Episode 12

Write by Annabelle Sara

 

 

La confrontation entre Gérôme et Fabrice m’avait beaucoup marqué, ça m’avait permis de voir à quel point j’avais n’importe quoi dans ma vie parce qu’à chaque fois je passais de l’un vers l’autre je savais bien que c’est parce que je ne retrouvais en aucun des deux ce dont j’avais réellement besoin chez un homme. D’ailleurs est-ce que je savais exactement ce dont j’avais besoin ?

C’est quoi cette question inutile ? Le célibat me va bien très bien même ce n’est pas parce que je suis en manque que je vais me morfondre ! J’ai une vie remplie et j’en suis fière et puis avec les problèmes que j’ai en ce moment je n’ai pas besoin de rajouter un homme.

Magon : Tu as déjà trouvé comment retrouver le type ?

Elle me tire brusquement de mes rêveries, ah la malédiction du droit d’ainesse, c’est à toi de trouver les solutions pour les problèmes de tout le monde.

Waaa Seigneur !

Moi : Je ne sais même pas par où commencer. Tu as vu Tantine depuis ?

Magon : Elle ne répond pas à mes appels…

Moi : Hum… ok ! Laisses, restes tranquille je vais m’occuper de ça !

Magon : Je te fais confiance !

Cette fille était devenue très calme et respectueuse même sa bouche qu’elle sait souvent allonger elle ne le faisait plus. Donc vrai vrai que la grossesse calme hein !

Moi : Depuis que tu es ici même une seule de tes amies je n’ai pas vu… Tu as honte qu’on te voit enceinte ?

Magon : Hum et si on me pose les questions sur le père je dis quoi ?

Moi : Quand tu écartais tu n’avais pas honte !

Je la taquinais pour qu’elle oublie la façon dont ce bébé avait été conçu, mais ce n’était pas la bonne méthode.

Moi : Tu sais quand même que tu n’es pas obligée de leur dire comment tu es tombée enceinte noooo, ni qui en est responsable !

Magon : Je ne veux pas qu’on me voit comme ça !

Moi : Ok, je vais rentrer tard donc fais ce que tu peux manger seul…

Magon : Hum tu pars chez quel gars ?

Moi : Aucun gars ! J’ai formation et on finit à 20 h !

Magon : Ok… Bonne journée !

Moi : Merci ma puce ! Si tu as un problème tu m’appelles hein !

Elle hocha la tête avant de fermer la tête derrière moi. Cette journée était tout ce qu’il y avait de normal en période de solde, l’agence était bondée de l’ouverture jusqu’en fin de journée. Au point ou même la pause devient optionnelle, difficile de quitter son desk alors qu’un client est assis face à vous !

Moi en ces périodes j’ai toujours une gamelle de fruits et de friandises à porter de main pour ne pas avoir à quitter mon poste. Les gens et les heures défilaient sans que rien de bien particulier n’arrive, il faut de temps à autre ramener les gens à l’ordre ou alors calmer un client qui veut jouer au gueulard en criant sur tout le monde et se plaignant de tout et de rien.

Bref rien que je n’avais jamais vu, parfois même j’arrivais à deviner qui allait créer des problèmes dans l’agence. Dès qu’il a traversé la porte coulissante de l’agence j’ai su, lui il est un problème non, un sac de problème ambulant. Teint chocolat, grand, larges épaules, mâchoire carrée ornée par une barbe taillée au millimètre, regard perçant, coiffure impeccable, des longues jambes arquées qu’on devine à travers son pantalon en lin blanc, et son sourire, le genre de gars qui te fait oublier de mâcher avant d’avaler.

Kiki tu vas t’étouffer avec une papaye !

J’ai toussé en recrachant le fruit dans un mouchoir en papier…

J’observais le client qui venait d’entrer sans me rendre compte qu’il y avait une dame devant moi qui venait de prendre place.

La dame : Bonsoir ! Ça va ?

Je sursaute !

Moi : Oui… Oui Madame comment je peux vous aider ? (koff koff)

Elle se met à me raconter une histoire de bouton qui ne fonctionne pas, je l’écoute d’une seule oreille parce que mes yeux sont toujours braqués sur le nouveau client qui discutait avec un de ses collègues à l’accueille. Il se tourna pour regarder autour de lui et nos yeux se croisèrent en une fraction de seconde.

Kiki c’est comment ?

Je devais me concentrer sur mon travail, c’est seulement ma jachère qui fait que la vue d’un beau garçon me rend Pala Pala?

Je reporte mon attention sur la dame et tente de régler le problème de son appareil manuellement. Attends, tu perds la tête, fais lui un ticket elle va au service technique, si je pouvais je me serais frappée pour avoir perdue la tête à la simple vue d’un mec sexy.

Non mais lui il n’est pas juste sexy, il a du charme et le charisme qui l’entoure, comme dit Pat «  la patate douce du gars »

Alfred : Kiki ?

Je sursaute encore !

Moi : Hein ?

Je lève la tête pendant que la femme devant moi se levait pour aller au service technique que je lui avais indiqué, pour tomber sur le regard le plus profond que j’ai vu de ma vie. Le beau gosse était devant moi, ma bouche s’ouvre sans que je ne m’en rende compte.

Tu baves ma fille !

