déjà au stade de la mort.
J'ouvre la lettre après un dernier soupir. Elle est longue. Il doit y avoir déversé tous ses sentiments.
« Salut fiston. Nous n'avons pas eu vraiment le temps de recoller les morceaux mais je voudrais dans cette lettre te dire tout ce que je ressens. Avant tout sache que je t’aime. Tu es mon premier fils et mon héritier. Jamais personne n'a pris la place que tu occupais dans mon cœur. Tu es le fruit du sacrifice de ta mère. Comme je regrette de l’avoir perdu. Elle était mon socle et depuis sa mort, ma vie n'a plus été pareille. Le plaisir du dehors m'a fait perdre mon véritable amour et a détruit ma famille. Si je pouvais revenir en arrière, je me contenterais de toi et ta mère. Je veux que mon expérience te serve de leçon. Lorsque tu auras trouvé la femme selon ton cœur, aime-la, couve-la, comble-la. Mais surtout soit lui fidèle. Ne commets pas la même bêtise que moi.
Je sais que tu n’as pas vraiment besoin de mon argent puisque tu es déjà indépendant et stable. Mais tout ce que j’aie, je l'ai eu grâce à ta mère, à ses conseils mais surtout à son amour. Ce serait donc d'une véritable injustice que de les donner à d'autres. Mais ne t’inquiète pas, ils ont de quoi subvenir à leur besoin. Et s'ils savent les fructifier, ils ne manqueront jamais de rien. Tout te revient parce que c’est pour toi que ta mère et moi nous nous étions battus.
J’espère que tu me pardonneras un jour. Je suis mort en étant très fier de toi. Tu es arrivé là où ta mère voulait que tu sois. Je te souhaite le meilleur pour la suite.
Je t'aime. Papa. »
Je me nettoie les larmes qui ont traversé les barrières de mes yeux sans que je ne m’en rende compte. J’ai ressenti sa tristesse à travers ses mots. Ça n'a servi à rien que je le déteste à ce point. La vie se chargeait déjà de venger ma mère.
‒ Je t’ai pardonné papa. Je ne t'en voulais déjà plus.
Je range la lettre dans l’un de mes tiroirs. Je prends l'une de nos photos familiales que j'avais posé au chevet de mon lit. Je la regarde avec tristesse. Nous étions si heureux tous les trois. Nous profitions de chaque seconde pour passer de bons moments et nous aimer. C’est fou tout le bordel que peut engendrer une infidélité.
Je pose la photo lorsque je reçois un appel d’Angèle.
‒ Bonsoir. Comment vas-tu ?
‒ « Bonsoir bébé. Je vais bien. Je t'appelais de la part de mon amie. Elle te remercie énormément. »
‒ Ce n’était rien. J’ai fait ce que n'importe qui aurait fait. Comment va-t-elle ?
‒ « Bien. Elle est sortie tout à l’heure. Le Docteur lui a recommandé beaucoup de repos. »
‒ Bien.
‒ « On se voit ce soir ? »
‒ Non s'il te plaît. Je préfère demain. Je me sens un peu épuisé.
‒ « Ok pas de souci. Je t’aime. »
Je pousse un soupir en me massant le visage.
‒ Je… t'aime aussi.
*Mona
*LYS
J’ai demandé à voir mon oncle Xavier et tante Mimi. J'ai besoin de conseils concernant les biens que mon père m'a laissé. Je ne sais pas si je devrais donner une plus grosse part aux autres vu qu’ils sont aussi ses enfants. Je pense plus principalement à l’entreprise. Je veux la leur donner puisque j’ai déjà les miennes. Je termine de leur expliquer mes intentions. C’est oncle Xavier qui prend en premier la parole.
‒ Ton père sait pourquoi il t'a donné la boite. Il l'a construite avec ta mère donc c’est tout à fait normal qu’elle te revienne. Deux jours avant sa mort, je suis allé le voir pour enterrer la hache de guerre. Là il a vidé son cœur et tous les deux avions pleuré. Il m’a aussi confié que ces autres fils n’avaient pas la capacité requise pour gérer de gros biens. Paraît qu'ils aiment que tout soit fait pour eux. Ton père sait pourquoi il leur a donné cette part. Je crois que leur mère a assez d’argent pour leur assurer un avenir glorieux. Ne te tracasse pas avec ça.
