Épisode 14

Write by Mona Lys

Episode 14



KENNEDY


Après trois ans je foule à nouveau le sol Congolais. La dernière fois que j’y avais mis les pieds c’était sous convocation de Luzolo pour parler de la société. J’ai toujours été un incapable à ses yeux donc il me surveillait comme la prunelle de ses yeux même si je ne le suis pas vraiment. Aujourd’hui,  j’y reviens pour m’assurer que Cindy n’a pas commis la bêtise d’aller voir ma famille. Je le lui avais interdit et même si je sais qu’elle ne l’a pas fait je vais quand même vérifier. J’envoie un message à Jamila pour la prévenir que je suis arrivé. J’ai passé les deux semaines les plus torrides de ma vie. Cette fille est une bête sexuelle. Bon revenons sur terre pour l’heure. J’appelle mon père pour l’informer que je suis là. Il m’invite à la maison ce soir pour le diner. Je passerai la nuit à l’hôtel et demain je reprendrai l’avion pour mon pays. Je n’ai pas envie de passer beaucoup de temps près de ces gens. Je ne les supporte pas.


Je finis de m’apprêter et prends la route pour chez mon père dans la commune de Gombe. Il y vit avec sa nouvelle femme. Cette femme je ne ressens aucune sympathie pour elle. Je ne la considère même pas. Je n’arrive pas à croire que mon père ait laissé ma mère pour finir avec une femme comme celle-là qui en plus a deux filles. N’importe quoi. Dieu seul sait quel genre de pute elle a été dans sa jeunesse. Mon père n’aura jamais une femme qui arrive à la cheville de ma mère. Quand j’arrive c’est Charlène qui vient m’ouvrir. Cette fille est vraiment belle et peu importe le temps que ça prendra, je la mettrai dans mon lit. Je me suis mainte fois imaginé défonçant son joli petit derrière.


– Kennedy KALAMBAY ! Dit-elle de façon sarcastique.

– Charlène MUTEBA !


Elle me lance son regard d’un chien à attaquer et moi je la regarde avec un sourire en coin.


– J’espère que tu ne viens pas foutre le bordel pour t’en aller.

– Tu commences déjà les hostilités !? Je viens en paix.

– Bien !


Elle se dégage pour me laisser entrer. Je retrouve sa sœur Parfaite, sa mère Sonia et mon père assis au salon devant la télé. Je les salue et prends place. Charlène m’apporte un rafraîchissement sous l’ordre de sa mère.


– Comment ça va Ken ? Commence mon père.

– Bien papa.

– Et ta femme et les enfants ?


Ça veut dire qu’elle n’est pas venue ici. Ouf, j’avais des doutes vue que les deux capitales sont très rapprochées pour traverser une rive à l’autre il faut au grand max 15 minutes d’où mon inquiétude.


– Ils vont bien papa. Comme j’avais effectué un voyage pas loin du Congo j’ai profité pour venir vous saluer.

– Fhum, dis plutôt que tu es venu nous espionner, lance Charlène. Depuis quand toi tu viens nous saluer.

– Charlène arrête, la gronde sa mère.


Elle tire la bouche et manipule son portable.


– Ton frère sera là d’un moment à l’autre. Je ne lui ai pas dit que tu étais là et j’ai interdit aux autres de le faire. Il aurait trouvé une excuse pour ne pas venir. Quand est-ce que vous allez me dire ce qui s’est passé entre vous ?

– Rien papa. Il arrive que des frères se fassent la gueule pour un oui pour un non.

– Moi je suis sûre que c’est à cause d’une femme, lance encore Charlène.

– Charlène tika (arrête) ! Tonne sa mère.

– Fhum. Je m’en vais dans ma chambre. Si le diner est prêt faites-moi signe.

– Nazo landa yo (Je te suis). Ajoute Parfaite.


À peine se lèvent-elles que la sonnerie retentie. C’est Parfaite qui va ouvrir. Elle saute aussitôt dans les bras de mon frère dès qu’il entre. Kendrick ! Ça fait cinq ans que nous ne nous sommes ni vus ni parlés. La dernière fois que je suis venu ici il y a trois ans, nous nous sommes évités au max. Notre dernière conversation c’était ce jour chez maman où j’ai rapporté les fameux tests ADN. Après ça, plus rien. Il n’est pas venu à mon mariage bien évidemment et moi non plus je ne suis pas venu au sien. Mon père n’a cessé de nous poser des questions sur notre séparation mais nous trouvons toujours de quoi dévier le sujet. Quand Kendrick me voit il s’arrête direct. Nous nous jaugeons du regard. Mon frère que je n’ai pas vu depuis cinq est là devant moi avec toujours sa casquette sur la tête. Quand je pense que Cindy est aussi tombée dans cette histoire de casquette j’ai des envies de meurtre.