Alfred : Kiki ?

Moi : Oui…

Je me rends compte qu’Alfred est là aussi ! Reprends-toi Kiki, lui là c’est un AVC en cours de téléchargement.

Moi : Oui !

Alfred : Tu n’as plus personne ?

Moi : Si si j’ai quatre clients qui sont là…

Alfred : Ok écoutes lui c’est un client corporate, Sylvain est surbooké il ne peut pas s’occuper de lui moi j’ai un problème d’accès donc je me suis dis, tu t’occupes de lui et moi je prends tes clients…

Moi : Quoi ?

Alfred : Ma chérie s’il te plait je sais que tu es la meilleure d’entre nous…

Alfred me faisait quoi là ? Me refiler un client corporate ? Oui je m’occupais des clients corporate, en SAV ou même en placement de produit mais là… Pas ce gars ! Je ne le connais pas et déjà je sens qu’il sera une source de problème pour moi si je dois m’occuper de son dossier entreprise.

Mais Alfred ne semble pas me donner le choix à peine il avait fini de parler qu’il redirigeait mes clients vers son desk. Le client de dernière heure lui attendait que je l’invite à s’asseoir, il est sérieux ? J’ai tout de même fait signe vers le siège.

Moi : Bienvenue dans notre agence Monsieur comment puis-je vous aider ?

Reste professionnel.

Le beau gosse : Merci Mlle Mekeng ! Seigneur, la voix de ça !

Attends il vient de lire mon nom et avec l’accent original ? Oui parce que mon nom se lit «  Meukeung »

Moi : Désolée je ne me suis pas présenté…

Le beau gosse : Votre nom est écrit en grand sur votre bureau donc… Jules Abeng !

Il n’est pas Bafia !

Le beau gosse : Non je ne suis pas Bafia mais j’ai vécu avec une famille Bafia donc je comprends un peu et je sais prononcer les noms !

Attends il lit dans mes pensée ou bien ?

Moi : C’est…

Le beau gosse : Inattendue !

Moi : Voilà !

Je souris, il me rend mon sourire, oh non, Kiki ne fais plus ça, il va te provoquer des bouffées de chaleur avec ses fossettes.

Moi : Co… Comment je peux vous aider ?

Il se racla doucement la gorge avant de commencer.

Jules : Voilà mes associés et moi nous montons une start-up, nous recherchons la meilleure offre de matériel informatique et bureautique possible pour l’ouverture de nos bureaux.

Moi : C’est quoi la spécialité de votre start-up ?

Il me regarde avec des yeux comme s’il ne comprenait pas ma question.

Moi : Vous allez faire du développement, marketing digital ou du commercial ?

Jules : Notre domaine ! Commercial même s’il est vrai que nous comptons développer le moyen de paiement… Enfin c’est déjà fait…

Comment il fait pour avoir des arcs de sourcil aussi parfait ? Ne me dis pas qu’il est abonné dans un institut de beauté, ses doigts sont parfaits… Massa c’est la montre que tu veux voir ?

Jules : Alors vous avez une offre qui nous conviendrait ?

Moi : Oui… Oui nous avons quelque chose qui vous conviendrait très bien ! Ou plutôt nous avons du matériel de pointe qui sied à des développeurs et à des commerciaux… J’aurais besoin que vous montiez un dossier…

Je me penche pour chercher un formulaire, je n’aurais pas dû faire ça, déjà mon chemisier est très léger et ce geste le fait pencher. Je me suis relevé direct ! Depuis quand tu es pudique ma fille ? Il ne faut pas non plus qu’il s’imagine que je le drague, nos yeux se croisent et il sourit, MERDE !

Jules : Je crois qu’Alfred m’avait déjà donné le formulaire !

Moi : Ah… Ok ! Vous l’avez rempli ?

Il hoche la tête en se mordant la lèvre inférieure et me tend le papier. Cette lèvre légèrement plus pulpeuse que la supérieure qui est finement sexy et elle sont roses.

KIKI le papier, pas les lèvres roses…

Moi : Hum… OK merci !

Je reprends mon souffle avant de parcourir le dossier. Restes Professionnelle !

Moi : Bon, les packs corporate que nous proposons aux entreprises en général exigent que vous dépassiez le nombre de postes que vous voulez…

Jules : A partir de combien ?

Moi : 8… Mais vous en voulez 6, c’est jouable je peux vous faire un pack personnalisé si on y ajoute la bureautique et… Internet… C’est jouable ! Je vous propose ce modèle adapté à la configuration que vous voulez pour votre Start-up…

Je lui tends une brochure, qu’il lit et semble apprécier les caractéristiques du modèle.

Moi : Et aussi on peut vous créer un compte parce que client qui rend l’offre encore plus attractive, nous nous occupons bien évidemment du SAV, de la maintenance si vous voulez que ce soit rajouter et on peut même faire du référencement pour vous…

J’écris rapidement le coût sur un papier et le glisse vers lui. Vous savez ce que ça fait de donner une facture à un homme et vous n’arrivez pas à déterminer si c’est trop pour lui ou si c’est l’argent des beignets ? C’est sexy !

Il a juste accolé mon papier à la brochure et a levé les yeux sur moi.

Jules : C’est vous qui allez vous occuper de mon dossier ?


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