Épisode 15
Write by Mona Lys
Episode 15
KENNEDY
Encore un autre mois et Cindy n’est toujours pas enceinte. Quatre mois, quatre putain de mois que je suis le mari parfait, je suis aussi doux que Kendrick et ça me saoul. Je ne suis pas un homme romantique. Je suis juste moi mais pour avoir un enfant avec Cindy j’ai porté cette casquette d’homme hyper romantique. Ce matin quand j’ai voulu la toucher et qu’elle m’a dit qu’elle était au rouge j’ai failli péter un câble. Pour éviter de provoquer une histoire je me suis préparé et sans rien lui dire j’ai pris le chemin du travail. Il faut que Cindy tombe enceinte avant que Kendrick ne se décide à faire une bêtise.
La sonnerie de mon portable me fait stopper le travail dans lequel je m’étais plongé pour oublier ma frustration. C’est le numéro de Jamila. Je souris. Elle est sûrement revenue au pays. Elle était là le mois passé et comme toujours elle m’a fait voir des étoiles.
– Jamila.
« – Bonjour Ken. Je suis là. »
– Bien je passe ce soir.
– « Je veux te voir maintenant. »
– Quoi tu es en chaleur à ce point ? Demandé-je en souriant.
– « Non. J’ai à te parler. C’est important. »
– Tu as déjà utilisé cette tactique pour me faire rappliquer. J’ai du boulot donc à ce soir.
– « Ken je suis sérieuse. Je veux te voir maintenant. »
– Who who who calmos ma belle. Jamais une femme ne hausse le ton sur moi. J’ai dit je viens te voir ce soir alors tu patientes ou tu retournes simplement au Maroc. Tu ne vas pas te permettre de me crier dessus à cause d’une partie de jambes en l’air. Des putes de ton genre je peux en trouver. N’importe quoi !
Je raccroche encore plus énervé que je ne l’étais ce matin. Oui c’est vrai que j’avais dit à Cindy que je n’allais plus voir d’autres femmes mais je ne le pensais pas vraiment. Je n’allais quand même pas me contenter d’une seule femme. Je replonge dans mon travail. Je dois mener à bien ce dossier que mon père m’a confié. C’est un gros dossier qui pourrait nous rapporter des millions si tout se passe bien. Il faut que je l’épate sur ce coup. Je dois lui montrer que je suis plus que ce qu’il peut penser. Un coup est donné sur la porte de mon bureau et celle-ci s’ouvre. Quand je lève la tête m’attendant à voir Fatim qui aime rentrer dans mon bureau comme dans son salon, je vois plutôt Cindy. Je rabaisse la tête sur mon dossier. Elle contourne mon bureau et vient m’embrasser sur la tête.
– Je suis venue te chercher pour qu’on aille déjeuner.
– Je n’ai pas faim Cindy ! Je réponds en continuant à travailler.
– Il est 12h et tu dois manger. J’ai pris ma pause à la boutique pour venir passer du temps avec toi.
– J’ai du boulot.
– Bébé…
– Merde Cindy fiche-moi la paix, je tonne en la repoussant. J’ai dit que j’avais du boulot donc tu me laisse travailler.
Elle me regarde incrédule et finit par s’en aller. Je ne suis pas d’humeur à faire de la romance. Je dois bosser pour ne pas entendre mon père me gueuler dessus à nouveau.
Il est maintenant 16h et ça fait le quatrième appel de Jamila que j’ignore. Mais qu’est-ce qu’elle me veut celle-là ? Je décide de descendre maintenant pour aller la voir. Tout compte fait, j’ai bien envie de me vider les couilles. Il ne me faut que 15 minutes pour arriver à son hôtel. Dès qu’elle m’ouvre la porte je saute sur ses lèvres et déchire d’un seul coup sa robe mini.
– Ken attend !
– Attendre quoi ? Dis-je en continuant, l’embrassant un peu partout. N’est-ce pas pour ça que tu m’appelais. Viens me donner du plaisir.
Je vais prendre place sur le lit en ouvrant mon jeans.
– Je ne suis pas venu pour ça Ken.
– Pardon ?
– J’ai un truc important à te dire. Si tu veux on parle et après on fait ce que tu veux.
– Ok je t’écoute.
– Regarde mon ventre.
– Quoi ton ventre ?
– Regarde !
Je regarde sans rien voir ni comprendre. Voyant que je ne comprenais pas où elle voulait en venir elle se met de profil et c’est là que je remarque un truc. Elle qui a un ventre super plat d’habitude aujourd’hui il est un peu rebondi. Je la regarde.
– Je suis enceinte Kennedy.
– Et ?
– Et ? Je te dis que je suis enceinte et tu me dis et ?
– Que veux-tu que je te dise ? Tu es enceinte, c’est simple tu avortes et c’est tout.