– Kennedy !

– Kendrick !


Je me lève sans le quitter des yeux. 


– Vous allez vous saluer ou passer la nuit à vous regarder ? Lance Luzolo.


Je lève la main et Kendrick la serre.


– Bon j’y vais, reprend mon père. J’ai un rendez-vous de dernière minute. J’attendais de vous voir vous saluer avant de m’en aller. Kennedy tu ne retournes pas en Côte d’Ivoire sans me voir. Je dois te confier certains dossiers pour l’entreprise.

– D’accord papa.


Il s’en va aussitôt et sa femme aussi nous laisse seuls pour aller surveiller le diner. Kendrick et moi nous asseyons l’un en face de l’autre. Il prend son portable qu’il se met à manipuler. Un silence de cimetière règne dans la pièce. Je prends une cigarette dans ma poche et l’allume.


– Tu ne devrais pas fumer ici. Maman So n’aime pas ça.

– Je ne suis pas chez Sonia mais chez mon père.

– Je vois que ton éducation est toujours au top.

– Et moi je vois que tu es toujours frustré que je sois marié à la femme de tes rêves.


Il serre la mâchoire de colère mais aussi de frustration. Je souffle la fumée dans sa direction.


– Au fait comment va ta femme ? Je demande pour le narguer.

– Aurélie se porte bien.

– À quand mon neveu ou ma nièce ?

– Comment va Cindy ?

– Que veux-tu faire avec elle ?

– C’est ma belle-sœur alors je prends de ses nouvelles.


Je lance à nouveau la fumée dans sa direction.


– Ma femme va bien. Elle est une vraie perle mais surtout une vraie tigresse au lit. Elle m’en fait voir de toutes les couleurs.


Il serre à nouveau la mâchoire mais se ressaisit aussi rapidement.


– Aux dernières nouvelles elle n’était pas heureuse avec toi.

– Papa voit ce qu’il a envie de voir et dit ce qu’il a envie de dire.

– Qui t’a dit que ça venait de papa ?


Je lève les yeux vers lui et le sourire en coin qu’il fait me fait comprendre qu’il parle de Cindy. Mais je ne le crois pas. Il n’a pas pu voir Cindy. Si elle était là, papa me l’aurait dit.


– Tu veux me faire croire que tu as vu ma femme ou que tu lui as parlé. Mais ça ne marche pas.

– Le pli nerveux sur ton front me fait comprendre que justement, tu as peur que ça arrive Kennedy. Tu as peur qu’elle et moi nous voyions parce que tu sais pertinemment que de nous deux c’est de moi qu’elle est amoureuse. Tu sais aussi que si je le voulais aujourd’hui même je coucherai avec elle sans faire d’effort. 


Là c’est moi qui fais serre la mâchoire. Il veut prendre le dessus mais il ne l’aura pas.


– Oui elle est amoureuse de toi je l’admets mais c’est avec moi qu’elle est mariée et c’est moi qui la baise chaque soir. C’est moi qui la fait gémir à en perdre la tête. C’est mon nom qu’elle hurle à chaque fois que je la défonce. À chaque fois que ma langue s’incruste entre ses lèvres c’est ma tête qu’elle appuie en me disant de continuer à la lécher. Sa chatte est mon refuge après chaque journée stressante et crois-moi Kendrick qu’elle est devenue encore plus bonne qu’il y a cinq ans. Si tu vois de quoi je veux parler.


Il est rouge de colère. Tous les nerfs de son front sont visibles et ses poings sont serrés. J’aime voir la frustration sur son visage. J’aime avoir le dessus sur lui.


– Tu as raison Kennedy, lance Charlène qui est sortie de nulle part. C’est toi son mari mais c’est dans les bras de Kendrick qu’elle a passé trois jours. Et crois-moi qu’ils se sont amourachés comme de vrais amoureux.


Je blêmis. Elle veut surement me déstabiliser.


– Tu ne me feras pas gober ça.

– Demande à ton jumeau s’il n’était pas avec elle à Brazzaville.

– Charlène ce n’est pas le moment.

– Quoi kendrick ? Hurle-t-elle presque en tournant la tête vers Kendrick. Tu vas le regarder avoir le dessus sur toi comme ça ? Dis-lui ce qui s’est passé à Brazza.


Là je pète un câble et je me lève d’un bond en fixant dangereusement Kendrick.


