Épisode 2

Write by Mona Lys

Episode 2




VANESSA



Chantal : Vanessa, il y a une femme qui désire vous voir.


Je jette un coup d’œil à ma montre.


Moi : Ok fais-la entrer.


Je me masse le cou pendant qu’elle s’exécute. C’est la dernière que je vais prendre, après quoi je rentre chez moi. Je me sens beaucoup épuisée ces derniers mois. J’ai accumulé travail sur travail, procès sur procès, et maintenant la fatigue se fait ressentir. Je dois vite me reposer car demain j’ai un vol à prendre pour la France. J’ai été sollicitée là-bas pour aider un Avocat sur une affaire. C’est mon patron qui m’a mis sur le coup. J’en suis d’ailleurs heureuse.


Chantal réapparait avec la femme en question. C’est une belle jeune femme, mince, élancée, d’un très beau teint clair. Elle doit être moins âgée que moi. Je constate tout de suite son alliance. Jeune et mariée. C’est beau à voir. Son make up ne la laisse pas passer inaperçu. Ça lui va cependant. Moi je ne suis pas très maquillage. Je n’ai pas vraiment le temps de passer deux heures de temps à me créer un autre visage. Juste un peu de fond de teint, un crayon pour les yeux et du rouge à lèvre, des nudes de préférence.


Moi : Bonjour Madame. Prenez place s’il vous plaît.


Elle (s’asseyant) : Merci.


Moi : On vous apporte quelque chose ?


Elle : Non merci.


Moi : Bien. Comment puis-je vous aider Mme… ?


Elle : KEITA. Je suis là pour plus vous demander conseil et vous prendre pour Avocate si besoin est.


Moi : Je vous écoute.


Mme KEITA : Voilà, j’ai un gros problème avec mon amant.


Je ne suis pas surprise de cette nouvelle. Les histoires de maitresse, d’amant, nous en entendons tous les jours. Plutôt que de prendre note, j’active l’enregistrement. Je suis épuisée et je n’ai plus la force de tenir un stylo.


Mme KEITA : Il me menace de révéler notre liaison à mon mari et de me traîner en justice si je ne lui envoie pas ses enfants.


Moi : Vous aviez eu des enfants ensemble avant de vous marier ?


Mme KEITA (gênée) : Euh non. Nous les avons eus pendant mon mariage. Mon mari pense qu’ils sont de lui mais ce n’est pas le cas.


Moi : Ok veuillez me raconter toute l’histoire sans omettre un seul détail. Je dois tout savoir pour mieux vous conseiller et vous défendre.


Mme KEITA : Je sortais avec Parfait, mon amant, avant de rencontrer mon mari. Parfait et moi vivions dans des conditions défavorables alors j’ai décidé d’aller me chercher comme on le dit. J’ai rencontré mon mari à une soirée et malgré toutes mes tentatives de séduction, il ne m’accordait aucune attention. J’ai donc usé de stratégie pour l’avoir.


Moi : Parlant de stratégie, à quoi faites-vous allusion ?


Elle baisse la tête.


Moi : Je dois tout savoir Madame.


Mme KEITA : Je l’ai envouté pour qu’il tombe amoureux de moi et m’épouse. Mais quand il m’a mis la bague au doigt, j’ai arrêté je vous le jure. Et tout va bien entre nous. Je suis une femme comblée sur tous les plans. J’avais besoin de stabilité financière et il m’en donne.


Moi : C’est donc pour le matériel que vous êtes avec votre mari ?


Mme KEITA : En quelque sorte, mais je l’aime aussi. Avec l’argent que me donne mon époux, je prends soin de mon amant qui a toujours été l’amour de ma vie. Il a mis sur pied une petite structure qui marche bien. Nous avons eu deux enfants, des jumeaux d’un an et demi, sans que mon mari ne le sache.


Moi : Votre époux est-il stérile ?