‒ D’accord. Merci tonton
‒ Parait que tu as rencontré Aaliyah, intervient tante Mimi.
Je regarde Patrick qui détourne la tête comme s'il n'avait rien fait.
‒ Oui. Et hier je l'ai conduit à l’hôpital. Elle avait fait un malaise mais elle va mieux.
‒ T’a-t-elle reconnu ?
‒ Elle a des doutes. Mais je n’ai pas l’intention de lui révéler mon identité.
Ils se regardent tous.
‒ Quoi ?
‒ Jusqu’à quand vas-tu continuer à la fuir ? Me demande tante Mimi. Si après cinq ans la vie la remet sur ton chemin ça veut dire beaucoup de chose.
‒ Comme quoi ?
‒ Comme par exemple laisse libre cours à tes sentiments, me répond cette fois Patrick.
‒ Je ne vois pas de quoi tu parles.
‒ Frangin je t’ai vu pendant cinq ans lutter contre toi-même pour ne pas sauter dans le premier avion et revenir la trouver. Surtout pour continuer ce que tu as laissé inachevé à votre dernière nuit.
Je lui fais de gros yeux.
‒ Achever quoi ? Demande tante Mimi.
‒ Rien, dis-je dans un raclement de gorge.
Patrick se met à rire ce qui met la puce à l’oreille aux autres. Ils continuent tous de rigoler lorsque le bruit de l’ascenseur se fait entendre. Nous regardons tous.
‒ Tu attends quelqu’un ? Questionne Patrick.
‒ Euh non. Personne d’autre en dehors de vous ne connait le code de l’ascenseur.
‒ Tu ne l’as pas dit à Angèle ?
‒ Non. Je ne l’ai pas encore amené ici.
‒ Je vais voir, dit tante Mimi.
Je la regarde s’en aller en essayant de trouver dans mon esprit qui cela peut être. J’avais changé le code de mon appartement par le biais de mon oncle après le départ d’Aaliyah. Je commence à flipper parce que tante Mimi ne revient pas depuis. Je crains tout de suite que ce soit des cambrioleurs. C’est déjà arrivés que des bandits s’introduisent dans les appartements avec la complicité d’un des concierges.
‒ Tante Mimi qui s’est ?
Je beugue lorsque j’arrive à l’entrée. Aaliyah se tient là, juste devant tante Mimi.
‒ Tante Mimi, répète-t-elle en regardant la nommée. Je savais que c’était elle.
J’entends des pas dans mon dos.
‒ Fiston qu’est-ce qui se passe ?
Aaliyah tourne les yeux vers eux.
‒ Docteur Xavier. Ou plutôt, papi Xavier, dit-elle. N’est-ce pas ?
Elle nous regarde à tour de rôle. Personne ne répond. Nous restons là à nous dévisager.
‒ Euuhhh je crois que nous allons vous laisser, annonce mon oncle.
Tante Mimi part prendre son sac à main et tous partent. Aaliyah et moi n’avons pas bougé d’un seul pouce jusqu’à ce que l’ascenseur se referme.
‒ C’était eux n’est-ce pas ?
‒ Eux qui ?
‒ Ton oncle qui m’a suivi avant mon opération et ta tante qui m’a servi de nounou.
‒ Je ne vois pas de quoi tu parles.
Je marche vers le salon. Je l’entends me suivre.
‒ Tu m’as parlé familièrement, me lance-t-elle.
‒ Toi aussi tu l’as fait, lui répondé-je en lui refaisant face.
Nous nous jaugeons du regard.
‒ Angèle m’a dit que le Docteur t’avait donné du repos.
‒ Je vais bien.
‒ Comment as-tu su où je vivais et comment es-tu montée ?
‒ Je t’ai suivi ce midi lorsque tu es descendu du travail. Me sentant un peu fatiguée pour une confrontation, je suis retournée chez moi me reposer et revenir. Lorsque le concierge m’a vu, il m’a reconnu et ça n’a pas été difficile de le convaincre de me laisser monter sans t’en informer.
