Épisode 2
Write by Mona Lys
La vengeance est une femme
Episode 2
***USA***Washington***
Mes deux missions achevées je retourne à ma vie normale. Je vis à Washington, y travaille et y fais tout. Mel au volant, nous conduit chez nous et mes gardes nous y escortent. Toutes les voitures se mettent sur le côté au passage de mon cortège. Je prends dans ma pochette ma bague et l’enfile puis prends ma tablette pour vérifier mes mails.
- Tu as des nouvelles de Brad ?
- Oui ma tante. Il m’a fait le rapport sur l’évolution de sa mission par message ce matin.
- Et ?
- Tout roule pour l’instant.
- Ok tu lui feras un virement demain pour ses besoins.
- C’est compris. Nous sommes arrivés.
La voiture gare devant l’immense demeure qui me sert de maison et j’y rentre totalement légère après avoir souhaité bonne nuit à Mel et à mes gardes à qui je donne la permission de rentrer chez eux profiter de leur week-end. J’ai laissé au seuil de la porte V pour faire revenir Vicky. Toutes les lumières sont éteintes. Mes talons en mains, je me dirige dans mon bureau puis ouvre mon coffre-fort dans lequel se trouve un autre petit coffre secret qui contient ‘‘la liste noire’’. C’est une liste sur laquelle sont inscrits les noms de mes ennemis et futurs victimes. Ces même gens qui ont bousillé ma vie. Je la prends et y barre les noms d’Edgard Mbock et Alain Kondza. Encore deux de moins. Avant de remettre la liste à sa place, je regarde les deux derniers noms qui y figurent : M et Mme Beynaud. Je touche la cicatrice sur ma poitrine et pense à ce que je leur réserve à ces deux-là. Pour l’instant je me concentre sur les autres parce que quand je commencerai avec eux je ne m’arrêterai pas jusqu’à les voir morts et enterrés. Dieu seul sait le degré de haine que j’aie contre eux.
Je monte ensuite dans ma chambre où tout doucement je vais prendre une douche pour enlever la sensation de mort sur moi. Quand le premier jet d’eau coule sur mon corps je soupire d’aise. Je ferme les yeux et profite de cette sensation de bien-être. Je ne supporte pas d’être en présence de ces gens tellement ils me répugnent. Si je pouvais les tuer par télépathie je le ferai mais en même temps j’aime les voir si faible face à moi qui était faible face à eux il y a 20 ans. Comme on le dit la roue tourne. Je sors de la cabine de douche, m’essuie le corps, y passe ma crème de nuit et enfile ma nuisette avant de retourner me mettre au lit. Comme il m’a manqué mon lit douillé. Béni soit celui qui a fabriqué ce matelas. J’aime rentrer chez moi après de longues journées de travail ou de règlement de compte. J’ai une vie en dehors de la vengeance. Oui la vie a été moins garce avec moi sur ce coup. Je lui en suis d’ailleurs reconnaissante. Elle m’a certes enlevé les personnes que j’aimais le plus au monde mais elle m’en a donné d’autres.
Ayant senti ma présence il se retourne pour me faire face.
- Bonne arrivée ma prunelle. Chuchote-t-il.
Je l’embrasse aussitôt parce qu’elles m’ont manqué ses lèvres.
- Merci. Désolée de t’avoir réveillé.
- Je ne dormais pas vraiment. Ça a été ? Vous avez pu signer l’accord ?
- Oui. Tout s’est déroulé exactement comme je l’espérais. Lui dis-je en lui caressant le visage.
- Je l’ai toujours dit que tu été la meilleure.
- C’est être ta femme qui me rend meilleure.
Je l’embrasse à nouveau et il glisse sa main sous ma nuisette.
- Tu as faim ? Tu veux que j’aille te réchauffer ton plat ?
- Non merci. J’ai plutôt faim de toi. Tu m’as tellement manqué mon trésor.
- Toi aussi. Me répond-t-il en m’embrassant.
Notre baiser se fait de plus intense. Il monte sur moi et commence à parsemer mon corps de doux baisers. Il le sait ça que quand je suis fatiguée j’aime quand il prend soins de moi sans se presser. Je ferme les yeux et profite des caresses de mon homme. Nous passons donc les 30 minutes qui suivent à faire l’amour lentement, passionnément et amoureusement. Même quand je suis fatiguée à l’extrême, il me suffit d’être dans ses bras pour que mes forces se renouvellent. Oui, mon mari est la personne la plus importante de ma vie. Il est ma deuxième raison de vivre, mon deuxième leitmotiv. Je ne sais pas ce que je deviendrai sans lui. Je l’aime tellement. Il a apparu dans ma vie alors que plus rien n’avait d’importance pour moi. Les hommes ne m’intéressaient pas du tout, l’amour encore moins. Normal puisqu’on m’a arraché ma vie alors que j’étais adolescente donc les joies de la jeunesse je n’en ai pas vraiment connu. Mais Malcom, mon époux m’a appris à aimer, à sourire, à refaire confiance mais surtout à vivre et c’est ce qui fait de lui l’être le plus précieux à mes yeux. Je me rappelle encore de comment je lui en ai fait baver lorsqu’il me faisait la cour. Je l’ai traité de tous les noms d’oiseaux, l’ai ridiculisé en publier. Je l’ai traité comme de la merde jusqu’à même lui verser de la nourriture dessus dans un restaurant. Mais malgré tout ça il a continué à insister. Je me rappelle du jour où j’ai abandonné l’idée de le repousser parce qu’il était trop têtu. Ce jour-là je m’étais rendue dans mon restau habituelle après mon cours d’auto défense dans un camp militaire et à peine je m’étais-je installée qu’il a pris place devant moi sans que je ne le lui avais permis.