Mme KEITA : Bien-sûr que non. Seulement lui et moi ne sommes pas compatibles. Le jour où je l’ai su en récupérant nos examens à tous les deux, j’ai aussi découvert que j’étais enceinte. J’ai donc caché les résultats et j’ai falsifié un autre qui stipule que tout va bien entre nous. Mon mari ne se doute donc de rien. Les problèmes ont commencé quand il y a deux semaines j’ai découvert que j’étais encore enceinte. Parfait en a eu marre de rester loin de ses enfants et maintenant il exige que je les lui amène pour qu’il fasse partie de leur vie. Il est prêt à aller en justice pour exiger leur garde maintenant qu’il est stable financièrement. Je lui ai proposé de l’argent mais il a refusé. Il veut ses enfants ou rien. Je ne veux pas perdre mon mariage encore moins mes enfants. Je ne veux pas aussi perdre mon amant parce que je me sens plus sexuellement épanouie avec lui qu’avec mon mari bien qu’il me procure du plaisir. Ce n’est pas pareil.


Je croyais avoir déjà tout entendu mais cette jeune femme me laisse complètement sans voix.


Moi : Madame, il vous faut faire un choix. Soit vous quitter votre mari pour aller avec votre amant et vos enfants. Soit vous quittez votre amant et prenez le risque de mettre en danger votre mariage. Mais si vous expliquez à votre mari que lui et vous êtes incompatibles raison pour laquelle vous avez eu des enfants avec un autre, il peut vous pardonner.


Mme KEITA : Je dois mentir à mon mari que je suis tombée enceinte d’un autre pour le rendre père ?


Moi : Vous lui mentez déjà. Ce sera un mal pour un bien. Maintenant, je vais vous demander de trouver des choses compromettantes chez votre amant avec lesquelles on pourra l’obliger à laisser tomber ses plans.


Mme KEITA : Oh il en a plein. Mais je l’aime.


Moi : Dans ce cas divorcez et aller fonder votre famille. Il est maintenant stable financièrement donc ça va.


Mme KEITA : Je ne veux pas faire de mal à mon mari. C’est un homme très sensible.


Moi : Vous lui en avez déjà fait assez.


Mme KEITA : Bon, laissez-moi réfléchir et je vous reviens.


Moi : Très bien. Bonne soirée Madame.


Mme KEITA : A vous pareillement.


Je la regarde sortir en secouant la tête. Avant je croyais qu’il n’y avait que les hommes qui étaient des ordures, mais ces deux dernières années, j’en ai rencontré des femmes qui ne sont pas dignes d’être appelées des épouses. Elles ne méritent même pas la bague.


J’arrive chez moi avec les pieds lourds. Je n’arrive même plus à les soulever. Ma servante me débarrasse de mes affaires qu’elle monte ranger dans ma chambre. Je me laisse tomber dans ce sofa super relaxant que j’ai acheté justement pour ce genre de moment.


Servante : Tantie, je te sers le diner ?


Moi : Je n’ai pas vraiment faim. J’ai juste sommeil.


Servante : Tantie tu dois manger pour reprendre des forces. Si tu veux je peux mettre dans ta bouche.


Moi (souriant) : Ok je vais manger. Je monte prendre une douche.


Servante : Donc je vais monter avec.


Moi : Oui. Demain tu peux rentrer voir ta famille. Je pars en France pour une semaine.


Servante : D’accord tantie. Faut m’envoyer cadeau hein.


Moi : Je n’y manquerai pas.


Je la regarde disparaitre en souriant. J’ai eu de la chance de tomber sur une jeune fille sympa. C’est la seule compagnie que j’ai dans ma vie. Je compte jusqu’à trois et me lève. Monter les escaliers, encore un autre supplice. Qui m’a conseillé de prendre une aussi grande maison ? Je me suis achetée la maison de mes rêves. Elle est belle, magnifiquement meublée de partout et immense. Mais surtout, elle est vide. Il n’y a que moi et ma servante qui y vivons. Il m’est plus d’une fois arrivé de penser à la revendre et de me prendre un tout petit appart. Oui, je l’avoue, je me sens seule. J’ai un énorme salaire, une immense maison, deux voitures, une grande renommée, et que sais-je encore, mais chez moi, je vis la solitude absolue. J’ai demandé à ma mère de venir vivre avec moi mais elle préfère son village à la ville.