Elle regarde autour d’elle comme cherchant quelque chose.
‒ C’est donc ici que j’étais ?
‒ Je ne suis pas celui que tu cherches.
Elle ferme les yeux et marche lentement. Elle réussit à dévier la petite table sur laquelle est posée un pot de fleur décoratif. Elle se retourne et me fixe.
‒ Je suis déjà venue ici.
Je demeure silencieux.
‒ Tu m’as appelé Liyah. Il n’y a qu’une seule personne qui m’appelait ainsi. C’était lui.
‒ Je ne suis pas lui.
‒ Pourquoi tu continues de mentir alors que toutes les preuves sont là ? Pourquoi me fuis-tu ? Qu’ai-je fait de mal ?
Je retourne dans mon mutisme. Je suis perdu. Je ne sais plus quoi faire, quoi dire. Dois-je lui dire la vérité ? Ou dois-je persister à dire que je ne suis celui qu’elle cherche.
‒ Ok. Je ne vais plus “vous’’ déranger.
Elle me tourne dos mais à peine fait-elle deux pas qu’elle s’arrête. Avant que je ne comprenne la raison de son arrêt, elle revient sur ses pas et… écrase ses lèvres sur les miennes. Je perds pieds dans la seconde même.
Qu’est-elle en train de me faire ?
Elle brise la barrière de mes lèvres et glisse sa langue entre. Je flanche et je réponds à son baiser. Purée elle est en train de me rendre fou. Elle met brusquement fin au baiser et passe son doigt sur mes lèvres.
‒ Si vous n’êtes pas lui, ce baiser vous laissera indifférent.
Elle tourne les talons et part pour de bon cette fois. Je me laisse choir dans le fauteuil, la chaleur se propageant dans tout mon être.
Ça fait deux heures de temps qu’elle est partie et je ne me suis toujours pas remis de mes émotions. J’ai encore le goût de ses lèvres et de sa langue sur mes lèvres. Je le savais que c’était une mauvaise idée de revenir. Me voilà réduis à lutter contre cette envie fugace d’aller la retrouver et lui rendre son baiser.
‒ Et puis merde !
Je ramasse mes clés et quitte mon appartement. Je me mets en route pour le sien. Je sais où il se trouve puisque c’est moi qui le lui ai acheté. Il faut que j’éteigne ce feu qu’elle a allumé en moi. Je ne dormirai pas sinon. J’ai tellement conduit comme un fou que je suis arrivé en moins de 15 minutes. Je sonne à sa porte avec impatience. Je sais que je suis en train de faire une bêtise tout comme il y a cinq ans, mais je n’en peux plus de lutter. Je dépose les armes.
Elle ouvre la porte dans une robe qui lui arrive à mi-cuisse.
‒ Merde Liyah !
Je saute sur ses lèvres en la soulevant contre moi. Elle enroule automatiquement ses jambes autour de ma taille. Je referme la porte d’un coup de pied et la condamne avec la clé sans regarder.
‒ Je savais que tu viendrais, m’avoue-t-elle entre deux baisers.
‒ Tu me fais perdre la tête Liyah.
Je la fais allonger sur la moquette dans le salon. Elle déboutonne ma chemise pendant que je me perds à parcourir son corps avec mes doigts. Je retire mon haut et ayant l’impatience de faire de même avec mon bas, je baisse juste le zippe et dans un coup sec, qui en dit long sur ma frustration d’avoir coupé ce moment il y a cinq ans et d’avoir été longtemps éloigné d’elle, je la pénètre. Elle pousse un cri qui me surprend. J’ai encore une fois senti quelque chose céder en elle. Je la fixe avec plein d’interrogation.
‒ Je ne me suis donnée à personne d’autre après toi. Je savais que tu reviendrais terminer ce que tu avais commencé.
‒ Liyah, grogné-je.
Contrairement à il y a cinq ans, je ne me retire pas, je ne fuis pas. Je sors mais rentre de nouveau en elle, lui arrachant un autre cri mais de plaisir cette fois. Je continue de bouger en elle. J’achève ce que j’avais interrompu cinq ans plus tôt.
Cette fille, je ne l’ai plus que dans mon cœur. Je l’ai dans mon sang.