Elle beugue.
– Quoi ? Avorter ? Non mais tu es malade. Il est hors de question que j’avorte. C’est contre ma religion.
Je pouffe de rire.
– Ta religion ? Depuis quand toi tu t’occupes de ce que ta religion interdit ? L’Islam permet donc la putérie ?
– L’Islam interdit l’avortement donc je ne me ferai pas avorter.
– Dans ce cas démerde toi toute seule mais je ne veux plus te voir ni entendre parler d’un rejeton.
Je referme mon jeans et me dirige vers la sortie lorsqu’elle m’attrape le bras.
– Tu vas me laisser toute seule dans cette galère ?
– Que veux-tu que je fasse ?
– M’épouser !
Je la scrute et j’éclate de rire.
– T’épouser ? Non mais tu es vraiment drôle. Moi t’épouser en sachant la pute que tu es ? D’ailleurs rien ne me dit que le bébé est de moi.
– Avec qui j’ai couché pendant deux semaines à Paris ? J’ai arrêté de voir d’autres hommes sous tes ordres parce que tu voulais que je sois ta pute personnelle et bien voilà maintenant les conséquences. Dans ma famille, on me croît vierge donc si on apprend que je ne le suis pas et que pire, je suis enceinte, je ne donne pas cher de ma peau. Alors ce qu’on va faire, On va aller ensemble au Maroc, tu vas te présenter à mes parents, tu vas m’épouser le mois qui vient et on revient s’installer ici comme ça on fera croire que je suis tombée enceinte dans le mariage et eux ne pourront pas s’en douter. Quand j’accoucherai on fera croire à un prématuré.
– Tu as donc pensé à tout dis donc. Mais est-ce que tu as pensé au fait que je dirais non ?
– Je porte ton enfant.
– Et j’ai déjà une femme et deux enfants.
– L’Islam autorise la polygamie.
– Tu m’emmerdes avec ton Islam. Tu désobéis à toutes les règles et tu penses qu’en respectant une seule tu iras au paradis. Idiote ! Tu avortes et tu sors de ma vie.
Je reprends encore ma route lorsqu’elle m’attrape.
– Tu es malade Kennedy ! Tu es malade ! Tu penses que tu vas-tu vas t’en tirer comme ça ? Jamais. Espèce d’idiot. Enfant mal élevé. Sauva…
Je lui assène une grosse gifle.
– Tu oses m’insulter ? Moi Kennedy, tu oses m’insulte ?
– Salaud tu m’as giflé.
– Et je vais faire plus.
Je la gifle encore et il s’en suit des coups en désordre sur elle. Aucune femme ne me manque de respect et les femmes il faut les cogner pour leur apprendre à respecter. Elles ont trop la bouche et ce sont les coups qui les calment. Elle essaye de se débattre et me donne même des coups mais je la cogne encore plus. Je lui agrippe les cheveux et la balance par terre.
– Je te maudis Ken. Tu vas me le payer. Je ne vais pas en rester là.
– C’est ça.
Je sors et claque la porte de sa chambre. Elle croit pouvoir m’avoir avec une grossesse. Mais je sais qu’elle va me pourrir la vie si je ne fais rien. Je prends la direction pour aller chez ma mère. Elle saura m’aider. Elle m’aide toujours à me sortir des pétrins des femmes.
– Bonsoir maman, fais-je en rentrant dans son salon. J’ai un problème mais ce n’est rien de très grave.
– Tu as encore fait quoi Kennedy.
– L’une de mes maitresses est enceinte.
– Et ? Est-ce que c’est la première fois.
– Non mais celle-là n’est pas comme les autres. C’est une vraie teigne et il me faut l’éloigner de moi mais pour cela je dois lui donner de l’argent.
– Combien tu veux ?
– Dix millions.
– Quoi ? Tu penses que j’ai tout ça ? Je vais enlever ça où ?
– Donne-moi juste ce tu peux, je vais me débrouiller avec le reste.
– Mais tu as l’argent en compte non.
– Mais tu sais que tout ce que je possède est de Luzolo et il me surveille. Je ne suis pas indépendant comme Kendrick et si papa décide de toute me prendre je n’aurai plus rien. C’est pourquoi je demande ton aide comme ça si je puise un peu dans mon compte ça ne va pas attirer l’attention de Cindy.
– Je vais voir ce que je peux faire mais tu vas devoir régler ça vite parce que Luzolo arrive s’il n’est pas déjà là.
– Bon sang ! Pourquoi est-ce qu’il tombe toujours quand tout va mal ? D’accord je vais gérer. Je peux avoir l’argent.
– Je vais te donner 250 000 FCFA ici et je vais te faire un virement de 250 000 FCFA encore. Débrouille-toi avec.