– Qu’as-tu fait à ma femme ?

– Rien ! Répond-t-il en se levant aussi face à moi. Je l’ai juste embrassé, caressé, parcouru son corps de baisers qu’elle a adoré et j’étais à deux doigts de lui faire l’amour. Mais tu sais pourquoi je ne l’ai pas fait ? Pona naza neti yo te (Parce que je ne suis pas comme toi). Je respecte la femme d’autrui. Donc respecte la tienne et ne parle plus jamais d’elle de façon vulgaire.

– C’est ma femme je parle d’elle comme je veux.

– C’était quoi ces cicatrices sur son dos ? Me demande-t-il du tic au tac.

– Ca ne te regarde pas. Je te le dis, c’est ma femme je fais d’elle ce que je veux.

– Et moi je te dis que si j’apprends que tu lui portes main je t’expédierai en enfer.


Nous nous affrontons du regard. Je ne sais pas à quoi il pense mais moi j’ai envie de le tuer. Je vais le tuer s’il s’approche encore de ma femme. Je dois même vérifier si lui et Cindy se sont vus à Brazza.


– Les garçons ? Résonne la voix de Sonia. Que se passe-t-il ?


Aucun de nous ne répond.


– Kendrick ! Nini eza kolekana awa (Qu’est-ce qui se passe ici ?)

– Rien maman SO. Répond-t-il en me fixant toujours.

– Rien et vous êtes à deux doigts de vous porter main ? Kennedy !

– De quoi te mêles-tu ? Dis-je en posant mon regard sur elle.

– Héé Kennedy KALAMBAY tu ne parles pas comme ça à ma mère. Tala ye kuna mwana ba bokola mabe (Espèce de mal élevé). Tu penses que ma mère elle est comme la tienne sur qui tu fais tes bêtises. Bilobela ! (N’importe quoi) !

– Toi je te le dis Charlène ton terminus sera dans mon lit et on verra si tu feras encore la grande gueule. Passez une bonne soirée. 


Je lance un dernier regard à Kendrick et prends le chemin de la porte.


– Avant que tu ne t’en ailles, lance Kendrick dans mon dos, sache que j’ai dit à Cindy que tu n’étais pas bipolaire. Donc trouves un bon argument pour la convaincre à moins que tu ne veuilles lui dire toute la vérité.


Je me retourne pour le regarder. Il m’a l’air sérieux. Je vais tuer cet imbécile. Je claque la porte e sortant. Il faut que j’appelle Cindy. Je lance son numéro et après la troisième sonnerie elle décroche.


– Allô bébé.

– « Tu as fini de t’accoupler avec toutes les filles de Brazza ? Tu rentres quand ? »


Sa phrase me confirme les dires de Kendrick.


– Je suis désolée pour ce qui s’est passé à Brazzaville. On en reparlera demain quand je rentrerai. Je t’aime.


Je raccroche sans attendre sa réponse. Arrivé à ma chambre d’hôtel j’appelle maman.


– « Kennedy ! »

– Bonsoir maman. Kendrick et Cindy ce sont vus à Brazzaville.

– « Il lui a tout dit ? Demande-t-elle en panique. Ils ont couché ensemble ?

– Non il ne lui a rien dit et ils n’ont pas couché ensemble. Mais quelque chose a changé en Kendrick. La voir a changé quelque chose en lui. Il serait même prêt à rentrer au pays pour la voir.

– « C’est pourquoi depuis je te dis de l’enceinter mais toi tu passes ton temps à la frapper. Un enfant de vous deux vous soudera à jamais. Arrête de la frapper, enceinte-la et après fais d’elle ce que tu voudras. Il te faut un gosse avec elle. Si elle apprend que les jumeaux sont de Kendrick elle te quittera sans ciller mais un enfant de vous la fera réfléchir d’abord. »

– C’est compris maman.

– « C’est kplèfi. Tu as intérêt à devenir le bon mari pour elle pour la conquérir pour de vrai. »

– Je le ferai.


*Mona*LYS*


Enfin arrivé en Côte d’Ivoire. J’ai hâte de mettre en pratique mon plan pour conquérir Cindy. Il est hors de question que je la laisse à Kendrick. Quand je pénètre dans le salon j’entends les cris des enfants depuis le jardin. Cindy dans la cuisine si je me fie au bruit de casserole que j’entends. Je laisse mon sac de voyage dans le salon et  la rejoins. Je la regarde ranger les ustensiles et je comprends pourquoi Kendrick est fou amoureux d’elle. Elle est une très belle femme. Oui je l’aime je le dis mais pas comme Kendrick l’aime, c’est ça la seule différence. Sinon je l’aime. Sans faire de bruit je m’approche d’elle et l’enlace par derrière. Elle sursaute.