Les filles avaient raison. Je me retrouve seule après avoir atteint mes objectifs. C’est peut-être difficile à croire mais depuis Khalil, je n’ai plus couché avec un homme. Je n’ai même pas eu de flirt. Des hommes m’ont fait des yeux doux, j’ai répondu à des invitations mais sans plus. Je n’ai pas eu cette petite étincelle. L’année passée je n’ai pas voulu rencontrer d’homme pour mieux profiter de mon nouveau poste. Mais cette année j’ai voulu en fréquenter. Je me suis dit que maintenant que je suis là où je voulais être je peux maintenant chercher l’amour. Je me sens seule chaque soir dans cette maison. Mon lit est froid. Je n’en peux plus. J’ai besoin d’un homme qui me fera des massages chaque soir à ma descente du boulot. Besoin d’un homme qui me chouchoutera. Je ne pensais pas le dire un jour, mais… j’ai besoin de Khalil. Il me manque. Ses petits déjeuners chaque matin me manquent, ses petites attentions, ses mots doux, ses caresses, bref tout. Lui seul savait prendre soin de moi. Je regarde chaque soir avant de dormir la bague de fiançailles qu’il m’avait jetée à la figure. Je n’ai pas pu m’en débarrasser.


En chaque homme avec qui j’ai eu des rencards, je le recherchais. Je cherchais en eux, dans leur manière de parler, de se tenir, de me traiter, un peu de Khalil. Je n’ai jamais pu l’oublier. Après une année à faire comme si je m’en fichais de lui, j’ai commencé à l’épier. Je suivais ses actualités chaque jour. Il n’utilise plus son compte Facebook. Il a juste ouvert une page pour sa boite. Il y poste souvent des photos de lui à des conférences. Il est devenu encore plus beau. Je regrette tant ce que j’ai fait.


Khalil est le seul homme à m’avoir supporté. Les hommes n’aiment généralement pas qu’une femme soit trop sûre d’elle. Ils aiment les femmes naïves. Mais Khalil m’a aimé malgré que je sois plus chargée intellectuellement que lui. Il a supporté que je le lègue au second rang dans ma vie. Il a supporté mes caprices, mon sale caractère. Il m’a aimé malgré tout, et moi en retour je l’ai déçu. Comme je regrette aujourd’hui. J’ai 35 ans, je n’ai ni homme, ni enfant. Je n’aurai pas dû avorter il y a deux ans.


La sonnerie de mon portable me détourne de mon diner que j’ai presque terminé. C’est ma mère.


Moi : Bonsoir maman.


« Maman : Vanessa, ma santé devient de plus en plus faible. Je suis vieille. Je vois mon petit enfant quand ? »


Moi : Maman !


Elle se met à pleurer.


« Maman : Maman quoi ? Je vais bientôt mourir. Je te laisse avec qui ? Qui va prendre soin de toi ? Tu dis tu ne te maries pas, que tu ne veux pas avoir d’enfant, tout ça à cause de ton travail. Tu as même chassé le seul homme qui t’aimait. Donc notre nom va disparaitre comme ça ? Tout l’argent tu gagnes, personne ne va bouffer ? »


Je commence à me sentir mal.


« Maman : Je sais que c’est bon qu’une femme travaille, mais la place de la femme c’est dans un foyer. Je ne dis pas que le mariage c’est la fin de la vie, mais le mariage est très important dans la vie d’une femme. Les gens diront ce qu’ils veulent mais une femme qui n’est pas mariée, n’est pas une femme accomplie. Mais vous les femmes de maintenant vous pensez que le mariage c’est la prison. Restez là à vous mentir. Maintenant que tu as tout l’argent du monde, es-tu heureuse ? »


Je reste silencieuse.


