Episode 15
Write by Annabelle Sara
Je ne croyais pas un seul mot de ce que m’avait raconté cette fille. Magon enceinte l’année dernière ? Impossible ! Et nous n’avons pas vu cette grossesse ? Ce n’est pas possible ! Je refuse de croire à ces inepties !
Et puis la logique la dedans c’est quoi ? Tantine gère un réseau de prostituées, pourquoi pousser ses filles à porter des grossesses et de le mener à terme ? Pourquoi les faire tomber enceinte quand il suffit de simuler une grossesse pour faire payer le mougou ?
Hum, un premier doute venait de s’infiltrer dans ma tête, depuis que Magon m’avait raconté cette histoire de réseau d’escorte et de chantage j’avais arrêté de réfléchir en vrai ! Pourquoi tomber réellement enceinte pour faire du chantage alors qu’il suffisait qu’elle voit son amie de l’hôpital pour simuler une grossesse et faire tranquillement son chantage ?
Admettons que ce ne soit pas un réseau d’escorte, qu’est-ce qu’elle fait de six filles enceintes ? Pourquoi garder les bébés et où est-ce qu’elle garde ces bébés, que deviennent ces bébés ? Je ne voulais pas voir ce qui se dessinait devant mes yeux !, J’attendais un car pour rentrer à Yaoundé toujours en pleine réflexion lorsqu’un bras encercla mes hanches par derrière, ne comprenant pas ce qui se passait mon reflexe fut d’envoyer ma main dans les airs pour frapper le malotru qui me prenait ainsi par surprise.
Jules : Ho laaaa ! Kiki… désolé je ne voulais pas vous effrayer !
Il rattrapa ma main avant qu’elle n’atterrisse lourdement contre sa joue, toujours avec son sourire en coin !
Moi : Vous ?
Jules : Oui, c’est moi ! Je sais que vous ne pouviez pas imaginer tomber sur moi !
Il était en jeans et T-shirt blanc rien de plus simple que cela, mais il se débrouillait quand même pour être mortellement sexy.
Jules : Qu’est-ce que vous faites là ?
Moi : Je… j’avais quelques courses dans le coin…
Jules : ça veut dire que vous êtes libre ? Donc mon invitation d’hier je peux la réitérer sans courir le risque d’un nouveau refus !
Moi : E n fait je suis…
Jules : Kiki ne pondez plus une excuse à la noix comme hier s’il vous plait ! La journée est belle et vous devriez en profiter, alors acceptez que je vous invite ! Ne dites pas non je ne vais pas vous écouter !
Moi : Mais…
Jules : Irrecevable !
Il me prit par le coude et me traina littéralement de l’autre coté de la route vers une Range Rover, me poussant gentiment à l’intérieur.
Jules : Nous allons faire un petit tour à Mbendé La Belle, à cette heure les touristes de Yaoundé ne sont pas encore là ! Même si nous aussi nous sommes de touristes !
Moi : vous ne m’avez pas dis ce que vous faites là…
Jules : Je suis propriétaire ici !
Ah d’accord ! Il est un homme d’affaire aguerri on dirait !
Moi : Je vois !
Jules : Vous voyez quoi ?
Moi : Bah, je vois que vous avez un portefeuille diversifié !
Il sourit et me jeta un coup d’œil amusé tandis qu’on prenait la descente qui menait au coin de détente le plus réputé de la ville estudiantine. Il ne fit plus aucun commentaire alors qu’on s’installait sur une table au bord du cours d’eau, j’avais décliné l’invitation de la propriétaire à prendre place sur une table fixé en plein dans le cours d’eau.
Jules Abeng me déstabilisait assez, pas besoin de rajouter un autre facteur déstabilisant.
Jules : Rassurez vous je n’avais pas l’intention de plonger mes orteils dans l’eau, pas aujourd’hui en tout cas !
La serveuse : Vous prenez quelque chose ?
Je ne buvais pas de jus et encore moins de la bière mais je ne voulais pas mettre la serveuse dans l’embarras en commandant quelque chose qu’elle n’avait pas.
Jules : Si vous avez du Mimbo Africa ce serait bien…
La serveuse : Oui il y’en a !
Jules : Une brique ! Et des brochettes de viande… Kiki les brochettes ?
Moi : Oui...
La serveuse nota rapidement et s’en alla, pendant ce temps j’avais les yeux sur Jules, étonnée, comment savait-il ce qu’il devait commander ?
Jules : C’est Alfred qui m’a dit ce que je devais vous proposer…
Moi : Je vois !
Alfred avait seulement déballé mon CV ou quoi ?
Jules : Vous dites ça mais j’ai plus l’impression que vous ne voulez pas vraiment voir, Kiki !
Moi : Pourquoi vous dites ça ?
Jules : Parce que vous faites tout pour ne pas me laisser vous approcher ! Ecoutez… notre rencontre n’était pas le fait du hasard ! Alfred est un ami, plus qu’un ami un frère ! Et il a décidé de nous présenter tous les deux, ne voulant pas faire cela d’une façon trop classique et connaissant mes projets professionnels il a décidé de mêlé l’utile à l’agréable ! Me faire découvrir la fille qu’il avait en tête tandis qu’elle me faisait une offre importante pour moi…
Moi : Je… j’ai expliqué à Alfred que je ne suis pas dans l’état d’esprit requis pour une relation avec qui que ce soit en ce moment !
Il éclata de rire !
Jules : Qui peut dire être prêt pour une relation Kiki ? Je ne vais pas venir vous faire des promesses de mariage et de longue vie… Je ne vous connais pas assez pour cela ! Alors tout ce que je veux c’est avoir l’occasion de faire connaissance avec Kiki ! Qui selon mon pote est une femme extra… Donnes moi juste l’occasion de te découvrir !
Je ne savais pas quoi dire et j’ai remercié le ciel qui envoyait la serveuse avec notre commande, il la remercia et paya la note avant de me servir du vin.
Jules : On lève nos verres à la découverte ?
J’ai hésité un moment face à l’intensité de son regard avant de lever mon verre pour le faire tinter contre celui de l’homme face à moi.
Moi : A la découverte !
Il me sourit, le reste du repas était une véritable torture, le voir manger était une véritable invitation à toutes les tentations de la chaire. Je l’écoutais d’une oreille distraite et je répondais à ses questions sur moi après qu’il ait posé la question au moins de fois.
Jules : Alors je récapitule, 28 ans, célibataire, aucun animal de compagnie à part une petite sœur de 19 ans, une maman et une tante… Vous n’avez pas parlez de votre papa !
Sujet sensible !
Jules : Si c’est un sujet sensible vous n’êtes pas obligée de répondre…
Moi : c’est un sujet sensible mais je vais vous répondre que je ne sais pas ce qu’il devient !
Jules : Oh… Ok !
Moi : Alors le verdict ? Je suis fréquentable ?
Il me regardait droit dans les yeux.
Jules : Vous pensez vraiment que c’est ici que je viens vous découvrir ?
Il avait une intensité particulière dans les yeux.
Jules : Pendant une semaine j’ai eu le loisir de vous observer alors je sais déjà beaucoup de chose vous concernant…
Moi : Comme quoi ?
Jules : Comme vous ne laisserez plus aucun homme occuper une place de choix dans votre vie ! Ce que je viens de confirmer avec votre réactions sur votre Papa !
Sa perspicacité était effrayante.
Moi : Et donc vous allez abandonner ?
Jules : Hum… Kiki … j’adore les défis !