– Ken tu m’as fait peur.

– Je suis désolé.


Elle dégage mes bras de sa taille. Elle doit être fâchée avec moi ou du moins avec Kendrick.


– Tu as fini de t’amuser avec ta copine à Brazza ? Demande-t-elle en continuant sa tâche sans me regarder.

– Chérie…

– D’abord tu as refusé de me faire l’amour et comme si ça ne suffisait pas tu as permis à une autre de t’embrasser devant moi. Non mais quel manque de respect.


Ce doit être Aurélie qui a embrassé Kendrick devant elle. Je ne crois pas qu’il puisse avoir une maitresse. 


– Je te demande pardon bébé.

– Pardon pour quoi ? Fait-elle en se tournant pour me regarder. De me cocufier ou de m’avoir menti sur ta sois disante bipolarité ?

– Est-ce qu’on pourrait s’asseoir stp ?

– Non j’ai des tâches à terminer.

– Bébé stp.


Elle soupire et s’assoit sur le plan de travail. Je soupire à mon tour et m’arrête devant elle.


– Je reconnais t’avoir menti. Mais c’était pour ne pas te perdre. Ce jour-là rappelle-toi que tu m’avais foutu à la porte et m’avais dit de ne plus revenir. Je m’étais rendu compte que j’avais été un vrai con mais tu n’étais plus disposée à écouter mes excuses à la con. J’ai alors décidé de mentir pour ne pas te perdre.

– C’était quoi ces changements subits d’humeur et de comportement ?

– Tout le monde à plusieurs tempéraments. Tantôt on est super cool, super agréable et d’autres fois quand on n’est pas d’humeur eh bien on se comporte mal. Ça t’est déjà arrivé.

– Pourquoi tu t’énerves à chaque fois que je porte les casquettes que tu m’as offertes et la chaine ?

– Parce que tu associais ces objets à ce qui était “mon autre personnalité’’ et j’avais l’impression que tu ne m’aimais pas moi.


Elle me regarde bizarrement l’air de ne rien comprendre. Elle veut parler mais je lui coupe vite la parole pour mettre fin à cette discussion.


– Ecoute bébé ne nous attardons pas sur ça. Je suis venu pour qu’on reprenne tout à zéro. Je veux être un bon mari.


Je marque une pause et me glisse entre ses cuisses. Elle me laisse faire.


– Cindy, malgré ma violence, malgré mes mauvaises humeurs, sache que je t’aime. Je ferai un travail sur moi pour me maîtriser quand je suis en colère et ne plus te porter main. Plus de maitresse bébé. J’en ai même marre de cette vie. Il n’y aura que toi et moi. Que nous deux, bébé.


Elle ne dit rien ce qui est bon signe. Je commence des caresses sur ses cuisses que j’ai mis à découvert en remontant sa jupe volante.


– Je t’aime bébé. À ma manière, mais je t’aime.

– Je t’aime aussi Kennedy. J’en ai marre qu’on s’entredéchire. 

– Ca n’arrivera plus. Laisse-moi te faire plaisir. Dis-je en faisant encore plus remonter sa jupe et écartant ses jambes.

– Bébé les enfants sont dans le jardin. Ils peuvent rentrer à tout moment.

– N’est-ce pas que tu as toujours aimé le goût du risque ?


Elle sourit. Sans attendre encore une seconde je pose ma langue sur sa chaire. Ses gémissements ne se font pas attendre.


– Ca m’a tellement manqué bébé. Souffle t-elle entre ses gémissements.


J’accentue les jeux avec ma langue jusqu’à ce qu’elle pousse un cri en appuyant sur ma tête.


– Je crois que les voisins m’ont entendu.


J’éclate de rire devant sa mine mi heureuse mi inquiète.


– On s’en fou des voisins. Et si on montait continuer ça ?


Elle sourit. Je lui tourne le dos.


– Viens que je te porte.

– Tu vas me mettre sur ton dos ?

– Oui. Tu aimais bien me sauter sur le dos n’est-ce pas.

– Ouais.


Elle s’agrippe à mon dos et je prends le chemin des escaliers avec un sourire de satisfaction sur les lèvres. Kendrick, jamais tu ne me prendras ma femme. Si j’ai réussi à te la prendre il y a cinq ans, ce n’est pas aujourd’hui que je te la laisserai, et ce n’est non plus pas demain la veille que cela arrivera. Cindy est et restera à moi. Point.  


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