« Maman : Faut me répondre. Est-ce que tu es heureuse ? N’est-ce pas que tu voulais être une grande femme indépendante, qui n’a pas besoin d’homme ? Es-tu maintenant heureuse ? Si tu me dis que tu es heureuse comme ça, toute seule, sans mari, sans enfant, je ne vais plus t’embêter parce que c’est ton bonheur qui m’importe. »


Je n’ose lui répondre. Je ne suis pas heureuse. Je suis certes heureuse de la femme que je suis dans la société, mais de façon générale, je ne le suis pas. Je me sens vide. Face à mon silence, elle raccroche. Je pose mon plat sur le lit. Je n’ai plus l’appétit. J’ai juste envie de pleurer. Ma mère a raison. J’ai de l’argent, mais je me retrouve seule. Mes comptes sont remplis mais personne pour dépenser en dehors de ma mère. J’aurais dû saisir l’occasion lorsque j’avais à ma portée un homme qui était prêt à tout pour moi. J’aurais dû garder ce bébé.


*Mona

*LYS


Le dossier sur lequel nous devions travailler, nous l’avons bouclé en trois jours. J’ai donc quatre jours à passer ici en France pour relaxer un peu. J’en ai grave besoin. Je ne prends pas assez de temps de repos. Je passe toutes mes journées à bosser non-stop. Il me faut vraiment faire une petite pause. Mais avant d’entamer ma journée, je dois me rentre à l’hôpital. Je m’y étais rendue pour demander des remontants mais le Docteur, qui a aussi été un client, m’a conseillé de faire des examens approfondis. Il a donc demandé que je passe ce midi prendre les résultats et les cachets. Je suis très vite reçue à mon arrivée. Depuis que j’ai sorti le Docteur Tom du pétrin, je suis une privilégiée dans son hôpital et pour ses services.


Moi : Bonjour Doc. Alors quoi de neuf.


Doc : Je n’ai pas de très bonnes nouvelles.


Moi : Qu’est-ce qui se passe ?


Doc : Tout d’abord, pour la fatigue incessante, je dirais que vous manquez de fer et de cholestérol. Mais ce n’est pas ça le problème. Vos examens nous ont aussi montré que… vous avez des signes de ménopause précoce.


Moi : Quoi ? Comment ça ?


Doc : La ménopause précoce peut être causée par diverses choses. Mais il n’y a jusqu’alors pas de causes principales définies. Ça peut être génétique, ou dû à…


Moi : Attendez, oubliez toutes les explications. Je veux savoir, je ne pourrai plus avoir d’enfant ?


Doc : J’en venais donc. Alors, la bonne nouvelle c’est que, comme je l’ai dit, vous n’avez pour l’heure que des signes. Ce n’est pas encore effectif. Il vous reste cependant peu de temps pour tomber facilement enceinte.


Moi : Facilement ?


Doc : Lorsque la ménopause sera totale, il vous sera vraiment difficile d’en avoir. Vous allez devoir passer par plusieurs traitements. Alors, soit c’est maintenant, soit…


Moi : C’est presque jamais.


Doc : Oui. Je suis désolé.


Je ferme les yeux dans un soupir. Je n’ai pas d’homme dans ma vie pour parler de tomber enceinte. Comment est-ce que je fais ? Je ne veux pas rester sans enfant. J’en veux. Un ou deux ou trois, mais j’en veux. Je récupère mes cachets contre la fatigue et je quitte l’hôpital totalement désemparée. Pourquoi cela m’arrive à moi ? J’éclate en sanglot quand j’arrive dans ma chambre d’hôtel. Je m’assieds à même le sol près de mon lit. J’ai mal. Je suis déjà ménopausée à juste 35 ans. Je n’aurai donc pas d’enfant ? Comme je me sens stupide d’avoir avorté dans le passé. C’est peut-être ça ma punition. Il faut que je parle à ma mère. Peut-être qu’elle trouvera les mots pour me remonter le moral.


Moi (pleurant) : Allô maman.


« Maman : Tchantie y a quoi ? Tu pleures ? »


Moi : Maman, je ne pourrai plus avoir d’enfant. Je tends déjà vers la ménopause.