- Bon sang qu’est-ce que vous voulez encore ? Lui avais-je demandé avec colère.
- Faire plus ample connaissance avec vous et je n’abandonnerai pas tant que vous ne m’aurez pas donné cette chance.
- Non mais c’est quoi cette façon de harceler les gens !? Je ne veux pas de votre amitié. Bon sang qu’est-ce qui est difficile à comprendre dans ça ? Il y a plein de jeune fille là dehors qui mourrais de vous avoir…
- Et moi c’est vous que je veux. Ecoutez je ne sais même pas moi-même pourquoi je suis autant attiré par vous mais…
Je ne l’avais pas laissé finir que j’étais ressortie du restaurant mais il m’a suivie et attraper le bras. Automatiquement par reflexe je me suis retournée et lui ai affligé une gifle qui a fait retourner les passants.
- Je suis désolé si je vous ai heurté. S’était-il excusé. Mais je veux vous aider. J’ai plusieurs tenté de rester loin de vous mais à chaque fois que je vous vois je perds le contrôle de moi-même. Je ne sais pas par quoi vous êtes passée, je ne sais pas ce que vous avez vécu mais votre regard dégage tellement de tristesse et vos gestes ainsi que vos propos agressifs cache quelque chose de vraiment sombre dans votre vie. Je vous ai plusieurs fois observé de loin et à chaque fois vous aviez la mine attachée. Je ne peux expliquer pourquoi vous m’attirez autant, c’est peut-être de l’amour ou juste de la sympathie mais laissez-moi vous apprendre à sourire à nouveau, laissez-moi vous aider à faire disparaitre cette profonde tristesse qui sévit dans votre âme. Laissez-moi vous apprendre à revivre même si c’est juste comme ami. Acceptez mon amitié.
Je ne sais pas ce qui l’avait poussé à me dire tout ça ce jour-là mais ça a créé quelque chose d’inexplicable en moi. Je n’avais que 25 ans et lui 26. Deux ans après nous nous sommes mariés et il a été mon premier homme… enfin mon premier vrai homme.
Je me réveille et remarque que Malcom n’est plus dans le lit. Il doit sûrement être à la cuisine en train de préparer le petit déjeuner. Il aime me faire la cuisine tout le temps. Il m’en fait même plus que je ne lui en fais. Je vais me brosser les dents et descends le rejoindre en enfilant mon peignoir par-dessus ma nuisette. Je le retrouve dans la cuisine en train de faire des pancakes. Il me fait dos mais je ne peux m’empêcher de le trouver sexy du haut de ses 38 ans. Je m’avance et l’enlace par derrière.
- Bonjour mon amour. Je lui dis en lui posant un baiser dans le dos.
- Bien dormi ?
- Oui.
Je le laisse et vais devant lui pour l’embrasser avant de m’assoir sur le paillasson. Je tends ma main vers les pancakes et en prends un.
- Tu as prévu quoi pour la journée ?
- Rien de spéciale. Je vais aller faire les courses ensuite je viendrai prendre soin de toi comme il se doit.
-Tu veux que je vienne avec toi ?
- Tu n’es pas fatiguée ?
- Non ça va. Je veux passes toute la journée avec toi peu importe l’endroit.
- Ok c’est compris. Dit-il en se lavant les mains. Allez à table.
Nous nous rendons dans la salle à manger et plutôt que de m’asseoir sur l’un des sièges je prends place sur les jambes de mon homme et je picore dans son assiette. J’aime ces moments avec mon homme.
- Prunelle j’ai pensé à un truc ?
- Quoi ? Je lui demande en soufflant sur mon café.
- Je voudrais que pour les vacances nous nous rendions en Côte d’Ivoire.
Je m’arrête de boire mon café et essaye de paraitre la plus naturelle possible.
- Ah bon ? Pourquoi ?
- Ça fait plus de 10 ans que j’ai mis une distance entre ma famille et moi et je pense que c’est le moment de me rapprocher de nouveaux d’eux. Malgré tout ce qui s’est passé ils restent mes parents. Aussi ma sœur me manque. Je ne veux pas rester ici et apprendre un jour que l’un deux est mort. Je m’en voudrais.