– D’accord. Je vais essayer avec ça et si elle refuse je complète.
– Baratine-la. Tu sais t’y faire.
La sonnerie de mon portable nous interrompt. C’est mon père.
– Bonsoir papa.
« – Bonsoir. Je suis à mon hôtel viens maintenant. »
– Tout de suite.
Je raccroche, dis au revoir à ma mère et prends la route pour l’hôtel YOUL. Je tente d’appeler Jamila pour lui dire que je passerai la voir mais elle ne décroche pas. Je ressayerai plus tard. Je pénètre dans la chambre de mon père après qu’il m’ait ouvert.
– Bonne arrivée papa.
– Merci ! Assieds-toi ! Tu es prêt pour notre rendez-vous d’après-demain avec le client ?
– Oui papa. Je n’ai fait qu’étudier le dossier toute la semaine.
– C’est bien. Je suis là pour trois jours alors dis à ta femme qu’on viendra diner demain soir.
– On ? Je demande en fronçant les sourcils.
Il ouvre la bouche pour répondre lorsque quelqu’un apparait dans mon champ de vision. Je manque de faire un infarctus.
– Kendrick ?
– Bonsoir Kennedy !
Je n’ai plus de mots. Il est venu avec mon père et ils vont venir diner chez moi ?
– J’ai voulu qu’il vienne avec moi pour passer du temps avec vous deux ensembles. Ça fait longtemps que je n’ai pas été autour d’une table avec mes deux garçons en même temps. Je me suis rendu compte que j’ai une part de responsabilité dans votre séparation. Vous étiez si proches avant mais à cause du divorce d’avec votre mère vos rapports ont pris un coup. Je veux donc réparer ça. Donc demain soir nous irons diner chez toi pour que ton frère connaisse ta famille. Toi tu connais déjà Aurélie mais lui ne connaît pas Cindy.
Kendrick et moi ne nous sommes pas quittés du regard tout le temps du discours de notre père. Je suis dans la merdre. La deuxième merde de la journée. Luzolo s’excuse et va répondre à un appelle dans une autre pièce de sa suite.
– Il est hors de question que tu t’approches de ma femme. J’attaque le premier en fixant dangereusement mon jumeau.
– De quoi as-tu peur ? Que ta femme se rende compte que c’est moi qu’elle aime ?
– Kendrick ne me provoque surtout pas. Je te vois près de ma femme et tu es un homme mort. Trouve une excuse pour ne pas venir. Dis que tu es malade, tu as un rendez-vous important ou même que tu es mort mais ne fous pas tes pieds chez moi.
– Je n’ai pas voulu venir Kennedy mais tu connais Luzolo.
Nous nous affrontons du regard lorsque notre père réapparait. Sans plus attendre je prétexte d’une urgence à la maison et sors en hâte. Je dois éviter que mon frère vienne chez moi surtout avec mon père. Je ne suis pas encore prêt pour affronter la colère de M KALAMBAY. Quand je gare chez moi je souffle. Je prends mon portable pour appeler Jamila. Cette fois, elle décroche.
« – Qu’est-ce que tu veux ? »
– Je suis désolé pour tout à l’heure. Je passerai te voir pour qu’on discute.
– « De quoi ? »
– Du bébé. Nous allons trouver une solution. Dis-moi combien tu veux ?
– « Pour quoi ? Avorter ? Je t’ai dit que je ne le ferai pas. »
– Ok tu n’es pas obligée d’avorter mais je ne peux pas te marier. Je vais te donner de l’argent pour que tu puisses t’installer en France et je vais prendre soin de vous jusqu’à ce que tu accouches et après on avisera. Mais je ne peux pas t’épouser, pour le moment.
– « Et pour ma famille ? »
– Dis-leur que tu as eu une promotion au travail qui t’oblige à aller en France.
– « Bon rentre chez toi et demain tu passes. J’ai mal partout. »
– D’accord. Encore désolé. À demain.
Je raccroche et souffle à nouveau. J’ai jusqu’à demain pour trouver des arguments convaincants. Je descends de la voiture tout lasse. Quelle journée de merde. Je pénètre dans ma maison en retirant ma veste et desserrant ma cravate. Mais je stoppe mon geste devant l’affiche qui se présente à moi. Non pas ça ! Pas encore !
– Qu’est-ce que tu fous là ?
– Je te l’ai dit Ken que tu allais me payer ta bastonnade. Je suis venue m’installer chez toi avec notre futur bébé.
Jamila n’a pas pu me faire ça. Je tourne les yeux vers Cindy qui laisse échapper une larme. Mon regard est attiré par quelque chose un peu derrière. Je reconnais sa valise. Non pas maintenant. Elle ne peut pas me quitter maintenant. Merde et remerde. Ça fait trois merdes en une seule journée. MERDE !!!