« Maman : Comment ça ? »


Moi : Je n’en sais rien. C’est juste arrivé comme ça. Je ne te donnerai jamais de petit enfant.


« Maman : Ooh ! Je suis vraiment désolée. Je t’ai donc contaminé. »


Moi : Comment ça ?


« Maman : Quand je t’ai eu, je ne pouvais plus faire d’enfant. On m’a dit que j’avais déjà atteint la ménopause. C’est pour ça que ton père est parti. Il voulait forcément un garçon. Je suis désolée Tchantie. »


Moi : Ce n’est pas de ta faute maman. Je paye juste pour mes erreurs du passé. Maman, j’étais tombée enceinte de Khalil et j’ai avorté sans lui dire.


« Maman : Hé maman tu vas me tuer. C’est pour cela qu’il est parti ? »


Moi (éclatant en sanglot) : Oui maman. Il voulait d’un enfant mais moi j’ai été égoïste. Je n’ai pensé qu’à moi. J’ai avorté sans remords. Je regrette tellement. J’ai mal. Si tu savais comme il me manque.


« Maman : Je suis vraiment désolée. On fait tous des erreurs et on retient des leçons. Pourquoi tu ne retournes pas vers Khalil pour lui demander pardon ? Peut-être qu’il t’aime encore. »


Moi : Je ne sais pas maman. Il me détestait.


« Maman : Ça ne coûte rien d’essayer. Le véritable amour ne disparait pas aussi vite. »


Moi : Je vais y réfléchir maman. Merci d’être toujours là pour moi.


« Maman : Je suis ta maman, c’est normal. Je t’aime. »


Moi : Je t’aime aussi maman.


*Mona

*LYS


Nous entrons dans ma chambre d’hôtel en nous embrassant comme des affamés. Nos gestes se font précipités. Je fais sauter les boutons de sa chemise et lui, il glisse ses mains sous ma robe. J’ai décidé de me lancer à la quête d’un homme avec qui je pourrai faire un enfant même si nous n’allons pas arriver au mariage. Je refuse de rester sans avoir d’enfant. Même si ce n’est qu’un seul, je veux en avoir. Peu m’importe le père. Je veux tomber enceinte d’ici le mois prochain. J’ai perdu l’amour de ma vie. Il me faut au moins quelque chose à laquelle m’accrocher, il me faut une raison de vivre, une raison de me lever chaque matin, une raison de sourire malgré tout, une raison de continuer à gagner de l’argent. Ma mère est déjà vieille et elle peut partir à n’importe quel moment. Mon rencart de ce soir est aussi Avocat. Nous avons travaillé dans le passé sur un dossier. Il est beau, très grand, il est aussi très intelligent de ce que j’ai pu remarquer. Il est aussi super élégant, et très éloquent. Je pense qu’à nous deux, nous donnerons naissance à un magnifique bébé. Il s’attaque à mon soutien après avoir retiré ma robe.


Moi : Non, attend stop.


Lui : Qu’est-ce qui se passe ?


Je m’éloigne de lui. Qu’est-ce qui me prend ? Suis-je désespérée au point de coucher avec quelqu’un que je connais à peine ?


Moi : Je ne peux pas faire ça, désolée.


Lui : J’ai fait quelque chose ?


Moi : Non ce n’est pas toi. C’est moi. J’ai envie de rester seule si cela ne te dérange pas.


Lui : Ok. Comme tu veux.


Il se rhabille et prend la porte. Je m’assois sur le lit en me massant le visage. Le problème n’est pas que je ne veuille pas faire l’amour avec lui. J’en ai grave envie, d’autant que j’ai la jachère. Ce qui cloche c’est que mon corps s’est habitué au corps de Khalil. A absolument tout de lui. Depuis notre rupture, je n’ai pu me donner à un autre. Je ne crois pas que je puisse tourner la page Khalil. Il est ancré en moi malgré moi.


