Épisode 2️⃣

Write by Jereda

Un mois après son intégration, il semblerait qu’elle ait appris, par les bruits de couloir, qu’il n’avait pas été favorable à sa candidature, sous prétexte qu’elle n’avait pas de plan de carrière, et aucune motivation professionnelle. Ce que Mademoiselle avait trouvé trop injuste, le traitant au passage de personne insensible et arrogante. 

    Pendant un bref instant, il s’est pris pour le personnage masculin détesté et aimé à la fois, de ces comédies romantiques qu’il déteste. Et dire que ce mercredi-là, il avait passé une matinée merdique à cause du non-professionnalisme d’un partenaire contracté à son insu. 

    Des erreurs, il n’en commet pas. Les reproches, il a horreur d’en être l’objet, lui qui anticipe toujours. 

    Deux semaines passent. Et cela fait cinq jours de suite qu’Annie se rend au bureau de M. Omar sans jamais parvenir à le rencontrer. Non pas qu’il soit absent. Cela aurait été une belle excuse pour continuer de l’éviter et un bon argument pour se trouver un autre collaborateur. 

    Seulement, cette année, la fête inclut un concert de musique donné par des enfants, dont ceux de certains membres du personnel. Quoi de plus logique alors, que d’impliquer son équipe, lui qui veille à la production des programmes Jeunesse. 

    Annie secoue la tête, en pensant que c’est cette petite touche artistique qui l’a charmée. Elle, une novice qui a vu son contrat exceptionnellement prolongé de trois autres mois.

    Croisant son reflet dans la paroi en cristal de l’ascenseur qui marquerait bientôt son arrêt, elle lisse d’une main nerveuse ses cheveux tirés en arrière dans un chignon bas, puis réajuste son masque pour ne laisser voir que des yeux en amande, mis en valeur par un joli tracé au crayon noir. 

    Normalement, chaque matin, après les précautions d’usage, il n’est pas obligatoire de revêtir le cache-nez pour la suite de la journée. Cependant, Annie sentait qu’elle avait besoin de maintenir cette distance avec lui. 

   Elle tire sur les manches trois-quarts de sa robe d’un vert pâle, sa couleur préférée, dont la jupe légèrement cintrée au niveau de ses hanches la fait paraître plus âgée, plus professionnelle. Ce matin, un peu plus que les autres, elle réalise qu’elle a choisi sa tenue avec le plus grand soin. 

 L’ascenseur s’immobilise, la ramenant à la raison de sa présence. Elle inspire profondément, le temps que celui-ci s’ouvre ; elle pressent qu’une fois reçue dans son bureau, la conversation ne restera pas courtoise. 
Mais Annie n’a pas le temps de se préparer davantage. Valence se tient devant elle.

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