Je pose ma tasse, m’essuie la bouche et m’assoie en califourchon sur lui.
- D’accord, si c’est réellement ce que tu veux je te suis.
- Je veux qu’on y passe 6 mois comme ça vous aurez de temps pour apprendre à vous connaitre.
- Ok pas de souci mon amour. Je pense d’ailleurs que c’est le moment de tout mettre dans l’ordre.
Oui et aussi le moment de régler mes comptes. C’est en côte d’Ivoire que se trouvent presque toutes les autres personnes sur ma liste noire. Ses parents je les ai juste vus en photo et de ce que j’ai remarqué Malcom ne ressemble à aucun des deux. Quelques traits de ressemblance oui mais pas autant que ça. Il m’a dit qu’il ressemblerait à son grand-père. Lui et ses parents se sont disputés parce que ceux-ci voulait lui imposer une femme de bonne famille juste par intérêt. Mais bon bref ce n’est pas ça ma priorité. Il faut que je commence à m’organiser pour pouvoir régler leurs comptes à mes ennemis avant que nous ne revenions. C’est une occasion que je ne dois rater. Il faut que je contacte Brad pour qu’il en finisse vite avec sa mission au Gabon pour me rejoindre. Nous aurons beaucoup à faire en Côte d’Ivoire. Comme aime le dire mes frères Ivoiriens « occasion raté c’est péché ». Je vais donc saisir cette occasion pour en finir avec eux tous.
*
*
Malcom pousse le chariot pendant que nous parcourons les rayons et moi j’ajoute les choses dont nous avons besoins. Nourriture, outils pour la maison et autres. Je demande à ce que nous allions dans le rayon bébé pour acheter le nécessaire pour l’une de mes employées qui vient d’accoucher et nous tombons sur une petite de je dirais 3 ou 4 ans qui pleure à chaude larmes en désignant un énorme nounours qu’apparemment sa mère n’a pas les moyens d’acheter. La mère essaye de la sortir du rayon mais rien y faire la petite pleure toujours. Malcom lâche le chariot et va prendre la petite dans ses bras. Une fois qu’il a réussi à la calmer il lui demande ce qu’elle veut et elle lui désigne le nounours. Il la soulève à la hauteur de l’objet et lui dit de le prendre.
- Oh non monsieur je vous en prie ne vous dérangez pas. Elle fait juste un caprice. Dit la mère embarrassée à Malcom.
- Non ce n’est rien. Ça me fait plaisir de le faire.
Il ne laisse pas la mère en placer une autre qu’il prend plusieurs jouets et les mets dans le chariot de la mère qui ne contient d’ailleurs rien que trois produits ménager. Je regarde Malcom discuter avec la petite et je me dis quel merveilleux père il ferait si je n’étais pas ce que je suis. Il règle notre facture ainsi que celle de la jeune femme et de sa fille qui ne cesse de le bénir puis nous nous en allons. Durant tout le trajet je reste silencieuse et Malcom sachant pourquoi me prend la main. Je veux lui donner un enfant mais mon passé m’en empêche. Après avoir tout rangé je m’enferme dans notre chambre et me mets à penser à ce que serait notre vie si on avait un ou des enfants. Est-ce que j’aurai continué mon plan de vengeance ? Un enfant, ça me prendrait plus de temps et je ne pourrais pas me concentrer comme il se doit sur mes missions mais n’empêcher qu’il m’arrive d’en désirer. Je veux aussi être mère. Je préfère arrêter d’y penser pour ne pas flancher. De toutes les façons je serai une mauvaise mère. Je tue des gens et aucun enfant ne doit avoir une mère sanguinaire comme moi. Ma mère à moi était une merveille. Elle était la perfection incarnée et me comblait de tout son amour. J’étais le centre de vie ainsi que papa mais moi le centre de ma vie c’est la vengeance donc la maternité ce n’est pas pour moi. Je gâcherai la vie de tout enfant. Mais… Malcom veut un enfant. Il ne m’en parle pas, n’en fait pas toute une histoire mais je sais que c’est son désir. La vie choisie vraiment des gens à qui elle donne tout et d’autres à qui elle prive de tout. Quelle garce !
- Je t’aime, malgré tout.
Je reviens à moi lorsque j’entends la voix de Malcom dans mon dos et sens son baiser sur ma nuque. Je ne l’avais même pas entendu rentrer. Il serre fort ses bras autour de moi et je me couche sur son torse. J’aime mon mari beaucoup plus que je ne l’aurais voulu et je me demande à chaque fois comment il réagirait s’il savait tout. S’il savait qu’elle genre de femme j’étais et ce que je fais vraiment lors de mes supposés voyages d’affaires. S’il savait que la femme qu’il aime tant a du sang sur les mains.