J’ai pris une décision cette nuit. Je ne veux pas tomber enceinte du premier venu, d’un homme qui risque de me pourrir la vie, voire même de me filer une maladie. Je ne crois pas non plus avoir assez de temps pour rencontrer un homme, apprendre à le connaitre, l’aimer et envisager un avenir avec lui. Je ne crois même pas que je puisse aimer alors que dans mon cœur il n’y a que de la place pour un seul. Je retourne donc à l’hôpital m’entretenir avec le Docteur. Il pourra mieux me conseiller et me conduire. L’assistante du Docteur me prévient qu’il est occupé avec un patient. Je patiente donc dans le hall. Le temps d’attente me permet de mieux réfléchir à ma décision. A défaut d’avoir un homme avec qui avoir un enfant, je peux très bien avoir un enfant sans avoir d’homme dans ma vie.


L’apparition de deux silhouettes devant le bureau du Docteur me fait tourner la tête. Mais quelle n’est pas ma surprise lorsque je reconnais l’homme qui discute avec le Docteur Tom. Khalil. Mon cœur part dans un sprint inimaginable. Mon Dieu, comme ça m’a manqué de le voir en vrai. Je ne le voyais que sur les réseaux sociaux. Mais là, il est devant moi. Il empoigne la main de Docteur et part dans une autre direction. L’assistante me fait signe de rentrer. Je marche lentement vers le bureau rien que pour voir Khalil s’en aller. Même de dos il est à tomber. Les têtes de ces femmes blanches se tournent sur son passage. Quand je pense qu’il aurait pu être à moi et que je l’ai chassé de ma vie par mes mauvaises décisions. Qu’elle conne ! Si seulement j’avais la possibilité de tout recommencer. Si seulement j’avais gardé ce bébé, j’aurai eu une part de lui dans ma vie. A quoi aurait ressemblé notre bébé si je l’avais gardé ? Je suis sûre qu’il aurait pris sa beauté à lui. En tout cas ça aurait été préférable. L’idée d’avoir un bout de Khalil dans ma vie fait battre mon cœur deux fois d’amour. Un mini Khalil. Ça ne serait pas mal. Mais ça ne sera plus possible. J’ai tout fichu en l’air. A moins que…


Doc : Alors Madame que puis-je faire pour vous ?


Moi : Euh, je vous ai vu sortir avec Khalil.


Doc : M. Khalil KEITA ? Vous le connaissez ?


Moi : Oui. C’est un vieil ami. Il a un problème de santé ?


Doc : Non pas vraiment. Disons qu’il vient de temps en temps faire son bilan de santé. Il est très à cheval sur sa santé.


Moi (souriant) : Oui, c’est tout lui ça.


Je me mords la lèvre quant à ce que je m’apprête à demander.


Moi : Vous vous rappelez que vous me devez un service après que j’ai sauvé votre hôpital de la fermeture et cela gratuitement ?


Doc : Euh oui. Que voulez-vous ?


Moi : Le sperme de Khalil.


Doc (butant) : Pardon ?


Moi : Je veux le sperme de M. Khalil KEITA. Si vous voulez je peux vous faire un montant.


Doc : Madame, ce que vous me demandez va contre mon étique. Je ne le peux pas.


Moi : Dois-je vous rappeler que si cet hôpital est encore ouvert c’est grâce à moi ?


Je soupire.


Moi : Ecoutez, je ne veux pas jouer à la garce. J’ai besoin que vous m’aidiez. Je vous promets que vous ne serez jamais impliqué dans une affaire. Je suis Avocate et je sais gérer les situations complexes. J’étais justement venue ce matin demander votre aide concernant mon problème de santé. Là je tombe sur Khalil et je me dis que c’est peut-être une chance que la vie me donne.


Doc : Avant tout, puis-je savoir ce que vous voulez faire avec ce sperme ?


Je le regarde droit dans les yeux sans lui répondre. Après un moment, son visage se décompose, je crois qu’il a compris.


Docteur : vous n’êtes pas sérieuse ?


Moi : Je suis plus que sérieuse.


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